Louis-Joseph Nompar de Caumont
Louis-Joseph Nompar de Caumont, 9e duc de La Force, né le à Paris et mort le à Saint-Brice-sous-Forêt), est un militaire et homme politique français des XVIIIe et XIXe siècles.
Pair de France | |
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Président Collège électoral Arrondissement de Montauban | |
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Pair de France | |
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Député au Corps législatif | |
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Adjudant-commandant |
Naissance | |
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Décès |
(Ă 70 ans) Saint-Brice-sous-ForĂŞt |
Nationalité | |
Domicile | |
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Famille | |
Père |
Bertrand Nompar de Caumont (en) |
Mère |
Adélaide Luce Madeleine de Galard de Brassac (d) |
Fratrie | |
Parentèle |
Geneviève de Gramont (belle-mère) |
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Biographie
Louis La Force reçoit une solide éducation du père Géraudeau, son précepteur, indispensable personnage apte à remplacer un père mort avant que son fils aîné ait cinq ans. L'enfance se passe au palais de Versailles, où sa mère a été choisie comme gouvernante du duc d'Angoulême, jusqu'à l'âge de 15 ans. Suit l'intégration dans les rangs des cadets gentilshommes de l'école royale militaire. L'admission aux honneurs de la Cour se déroule le [1].
Duc Ă brevet d'honneur de La Force
Louis-Joseph Nompar de Caumont est connu jusqu'en 1787 sous le titre de marquis de Caumont-La Force.
Il appartient à l'ancienne noblesse française du Midi de la France, la famille de Caumont, qui a produit deux branches, les Caumont-Laforce, protestants, et les Caumont-Lauzun, catholiques. Ces deux branches se sont séparées dès la fin du XIIe siècle ; mais elles gardent le prénom de Nompar, qui leur appartient depuis longtemps. La branche des Lauzun s'est éteinte à la mort du duc de Lauzun (1723) ; celle des Laforce s'est continuée jusqu'à nos jours.
Le marquis de Caumont-La Force et son frère le comte de Caumont-La Force, sont les fils de Bertrand de Caumont, marquis de La Force et de Caumont, gentilhomme de la chambre de Monsieur, né en 1724, décédé en fonction à Versailles le [1], et d'Adélaïde-Luce de Galard de Béarn-Brassac, qu'il épouse le . Celle-ci, fille d'Anne-Hilarion de Galard de Brassac, comte de Béarn, et d'Olympe de Caumont-La Force, est la sœur du dernier duc chef de la branche aînée, décédé en 1755. Les frères Caumont-La Force descendent par leur mère du maréchal de Tourville[2].
Louis-Joseph Nompar, qui reçoit lorsqu'il a 4 ans pour parrain et marraine Monsieur le comte de Provence et Marie-Joséphine de Savoie[1], épouse le (contrat signé par le roi et la famille royale, le ), Sophie Pauline d'Ossun, fille de Charles-Pierre-Hyacinthe, comte d'Ossun[Note 1], grand d'Espagne de première classe et de Geneviève de Gramont. La duchesse de la Force a pris le tabouret chez la reine le [1]. Le duc et la duchesse ont une fille, Adélaide Olympe, née en 1789, morte jeune[Note 2].
Louis-Joseph Nompar est destiné à la carrière des armes. Entré au service en 1780 comme sous-lieutenant dans le régiment de Royal-Vaisseaux, il est créé duc par brevet de 1787.
De l'armée des Princes à la Grande Armée
Il est major en second des carabiniers[1] lorsqu'il émigre avec le comte de Caumont-La Force, son frère, en 1791. Il devient aide de camp de Monsieur (depuis Louis XVIII), fait la campagne des princes en 1792 et les campagnes suivantes au corps de Condé. À l'affaire de Mons, en 1792, le duc de la Force reprend aux républicains trois pièces de canon appartenant au régiment de Beauce[Note 3]. L'empereur d'Autriche lui envoie « une lettre très flatteuse »[3]. Le duc de la Force continue de servir à la tête d'un escadron du corps de Béon[Note 4] puis passe successivement à la solde de la Hollande et à celle de l'Angleterre au titre de son intégration, au grade de capitaine-commandant, à la légion de Béon cavalerie[Note 5].
Le duc de La Force rentre en France en 1802 pour tenter de retrouver quelques biens. Il vient alors à Caumont-sur-Garonne et est hébergé au château de Sainte-Marthe par les Séré de Lanauze.
Il prend du service en 1806, dans le grade d'adjudant-commandant, et prend part Ă toutes les actions importantes qui eurent lieu dans les campagnes de Prusse, d'Allemagne et de Russie.
Légionnaire (), il est, sous l'Empire, membre du collège électoral de l'arrondissement de Montauban[4], commandant de la garde d'honneur de cette ville. Il est créé chevalier de Caumont-La Force et de l'Empire (avec dotation[4], ), et officier de la Légion d'honneur sur le champ de bataille de la Moskowa le .
Il est désigné par le sénat conservateur le pour représenter au Corps législatif le département de Tarn-et-Garonne.
Première Restauration et Cent-Jours
Il adhère à la déchéance de Napoléon Ier, envoie son adhésion aux actes du gouvernement provisoire (1814) et devient maréchal de camp le , après avoir été fait pair de France, par ordonnance royale du .
Après le , il se rend à Nîmes auprès du duc d'Angoulême. Ce prince le charge de plusieurs missions importantes et le nomme commissaire du roi dans les départements de Lot-et-Garonne, de Tarn-et-Garonne et du Lot. Lorsqu'on vient informer le duc de la Force que les partisans de Napoléon Ier ont fait arborer le drapeau tricolore dans la ville de Cahors, il se transporte sur-le-champ à la préfecture de cette ville, espérant rappeler au devoir les habitants et les troupes de la garnison, mais ce zèle faillit lui coûter la vie. Environné par une populace furieuse, il est arrêté, conduit aux casernes au milieu des vociférations les plus atroces, et ensuite amené à Paris dans une voiture, escortée, de brigade en brigade, par la force publique. Le duc de la Force est emprisonné et ne doit sa liberté qu'aux événements de qui renversent l'Empereur.
Seconde Restauration et chambre des pairs
Le roi le confirme dans son grade de maréchal de camp le et le nomme président du collège électoral du département de Tarn-et-Garonne le du même mois, inspecteur général des troupes de la 10e division militaire au mois de , commandant la 5e subdivision de la 10e division militaire (Montauban) le . Il est promu commandeur de la Légion d'honneur le de la même année et nommé chevalier de Saint-Louis le même jour.
Il est retraité le comme maréchal de camp.
Dans le procès du maréchal Ney (1815), il se prononce pour la mort. Il vota d'ailleurs avec les royalistes modérés et garde son siège sous le gouvernement de Juillet, jusqu'à sa mort, qui arrive à Saint-Brice le .
Titres
- 9e duc de La Force (duc Ă brevet : 1787) ;
- Grand d'Espagne (1791) ;
- Chevalier de Caumont-La Force et de l'Empire, à la suite du décret du le nommant membre de la Légion d'honneur (lettres patentes du , Trianon, avec dotation[4]) ;
- Pair de France[5]
- Pair « à vie » par l'ordonnance du ,
- Titre de duc et pair héréditaire le , (lettres patentes du , sans majorat).
Distinctions
- LĂ©gion d'honneur[6] :
- LĂ©gionnaire () puis
- Officier () puis
- Commandeur de la LĂ©gion d'honneur () puis enfin
- Grand officier de la LĂ©gion d'honneur ().
- Ordre royal et militaire de Saint-Louis :
- Chevalier de Saint-Louis () puis
- Commandeur de Saint-Louis ().
- Décoration de la Fidélité.
Ă€ titre Ă©tranger :
Ĺ’uvre
- Un soldat de Napoléon, Revue des Deux mondes, 23 p. (578-599), 1829
Armoiries
Figure | Blasonnement |
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Armes du chevalier Caumont-La-Force et de l'Empire
D'azur à trois léopards l'un sur l'autre d'or armés et lampassés de gueules, bordure de gueules du tiers de l'écu au signe des chevaliers posé au second point en chef.[7] |
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Armes du duc de La Force, pair de France
D'azur à trois léopards l'un sur l'autre d'or armés et lampassés de gueules[5] |
Notes et références
Notes
- Colonel du Royal Vaisseaux, soit un oncle maternel.
- En conséquence, ils n'ont pas de descendance directe ultérieure.
- Les différents textes typographient le régiment de Beauce en «régiment de Barce», ce qui n'a aucune correspondance.
- L'épisode ici évoqué est à resituer dans le contexte militaire de la mort du général Dillon en avril 1792 et se voit conforté par le récit de Victor de Chaudelot livré par l'historien belge Charles Terlinden.
- Fac similé d'attestation de présence au corps manuscrite signée du duc de La Force le 23 novembre 1795.
Références
- Revue des Deux Mondes, op. cit..
- « La Force (Louis-Joseph Nompar de Caumont, duc de) », dans Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, Administration du grand dictionnaire universel, 15 vol., 1863-1890 [détail des éditions]..
- De Reiset, op. cit., p. 369.
- Émile Campardon, Liste des membres de la noblesse impériale : dressée d'après les registres de lettres patentes conservés aux Archives nationales, vol. In-8°, Société d'histoire de la révolution française, , 2e éd., 189 p. (lire en ligne)
- François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers, sur www.heraldica.org, (consulté le )
- « Cote LH/452/19 », base Léonore, ministère français de la Culture
- « BB/29/970 », Titre de chevalier, accordé à Louis, Joseph Nompart de Caumont la Force, à la suite du décret du le nommant membre de la Légion d'honneur. Trianon ()., sur salle des inventaires virtuelle, Centre historique des Archives nationales (France) (consulté le ), p. 516.
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Anne de Caumont La Force, comtesse de Balbi. Les Reines de l'Emigration, vicomte de Reiset, 1908.
- Jean B. Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume, et des maisons princières de l'Europe : précédée de la généalogie de la maison de France, vol. 6, L'auteur, Bertrand, (lire en ligne) ;
- « Caumont-Laforce (Louis-Joseph Nompar, duc de) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore] ;
- « La Force (Louis-Joseph Nompar de Caumont, duc de) », dans Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris, Administration du grand dictionnaire universel, 15 vol., 1863-1890 [détail des éditions]. ;
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative Ă la vie publique :
- Ressource relative aux militaires :
- « Cote LH/452/19 », base Léonore, ministère français de la Culture
- « Louis Joseph de Caumont », sur roglo (consulté le ) ;
- « Histoire de Caumont », sur mariefb.pagesperso-orange.fr (consulté le ) ;