Manuel GarcĂa Morente
Manuel GarcĂa Morente, nĂ© le Ă Arjonilla (JaĂ©n, Espagne) et mort Ă Madrid le , est un philosophe de la gĂ©nĂ©ration de 14, traducteur, professeur puis prĂŞtre espagnol.
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« philosophie de l'histoire d'Espagne » |
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Important divulgateur et traducteur des œuvres de la pensée européenne, ce philosophe a permis de développer les cursus scolaires de philosophie grâce à ses cours magistraux oraux et écrits.
Biographie
La première formation de Morente est française : il passe son bac au lycée de Bayonne et obtient une licence en littérature à l'université de Bordeaux en 1905. « Né d'un père anticlérical et voltérien et d'une mère qui était une fervente catholique, il va avoir une éducation européenne de haute formation intellectuelle[N 1]. »
De retour en Espagne, il commence à enseigner à la Résidence d'étudiants de Madrid, liée à l'Institution libre d'enseignement, en 1906[2]. Il part ensuite en Allemagne grâce à une bourse de la Junta para la Ampliación de Estudios (es), pour y étudier la philosophie des néokantiens de Marbourg : Ernst Cassirer, Hermann Cohen et Paul Natorp.
En 1912, il obtient la chaire d'Ă©thique de l'universitĂ© centrale de Madrid. Il se consacre pleinement Ă l'enseignement et est reconnu unanimement pour sa pĂ©dagogie[1]. Sa pensĂ©e oscille alors entre le kantisme — au travers de sa thèse sur l'« EsthĂ©tique de Kant » (1912) ; ses livres La filosofĂa de Kant (« la philosophie de Kant »), Una introducciĂłn a la filosofĂa (« Une introduction Ă la philosophie ») (1917) ; ses traductions des Ĺ“uvres de Kant Critique de la facultĂ© de juger (1914), Critique de la raison pratique (1918) et Fondements de la mĂ©taphysique des mĹ“urs (1921) — et le bergsonisme — La filosofĂa de Bergson (1917).
Dans les années 1920, il est influencé par le biologisme historique d'Oswald Spengler — il traduit son célèbre essai Le Déclin de l'Occident —, Heinrich Rickert, Georg Simmel, l'axiologie, grâce à l'incorporation de l'œuvre de Max Scheler et Nicolai Hartmann par l'intermédiaire de la Revista de Occidente. Vers la fin des années 1920, il finit les traductions de Recherches logiques d'Edmund Husserl (1929, avec José Gaos (es)) et de L'Origine de la connaissance morale de Franz Brentano : il utilisera la méthode phénoménologique avec brio dans ses recherches philosophiques postérieures.
En 1930, alors qu'ElĂas Tormo est le ministre, GarcĂa Morente est nommĂ© sous-secrĂ©taire d'Éducation publique. Un an plus tard, il est nommĂ© doyen de la FacultĂ© de philosophie et lettres de l'universitĂ© centrale de Madrid, oĂą il devient l'artisan de la nouvelle FacultĂ© sur le terrain de la citĂ© universitaire en collaborant Ă©troitement avec l'architecte AgustĂn Aguirre LĂłpez (es). Par ailleurs, il participe en 1933 avec l'architecte Antonio GarcĂa y Bellido, Ă l'exposition qui parcourt pendant 48 heures les principaux sites archĂ©ologiques de MĂ©diterranĂ©e Ă bord du Ciudad de Cádiz. C'est pendant ces annĂ©es que ses productions les plus originales ont lieu : El mundo del niño (1928), Ensayos sobre el progreso (1932), Ensayo sobre la vida privada (1935) et El ámbito anĂmico (1935).
Ă€ la suite de l'Ă©clatement de la guerre civile espagnole en 1936, GarcĂa Morente est destituĂ© de ses fonctions Ă l'universitĂ© de Madrid. Il se rĂ©fugie Ă Paris, oĂą lui arrive ce qu'il appellera lui-mĂŞme « un fait extraordinaire » et qui le poussera Ă se convertir au catholicisme, lors de la nuit du au et alors qu'il Ă©coute L'Enfance du Christ de Hector Berlioz Ă la radio[3] - [4].
En juillet 1937, il part en Argentine, oĂą il devient professeur Ă l'universitĂ© nationale de Tucumán et oĂą il Ă©crit Lecciones preliminares de filosofĂa, jusqu'Ă ce qu'il revienne en Espagne en juin 1938. Il y commence une formation comme sĂ©minariste Ă Pontevedra, avant d'ĂŞtre admis au SĂ©minaire de Madrid en 1939 : il est ordonnĂ© prĂŞtre en 1940. Il fut par ailleurs membre de l'AcadĂ©mie royale des sciences morales et politiques.
Les dernières annĂ©es de sa vie, une fois assimilĂ©e la philosophie de Thomas d'Aquin — il y a parmi ses Ă©crits la traduction des cinq premières question de la Somme thĂ©ologique —, sont marquĂ©es par son intĂ©rĂŞt pour rĂ©aliser une « philosophie de l'histoire d'Espagne » avec Ideas para una filosofĂa de la historia de España (« IdĂ©es pour une philosophie de l'histoire d'Espagne », 1942) et par sa volontĂ© de dĂ©velopper les mĂ©taphysiques spĂ©ciales larvĂ©es dans sa diffĂ©renciation des diffĂ©rents domaines de la rĂ©alitĂ© : physique, idĂ©al, axiologique, historique et surnaturel.
Il meurt le Ă Madrid.
Reconnaissance
Manuel GarcĂa Morente Ă©tait membre de l'AcadĂ©mie royale des sciences morales et politiques.
Juan ZaragĂĽeta (es) publie postĂ©rieurement des Fundamentos de filosofĂa (« fondamentaux de philosophie ») qui utilise des textes de GarcĂa Morente.
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « Manuel GarcĂa Morente » (voir la liste des auteurs).
Notes
- « Nacido de un padre anticlerical y volteriano y de una madre que era ferviente católica, va a tener una educación europea de alta formación intelectual[1]. »
Références
- (es) J. L. Abellán, Historia crĂtica del pensamiento español, Ă©d. Espasa-Calpe, Madrid, 1991, t. 5/III, p. 236-237 (ISBN 84-239-6414-0).
- La InstituciĂłn Libre de Enseñanza y su ambiente, vol. 2 : PerĂodo Parauniversitario, Editorial Taurus, 1987, (ISBN 9788430635139), p. 168.
- Il Ă©crivit cette expĂ©rience dans une longue lettre de 1940 adressĂ©e au docteur JosĂ© MarĂa GarcĂa Lahiguera, qui fut publiĂ©e dans El hecho extraordinario y otros escritos, Rialp, Madrid, 1986, p. 23-61 (ISBN 84-321-2350-1).
- (es) Óscar Esquivias, « Berlioz en el Kursaal », sur 20 minutos, (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- (es) L. Aguirre, GarcĂa Morente, Madrid, 1963.
- (es) Mauricio De Iriarte, El profesor GarcĂa Morente, sacerdote, Madrid, 1956.
- (es) R. Gambra, « El GarcĂa Morente que yo conocà », Nuestro Tiempo, no 32, , p. 131–173.
- (es) Pierre Jobit, Manuel GarcĂa Morente, Paris, 1963.
- (es) A. Quintás LĂłpez, FilosofĂa española contemporánea, Madrid, 1970.
- (es) J. ZaragĂĽeta, NecrologĂa del acadĂ©mico de nĂşmero D. Manuel GarcĂa Morente, Madrid, 1943.
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (es) « Biographie de Manuel GarcĂa Morente », sur www.filosofia.org (consultĂ© le ).