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Lockheed L-12 Electra Junior

Le Lockheed L-12 Electra Junior est un bimoteur de transport léger de l’entre-deux-guerres développé par l’avionneur américain Lockheed. Extrapolation du L.10 Electra , le L.12 Electra Junior ne trouva pas de débouchés dans le marché pour lequel il avait été construit.

Lockheed L-12 Electra Junior
Le Lockheed L-12 Electra F-AZLL appartenant à Bernard Chabbert a été utilisé par l'US Navy comme R3O-2.
Le Lockheed L-12 Electra F-AZLL appartenant à Bernard Chabbert a été utilisé par l'US Navy comme R3O-2.

Rôle Transport léger
Constructeur Lockheed
Équipage 2
Premier vol
Mise en service 1937
Production 130
Dimensions
Image illustrative de l’article Lockheed L-12 Electra Junior
Longueur 11,1 m
Envergure 15,1 m
Hauteur 2,9 m
Aire alaire 32,8 m2
Masse et capacité d'emport
Max. Ă  vide 2,615 t
Max. au dĂ©collage 3,924 t
KĂ©rosène 775 l
Passagers 6
Motorisation
Moteurs 2 moteurs Pratt & Whitney R-985 Wasp Jr. 5B
Puissance unitaire 330 kW
(450 ch)
Ă  2 300 tr/min
Puissance totale 660 kW
(900 ch)
Performances
Vitesse de croisière maximale (niveau de la mer) 343 km/h
Vitesse maximale 362 km/h
Autonomie (296 km/h0,365 0 m0,5 pax) 1 690 km
Plafond (pratique) 7 117 m
Vitesse ascensionnelle 7,46 m/s

Boudé par les compagnies d’apport, il fit en revanche le bonheur de l’aviation d’affaires naissante et fut utilisé par Sidney Cotton pour espionner les préparatifs militaires allemands et italiens en 1939. Quelques exemplaires militaires furent également livrés ; contrairement à Beechcraft dont le Model 18 fut adapté à la demande militaire, l’Electra Junior ne fut jamais amélioré par Lockheed, qui travaillait déjà sur des projets militaires beaucoup plus ambitieux.

Sur cent trente exemplaires construits, vingt-et-un Ă©taient toujours en Ă©tat de vol fin 2010.

Un avion de transport rapide

En 1935, la firme Lockheed Aircraft Company affichait une bonne santĂ© financière avec un chiffre d’affaires en progression de 270 %[1] et un bĂ©nĂ©fice net de 217 986 dollars. Elle pouvait donc rĂ©flĂ©chir sereinement au lancement d’un nouvel avion. Or, le Model 10 Electra apparaissait trop gros pour la clientèle naissante des avions d’affaires et les transporteurs d’apport amĂ©ricains. Carl Squier, vice-prĂ©sident de la firme de Burbank chargĂ© des ventes, pensait qu’un appareil utilisant la mĂŞme motorisation et plus petit, donc plus rapide, se vendrait mieux.

Le , le Bureau of Air Commerce des États-Unis publia une fiche-programme pour un bimoteur de transport lĂ©ger destinĂ© aux lignes d’apport et Ă  ses inspecteurs afin de faciliter leurs dĂ©placements Ă  l’intĂ©rieur du pays[2]. L’appareil devait avoir une vitesse maximale Ă©gale ou supĂ©rieure Ă  280 km/h au moins, une vitesse d’atterrissage Ă©gale ou infĂ©rieure Ă  105 km/h, pouvoir voler en palier Ă  460 m sur un seul moteur et franchir un obstacle de 15 m au dĂ©collage en moins de 460 m. Capable de transporter deux pilotes et six passagers, le futur appareil devait Ă©galement ĂŞtre Ă©quipĂ© d’un dĂ©givrage de bord d’attaque, d’hĂ©lices Ă  pas variable et d’un double Ă©quipement radio. Les concurrents devaient effectuer leur premier vol avant le , soit avant la fin de l’annĂ©e fiscale 1936[2].

Pour Hall Hibbard, le jeune ingĂ©nieur Clarence Johnson dont ce fut le premier avion, et pour l’ensemble du bureau d’études de Burbank, le dĂ©veloppement du nouvel appareil fut relativement simple. La voilure et l’empennage de l’Electra furent conservĂ©s. Le fuselage fut raccourci de 1,30 m. La masse en charge Ă©tait donc ramenĂ©e de 4 672 Ă  3 810 kg et le fuselage amĂ©nagĂ© pour deux pilotes et six passagers, disposant d’un confort remarquable pour l’époque en version exĂ©cutive (fauteuils-clubs, table, poste de dactylo) comme en version commerciale (toilettes Ă  bord)[3].

Le prototype (NX16052, c/n 1201) fut construit en un temps record et effectua son premier vol le , pilotĂ© par Marshall Headle. Il se dit que le pilote eut la coquetterie d’attendre 12 h 12 pour lancer l’appareil sur la piste[1]. Dès les premiers essais, le bimoteur rĂ©vĂ©la ses capacitĂ©s, atteignant 362 km/h Ă  1 500 m pour une vitesse de croisière de 343 km/h, alors que le Model 10 ne dĂ©passait pas les 325 km/h Ă  1 500 m. Ces performances justifiaient de dĂ©clarer le Model 12 vainqueur du concours organisĂ© par le Bureau of Air Commerce, d’autant que les deux autres concurrents, Beech 18 et Barkley-Grow T8P-1, ne furent pas achevĂ©s dans les temps. La certification ATC-616 fut obtenue le [4], sans que l'appareil ait subi de modifications particulières et alors que deux exemplaires avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© livrĂ©s[1].

Un avion sans marché

Si 36 bimoteurs avaient été livrés fin 1937, les ventes marquèrent vite le pas. Comme pour son concurrent Beech 18, il n’existait en effet qu’un très petit marché pour ce type d’appareil. Sur 63 appareils livrés à des utilisateurs civils jusqu’en 1941, six seulement furent livrés à ces compagnies aériennes américaines et un à Associated Airlines Pty en Australie. 39 exemplaires furent livrés à des opérateurs privés nord-américains, le plus souvent des compagnies pétrolières. Les autres étaient destinés à des agences gouvernementales américaines et à quelques clients étrangers. Trois exemplaires, en particulier, furent livrés aux Maharadjas de Jodhpur (VT-AJN, c/n 1237), de Jammu et Cashmere (VT-AJS, c/n 1238) et de Jaipur (VT-AMB, c/n 1274).

Le NACA 97 fut utilisé pour mettre au point un système de dégivrage thermique des ailes

En , le National Advisory Committee for Aeronautics (NACA) passa commande d’un Electra Junior destinĂ© Ă  tester en vol un système de dĂ©givrage des ailes par prĂ©lèvement des gaz d’échappement conception dite « Hotwing Â». Conçu par l’ingĂ©nieur Jay Cowling, qui s’inspirait de recherches dĂ©jĂ  effectuĂ©es chez Junkers en Allemagne[5], ce système comportait des conduits canalisant les gaz chauds vers le bord d’attaque de l’aile, des fentes d’extrados en avant des ailerons permettant l’échappement des gaz. Ce bimoteur se distinguait en outre par une dĂ©rive longitudinale supplĂ©mentaire[6]. Les essais dĂ©butèrent le et ne donnèrent pas immĂ©diatement satisfaction, la chaleur n’étant pas rĂ©partie uniformĂ©ment sur le bord d’attaque tandis que les orifices d’échappement, non traitĂ©s, Ă©taient sujets Ă  corrosion. RenvoyĂ© chez Lockheed, cet appareil fit l’objet de modifications qui aboutirent Ă  la mise au point d’un système de dĂ©givrage efficace qui fut ensuite montĂ© sur les bombardiers multi-moteurs amĂ©ricains[7].

En , Republic Oil Company prit livraison d’un appareil (NR869E, c/n 1225) qui devait ĂŞtre engagĂ© dans la course transatlantique New-York-Paris, pilotĂ© par Jimmy Mattern. Cette compĂ©tition Ă©tant annulĂ©e le bimoteur, surnommĂ© « The Texan Â», fut alors prĂ©parĂ© pour un vol transpolaire. Dans cette optique il effectua des essais de ravitaillement en vol depuis un trimoteur Ford. Malheureusement, cet avion fut dĂ©truit dans l’incendie de son hangar Ă  Miami le [8]. Un autre exemplaire (NX18964, c/n 1272) se distinguait par le montage d’un train d’atterrissage tricycle fixe carĂ©nĂ©, qui fut Ă©galement testĂ© sur un C-40B livrĂ© Ă  l’USAAF et un XJO-3 de l’US Navy.

L’utilisation la plus spectaculaire du Model 12 fut pourtant le survol d’installations militaires italiennes et allemandes pour le compte des services de renseignement français et britannique par le pilote australien Sidney Cotton en 1939. Un des trois appareils utilisés par Sidney Cotton pour ces missions réalisées en 1939 et 1940 (G-AFTL, c/n 1203) était toujours en état de vol aux États-Unis fin 2010[9].

Les différentes versions du Model 12

Versions civiles

Ce L-12A (c/n 1236) fut livré en 1937 à la compagnie australienne Associated Airlines Pty
  • Model 12A : version de base, identique au prototype, moteurs Pratt & Whitney Wasp Junior 5B de 450 ch Ă  2 300 tr/min. 70 exemplaires, dont huit livrĂ©s Ă  l’Aviation militaire brĂ©silienne.
  • Model 12B : deux appareils Ă©quipĂ©s de moteurs Wright R-975-E3d de 440 ch (ATC 652) et livrĂ©s Ă  l’armĂ©e argentine.
  • Model 12-25 : moteurs Wasp Junior SB3 de 450 ch. Deux exemplaires seulement construits et livrĂ©s en Ă  des opĂ©rateurs privĂ©s amĂ©ricains.
  • Model 12-26 : le gouvernement des Indes orientales nĂ©erlandaises passa commande de 4 exemplaires pour la compagnie KNILM et de 16 appareils pour son aviation militaire. Ce modèle se distinguait par l’utilisation de moteurs R-985 AN-4, identique Ă  celui utilisĂ© par les Model 212. Face Ă  la pression japonaise les appareils civils furent rĂ©quisitionnĂ©s par le ML/KNIL.

Versions militaires

  • C-40 : Trois appareils Ă  moteurs Pratt & Whitney R-985-17 pour l’USAAC, amĂ©nagĂ©s pour 7 passagers (Serial 38-536/538, c/n 1247, 1254 et 1255)[10]. Le premier exemplaire Ă©tait en fait un Model 12A civil achetĂ© le après Ă©valuation.
  • C-40A : 10 bimoteurs (Serial 38-539/548, c/n 1256/1265)[11] amĂ©nagĂ©s pour cinq passagers seulement et livrĂ©s entre fĂ©vrier et .
  • C-40B : Un unique exemplaire (Serial 38-582, c/n 1266)[12] Ă©quipĂ© Ă  titre expĂ©rimental d’un train d’atterrissage tricycle fixe. Les essais de ce dernier se rĂ©vĂ©lèrent dĂ©cevants et l’appareil fut finalement transformĂ© en C-40A en .
  • UC-40D : 11 appareils civils furent Ă©galement rĂ©quisitionnĂ©s dĂ©but 1942 comme C-40D (42-22249, 42-48346/38352, 42-38380, 42-57504 et 42-66386)[13]. 4 furent cĂ©dĂ©s Ă  la RAF au titre du prĂŞt-bail.
  • JO-1 : Un appareil amĂ©nagĂ© pour 7 passagers (BuNo 1055, c/n 1227) destinĂ© Ă  l’AttachĂ© Naval amĂ©ricain au BrĂ©sil.
  • JO-2 : Cinq bimoteurs de liaison pour six passagers et moteurs R-985-48 destinĂ©s Ă  l’US Navy (BuNo 1048/1051, c/n 1230/1233 et 2541, c/n 1283).
  • XJO-3 : Premier Electra Junior dotĂ© d’un train tricycle fixe (BuNo 1267, c/n 1253), cet appareil Ă©tait destinĂ© Ă  tester la compatibilitĂ© de ce type d’atterrisseur avec une utilisation embarquĂ©e[14]. Il fit donc l’objet d’essais sur le porte-avions USS Lexington, le Lt-Col Thruston B. Clark rĂ©alisant onze appontages et dĂ©collages le [15]. AccidentĂ© le , cet appareil fut dĂ©truit lors d’un autre accident le .
  • R3O-2 : Un L-12A civil rĂ©quisitionnĂ© par l’US Navy (BuNo 02947, c/n 1287). Cette dĂ©signation constitue une anomalie, le XR3O-1 Ă©tant un Model 10B Electra. UtilisĂ© par l'AttachĂ© Naval amĂ©ricain Ă  Londres, cet avion fut rachetĂ© en 1945 par Sydney Cotton (G-AGTL) avant de passer sur le registre français (F-BJJY puis F-AZLL). Il a Ă©tĂ© victime d'une rupture de train Ă  l'atterrissage en 2007.
Le C-40B, un des trois Model 12A à avoir été équipé d'un train d'atterrissage tricycle
  • Model 212 : Le gouvernement des Indes NĂ©erlandaises recherchant un appareil d’entrainement pour former les Ă©quipages des Martin 139 dont il venait de commander 117 exemplaires, Lockheed proposa en d’adapter sur le Model 12A une tourelle dorsale Ă©quipĂ© d’une mitrailleuse de 7,7 mm, une arme fixe de mĂŞme calibre Ă  l’avant du fuselage et huit lance-bombes pour des projectiles anti personnels ou d’exercice de 45 kg sous le fuselage. Au cours de l’hiver qui suivit un appareil civil rachetĂ© Ă  Western Air Express (NC18955, c/n 1243) fut ainsi modifiĂ©, rebaptisĂ© Model 212 (On lui attribua mĂŞme un nouveau numĂ©ro de sĂ©rie, c/n 212-13), et peint avec une livrĂ©e proche de celle alors utilisĂ©e par la RAF. Après essais en [16] le ML/KNIL passa commande de 12 appareils, commande rapidement portĂ©e Ă  16 exemplaires. ÉquipĂ©s de moteurs R-985 AN-4, ces avions sortirent d’usine entre et , tandis que le prototype Ă©tait remis au standard 12A et revendu Ă  la RCAF.

Utilisateurs

Militaires

  • Drapeau de l'Argentine Argentine : Les deux Model 12B furent livrĂ©s Ă  Buenos-Aires le et le [15].
  • Drapeau du BrĂ©sil BrĂ©sil : Deux Model 12A furent remis aux reprĂ©sentants brĂ©siliens Ă  Burbank le [7], suivis de deux autres en et de quatre en . ImmatriculĂ©s D.Ae.01/08 par l’AviaçaĂ´ Militar et stationnĂ©s Ă  Campo dos Afonsos, ils furent dĂ©signĂ©s au BrĂ©sil C-40 et rĂ©-immatriculĂ©s 2656/2663 par la FAB au printemps 1945.
  • Drapeau du Canada Canada : Dix L-12A et le prototype 212 furent achetĂ©s sur le marchĂ© civil amĂ©ricain par la RCAF (Serial 1531, 7640, 7641, 7642, 7645/7647, 7653, 7654, 7837 et 7 838). Ces appareils firent une carrière très discrète et semblent avoir tous Ă©tĂ© retirĂ©s du service entre et .
  • Drapeau de Cuba Cuba : ImmatriculĂ© IM-18, l’unique Electra Junior utilisĂ© dans ce pays provenait des surplus amĂ©ricains.
  • Drapeau des États-Unis États-Unis :
    C-A4A affecté au 1st Pursuit Group de l'Army Air Force
    • Air Force : Après avoir brièvement testĂ© le prototype en 1936, l’Air Corps Ă©valua plus longuement Ă  Wright Field un model 12A utilisĂ© par le constructeur comme dĂ©monstrateur (NC18965, c/n 1247) au cours de l’étĂ© 1938[7]. L’appareil fut finalement achetĂ© le comme C-40, deux autres exemplaires Ă©tant commandĂ©s. Un total de 25 exemplaires furent pris en compte, dont 4 cĂ©dĂ©s Ă  la RAF. Ces appareils firent une carrière discrète d’avion de liaison, huit exemplaires Ă©tant rĂ©formĂ©s durant la Seconde Guerre mondiale, le plus souvent sur accident[15]. Plusieurs passèrent sur le registre civil en 1944, un C-40A fut cĂ©dĂ© Ă  Cuba.
    • US Navy : Sur huit appareils pris en compte par l’US Navy Ă  partir du , trois furent transfĂ©rĂ©s Ă  l’USMC et deux dĂ©truits sur accident durant la Seconde Guerre mondiale[17]. Seul le R3O-2 passera sur le registre civil.
    • Marines : Trois JO-2 furent transfĂ©rĂ©s par l’US Navy, affectĂ©s au commandement du corps et aux escadrilles VMJ-1 et VMJ-2[14]. Un exemplaire (BuNo 1050) fut rĂ©formĂ© dès 1938 Ă  la suite d'un incendie, un autre (BuNo 1051) dĂ©truit Ă  Pearl Harbor le et le dernier (BuNo 1049) rĂ©formĂ© en .
  • Drapeau de la France France : Si le F-ARQA (c/n 1267) utilisĂ© par Sydney Cotton pour le compte des Services SpĂ©ciaux français disparut en , le F-ARPP (c/n 1270) achetĂ© dans le mĂŞme contexte par l’État Français passa en Afrique du Nord et fut utilisĂ© par le Service Civil des Liaisons AĂ©riennes jusqu’au , date Ă  laquelle il fut accidentĂ© entre Dakar et Alger. Les FAFL parvinrent a acheter sur le marchĂ© civil amĂ©ricain un autre appareil (NC18130, c/n 1226) qui fut livrĂ© Ă  Takoradi en [18]. TransfĂ©rĂ© Ă  Pointe Noire dĂ©but et affectĂ© au Groupe AĂ©rien de DĂ©fense CĂ´tière et utilisĂ© pour des missions de reconnaissance cĂ´tières le long des cĂ´tes entre Douala et Pointe Noire[19]. Le GADC deviendra le Groupe Artois le , le Lockheed Ă©tant alors affectĂ© Ă  l’escadrille BĂ©thune, stationnĂ©e Ă  Douala. Après l’arrivĂ©e de bimoteurs Avro Anson en mai il servit d’avion de liaison aux responsables militaires de la France Libre en Afrique, utilisĂ© en particulier par le GĂ©nĂ©ral Leclerc. AccidentĂ© Ă  Boufarik le , on le retrouve au GLAM Ă  la LibĂ©ration, affectĂ© au GĂ©nĂ©ral Valin. Il fut finalement vendu le et poursuivit une carrière civile au Royaume-Uni. Il a longtemps volĂ© aux États-Unis. En 2021, il vole rĂ©gulièrement en Allemagne.
  • Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni : 15 serials ont Ă©tĂ© attribuĂ©s Ă  des Electra Junior par l’Air Ministry[20] : R8987, V4732, X9316, AX803, HM573, HX798, LA619/623, LV760/762 et NF753. Trois ont Ă©tĂ© achetĂ©s sur le marchĂ© civil anglais et deux en Inde, trois provenaient de la commande destinĂ©e aux Indes NĂ©erlandaises et cinq furent cĂ©dĂ©s par les États-Unis au titre de PrĂŞt-Bail, sans qu’il soit toujours possible de relier le sĂ©rial avec l’origine de l’appareil. Un appareil a reçu deux serials (V4732/AX803), le NF753 Ă©tait un appareil hollandais mis Ă  la disposition du Prince Bernhard qui changea plusieurs fois d’identitĂ©.
  • Drapeau de l'IndonĂ©sie IndonĂ©sie : Un Model 12-26 dont l’origine reste incertaine Ă©tait encore en service dans l’armĂ©e de l’air IndonĂ©sienne (T-303) dans les annĂ©es 1970[21].
  • Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas : Les 16 Model 212 (codĂ©s L201 Ă  L216, c/n 212-01/12 et 212-14/17) furent livrĂ©s entre et Ă  la Division AĂ©rienne de l’ArmĂ©e Royale des Indes NĂ©erlandaises (ML/KNIL), mais les premiers Model 12-26 (L227/246, c/n 1295/1314) ne quittèrent les États-Unis qu’en , quatre seulement atteignant Java avant l’attaque japonaise[22]. Ils rejoignirent les Model 212, affectĂ©s Ă  des reconnaissances maritimes. Un seul Model 212 parvint Ă  quitter Java, le , jour de la capitulation de l’ile. Grâce Ă  deux barils de carburant chargĂ©s dans le fuselage en guise de rĂ©servoirs supplĂ©mentaires, un Ă©lève pilote nĂ©erlandais et trois pilotes australiens parvinrent Ă  couvrir les 3 200 km les sĂ©parant de Ceylan Ă  bord du L201. Il reprit du service aux cĂ´tĂ©s de trois Model 12-26 dĂ©routĂ©s sur Ceylan en cours de livraison.
Lockheed L-12-26 néerlandais.

11 Model 12-26 (c/n 1304/1314) n’avaient pas quitté les États-Unis au moment de l’attaque japonaise et furent initialement affectés à l’école de pilotage néerlandaise formée à Fort Jackson. À la fermeture de celle-ci une partie des bimoteurs furent expédiés en Australie pour constituer le No 18 Sqdn, NEIAF[21] et cinq transférés en Grande-Bretagne pour constituer le No 1316 Netherlands Communications Flight, l’un d’eux étant affecté aux déplacements du Prince Bernhard jusqu’en 1946[23]. Deux furent perdus sur accident en 1949 et 1951, les trois derniers passèrent en 1953 sur le registre civil suédois.

Civils

  • Aeronorte (en) : Cette compagnie brĂ©silienne a exploitĂ© un L-12A entre 1952 et 1956[24].
  • Aerovias Brasil (en) : Deux Electra Junior ont Ă©tĂ© utilisĂ©s entre 1944 et 1947[25].
  • Associated Airlines : Le L-12A VH-ABH (c/n 1236) fut mis en service Ă  Essendon en et Ă©chappa Ă  la rĂ©quisition durant la Seconde Guerre mondiale. Il assura jusqu’en un service commercial rĂ©gulier avant de passer entre plusieurs mains. Il a Ă©tĂ© remis en Ă©tat de vol en 2004 par un collectionneur[26]. En 1945 un Model 12-26 fut Ă©galement achetĂ© aux surplus de l'armĂ©e amĂ©ricaine Ă  Manille. Mis en service en (VH-ASG, c/n 1302), il fut utilisĂ© jusqu'en 1960 comme avion de transport d'affaires[27].
  • BWIA : La filiale de BOAC Ă  TrinitĂ©-et-Tobago a disposĂ© d’un Electra Junior Ă  la fin des annĂ©es 1940.
  • Continental Airlines : Varney Air Transport, qui avait rachetĂ© le la ligne postale Denver-Pueblo Ă  Wyoming Air Service, mit en service trois Electra Junior (NC18125/7, c/n 1222/3 et 1229) Ă  la place des vieux Lockheed Vega entre juin et . Le Varney devint Continental Air Lines, dont le siège social s’installa Ă  Denver, Colorado, le , la route Ă©tant prolongĂ©e jusqu’à El Paso[28]. Les deux premiers bimoteurs furent revendus Ă  la RCAF, le dernier cĂ©dĂ© Ă  TWA en 1940.
  • Cruzeiro : Deux Electra Junior Ă©taient en service en 1945 dans cette compagnie brĂ©silienne[29].
  • Escadrille Mercure : Cette entreprise de transport Ă  la demande française basĂ©e Ă  Nice a utilisĂ© trois appareils (F-BHVT, c/n 1211 ; F-BFUD, c/n 1277 et F-BJJY, c/n 1287), achetĂ©s entre 1957 et 1960 et utilisĂ©s en particulier entre le continent et la Corse[30]. Le F-BHVT fut accidentĂ© le et remplacĂ© par un nouvel appareil (F-BUIE, c/n 1226) qui n’était autre que celui utilisĂ© par les FAFL. Ils effectuent leur dernier vol le .
  • Malaysian Air Charter : Après avoir transportĂ© des carcasses de viande durant quelques annĂ©es en Australie, le c/n 1302 fut achetĂ© en 1963 par MAC et utilisĂ© pour transporter des mineurs entre Kuala Lumpur l'ouest de la Malaisie. Il a Ă©tĂ© dĂ©truit sur accident en [27].
  • NACA : L’administration de l'aĂ©ronautique amĂ©ricaine a utilisĂ© deux L-12A : Le NACA 97 (c/n 1268) utilisĂ© pour la mise au point du système de dĂ©givrage thermique et le NACA 99, (c/n 1292) employĂ© comme avion de liaison[6].
  • Panair do Brasil : 2 L-12A furent utilisĂ©s en 1945/1946[31].
  • Santa Maria Airlines : Cette petite compagnie aĂ©rienne californienne a pris livraison d'un Electra Junior le [8] (NC17309, c/n 1209). Cet appareil fut revendu Ă  la RCAF.
  • TWA : Le bimoteur achetĂ© Ă  Continental Airlines (NC18127) fut utilisĂ© pour des vols de reconnaissance mĂ©tĂ©orologique Ă  haute altitude. Il est conservĂ© en Ă©tat de vol aux États-Unis dans la livrĂ©e de cette compagnie[32].
    Ancien appareil de Continental Airlines le NC18127 fut ensuite utilisé par TWA

Ă€ l'Ă©cran

Plusieurs Electra Junior ont été utilisés au cinéma.

  • Dès 1937, le c/n 1216 fait une apparition dans le film Rosalie.
  • En 1941, Michael Curtiz tourne Casablanca. La scène finale du film, tournĂ©e sur l'aĂ©roport civil de Van Nuys Ă  Los Angeles reprĂ©sente un L-12 arborant la « crevette », symbole de la compagnie Air France. L'identification de cet appareil soulève bien des questions, puisque la compagnie française n'a jamais commandĂ© ce type d'avion. Dans certains plans, une maquette de l'appareil est visiblement utilisĂ©e. Le plan reprĂ©sentant l'appareil moteurs tournant ne peut ĂŞtre l'effet d'un trucage et plusieurs hypothèses ont Ă©tĂ© avancĂ©es :
    • Pour certains, il s'agirait d'un avion non encore livrĂ© par le constructeur, c/n 1207 ou 1287. Or le premier a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© vendu au Canada au moment du tournage. Il pourrait donc s'agir du second, qui sortit des usines de Burbank en , peut-ĂŞtre filmĂ© durant un vol d'essai, l'usine de Lockheed Ă©tant situĂ©e Ă  3 kilomètres seulement des studios Warner.
    • Pour d'autres, les scènes avion du film ont Ă©tĂ© tournĂ©es avec un autre avion (NC17, c/n 1204 appartenant Ă  la CAA) qui est aujourd'hui intĂ©grĂ© Ă  un dĂ©cor des dioramas Disney (Studio Backlot Tour)/Universal...
  • Le c/n 1203, utilisĂ© par Sydney Cotton (G-AFTL) fut Ă©quipĂ© en d'hĂ©lices tripales par Art Scholl Aviation avant d'apparaitre dans Doc Savage arrive, un film de la Warner Bros., dans un film rĂ©alisĂ© par NBC sur l'aviatrice Amelia Earhart, dans la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Pilotes produit par la chaĂ®ne CBS ou dans Aviator.
  • En juillet et , l'Electra F-AZLL fut utilisĂ© pour le tournage du film Amelia (vie d'Amelia Earhart), en Afrique du Sud, ce qui pourrait constituer sa seconde apparition Ă  l'Ă©cran Ă  plus de 60 ans de distance puisqu'il porte le c/n 1287. Entre-temps, l'Electra F-AZLL apparaĂ®t Ă  l'Ă©cran en 1973 dans le film Les Hommes, rĂ©alisĂ© par Daniel Vigne en tant que F-BJJY.

Notes et références

  1. Fana no 229, p. 30
  2. Gerritmas et Hazewinkel 2005
  3. Francillon 1987, p. 129
  4. (en) « Lockheed 12-A (Army UC-40, UC-40A; Navy JO-1, JO-2), 8 PCLM », sur rgl.faa.gov, Regulatory and Guidance Library [PDF]
  5. Francillon 1987, p. 131
  6. Fana no 229, p. 33
  7. Francillon 1987, p. 132
  8. Fana no 229, p. 32
  9. (en) « G-AFTL: L-12A Electra Junior », sur www.adastron.com, Adastron
  10. (en) « Factsheets: Lockheed C-40 », National Museum of US Air Force
  11. (en) « Factsheets: Lockheed C-40A », National Museum of US Air Force
  12. (en) « Factsheets: Lockheed C-40B », National Museum of US Air Force
  13. (en) « Factsheets: Lockheed UC-40D », National Museum of US Air Force
  14. (en) Gordon Swanborough er Peter M. Bowers, United States Navy Aircraft since 1911, Londres, Putnam Aeronautical Books, (ISBN 0-85177-838-0), p. 504
  15. Fana no 230, p. 36
  16. Fana no 239, p. 34
  17. Fana no 230, p. 37
  18. Fana no 230, p. 38
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Bibliographie

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  • (pt) Aldo Pereira, Breve HistĂłria da Aviação Comercial Brasileira, Rio de Janeiro, Europa,

Liens externes

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