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Ligne de Cabariot au Chapus

La ligne de Cabariot au Chapus Ă©tait une ligne de chemin de fer française. Longue de 30,5 km, Ă  Ă©cartement normal et Ă  voie unique, elle Ă©tait un embranchement de la ligne de Nantes-OrlĂ©ans Ă  Saintes, la bifurcation entre ces deux lignes Ă©tant Ă©tablie Ă  Cabariot (au lieu-dit La Vinsonnerie). Elle desservait la ville de Marennes et la commune littorale de Bourcefranc-le-Chapus, son terminus, dans le dĂ©partement de la Charente-Maritime.

Ligne de
Cabariot au Chapus
Image illustrative de l’article Ligne de Cabariot au Chapus
Le pont de la Cèpe, sur la Charente. Vue Amont.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Marennes
Historique
Mise en service 1889
Fermeture 1971 – 1986
Concessionnaires Charentes (1874 – 1877)
État (1877 – 1937)
SNCF (1938 – 1991)
Déclassée (à partir de 1991)
Caractéristiques techniques
NumĂ©ro officiel 542 000
Longueur 30,5 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale 10ʉۡ
Nombre de voies 0
(Anciennement Ă  voie unique)
Schéma de la ligne

Concédée en 1874 à la Compagnie des chemins de fer des Charentes, elle est rachetée par l'État en 1877 ; c'est l'Administration des chemins de fer de l'État qui l'ouvre à l'exploitation en 1889. Elle devient, en 1938, une ligne de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), puis est fermée au service des voyageurs en 1971 et à celui des marchandises en 1986 ; elle est déclassée en 1991.

Elle constituait la ligne 542 000 du rĂ©seau ferrĂ© national.

Historique

Chronologie

Projet et concession Ă  la Cie des Charentes

Une convention signée le entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des chemins de fer des Charentes accorde la concession à titre éventuel avec une bifurcation sur la ligne « de Rochefort à Saintes, située en amont du port de Tonnay-Charente, vers Marennes et la pointe du Chapus ». Elle est approuvée par décret impérial à la même date[2].

La ligne est déclarée d'utilité publique et concédée à la Compagnie des chemins de fer des Charentes à titre définitif par une loi le [3]. Le cahier des charges prévoit que cette ligne de « Tonnay-Charente à Marennes et la Pointe du Chapus » doit être achevée le .

La Compagnie prĂ©sente, en 1877, un premier projet de tracĂ© très diffĂ©rent de l'avant-projet passĂ© par les enquĂŞtes d'utilitĂ© publique : longue de 43,160 mètres, la ligne doit se dĂ©tacher, de celle de Rochefort Ă  Saintes, en amont de la gare de Tonnay-Charente puis prendre la direction de Marennes et la pointe du Chapus en traversant La Charente. Ce tracĂ© permet la desserte des « communes de Beurlay, Pont-l'AbbĂ©, Sainte-Gemme, Saint-Sornin et Saint-Just ». La principale diffĂ©rence avec le projet d'origine est que la bifurcation est reportĂ© de 2 600 mètres en direction de la gare de Bords, cela permet d'utiliser un site mieux adaptĂ© pour la traversĂ©e de la Charente et de contourner le marais de Brouage. L'administration prend la dĂ©cision d'organiser une nouvelle enquĂŞte, officialisĂ©e par un arrĂŞtĂ© prĂ©fectoral qui prĂ©voir une durĂ©e de six semaines[4]. La quasi-totalitĂ© des membres de la commission d'enquĂŞte rejettent ce projet auquel il est reprochĂ© de ne pouvoir satisfaire les 18 000 habitants de l'Ă®le d'OlĂ©ron du fait d'un allongement du parcours de 13 kilomètres par rapport au premier projet prĂ©sentĂ© en 1872 par l'ingĂ©nieur en chef Compainng.

Rachat et création par l'État

L'État rachète le rĂ©seau de la Compagnie des chemins de fer des Charentes, et notamment la « ligne de Tonnay-Charente Ă  Marennes et au Chapus », par une convention signĂ©e entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvĂ©e par une loi le [5]. Le , une dĂ©cision ministĂ©rielle prescrit aux ingĂ©nieurs de reprendre les Ă©tudes de ce dossier. Le nouveau tracĂ© proposĂ©, long de 30,662 Km, place la bifurcation Ă  3 901 mètres de Tonnay-Charente, ce qui permet de franchir la Charente au site plus favorable du rocher de la Cèpe. Puis ce nouveau tracĂ© se rejoint et se confond, près de Fond-Chaude, avec le projet original qui ne subit ensuite que de petites variantes avant l'arrivĂ©e Ă  son terme de la Pointe du Chapus. L'emplacement des stations est mis Ă  enquĂŞte et le une dĂ©cision du ministre « autorise l'Ă©tablissement de la crĂ©ation de huit haltes ou stations : Ă  la Vinçonnerie (bifurcation (...), Ă  la Bergerie pour Saint-Hippolyte, Ă  MonthĂ©rault pour Trizay, Ă  Saint-Agnant, Ă  Saint-Just, Ă  Marennes, Ă  Bourcefranc et Ă  la pointe du Chapus ». Le nombre d'habitants desservis par cette ligne est de 24 500 personnes. Ensuite les enquĂŞtes sur les parcelles et les jugements d'expropriation ont lieu sur l'ensemble du tracĂ©, puis l'ajudication des premiers chantiers : terrassements et ouvrages d'arts est organisĂ©e le [6].

L'Administration des chemins de fer de l'État ouvre une « exploitation restreinte », autorisĂ©e le par le ministre des travaux publics, sur les 30,5 km de cette ligne de « chemin de fer de Tonnay-Charente Ă  Marennes et au Chapus »[alpha 1]. Elle dessert la « halte de Cabariot », la « station de Saint-Hippolyte », la « halte de Fontchaude », la « station de Saint-Just », la « station de Marennes », la « halte de Bourcefranc », et la gare terminus du Chapus[7] - [8].

Exploitation par l'État

L'ouverture officielle de l'exploitation, autorisée par le ministre des travaux publics, a lieu, quatre mois après l'ouverture à une exploitation restreinte, le lundi . Elle dessert la « halte de Cabariot », la « station de Saint-Hippolyte-la-Vallée », la « halte de Fontchaude », la « station de Saint-Agnant-les-Marais », la « station de Saint-just-Luzac », la « station de Marennes », la « halte de Bourcefranc », et la gare terminus du Chapus[alpha 2] - [9].

L'exploitation débute avec un train mixte en provenance de Rochefort et trois trains omnibus en formation et au départ de la gare de bifurcation de Cabariot[10]. Cette desserte est renforcée au plus fort de la saison estivale par des voitures directes effectuant le trajet de nuit avec un départ en gare de Paris-Montparnasse[11].

Le mise en service d'un nouveau point d'arrêt dénommé « Bellevue » à Hiers-Brouage. Il est situé entre les stations de Saint-Agnant-les-Marais et Saint-Just-Luzac. Il n'est ouvert qu'au « service des voyageurs sans bagages et pour le transport des chiens accompagnés, en destination ou en provenance des gares stations et haltes de la ligne de Rochefort au Chapus »[12].

Exploitation par la SNCF

Le service voyageurs est totalement Ă  l'arrĂŞt pendant toute la Seconde Guerre mondiale[11].

Reprise de la desserte après guerre

Les trains au départ de la gare d'Austerlitz à Paris, sont organisés et partagés en deux destinations finales, avec l'indication de leurs terminus apposés sur les glaces des portes d'accès des différentes voitures.

Les dernières destinations sont acheminées par décrochages de la rame principale en gare de La Rochelle.

Les voitures sont ensuites prises en remorques par de petites motrices diesel du dépôt de "La Rochelle-Bongraine" pour effectuer la dernière partie du trajet.

1) * Châtelaillon-Plage - Fouras - terminus, par la bifurcation de Saint-Laurent-de-la-Prée.

2) * Tonnay-Charente - Cabariot - Bourcefranc-le-Chapus - terminus, par la bifurcation de "La Vinçonnerie" à Cabariot.

La desserte voyageurs cessera définitivement le 26 Septembre 1971.

Caractéristiques

Tracé

Ligne de Cabariot au Chapus
Schéma de la ligne
LĂ©gende
LSTR
Ligne de Nantes-Orléans à Saintes vers Rochefort
eSPLa
vexBHF-eBHF
218,721
0,000
Cabariot (5 m)
evSHI1l-STRl LSTRq
Ligne de Nantes-Orléans à Saintes vers Saintes
WASSERq xDBK WASSERq
1,761 Pont tournant de la Cèpe, sur la Charente (113 m)
exBHF
3,176 Saint-Hippolyte-La Vallée (8 m)
exHST
6,080 Trizay-Monthérault (halte) (6 m)
WASSERq exWBRĂśCKE1 WASSERq
Pont sur le canal de Pont l'Abbé
exABZgnl exnKBSTeq
8,1xx EP du Cariol (usine Didon ou Dodin)
exBHF
10,806 Saint-Agnant-les-Marais (5 m)
exHST
15,900 Bellevue (arrĂŞt)
WASSERq exWBRĂśCKE1 WASSERq
Pont sur le canal de MĂ©rignac
exBHF
21,4xx Saint-Just-Luzac (8 m)
exBHF
23,650 Marennes (8 m)
exABZgnl exnKBSTeq
23,6xx EP Morize
exHST
25,7xx Les Bois de Pins (arrĂŞt)
exBHF
28,320 Bourcefranc (5 m)
exKBHFe BOOT
30,478 Le Chapus (3 m) vers Île d'Oléron

La totalité de la ligne se situe dans le département de la Charente-Maritime. La ligne a son origine en gare de Cabariot, où elle est reliée à la ligne de Nantes-Orléans à Saintes, pour ensuite rejoindre son terminus en gare du Chapus.

Plan de la ligne en 1910.

La ligne dĂ©bute en avant de la gare de Cabariot, dont le bâtiment voyageurs est Ă©tabli perpendiculairement aux voies des deux lignes Ă  l'intĂ©rieur du Y de la bifurcation. La voie se dĂ©branche de la ligne de Nantes-OrlĂ©ans Ă  Saintes, puis s'en Ă©loigne par une courbe vers la droite et monte progressivement sur un remblai qui l'oriente dans la direction du Sud-Ouest. Elle arrive en perpendiculaire Ă  la Charente pour la traverser sur le pont tournant de la Cèpe suivant toujours ce mĂŞme axe, elle croise, en passages Ă  niveau, la D128, puis la D137[alpha 3] Ă  un peu plus d'1 kilomètre au Sud-Est du bourg de Saint-Hippolyte avant d'arriver Ă  la gare de Saint-Hippolyte-la-VallĂ©e. Elle en repart avec une lĂ©gère courbe sur la droite puis deux petites courbes sur la gauche pour s'orienter sur un axe Sud-Ouest, passe sous la D123 avant de rejoindre la halte de Trizay-MonthĂ©rault, situĂ©e Ă  environ 500 mètres au Sud-Est du centre du village de Montherault et 2 kilomètres au Nord-Ouest du bourg de Trizay.

Elle en repart en suivant un axe rectiligne en direction du Sud-Est, franchit par un pont le canal de Pont l'Abbé, passe sous la rue du Moulin de l'Angle avant de rejoindre en parallèle le Canal de la Charente à la Seudre dont elle suit le tracé. Après avoir laissé sur la gauche l'embranchement particulier de l'usine Didon elle poursuit jusqu'au Mezaud, village de la commune de Saint-Agnant, où elle entame une légère courbe à droite avant de poursuivre en ligne droite, passer sous l'Avenue du Canal de la Bridoire avant d'arriver en gare de Saint-Agnant-les-Marais.

En repartant de la gare le tracé, rectiligne, suit l'endiguement du canal pour traverser les marais de Brouage. Au lieu-dit "la Torse", le canal s'éloigne par une courbe sur la droite, la voie traverse sur un pont un émissaire du canal principal, dit canal de Mérignac, puis elle quitte les marais en arrivant à la gare de Saint-Just-Luzac. C'est en direction de l'Ouest qu'elle rejoint la gare de Marennes au Km 23,650, qui est également une gare d'échange avec la ligne, à voie métrique, de Saintes des Chemins de fer économiques des Charentes, ensuite l'Arrêt "les Bois de Pins" au Km 25.700, Bourcefranc au Km 28.320 et enfin le terminus Gare du Chapus au Km 30.478...

Patrimoine ferroviaire

Gare du Chapus
Etat actuel de l'ancienne gare terminus du Chapus devenue un magasin "Comptoir de la Mer"

Notes et références

Notes

  1. Certaines sources et notamment Banaudo (p.135) ne précisent pas qu'il s'agit d'une mise en service pour une « exploitation restreinte ».
  2. Entre l'ouverture à l'exploitation restreinte et l'exploitation officielle, il y a plusieurs modifications : l'ajout de la station de Saint-Agnant-les-Marais et les modifications de noms de : la station de Saint-Hippolyte devient Saint-Hippolyte-la-Vallée, et la station de Saint-Just devient Saint-Just-Luzac.
  3. Lors de l'aménagement de la voie verte un passage sous la voie routière a été créé en remplacement du passage à niveau de la ligne.

Références

  1. Banaudo 1982, p. 135.
  2. « N° 16273 - DĂ©cret impĂ©rial qui approuve la convention passĂ©e, le 18 juillet 1868, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer des Charentes : 18 juillet 1868 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie ImpĂ©riale, xI, vol. 32, no 1628,‎ , p. 317 - 321.
  3. « N° 3112 - Loi relative Ă  la dĂ©claration d'utilitĂ© publique et Ă  la concession dĂ©finitive de plusieurs chemins de fer concĂ©dĂ©s Ă  titre Ă©ventuel, et Ă  l'adjudication de plusieurs chemins classĂ©s et non concĂ©dĂ©s », Bulletin des lois de la RĂ©publique Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 8, no 205,‎ , p. 801 - 823 (lire en ligne).
  4. Conseil général, Rapports et délibérations, La Rochelle, Charente-Maritime, (lire en ligne), « Ligne de Tonnay-Charente à Marennes et la Pointe du Chapus », p. 138 et 140-141.
  5. « N° 7065 - Loi qui, 1° incorpore divers chemins de fer d'intérêt local dans le réseau d'intérêt général ; 2° approuve des conventions passées entre le ministre des Travaux publics et diverses Compagnies de Chemin de fer : 18 mai 1878 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 16, no 395,‎ , p. 801 - 823 (lire en ligne).
  6. Conseil général, Rapports et délibérations, La Rochelle, Charente-Maritime, (lire en ligne), « Ligne de Tonnay-Charente à Marennes », p. 148-149.
  7. « Réseau de l'État », Journal des chemins de fer des mines et des travaux publics, no 5713,‎ , p. 120 (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Ouvertures de lignes : Chemins de fer de l'État », Le Journal des Transports, no 8,‎ , p. 92 (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Ouvertures de lignes : Chemins de fer de l'État », Le Journal des Transports, no 26,‎ , p. 311 (lire en ligne, consulté le ).
  10. Banaudo 1982, p. 109.
  11. Banaudo 1982, p. 110.
  12. Chemins de fer de l'État, « Ligne de Rochefort au Chapus », Journal officiel de la République française,‎ , p. 51-52 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • JosĂ© Banaudo, Trains OubliĂ©s, vol. 4 : L'État - Le Nord - Les Ceintures, Manton, Les Éditions du Cabri, , 223 p. (ISBN 2-903310-24-6). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Luc Fournier, « Le Chapus, une gare qui prenait l'air du large », Correspondances Ferroviaires, no 29,‎ , p. 24-35 (lire en ligne, consultĂ© le ).

Articles connexes

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