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Les Montagnes hallucinées

Les Montagnes hallucinées, ou Montagnes de la folie[3] (titre original : At the Mountains of Madness), est un roman court de science-fiction de l'écrivain américain Howard Phillips Lovecraft, initialement publié dans les numéros de février, mars et avril 1936 du magazine Astounding Stories.

Les Montagnes hallucinées
Image illustrative de l’article Les Montagnes hallucinĂ©es
Mountains of Madness,
illustration de Ville Assinen[2].
Publication
Auteur H. P. Lovecraft
Titre d'origine
At the Mountains of Madness
Langue Anglais américain
Parution février, mars et avril 1936,
Astounding Stories (mensuel)
Traduction française
Traduction Jacques Papy
Parution
française
Dans le recueil Dans l'abßme du temps, Denoël, coll. « Présence du futur », no 5, juin 1954
Intrigue
Genre Science-fiction, horreur
Personnages Professeur William Dyer

RĂ©digĂ© par Lovecraft en fĂ©vrier et mars 1931, ce roman a connu de nombreuses rĂ©Ă©ditions depuis la mort de l'auteur. Écrit Ă  la premiĂšre personne par le personnage narrateur de William Dyer, professeur et gĂ©ologue de la prestigieuse UniversitĂ© de Miskatonic, le rĂ©cit relate de terrifiants secrets relatifs Ă  une expĂ©dition scientifique en Antarctique, dans l’espoir de dissuader l'envoi d’une prochaine Ă©quipe qui se risquerait Ă  une mort certaine. Les Montagnes hallucinĂ©es est considĂ©rĂ© par le spĂ©cialiste de Lovecraft S. T. Joshi comme un tournant majeur dans la « dĂ©mythification » du mythe de Cthulhu, qu'il prĂ©fĂšre appeler « mythe de Lovecraft ».

Résumé

1930. L’universitĂ© Miskatonic du Massachusetts, avec le financement de la fondation Nathaniel Derby Pickman, organise une expĂ©dition pour atteindre le cercle polaire antarctique. Quatre professeurs spĂ©cialisĂ©s dans divers domaines (biologie, physique, mĂ©tĂ©orologie...), leurs assistants – seize Ă©tudiants diplĂŽmĂ©s et habiles mĂ©caniciens – et cinquante cinq chiens composent l'Ă©quipe qui embarque avec du matĂ©riel de forage et des avions Ă  bord de deux baleiniers. L'expĂ©dition Miskatonic quitte Boston le , passe par le Canal de Panama, s'arrĂȘte a Samoa puis Ă  Hobart, en Tasmanie. Le , les hommes atteignent la chaĂźne de l'AmirautĂ© puis Ă©tablissent leur base aux pentes du volcan Erebus.

Un Ancien,
illustration de Tom Ardans[4].

En janvier 1931, aprĂšs la dĂ©couverte de spĂ©cimens gĂ©ologiques inconnus, le professeur Lake dĂ©cide d'explorer les terres au nord-ouest pour effectuer de nouveaux forages et minages. L'Ă©quipe dĂ©couvre une nouvelle chaĂźne de montagnes, aussi vaste que l’Himalaya. Les plus haut sommets prĂ©sentent des formations Ă©tranges en forme de cubes et des entrĂ©es de cavernes. Lake et ses hommes Ă©tablissent le camp avancĂ© sur un plateau et commencent les premiers forages. AprĂšs avoir creusĂ© dans les profondeurs d’une grotte souterraine, le groupe trouve les restes de crĂ©atures mi-vĂ©gĂ©tales, mi-animales, complĂštement inconnues de la science. Six des spĂ©cimens semblent en trĂšs mauvais Ă©tat, huit autres Ă©tant Ă©tonnamment prĂ©servĂ©s. La grande anciennetĂ© de la strate gĂ©ologique dans laquelle ces « fossiles » ont Ă©tĂ© trouvĂ©s pose problĂšme du fait de leur stade d’évolution particuliĂšrement avancĂ©. En raison de leur ressemblance avec les crĂ©atures mythiques du Necronomicon d'Abdul al-Hazred, les crĂ©atures sont nommĂ©es « les Anciens ». Le Professeur Lake se prĂ©pare Ă  une autopsie malgrĂ© une violente tempĂȘte.

Le camp principal perd contact avec le groupe de Lake. Le professeur Dyer dĂ©cide de monter une expĂ©dition de secours, avec les hommes restants, sur ces mystĂ©rieux contreforts enneigĂ©s. Ils trouvent le camp dĂ©vastĂ© et les hommes dĂ©chiquetĂ©s ; Ă  l'exception d’un homme et d’un chien mystĂ©rieusement disparus. PrĂšs du camp, ils trouvent six monticules de neige en forme d’étoiles, chacun contenant l’une des crĂ©atures. Les scientifiques soupçonnent Gedney, le disparu, d'avoir eu un accĂšs de dĂ©mence au point de massacrer ses collĂšgues et de s'ĂȘtre enfui avec le dernier chien et un traineau.

Un Shoggoth,
illustration de Nottsuo[5].

Dyer et un Ă©tudiant, Danforth, dĂ©cident alors d'explorer les montagnes Ă  bord de l'un des avions. Ils dĂ©couvrent une immense citĂ© de pierre abandonnĂ©e, composĂ©e de cubes et de cĂŽnes selon une architecture qui n’a rien d’humaine. En explorant l’un de ces cĂŽnes, Dyer parvint Ă  retracer l’histoire des Anciens en interprĂ©tant leurs fantastiques gravures murales hiĂ©roglyphiques : les Anciens vinrent sur Terre pour la premiĂšre fois peu aprĂšs sa sĂ©paration avec la Lune, et y introduisirent la vie. Ils bĂątirent leurs citĂ©s avec l’aide des « Shoggoths », des ĂȘtres crĂ©Ă©s pour accomplir n’importe quelle tĂąche, prendre n’importe quelle forme et reflĂ©ter n’importe quelle pensĂ©e. Danforth et Dyer rĂ©alisent que les huit Anciens trouvĂ©s dans la grotte par Lake Ă©taient encore vivants. Les deux hommes trouvent le traineau avec Ă  bord les corps de Gedney et du chien, de toute Ă©vidence gardĂ©s comme spĂ©cimens pour des expĂ©rimentations abominables.

Danforth et Dyer finissent par trouver des traces de la mort des Anciens, juste avant de devoir s’enfuir vers leur avion, pourchassĂ©s par une horreur hululante qu’ils identifient comme l'un des Shoggoths.

Le professeur Dyer termine son mĂ©moire en suppliant l'expĂ©dition Starkweather-Moore de renoncer Ă  son projet de s'embarquer Ă  destination des montagnes hallucinĂ©es, de peur de choses anciennes qui ne devraient pas ĂȘtre relĂąchĂ©es sur cette Terre.

Inspirations et interprétation

Durant toute sa vie, Lovecraft montra un intĂ©rĂȘt certain pour l’exploration de l’Antarctique. Selon son biographe S. T. Joshi, « Lovecraft a Ă©tĂ© fascinĂ© par le continent Antarctique au moins depuis l’ñge de 12 ans, lorsqu’il Ă©crivit plusieurs petits traitĂ©s sur les premiers explorateurs de l’Antarctique[6]. » À environ 9 ans, inspirĂ© par le livre de W. Clark Russell The Frozen Pirate, Lovecraft avait Ă©crit « plusieurs histoires » situĂ©es en Antarctique[7].

Dans les annĂ©es 1920, remarque Joshi, l’Antarctique Ă©tait « l’une des derniĂšres rĂ©gions inexplorĂ©es sur Terre, comportant d’immenses Ă©tendues que le pied de l’Homme n’avait jamais foulĂ©es. Les cartes d’époque du continent montraient un grand nombre de blancs provocateurs, et Lovecraft pouvait faire travailler son imagination en les remplissant
 sans trop se soucier d’ĂȘtre contredit dans l’immĂ©diat[8]. »

La premiĂšre expĂ©dition de Richard Evelyn Byrd eut lieu en 1928-1930, juste avant l’écriture de la nouvelle, et Lovecraft mentionna plusieurs fois l’explorateur dans ses lettres, remarquant notamment que « les gĂ©ologues de l’expĂ©dition Byrd ont trouvĂ© de nombreux fossiles indiquant un passĂ© tropical »[9].

Lin Carter, auteur amĂ©ricain de science-fiction, suggĂšre que l’une des inspirations des Montagnes hallucinĂ©es est la propre hypersensibilitĂ© de Lovecraft au froid, comme le prouve un incident durant lequel l’écrivain « perdit connaissance dans la rue et fut transportĂ© inconscient dans une pharmacie » parce que la tempĂ©rature avait chutĂ© brutalement de 15 °C Ă  −1 °C (de 60 degrĂ©s Fahrenheit Ă  30 degrĂ©s Fahrenheit). « La rĂ©pugnance et l’horreur qu’évoquaient pour lui le froid furent retranscrits dans ce qu’il Ă©crivait », Ă©crit Carter, « et les pages des Montagnes hallucinĂ©es transmettent la sensation suffocante d’anĂ©antissement et de destruction provoquĂ©e par les tempĂ©ratures sous zĂ©ro d’une façon si Ă©vocatrice que mĂȘme Poe ne rĂ©ussit pas Ă  l'Ă©galer[10]. »

Les Aventures d'Arthur Gordon Pym, roman d'Edgar Allan Poe publié en 1838.
Gravure de David Reed McCormick, 1898.

La source d’inspiration la plus Ă©vidente de Lovecraft pour Les Montagnes hallucinĂ©es est l’unique roman d’Edgar Allan Poe, Les Aventures d'Arthur Gordon Pym, dont la fin se situe en Antarctique. Lovecraft fait deux fois rĂ©fĂ©rence Ă  l’histoire « dĂ©rangeante et Ă©nigmatique » de Poe dans son texte, et emprunte directement la mystĂ©rieuse phrase « Tekeli-li » Ă  l’Ɠuvre de Poe. Dans une lettre adressĂ©e Ă  August Derleth, Lovecraft Ă©crit qu’il tente de rechercher Ă  la fin de sa nouvelle un effet similaire Ă  celui atteint par Poe dans Arthur Gordon Pym[11].

Au cƓur de la Terre, roman d'Edgar Rice Burroughs publiĂ© en 1914.
Couverture illustrée par J. Allen St. John, 1922.

Une autre source d’inspiration supposĂ©e pour Les Montagnes hallucinĂ©es est le roman d’Edgar Rice Burroughs : Au cƓur de la Terre (At the Earth’s Core) (1914), bĂąti sur le postulat que la Terre est creuse et que son centre est habitĂ© par une race de reptiles extrĂȘmement intelligents, les Mahars. « Si l’on examine les ressemblances entre les Mahars de Burroughs et les Anciens de Lovecraft, on s’aperçoit que les deux races sont prĂ©sentĂ©es de façon plutĂŽt favorable, malgrĂ© les souffrances qu’ils infligent aux Humains », Ă©crit le critique littĂ©raire William Fulwiler. « Toutes deux sont ailĂ©es, ont les pieds palmĂ©s, et sont des races dominantes ; toutes deux sont des races scientifiques Ă©rudites aux connaissances avancĂ©es en matiĂšre de gĂ©nĂ©tique, d’ingĂ©nierie et d’architecture ; enfin toutes deux utilisent les Humains comme du bĂ©tail. » Les deux histoires, note Fulwiler, dĂ©crivent de nouvelles techniques de pointe en matiĂšre de forage ; dans les deux histoires des scientifiques non-humains pratiquent la vivisection sur les Humains. Les Mahars de Burroughs emploient mĂȘme une espĂšce de serviteurs connue sous le nom de Sagoths, qui ont probablement servi de modĂšle Ă  Lovecraft pour ses Shoggoths[12].

D’autres sources d’inspiration possibles comprennent Les Êtres de l’abĂźme (The People of the Pit) d'Abraham Merritt dont la description d’une citĂ© souterraine dans le Yukon partage quelques ressemblances avec celle des Choses TrĂšs Anciennes de Lovecraft, et Un Million d’annĂ©es aprĂšs (A Million Years After) de Katharine Metcalf Roof, une histoire de dinosaures Ă©closant d’Ɠufs vieux d’un million d’annĂ©es, publiĂ©e dans le numĂ©ro de novembre 1930 du magazine Weird Tales. Dans une lettre Ă  Frank Belknap Long, Lovecraft dĂ©crivait cette histoire comme une version « pourrie », « de peu de valeur » et « puĂ©rile » d’une idĂ©e qu’il avait eue des annĂ©es auparavant, et Joshi suggĂšre que cela aurait pu l’inciter Ă  Ă©crire sa propre histoire de « rĂ©veil d’entitĂ©s surgies des confins de l’Histoire de la Terre »[13].

Le long passage historique de la nouvelle a peut-ĂȘtre Ă©tĂ© inspirĂ© par Le DĂ©clin de l’Occident (The Decline of the West) d’Oswald Spengler. Quelques dĂ©tails de l’histoire pourraient ĂȘtre tirĂ©s du roman de l’exploration de l’Arctique de Matthew Phipps Shiel Ă©crit en 1901 et rĂ©Ă©ditĂ© en 1930, Le Nuage Pourpre (The Purple Cloud)[14].

Une autre des nouvelles de Lovecraft, La CitĂ© sans nom (The Nameless City) (1921), qui met en scĂšne l’exploration d’une ancienne citĂ© souterraine apparemment abandonnĂ©e par ses constructeurs non-humains, est un prĂ©curseur certain des Montagnes hallucinĂ©es. Dans les deux histoires, des explorateurs reconstruisent l’histoire des espĂšces non-humaines Ă  partir de leurs Ɠuvres d’art[15].

The Doomed City, toile de Nicolas Roerich, 1914.

MentionnĂ©e dans Les Montagnes hallucinĂ©es, l'Ɠuvre du peintre russe Nicolas Roerich constitue l'une des sources d'inspiration de Lovecraft. Ce dernier a pu admirer des tableaux dĂ©peignant les cimes de l'Himalaya Ă  l'occasion de l'ouverture du musĂ©e new-yorkais[16] consacrĂ© Ă  l'artiste slave, mystique Ă©pris d'archĂ©ologie et d'excursions. Le critique littĂ©raire Gilles Menegaldo souligne que l'Ă©crivain de Providence Ă©voque encore, juste avant son dĂ©cĂšs en , le « good old Nick Roerich » dont le « traitement de la perspective et de l'atmosphĂšre (
) suggĂšre d'autres dimensions et d'autres ordres d'existence (
). Ces fantastiques pierres taillĂ©es dans des solitudes dĂ©sertiques — ces sommets dĂ©chiquetĂ©s et sinistres qui semblent douĂ©s de conscience — et, par-dessus tout, ces curieux Ă©difices cubiques qui s'agrippent aux pentes abruptes et se redressent vers des aiguilles rocheuses interdites[n 1]. »

Publication

La nouvelle Les Montagnes hallucinées fut refusée par Farnsworth Wright, éditeur de Weird Tales, en raison de sa longueur. Le récit fut finalement publié quatre ans plus tard dans le magazine Astounding Stories.

D’aprĂšs S. T. Joshi, qui fit de cette nouvelle l’histoire centrale de son premier volume de la sĂ©rie Annotated Lovecraft, les Montagnes hallucinĂ©es rĂ©vĂšle la vĂ©ritable vision de Lovecraft sur son Ɠuvre et dĂ©mythifie la majeure partie de ses travaux prĂ©cĂ©dents. DĂšs lors, on pourrait qualifier d'impropre l'expression Mythe de Cthulhu - qui n'est pas de Lovecraft et a Ă©tĂ© employĂ©e aprĂšs sa mort pour dĂ©signer la majeure partie de son Ɠuvre. Beaucoup d’histoires de Lovecraft incluent des Ă©lĂ©ments qui appartiennent au surnaturel, comme les monstres et l’occultisme. Cependant, Les Montagnes hallucinĂ©es semble expliquer les origines de tels Ă©lĂ©ments, depuis les symboles occultes jusqu’aux « dieux » tels que Cthulhu, en termes rationnels. Les Montagnes hallucinĂ©es apporte de nombreuses explications au « Mythe de Cthulhu » en termes d’anciennes civilisations extraterrestres qui s’implantĂšrent sur Terre longtemps avant l’apparition des Humains.

L’histoire a aussi popularisĂ© le concept d’anciens astronautes venus sur Terre pour y apporter la vie, ainsi que celui de la place de l’Antarctique dans cette mythologie[18].

Personnages

  • William Dyer (1875 env. - ? ) : Narrateur du rĂ©cit, Dyer est professeur de gĂ©ologie Ă  l’universitĂ© Miskatonic d’Arkham et un des leaders de la dĂ©sastreuse expĂ©dition Pabodie en Antarctique en 1930-1931. Il rĂ©apparaĂźt dans la nouvelle Dans l’abĂźme du temps (The Shadow Out of Time), oĂč il accompagne une expĂ©dition vers le Grand DĂ©sert de Sable d’Australie. Au cours de cette expĂ©dition, il sera « stupĂ©fait de l’ñge sans nombre des fragments » dĂ©couverts, tĂ©moins de la prĂ©sence sur les lieux d’une antique civilisation. Dans Les Montagnes hallucinĂ©es, il n’est jamais fait mention de son prĂ©nom et il n’est appelĂ© « William Dyer » que dans L’abĂźme du Temps.
  • Danforth : Étudiant diplĂŽmĂ© de l’universitĂ© Miskatonic d’Arkham. Membre de l’expĂ©dition Pabodie, il accompagne Dyer lors d’un vol de reconnaissance au-dessus du «plateau de Leng» et devient fou aprĂšs avoir aperçu quelque chose d’horrible. Il est dĂ©crit comme « un grand lecteur d’écrits Ă©tranges » et fait de frĂ©quentes allusions Ă  Edgar Allan Poe et au Necronomicon. D’aprĂšs le rĂ©cit de Fritz Leiber, Vers Arkham et les Etoiles (To Arkham and the Stars), il recouvre la raison aprĂšs un traitement expĂ©rimental Ă  base de drogues dĂ©veloppĂ© par le professeur Morgan, mais ne garde aucun souvenir de l’horreur qu’il vit sur le plateau. AprĂšs quoi, il devient professeur de psychologie Ă  l’universitĂ©.
  • Frank H. Pabodie : Membre du dĂ©partement d’ingĂ©nierie de l’universitĂ© Miskatonic, le professeur Pabodie invente pour l’expĂ©dition une foreuse expĂ©rimentale « unique en son genre : lĂ©gĂšre, portable et capable de s’adapter rapidement Ă  des strates de duretĂ© diffĂ©rente ». Il ajoute aussi des mĂ©canismes de chauffage de l’essence et de dĂ©marrage rapide aux quatre avions de l’expĂ©dition. Lovecraft Ă©crivit, Ă  propos du nom « Pabodie » : « Je l’ai choisi en raison de son caractĂšre typique de la Nouvelle Angleterre, mais pas suffisamment commun pour avoir des consonances banales ou Ă©culĂ©es. » C’est une variante de « Peabody », un nom familier Ă  Lovecraft en raison du musĂ©e Peabody de Salem[19].
  • Le Professeur Lake : Lake est professeur de biologie Ă  l’universitĂ© Miskatonic. C’est lui qui dĂ©couvre en premier les Montagnes hallucinĂ©es en raison de son « Ă©trange et bizarre insistance Ă  vouloir s’aventurer Ă  l’Ouest – ou plus exactement au Nord-Ouest », basĂ©e sur ses dĂ©couvertes de fossiles Ă©tranges. Il dĂ©couvre Ă©galement les anciens spĂ©cimens extraterrestres qu’il nomme « Choses TrĂšs Anciennes » en raison de leur ressemblance avec « certains monstres d’un mythe ancien » dĂ©crits dans le Necronomicon. Il note que ses dĂ©couvertes en Antarctique confirment ses thĂ©ories selon lesquelles « la Terre a vu Ă©clore des cycles entiers de vie organique avant de connaĂźtre celui qui commença avec les cellules de l’ùre ArchĂ©zoĂŻque» et prĂ©dit que cette dĂ©couverte « aura le mĂȘme retentissement sur la biologie que les dĂ©couvertes d’Einstein en eurent sur les mathĂ©matiques et la physique. » Les Choses TrĂšs Anciennes s’avĂ©rĂšrent finalement ĂȘtre des crĂ©atures vivantes et non des fossiles, et massacrĂšrent Lake et le reste de son groupe.
  • Le Professeur Atwood : Membre du dĂ©partement de physique de l’universitĂ© Miskatonic et mĂ©tĂ©orologue. Il fait partie du groupe de reconnaissance du professeur Lake et se fait massacrer lui aussi par les Choses TrĂšs Anciennes.

Intertextualité

Représentation artistique d'un Ancien.
Représentation artistique d'un Shoggoth.

Les Montagnes hallucinĂ©es partage de nombreux liens avec d’autres fictions de Lovecraft. On peut citer :

  • Les Shoggoths Ă  la forme sans cesse changeante rĂ©apparaissent dans Le Cauchemar d’Innsmouth (The Shadow over Innsmouth) (1931), La Chose sur le seuil (The Thing on the Doorstep) (1933) et Celui qui hantait les tĂ©nĂšbres (The Haunter of the Dark) (1935).
  • Les Anciens Ă  la tĂȘte en forme d’étoile apparaissent Ă©galement dans La Maison de la sorciĂšre (The Dreams in the Witch House) (1933) lorsque le personnage principal, Walter Gilman, visite une de leurs citĂ©s dans l’un de ses rĂȘves, et dans Dans l’abĂźme du temps (The Shadow Out of Time), nouvelle dans laquelle il est vaguement fait allusion Ă  eux comme adversaires de la Grande Race de Yith.
  • L’expĂ©dition est sponsorisĂ©e par la Fondation Nathaniel Derby Pickman, qui combine deux noms majeurs dans l’univers de Lovecraft : Derby et Pickman. Richard Upton Pickman est le personnage principal de la nouvelle de Lovecraft Le ModĂšle de Pickman (Pickman’s Model), et Edward Pickman Derby est le protagoniste de La Chose sur le Seuil, et aussi l’un de ses alter ego littĂ©raires[20].
  • Les Anciens rapportent l’arrivĂ©e de Cthulhu sur Terre et l’engloutissement de R’Lyeh, des Ă©vĂ©nements rapportĂ©s dans L'Appel de Cthulhu (The Call of Cthulhu) (1928).
  • La citĂ© des Anciens est identifiĂ©e avec le Plateau de Leng, mentionnĂ© pour la premiĂšre fois dans Celephais (1920).
  • Certains membres de l’expĂ©dition ont lu l’exemplaire du Necronomicon que possĂšde l’universitĂ© Miskatonic.
  • Il est plusieurs fois fait rĂ©fĂ©rence au professeur Albert N. Wilmarth, et son histoire rapportĂ©e dans Celui qui chuchotait dans les tĂ©nĂšbres (The Whisperer in Darkess) (1930).

Adaptations

The Thing

Le film The Thing de John Carpenter est parfois rapproché du roman lovecraftien en raison de son cadre (une base de recherche isolée en Antarctique) et de ses personnages scientifiques, en sus de l'admiration du réalisateur à l'égard de Lovecraft[21]. Comme les Shoggoths, la Chose peut imiter toutes les formes et les organes.

Guillermo Del Toro

Le rĂ©alisateur Guillermo Del Toro a Ă©crit un script basĂ© sur la nouvelle de Lovecraft, mais le projet d’adaptation en film se heurte Ă  la rĂ©ticence de la Warner Ă  financer le projet. Selon Del Toro, « le studio est trĂšs rĂ©ticent quant au coĂ»t du projet et Ă  l’absence d’histoire d’amour ou de happy end ; mais il est impossible d’avoir l’un ou l’autre dans l’univers de Lovecraft. »[22] Le , la Warner a Ă©mis un communiquĂ© annonçant que Del Toro rĂ©aliserait finalement les Montagnes HallucinĂ©es, avec James Cameron Ă  la production, pour une sortie prĂ©vue en 2011. Alors que le tournage devait commencer en juin, Universal refuse Ă  la derniĂšre minute d'investir 150 millions de dollars dans un film interdit aux moins de 17 ans. En 2012, la sortie sur les Ă©crans de Prometheus de Ridley Scott achĂšve le projet d'adaptation de Lovecraft. La ressemblance entre les deux projets ne s’arrĂȘte pas Ă  leur univers – les deux histoires sont centrĂ©es sur un groupe de scientifiques confrontĂ©s Ă  une ancienne civilisation Ă  l'origine de la vie sur Terre. « MĂȘmes prĂ©mices. ScĂšnes qui auraient Ă©tĂ© quasi identiques. Des mĂȘmes Ă©lĂ©ments de dĂ©cor et exactement la mĂȘme grosse rĂ©vĂ©lation Ă  la fin » constate, dĂ©pitĂ©, Del Toro[23].

Jeu de rĂŽle

L’éditeur de jeux Chaosium publia une campagne pour le jeu de rĂŽle L'Appel de Cthulhu, intitulĂ©e Beyond the Mountains of Madness (Par-delĂ  les Montagnes hallucinĂ©es), prenant pour cadre les aventures d’une nouvelle expĂ©dition partie sur les traces de la premiĂšre. Ce supplĂ©ment est l’une des plus grosses campagnes jamais publiĂ©es pour ce jeu, et aprĂšs avoir Ă©tĂ© en rupture de stock pendant plusieurs annĂ©es, Chaosium a publiĂ© une nouvelle Ă©dition en couverture cartonnĂ©e en 2006. La traduction française de cette campagne, enrichie de longs passages inĂ©dits ajoutĂ©s spĂ©cialement par l'auteur, a Ă©tĂ© publiĂ©e en septembre 2010 par les Ă©ditions Sans DĂ©tour.

  • Une extension Les Montagnes hallucinĂ©es a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e pour le jeu de plateau Les contrĂ©es de l'horreur Ă©ditĂ© par Fantasy Flight Games (Edge Entertainment pour la version française) et adapte des Ă©lĂ©ments du livre dans le jeu en ajoutant notamment un plateau antarctique proposant les lieux emblĂ©matiques de l'histoire et les choses trĂšs anciennes comme grand ancien Ă  repousser.

Radio et bande dessinée

  • Une adaptation radiophonique des Montagnes hallucinĂ©es a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par l’Atlanta Radio Theater Company.
  • La « HP Lovecraft Historical Society »[24] produisit une adaptation de l’histoire dans le style radiophonique des annĂ©es 1930, avec des acteurs professionnels, une bande originale et des effets spĂ©ciaux. Le coffret est vendu avec des photos de l’expĂ©dition, des articles de journaux et d’autres bonus divers.
  • En 2011, une adaptation BD des Montagnes hallucinĂ©es, par Ian Culbard, a Ă©tĂ© publiĂ©e chez Akileos.
  • H. P. Lovecraft (trad. Christophe Thill et Thomas Bauduret), Les Montagnes hallucinĂ©es : texte intĂ©gral [« At the Mountains of Madness »], Mionnay, Éditions Libellus, (ISBN 978-2-916768-03-8, BNF 42648670, prĂ©sentation en ligne)
    Narrateur : Philippe Bertin ; support : 1 disque compact audio MP3 ; durée : 4 h 34 min environ ; référence éditeur : Libellus LIB004.
  • En avril 2014, le groupe de Black Metal "The Great Old Ones" sort un album concept intitulĂ© "Tekeli-li"[25] reprenant l'histoire du roman.
  • En 2018-2019, l'Ă©diteur Ki-oon publie Les Montagnes hallucinĂ©es, adaptation en manga par l'artiste japonais Gou Tanabe[26].
  • 2019-2020 - Adaptation des Montagnes hallucinĂ©es en fiction sonore par Guillaume Lecamus et Thomas Carpentier en deux parties : Par delĂ  les vents australs et Par delĂ  les montagnes noires.les-montagnes-hallucinees-par-dela-les-vents-australs-partie-1

Divers

  • Le livre de John Long, Les Montagnes hallucinĂ©es : une odyssĂ©e scientifique en Antarctique (Mountains of Madness: A Scientist's Odyssey in Antarctica) (2001) est le rapport d’une vĂ©ritable expĂ©dition scientifique en Antarctique partie Ă  la recherche de fossiles Ă  proximitĂ© de l’endroit oĂč se situe l’histoire. Fort heureusement, l’expĂ©dition ne connut pas le sort funeste des scientifiques de Lovecraft.
  • Vers la fin de l’histoire, l’un des personnages (Danforth) rĂ©cite par cƓur le nom d’une sĂ©rie de stations de mĂ©tro pour tenter de se calmer. Toutes ces stations existent encore sur la ligne « Red Line » du mĂ©tro de Boston (bien que certaines d’entre elles aient changĂ© de nom depuis).
  • Certains pensent que Lovecraft fait rĂ©fĂ©rence Ă  la famille « maudite » des Gedney Ă  travers le personnage Ă©ponyme. Cette famille fut impliquĂ©e dans le fameux jugement des SorciĂšres de Salem.
  • Les manchots gĂ©ants qui se trouvent dans les ruines de la citĂ© des Choses TrĂšs Anciennes furent inspirĂ©s par l’espĂšce prĂ©historique Anthropornis nordenskjoeldi.
  • L'Ă©crivain de science-fiction Arthur C. Clarke a Ă©crit dĂšs 1940 une parodie humoristique des Montagnes hallucinĂ©es, parue en français sous le titre Les Montagnes hallucinogĂšnes.
  • En 2014-2015, Jean-Luc Marcastel Ă©crit une suite, en trois tomes, des Montagnes hallucinĂ©es intitulĂ©e Les enfants d'Erebus. Tout commence lorsqu'un archĂ©ologue français ami de Dyer reçoit son journal retraçant les Ă©vĂ©nements de l'expĂ©dition antarctique, et un Ă©trange obĂ©lisque, dont vont vouloir s'emparer deux camps aux intentions bien opposĂ©es.

Notes et références

Notes

  1. Traduction française par Gilles Menegaldo d'un extrait d'une lettre de Lovecraft, datĂ©e du 15 mars 1937 et adressĂ©e Ă  son ami et correspondant James F. Morton (en)[17].

Références

  1. (en) « Mountains of Madness by e-will on DeviantArt », sur deviantart.com (consulté le ).
  2. (en) « Mountains of Madness by e-will on DeviantArt », sur deviantart.com (consulté le ).
  3. Montagnes de la folie, nouvelle traduction de François Bon aux Éditions Points, 7 avril 2016.
  4. « Old Ink Drawing, Elder Thing », sur blogspot.fr (consulté le ).
  5. (en) « Nottsuo - Hobbyist, Digital Artist / DeviantArt », sur deviantart.com (consulté le ).
  6. S. T. Joshi, The Annotated Lovecraft, p. 175.
  7. Joshi et Schultz, p. 132.
  8. Joshi, p. 18.
  9. H. P. Lovecraft, Selected Letters Vol. 3, p. 144; cité par Joshi, p. 183; voir également Joshi, p. 186.
  10. Lin Carter, Lovecraft: A Look Behind the Cthulhu Mythos, p. 84. Joshi considĂšre cette suggestion comme "simpliste"--Annotated Lovecraft, pp. 17-18.
  11. H. P. Lovecraft, lettre à August Derleth, 16 mai 1931; citée par Joshi, pp. 329-330.
  12. William Fulwiler, "E.R.B. and H.P.L.", Black Forbidden Things, p. 64.
  13. H. P. Lovecraft, Selected Letters Vol. III, p. 186; Joshi, p. 175.
  14. Joshi et Schultz, pp. 10-11.
  15. H. P. Lovecraft, "The Nameless City", Dagon and Other Macabre Tales, pp. 104-105; cité par Joshi, pp. 264-265.
  16. Joshi et Schultz 2004, p. 11.
  17. Gilles Menegaldo, « Le mĂ©ta-discours Ă©sotĂ©riste au service du fantastique dans l'Ɠuvre de H. P. Lovecraft », dans H. P. Lovecraft, fantastique, mythe et modernitĂ©, Paris, Dervy, coll. « Cahiers de l'hermĂ©tisme », , 464 p. (ISBN 2-84454-108-9, prĂ©sentation en ligne sur le site NooSFere), p. 282.
  18. Jason Colavito, The Cthulhu Comparison
  19. H. P. Lovecraft, Selected Letters Vol. V, p. 228; Joshi, p. 181.
  20. Ibid, p. 146.
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  22. Guillermo Del Toro Films, At the Mountains of Madness
  23. Guillermo Del Toro : Prometheus enterre son adaptation des Montagnes hallucinées"" (PremiÚre.fr
  24. "HPLHS"
  25. « Tekeli-li, by The Great Old Ones », sur The Great Old Ones (consulté le )
  26. L'horreur de Lovecraft adaptée en manga chez Ki-oon (CNEWS.fr)

Annexes

Éditions du texte

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  • (fr) Howard P. Lovecraft, nouvelle traduction française de François Bon (). “Montagnes de la folie”, aux Éditions Points. (ISBN 2757859501).

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  • Joseph Altairac, « Iconographie. Un illustrateur exemplaire de Lovecraft : Howard V. Brown », dans S. T. Joshi, Jean-Luc Buard et Joseph Altairac, Clefs pour Lovecraft, Amiens, Encrage, coll. « Cahier d'Ă©tudes lovecraftiennes » (no 2), , 158 p. (ISBN 2-906389-23-4), p. 144-153.
  • Joseph Altairac, « Traduction. Lovecraft a-t-il Ă©tĂ© traduit ? - Ă  propos des traductions chez DenoĂ«l », dans S. T. Joshi, Jean-Luc Buard et Joseph Altairac, Clefs pour Lovecraft, Amiens, Encrage, coll. « Cahier d'Ă©tudes lovecraftiennes » (no 2), , 158 p. (ISBN 2-906389-23-4), p. 154-158.
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    Article reproduit dans : (en) S. T. Joshi, Lovecraft and a World in Transition : Collected Essays on H.P. Lovecraft, New York, Hippocampus Press, , 645 p. (ISBN 978-1-61498-079-7, présentation en ligne), « Lovecraft's Alien Civilizations : A Political Interpretation », p. 122-143.
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  • Michel Meurger, Lovecraft et la S.-F., vol. 2, Amiens, Encrage, coll. « Travaux » (no 21), , 190 p. (ISBN 2-906389-49-8), « « Beyond the Pole » : le romantisme biologique d'Hyatt Verrill », p. 72-141.
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    Version rĂ©visĂ©e dans : (en) Robert M. Price, « The Revision Mythos », Lovecraft Studies, West Warwick, Necronomicon Press, no 11 (vol. 4, no 2),‎ , p. 43-50 (lire en ligne)
    Article repris dans : (en) Robert M. Price, H. P. Lovecraft and the Cthulhu Mythos, Mercer Island, Starmont House, coll. « Starmont Studies in Literary Criticism » (no 33), , 170 p. (ISBN 1-55742-152-8, présentation en ligne), « The Revision Mythos », p. 103-112.
    Traduction française : Robert M. Price (trad. Joseph Altairac), « La mythologie des rĂ©visions de Lovecraft », Études lovecraftiennes, Ermont, Joseph Altairac, no 1,‎ , p. 4-16.
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    Article repris dans : (en) Robert M. Price, H. P. Lovecraft and the Cthulhu Mythos, Mercer Island, Starmont House, coll. « Starmont Studies in Literary Criticism » (no 33), , 170 p. (ISBN 1-55742-152-8, présentation en ligne), « Lovecraft's Cosmic History », p. 122-127.
    Traduction française : Robert M. Price (trad. Joseph Altairac), « L'histoire cosmique de Lovecraft », Études lovecraftiennes, Ermont, Joseph Altairac, no 5,‎ , p. 36-50.
  • (en) Robert M. Price, « Patterns in the Snow : A New Reading of At the Mountains of Madness », Crypt of Cthulhu, West Warwick, Necronomicon Press, no 81 (vol. 11, no 3),‎ fĂȘte de la saint-jean, 1992, p. 48-51.
  • (en) John Taylor, « Poe, Lovecraft, and the Monologue », Topic : A Journal of the Liberal Arts, Washington (Pennsylvanie), Washington & Jefferson College, no 31,‎ , p. 52–62.
  • (en) John Alfred Taylor, « Nothing Like a Sequel : Lovecraft, Poe, and the Antarctic », Topic : A Journal of the Liberal Arts, Washington (Pennsylvanie), Washington & Jefferson College, no 50,‎ , p. 40–47.
  • (it) Barbara Tolfa, « Da le montagne della follia a La Cosa », dans Luigi Cozzi (dir.), La Cosa da un altro mondo, Rome, Profondo Rosso, coll. « Il cinema di fantascienza negli anni cinquanta » (no 2), , 287 p. (ISBN 978-8-88-908421-2), p. 31-45.
  • (en) Ralph E. Vaughan, « Lovecraft and Antarctica », Crypt of Cthulhu, Bloomfield (New Jersey), Cryptic Publications, no 12 (vol. 2, no 4),‎ temps pascal, 1983, p. 27 ; 29.
  • (en) Robert H. Waugh, The Monster in the Mirror : Looking for H.P. Lovecraft, New York, Hippocampus Press, , 302 p. (ISBN 0-9761592-7-9, prĂ©sentation en ligne), « At the Mountains of Madness : The Subway and the Shoggoth », p. 79-108.
  • (en) Robert H. Waugh, « Looming at the Mountains of Madness : Lovecraft's Mirages », dans David Simmons (dir.), New Critical Essays on H.P. Lovecraft, New York, Palgrave Macmillan, , 280 p. (ISBN 978-1-137-33224-0), p. 91-103.

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