Langoustine commune
Nephrops norvegicus
La Langoustine commune (Nephrops norvegicus) est « la langoustine » proprement dite (et commercialement parlant). C'est l'une des espÚces de Nephropinae appelées « langoustine ».
Nephrops norvegicus est l'unique espĂšce du genre Nephrops.
Contrairement Ă ce que son nom peut suggĂ©rer, la langoustine nâest pas une petite langouste. Elle appartient Ă un infra-ordre qui inclut Ă©galement le homard et les Ă©crevisses, mais pas les langoustes. Elle est Ă©galement connue sous son nom italien de « scampi ».
Morphologie
- Longueur du corps : 13,3 cm (mĂąle), 10,8 cm (femelle)
- Longueur de la queue : entre 5,5 cm et 7 cm
- Poids adulte : variable
Physiologie
- Maturité sexuelle : 2 ans
- Gestation : 8 mois
RĂ©partition
La langoustine est prĂ©sente dans lâAtlantique Nord-Est, de lâIslande jusquâau sud du Portugal, en mer du Nord, ainsi quâen MĂ©diterranĂ©e oĂč elle est plus frĂ©quente dans le bassin occidental.
Habitat
La langoustine commune vit sur les fonds sablo-vaseux, Ă proximitĂ© du plateau continental, de -15 Ă â800 m de profondeur. Sa rĂ©partition est davantage dĂ©terminĂ©e par la nature du fond et la tempĂ©rature de l'eau que par la profondeur.
La langoustine est sĂ©dentaire, elle vit dans un terrier creusĂ© dans la vase qu'elle ne quitte qu'Ă l'aube et au crĂ©puscule (quand la luminositĂ© est faible) pour se nourrir. Ces terriers prĂ©sentent un nombre variable d'orifices selon la taille de l'animal. Ceux des femelles prĂ©sentent en plus des orifices d'oxygĂ©nation pour permettre une meilleure circulation de l'eau autour des Ćufs.
RĂ©gime alimentaire
La langoustine est omnivore mais elle est réputée préférer les polychÚtes, les crustacés, les mollusques et les échinodermes.
Ăcotoxicologie
Ce crustacĂ© fait partie des nombreux organismes marins exposĂ©s aux dĂ©chets en mer et en particulier aux microplastiques et microbilles de plastique[1] : selon les rĂ©sultats d'une Ă©tude publiĂ©e en 2011, 83 % des crustacĂ©s dĂ©capodes de lâespĂšce Nephrops norvegicus examinĂ©s par les chercheurs en mer de Clyde, au large de l'Ăcosse contenaient des microplastiques dans leur estomac (le plus souvent sous forme de filaments)[2]. Ces plastiques peuvent contenir ou avoir adsorbĂ© des hydrocarbures et divers composĂ©s toxiques, lesquels peuvent ensuite ĂȘtre en partie dĂ©sorbĂ©s dans l'organisme de la langoustine lors du processus de digestion. Cette Ă©tude a mis en Ă©vidence des boules Ă©troitement enchevĂȘtrĂ©es de fibres de plastique chez 62 % des animaux Ă©tudiĂ©s (sans diffĂ©rence entre mĂąles et femelles, mais avec une moindre frĂ©quence chez les langoustines ayant rĂ©cemment muĂ©)[2]. L'examen des fibres par spectroscopie Raman montre qu'une partie des fibres provient de fils ou filets et dĂ©chets de pĂȘche[2]. En laboratoire, des langoustines consommant une nourriture (poissons) expĂ©rimentalement contaminĂ©s par des fibres de polypropylĂšne ingĂšrent les brins, sans en excrĂ©ter. Les auteurs de l'Ă©tude concluent que « la prĂ©valence Ă©levĂ©e de matiĂšres plastiques dans les langoustines pourrait avoir des implications pour la santĂ© du stock »[2].
Prédateurs
Notamment l'homme.
En cuisine, on appelle « scampi » la langoustine dont on a coupĂ© la tĂȘte.
Exploitation
La langoustine est pĂȘchĂ©e au chalut de fond par une flottille dâenviron 80 bateaux français. LâIrlande et le Royaume-Uni sont les deux autres pays exploitants. Les pĂȘcheries les plus importantes se situent au sud de lâIrlande, entre 100 et 150 m de profondeur, oĂč les bateaux frĂ©quentent, selon les rendements obtenus, la fosse des Smalls, les bancs de Labadie, de Jones et de Cockburn. Les rendements en langoustine varient au cours de lâannĂ©e sur ces diffĂ©rentes pĂȘcheries et sont surtout liĂ©s aux conditions hydrologiques.
Lâexploitation française a lieu principalement Ă partir des ports de Bretagne Sud par des chalutiers des quartiers du Guilvinec, de Douarnenez et de Lorient. Ces bateaux dâune longueur moyenne de 20 m effectuent des marĂ©es de 14 jours. Ils utilisent un maillage de 100 mm, ce qui leur permet de sâorienter vers le poisson lorsque les prises de langoustine diminuent, sans crainte dâenfreindre la rĂ©glementation sur les mesures techniques. La configuration de la mer Celtique est telle (succession de dĂ©pressions vaseuses et de bancs) que les bateaux peuvent adopter un rythme quotidien de pĂȘche de la langoustine le jour (quand elle est accessible) et de poisson la nuit. Ainsi, les maillages de 70 ou 80 mm, qui exigent une capture de plus de 35 ou 30 %, respectivement, de langoustine, ne sont pratiquement plus utilisĂ©s par les navires français. Depuis lâIrlande, la langoustine est surtout exploitĂ©e de mars Ă juillet. Les navires font des marĂ©es de 4 Ă 7 jours, et pĂȘchent avec un maillage de 80 mm.
La majeure partie des langoustines dĂ©barquĂ©es en France mesure de 11 Ă 15 cm. Le rejet en mer dâune grande partie des femelles capturĂ©es lors du tri Ă bord parce que trop petites (Ă Ăąge Ă©gal les femelles sont plus petites que les mĂąles) et la faible accessibilitĂ© au chalut des individus grainĂ©s, font que les femelles ne reprĂ©sentent que 10 % des dĂ©barquements en poids. Les rejets des bateaux français sont importants, contrairement Ă ceux des Irlandais, qui commercialisent des langoustines plus petites (cf. ci-dessous). Des Ă©tudes ont cependant montrĂ© que seules 25 % des langoustines rejetĂ©es Ă la mer survivent.
Notes et références
- Farrell P, Nelson K (2013) « Trophic level transfer of microplastic: (Mytilus edulis) to (Carcinus maenas) ». Environ Pollut 177:1â3. doi: 10.1016/j.envpol.2013.01.046
- (en) Murray, F., & Cowie, P. R. (2011), « Plastic contamination in the decapod crustacean Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?) ; Marine Pollution Bulletin, 62(6), p. 1207-1217 (résumé)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives au vivant :
- DORIS
- Global Biodiversity Information Facility
- TAXREF (INPN)
- (en) Animal Diversity Web
- (zh-Hant + en) Catalogue of Life in Taiwan
- (sv) Dyntaxa
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- (en) European Nature Information System
- (en) Paleobiology Database
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- (en) SeaLifeBase
- (en) SystÚme d'information taxonomique intégré
- (en) Union internationale pour la conservation de la nature
- (en) World Register of Marine Species
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Références taxinomiques
- Genre Nephrops
- (en) Référence Catalogue of Life : Nephrops Leach, 1814 (consulté le )
- (en) Référence Paleobiology Database : Nephrops
- (fr+en) Référence ITIS : Nephrops Leach, 1814
- (en) Référence Animal Diversity Web : Nephrops
- (en) Référence NCBI : Nephrops (taxons inclus)
- EspĂšce Nephrops norvegicus
- (en) Référence Catalogue of Life : Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758) (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758)
- (en) Référence World Register of Marine Species : espÚce Nephrops norvegicus (Linnaeus, 1758)
- (en) Référence Animal Diversity Web : Nephrops norvegicus
- (en) Référence NCBI : Nephrops norvegicus (taxons inclus)
- (en) Référence UICN : espÚce Nephrops norvegicus (consulté le )