Laveline-devant-Bruyères
Laveline-devant-Bruyères ([lavlindəvɑ̃bʁyjɛʁ] , en vosgien de la montagne [loːvliːn]) est une commune française située dans le département des Vosges, en région Grand Est.
Laveline-devant-Bruyères | |
Le village de Laveline-devant-Bruyères. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Vosges |
Arrondissement | Épinal |
Intercommunalité | Communauté de communes Bruyères - Vallons des Vosges |
Maire Mandat |
Allégra Fleurence 2020-2026 |
Code postal | 88600 |
Code commune | 88262 |
Démographie | |
Gentilé | Lavelinois(es) |
Population municipale |
580 hab. (2020 ) |
Densité | 187 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 11′ 05″ nord, 6° 45′ 37″ est |
Altitude | Min. 440 m Max. 706 m |
Superficie | 3,1 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Bruyères (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Bruyères |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
Ses habitants sont appelés les Lavelinois.
Géographie
Localisation
Le village de Laveline-devant-Bruyères est situé au confluent de la Vologne et du Neuné, à 4 km au sud-est de Bruyères. Les hameaux qui le composaient jadis sont disséminés sur les coteaux mais la configuration du bourg a été transformée par la création dans la vallée d'une grande filature qui s'est entourée d'une importante cité ouvrière. Deux lignes de chemin de fer ont également organisé la topographie de la commune : la ligne 18, toujours en service avec un arrêt local, et la ligne 185 fermée depuis 1988.
Le point culminant, le Borémont, partagé avec la commune de Bruyères, se situe au nord. Les autres communes limitrophes sont Champ-le-Duc à l'ouest, Herpelmont au sud-ouest, Jussarupt et Aumontzey au sud, et La Chapelle-devant-Bruyères à l'est. Granges-sur-Vologne est à 6 km en direction de Gérardmer et Corcieux à 10 km.
Hydrographie
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Vologne et le ruisseau le Neune[1] - [Carte 1].
La Vologne prend sa source à plus de 1 240 mètres d'altitude, sur le domaine du jardin d'altitude du Haut-Chitelet, entre le Hohneck et le col de la Schlucht, et se jette dans la Moselle à Jarménil, à 358 m d'altitude[2].
Le Neuné, d'une longueur totale de 24,5 km, prend sa source dans la commune de Gerbépal et se jette dans la Vologne en limite du territoire communal, Herpelmont, Beauménil et Champ-le-Duc, après avoir traversé sept communes[3].
La qualité des eaux de baignade et des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité[Carte 2].
Urbanisme
Typologie
Laveline-devant-Bruyères est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [4] - [5] - [6].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bruyères, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 8 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[7] - [8].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (48,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (49,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (34,2 %), forêts (34,1 %), zones urbanisées (17,5 %), zones agricoles hétérogènes (13,5 %), terres arables (0,7 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
Histoire
Moyen Âge
En 1476, Varin Doron (ou Wary Doron), habitant de Bruyères alors occupée par les troupes du duc de Bourgogne Charles le Téméraire, vint trouver le duc René II de Lorraine à Strasbourg, en lui suggérant une manière de reprendre la ville en profitant de l'heure de la messe quotidienne. Le duc René met à sa disposition 120 hommes sous les ordres du capitaine de lansquenets Rudolff Harnexaire. Ceux-ci, suivant les conseils de Varin Doron, parvinrent, avec l'aide des habitants de Laveline, village voisin, à encercler l'église de Bruyères à l'heure de la messe et à faire se rendre pacifiquement la garnison bourguignonne qui y était assemblée.
Par la suite, une troupe de quatorze cents personnes, incluant tant les hommes d'Harnexaire que nombre de villageois, dont la plupart des habitants de Laveline, parvint à prendre les villes de Saint-Dié, Arches et Remiremont au nom du duc de Lorraine.
La prise du château de Bruyères eut lieu entre le et le . Ce fut le point de départ d'une série de victoires qui vit le triomphe de René II et la mort de Charles le Téméraire devant Nancy le . Varin Doron, qui avait le plus contribué au recouvrement du château de Bruyères et à la rentrée du duc René II dans ses États, eut pour récompense le poste de sergent ès prévôtés d'Arches et de Bruyères. Cette charge héréditaire fut portée par la descendance des Doron jusqu'en 1663, puis par les Mion-Doron (du nom du mari de Barbe Doron, qui n'avait pas de frère) jusqu'en 1751.
Si, parmi la troupe de quatorze cents personnes qui a permis le retour à la Lorraine des villes de Bruyères, Saint-Dié, Arches et Remiremont, les habitants de Laveline, à peine une vingtaine, ne constituaient qu'une infime part, le duc souhaita récompenser la fidélité de ces paysans qui avaient spontanément combattu pour lui. Aussi décida-t-il de leur conférer un titre de noblesse, incluant port de blason, et furent connus sous le nom de Gentilshommes de Laveline, titre héréditaire, pour eux et pour toute leur descendance, hommes et femmes.
Époque contemporaine
Dès la fin du XIXe siècle, Laveline était un petit nœud ferroviaire sur la ligne d'Arches à Saint-Dié et un embranchement créant la ligne de Laveline-devant-Bruyères à Gérardmer, fermée au service voyageurs en 1988.
La ligne d'Arches à Saint-Dié, transférée par autocar le , devrait rouvrir à l'horizon 2022 avec une rénovation des 48 kilomètres de ligne pour un coût de 21 millions d'euros[11].
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[13].
En 2020, la commune comptait 580 habitants[Note 3], en diminution de 9,94 % par rapport à 2014 (Vosges : −2,99 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Vie locale
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église du Sacré-Cœur.
- Gare de Laveline-devant-Bruyères
- Le monument aux morts.
- L'église moderne du Sacré-Cœur.
Personnalités liées à la commune
- Michel-Alexandre Petitnicolas (1828-1866), prêtre, missionnaire et martyr en Corée, fut vicaire sur la commune.
Héraldique
Blasonnement :
De gueules à deux épées d'argent emmanchées d'or mises en sautoir, et un rateau la tête en bas mis en pal d'argent, liés par un cordon d'or ; au chef cousu d'azur, chargé d'une levrette d'argent colletée d'or.
Commentaires : Le blason fut donné par René II de Lorraine pour les services rendus par les habitants, agriculteurs qui surent prendre les armes en sa faveur. |
Pour approfondir
Bibliographie
- Henri Lepage. Varin Doron, de Bruyères, et les gentilshommes de Laveline, 1877.
- Site généalogique .
- Les Gentilshommes de Laveline, étude généalogique publiée en 1976 par Jacques Mathieu (Membre fondateur du Cercle Généalogique de Lorraine), 1 vol. constitué de 6 cahiers, consultable aux archives départementales des Vosges et à l'Union des Cercles Généalogiques de Lorraine.
Articles connexes
Liens externes
- Laveline-devant-Bruyères sur le site de l'Institut géographique national (IGN).
- Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du Ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la Région Lorraine.
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- Cartes
- « Réseau hydrographique de Laveline-devant-Bruyères » sur Géoportail (consulté le 29 juillet 2022).
- « Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le )
Références
- « Fiche communale de Laveline-devant-Bruyères », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le )
- Sandre, « la Vologne »
- Sandre, « le ruisseau le Neune »
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Bruyères », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Jean-François Didier, « Ligne Epinal-Saint-Dié: retour des trains en 2022 et ouverture à la concurrence », .
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.