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Maison des vautours

La Maison des Vautours, autrefois appelée Belvédère des vautours, aménagée entre le Truel et le Rozier dans les gorges de la Jonte, est un espace muséographique situé à Saint-Pierre-des-Tripiers dans les gorges de la Jonte en Lozère. Dévoué initialement à la vulgarisation sur la réintroduction des vautours fauves dans le département, il a ensuite évolué afin de faire découvrir au grand public le mode de vie des différentes espèces de vautours et de charognards.

Entrée de la Maison des Vautours
Entrée de la Maison des Vautours.
Maison des Vautours

Image illustrative de l’article Maison des vautours
Terrasse d'observation de la Maison des Vautours.

Date d'ouverture 1996
Situation Saint-Pierre-des-Tripiers, Lozère
Drapeau de la France France
Superficie 1000 m²
Latitude
Longitude
44° 11′ 47″ nord, 3° 14′ 52″ est
Nombre d'espèces 4
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Maison des vautours
GĂ©olocalisation sur la carte : Occitanie
(Voir situation sur carte : Occitanie)
Maison des vautours
Géolocalisation sur la carte : Lozère
(Voir situation sur carte : Lozère)
Maison des vautours

Historique

Les vautours sont prĂ©sents dans les gorges de la Jonte depuis au moins 70 000 ans. Ils ont servi de nettoyeurs durant toute la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale de ces lieux, dĂ©barrassant les paysans des carcasses. Ils ont pacifiquement cohabitĂ© avec les hommes jusqu'au milieu du XIXe siècle[1].

À la fin des années 1940, les derniers spécimens de Vautours fauves disparaissent du ciel français, principalement à cause du poison et de la chasse. En 1970, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et le Parc national des Cévennes mènent une tentative afin de le réintroduire dans les gorges de la Jonte. C'est ainsi que quatre spécimens d'origine espagnole sont relâchés. Un peu plus d'un an plus tard, ils manquent tous à l'appel[2]. Un programme d'élevage en captivité est alors lancé. Une soixantaine de vautours fauves sont ainsi lâchés entre 1981 et 1986[3] : c'est une première mondiale et une réussite. Fort de ce succès, les organisateurs décident de la réintroduction des Vautours moines de 1992 à 2004. Depuis 2012, ce sont des Gypaètes barbus qui prennent leur envol, et ce jusqu'en 2021.

En 2000, la frĂ©quentation touristique de la Maison des Vautours et des gorges de la Jonte avoisinait les 26 000 personnes par an[4].

Boutique de la Maison des Vautours
Boutique de la Maison des Vautours.

Les différentes parties du site[5]

Le musée

La muséographie se divise en quatre parties :

  • Des vautours et des hommes, prĂ©sentation de la perception du vautour dans notre culture, et les autres, Ă  travers les âges,
  • Un vautour, comment ça marche ? biologie, anatomie et Ă©cologie des diffĂ©rentes espèces sont ici prĂ©sentĂ©es,
Reconstitution d'un nid de Vautour moine Ă  la Maison des Vautours
Reconstitution d'un nid de Vautour moine Ă  la Maison des Vautours.
  • L'histoire de leurs disparition, une affaire d'Hommes,
Disparition des vautours, piège et poison
Disparition des vautours, piège et poison.
Panneau de la Maison des Vautours
Panneau de la Maison des Vautours.

Des supports de différentes époques s'y côtoient, des premières planches datant de l'ouverture, aux panneaux les plus récents contant le retour des gypaètes, mais aussi des maquettes, des oiseaux empaillés ou reconstitués en résine, ainsi que de nombreuses vidéos.

Les terrasses

Le site comprend deux terrasses :

La première, est l'historique belvédère des Terrasses (en références aux frères Terrasse ayant œuvré à la réintroduction des vautours), qui offre une vue plongeante sur la Jonte et ses gorges.

Belvédère des Terrasses
Le belvédère des Terrasses.

La seconde est une terrasse permettant d'observer les vautours grâce Ă  plusieurs lunettes et Ă  l'aide des animateurs du site. Contrairement aux parcs les plus courants, les vautours sont ici en totale libertĂ© dans leur milieu naturel, et n'ont aucune obligation de rester sur place. Ceux-ci rayonnent frĂ©quemment jusqu’à 150 km des Causses et, chez les juvĂ©niles en quĂŞte de territoire, des observations bien plus lointaines ont pu ĂŞtre rapportĂ©es. Certains spĂ©cimens[6] ont ainsi voyagĂ© très loin, au SĂ©nĂ©gal et aux Pays-Bas par exemple[7]. Les gypaètes rĂ©introduits sont d'ailleurs Ă©quipĂ©s de balises GPS, ce qui permet une visualisation de leurs trajets sur le site de la LPO Grands Causses[8].

La salle de projection

Depuis 1998, trois camĂ©ras mobiles ont Ă©tĂ© installĂ©es aux alentours du site afin de pouvoir observer les vautours au plus près. La première filme les gorges (vols, reposoirs et nids), la deuxième filme le site de rĂ©introduction initial (volières et charnier, permettant d'assister en direct aux « curĂ©es Â», les repas des vautours), la dernière filme un nid en gros plan, permettant de suivre la vie d'un couple et de leur poussin en pĂ©riode de reproduction.

Des séances vidéos sont lancées régulièrement en compagnie d'un animateur. Une première partie, en direct, permet de présenter l'habitat des vautours et de réagir aux images. Une seconde partie présente un petit film, réalisé avec des images d'archives, permettant d'aborder les vautours de manière pédagogique et ludique.

Le fonctionnement du site

Nourriture

Trois charniers communs ont originellement été aménagés afin de nourrir les vautours ; désormais seul celui de Cassagne est encore alimenté. Ces charniers, imposés au Parc par les services vétérinaires[9], sont gérés par des membres de la LPO Grands Causses ou du Parc national des Cévennes qui sont chargés de la collecte et de l’équarrissage des bêtes[10]. Depuis 1998, les éleveurs ont obtenu l'autorisation légale de construire leurs propres placettes d'alimentation, qu'ils gèrent eux-mêmes sans passer par les intermédiaires susnommés[11]. En 2020, il en existe environ 130, réparties sur et autour des Causses.

Financement

À l'origine, une grande partie du site est entretenue par la SELO (Société Economique mixte d'équipement pour le développement de la LOzére) et la communauté de communes de la Vallée de la Jonte. À l'automne 2008, vu les pertes financières, la SELO se désengage de cette structure créée en 1997 et le belvédère des Vautours est mis en vente. Il est finalement racheté par des privés et devient quelques années plus tard la maison des Vautours. Cependant, le site reste toujours en partenariat avec la LPO Grands Causses et le parc national des Cévennes, et prend à cœur sa mission de vulgarisation scientifique et de sensibilisation.

Les espèces

On recense quatre espèces différentes : les Vautours fauves, les Vautours moines, les Vautours percnoptères et les Gypaètes barbus.

Vautour fauve

CaractĂ©risĂ© par une petite tĂŞte blanche au bout d'un cou recouvert d'un fin duvet blanc, le Vautour fauve (Gyps fulvus) a une envergure d'environ 2,60 m pour une petite dizaine de kilos. C'est la première espèce rĂ©introduite dans les Causses, après une acclimatation en volière, un premier couple a Ă©tĂ© lâchĂ© dès 1981 dans les gorges de la Jonte. Ils vivent en colonies sur un territoire de 4 000 km2 sur les Grands Causses et nichent dans les falaises. Quatre ans après la rĂ©introduction, la colonie comptait 50 rapaces. En 2017, un peu moins de 600 couples ont Ă©tĂ© recensĂ©s.

Vautour moine

Plus grand rapace d'Europe, le Vautour moine (Aegypius monachus) fait environ 2,80 m d'envergure pour une bonne dizaine de kilos. Il a Ă©tĂ© rĂ©introduit en Lozère, Ă  la suite de la rĂ©ussite de la prĂ©cĂ©dente expĂ©rience, de 1992 Ă  2004, pour un rĂ©sultat d'environ 130 individus et 27 couples en 2017. Les vautours moines nichent dans les arbres et sont semi-territoriaux.

Vautour percnoptère

Seule espèce migratrice, beaucoup plus petite (1,60 m d'envergure pour 2 Ă  3 kg), le Vautour percnoptère (Neophron percnopterus) est revenu en Lozère par ses propres moyens en 1986, peu de temps après l'arrivĂ©e du vautour fauve. Il ne reste cependant pas toute l'annĂ©e dans les gorges de la Jonte et repart hiverner vers l'Afrique sub-saharienne.

Gypaète barbu

Nouvellement rĂ©introduit dans les Causses en [12], d'une assez grande envergure (entre 2,45 et 2,85 m), ailes sombres et ventre orangĂ©, le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus) se caractĂ©rise par une sorte de barbiche. Cette espèce vient complĂ©ter le travail des autres puisqu'elle se nourrit principalement d'os.

Autres espèces

La région des Causses étant assez riche en avifaune, le site présente en plus brièvement d'autres espèces (généralement nécrophages) et permet, avec un peu de chance, leur observation : Grand Corbeau, Milans, Aigles, Faucons, Circaètes, etc.

Controverse autour des vautours

Depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000 en Espagne et 2007 en France, des articles agitent rĂ©gulièrement la presse au sujet d'« attaques Â» de vautours. Pour plus d'informations, la publication scientifique de Jean-Pierre Choisy sur le sujet peut ĂŞtre consultĂ©e[13]

Notes et références

  1. (fr) article Midi libre Lozère, .
  2. (fr) Site officiel
  3. Le , cinq couples sont relâchés.
  4. 25 865 selon le livre Lozère aux Ă©ditions Bonneton (ISBN 2-86253-323-8) p. 305.
  5. CDT Lozère, Frédéric Julien, Guillaume Prêt, « Le Belvédère des Vautours - Plan du site », sur www.vautours-lozere.com (consulté le ).
  6. Des Percnoptères, donc des migrateurs.
  7. (fr) interview de Constant Bagnolini, directeur du Belvédère.
  8. « Le suivi des oiseaux - Gypaète Grands Causses - LPO Mission rapaces », sur rapaces.lpo.fr (consulté le ).
  9. (fr) Selon le site officiel.
  10. Principalement des agneaux et des brebis fournis par les Ă©leveurs locaux.
  11. (fr) Voir DĂ©marche/description.
  12. Parc national des Cévennes- réintroduction du gypaète barbu dans les Grands Causses.
  13. Jean-Pierre Choisy, « Vautour fauve Gyps fulvus et bétail : éco-éthologie alimentaire, évolution, controverse » (consulté le ).

Liens externes

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