Louis Paulhan
Louis Paulhan est un pionnier français de l'aviation né le à Pézenas (Hérault) et mort le à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques).
(photographié par Henri Manuel).
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Louis Isidore Auguste Marie Paulhan |
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Biographie
Louis Isidore Auguste Marie Paulhan se passionne durant son adolescence pour les maquettes d’avions. À cette époque, l’aviation en est à ses balbutiements et les avions sont encore en bois et en papier. En 1908, alors qu'il effectue son service militaire dans le Génie à Chalais-Meudon, il est l'un des deux gagnants du concours de maquette organisé par le colonel Charles Renard, il gagne le premier prix : un avion grandeur nature, un Voisin, mais non motorisé. Grâce à ses amis, il lui adjoint un moteur. Le , il participe au premier meeting aérien au monde au champ d'aviation de la Brayelle près de Douai et bat le record de hauteur avec 150 mètres. Le 25 août 1909, il établit les nouveaux records de distance et de durée avec son aéroplane biplan « Octavie III » : 135 kilomètres en 2 heures, 43 minutes et 24 secondes 4/5 ! Records qu'il ne conservera que deux jours, Farman les améliorant le 27 août 1909[1]. Avec cet appareil, il apprend à piloter et obtient le 10e brevet de pilote[2], juste après les pionniers comme Louis Blériot, Farman ou Latham. Sur différents avions, il remporte de nombreux records à travers la France, il sera notamment le bref détenteur des records de distance et de durée avec 131 kilomètres parcourus en 2 heures 43 minutes 24 secondes. Ayant constitué une équipe comprenant Didier Masson, il multiplie les meetings aériens et les compétitions, voyageant en Angleterre puis aux États-Unis. En janvier 1910, invité expressément, il remporte le 1er meeting aérien international de Los Angeles au cours duquel lequel il bat le record du monde d’altitude (1 209 m). C'est là qu'il y rencontre William Edward Boeing, inconnu alors et à qui il ne donnera pas le baptême de l'air car non prioritaire dans le carnet face aux notables californiens et d'ailleurs.
De retour en France, il participe à la conception du Canard Voisin, hydravion à flotteurs Henri Fabre. Il se lance ensuite dans la construction d’hydravions, sous licence Curtiss.
Le 27 avril 1910, dans le cadre de sa participation au prix du Daily Mail, il va réaliser le plus long vol en ligne droite jusqu'alors, soit cent soixante-dix-huit kilomètres en deux heures et trente-neuf minutes de vol, avec un biplan Farman, à moteur Gnome de cinquante chevaux de puissance[3].
En , Louis Paulhan participe au meeting de Vérone et profite de l'occasion pour rendre hommage aux morts de la bataille de Solférino (1859), en jetant de son avion des fleurs sur l'ossuaire[4].
Il est décoré de la Légion d'honneur en . En 1911, un triplan à quatre places portant son nom fut refusé par l'autorité militaire.
En février 1912, il crée une école de pilotage à Villefranche-sur-Mer. Mais il a d'abord découvert le plan d'eau d'Arcachon qui lui a paru idéal pour les hydravions. Il s’y installe donc. Avec le photographe local Léo Neveu, il réalise les toutes premières photos aériennes de la rade d’Arcachon. Il continue à concevoir de nouveaux avions, biplans, triplans.
Quand la Première Guerre mondiale éclate, il est mobilisé comme pilote militaire avec le grade de lieutenant. Il y participe dans le ciel de Serbie, remportant deux victoires aériennes, puis comme pilote d'essai chez les industriels mettant au point les nouveaux appareils pour l'armée.
La paix revenue, il se lance dans la conception d’hydravions métalliques. Avec l'ingénieur Marcel Pillard, il conçoit un hydravion triplace bombardier-torpilleur, le Paulhan-Pillard T3. La construction du prototype est assurée par la Société provençale de constructions aéronautiques (SPCA) à La Ciotat. Le projet est abandonné après un accident mortel.
Parallèlement il fonde la Société Continentale Parker en 1927 avec Robert Deté, Enea Bossi (en) et Pierre Prier. Cette société de revente de procédés de traitement de surface allait servir le développement de l’industrie aéronautique : d’abord par la commercialisation des procédés de parkérisation de Parker Rust-Proof de Detroit, puis celle des procédés de traitements électrolytiques d’Udylite Corporation. La société va dominer le marché européen via ses organisations successives dans les groupes Chemetall GmbH and Coventya GmbH.
Il abandonne l'aéronautique après le , jour où son fils unique René, pilote d'essai chez Caudron, né le , trouve la mort aux commandes d’un prototype d’avion de chasse, un Caudron C.690[5]. Il prend alors sa retraite à Saint-Jean-de-Luz, où il décède le .
Distinctions
Hommages
- À Pézenas, sa ville natale où il est enterré, une place porte son nom depuis 1983 pour le centenaire de sa naissance. Un monument à sa mémoire y a été érigé [6].
- Un des quatre collèges de Sartrouville dans les Yvelines porte son nom.
- Paulhan en Serbie (Nish) en .
- Sur un Farman III en 1909 Ă Los Angeles.
- le Farman III de Claude Grahame-White Ă Lichfield, .
- Des aviateurs français à Nish sur des Farman MF.11.
- Monument Ă Paulhan (PĂ©zenas).
- Plaque à la mémoire de Paulhan sur sa maison natale de Pézenas
Notes et références
- LE 25 AOÛT 1909 DANS LE CIEL : DOUBLE PROUESSE DE PAULHAN
- Louis Paulhan, brevet no 10
- LE 27 AVRIL 1910 DANS LE CIEL : UN VOL EN LIGNE DROITE DÉPASSANT LES 100 KM POUR PAULHAN
- Le 28 mai 1910 dans le ciel : Louis Paulhan se rend à Solférino Air-journal.fr 28 mai 2013
- Marcel Catillon, Mémorial aéronautique : qui était qui ?, Nouvelles Éditions Latines, 1997
- à la suite d'une souscription organisée par les Amis de Pézenas
Voir aussi
Bibliographie
- Bernard Marck (préf. Pierre Clostermann), Dictionnaire universel de l'aviation, Paris, Tallandier, , 1128 p. (ISBN 978-2-84734-060-0, OCLC 62293117), p. 800-801.
- Marcel Catillon, Qui était qui ? : Mémorial de l'aéronautique tome 2, vol. 1, Nouvelles Editions Latines, , 220 p. (ISBN 978-2-7233-2053-5, lire en ligne).