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Lana Turner

Lana Turner, de son vrai nom Julia Jean Mildred Frances Turner, est une actrice américaine de cinéma, née le à Wallace dans l'Idaho et morte le dans le quartier de Century City à Los Angeles en Californie.

Lana Turner
Description de cette image, également commentée ci-après
Lana Turner.
Nom de naissance Julia Jean Mildred Frances Turner
Surnom Sweater Girl
Naissance
Wallace, États-Unis
Nationalité Drapeau des États-Unis Américaine
Décès
Century City, États-Unis
Profession Actrice
Films notables Le facteur sonne toujours deux fois
Les Trois Mousquetaires
Les Ensorcelés
Mirage de la vie

Lana Turner fait partie de la mythologie hollywoodienne. Incarnation du glamour hollywoodien, elle fut pendant près de 20 ans une des stars de la Metro-Goldwyn-Mayer.

Lana Turner a eu sept maris.

Biographie

Jeunesse & débuts

Julia Jean Mildred Frances Turner, est née le à Wallace dans l'Idaho. Elle était le seul enfant de John Virgil Turner, un mineur de Montgomery, Alabama d'origine néerlandaise et Mildred Frances Cowan de Lamar, Arkansas, qui avait des ancêtres anglais, écossais et irlandais. Mildred était à quatre jours de son propre 17e anniversaire lorsqu'elle a donné naissance à son unique enfant.

Un début instable

La destinée de Lana Turner a été aussi mouvementée que les scénarios de ses films. Sa mère Mildred Frances Cowan s'était mariée à 16 ans avec John Virgil Madison Turner et lui donne naissance à 17 ans. Ses parents étant instables, la petite habitait régulièrement chez sa grand-mère maternelle très stricte. Elle n'a que neuf ans quand son père, Virgil Turner, est assassiné le , dans une rue de San Francisco, après une partie de poker. Lana Turner, alors prénommée Julia, est alors placée dans une institution religieuse avant de rejoindre sa mère, devenue esthéticienne, à Los Angeles.

La Sweater girl

Lana Turner à ses débuts dans La ville gronde (1937)

La légende dit qu'un responsable de la revue The Hollywood Reporter, Billy Wilkerson, la remarque en 1935, dans un drugstore en train de déguster une glace, en face de la Hollywood Highschool, où elle suit depuis peu des cours de dactylographie. Il lui suggère de faire du cinéma et l'envoie se présenter aux dirigeants de l'agence de Zeppo Marx. Elle commence à faire de la figuration dans Une étoile est née (1937) de William A. Wellman, mais surtout elle y rencontre le réalisateur Mervyn LeRoy. Grand découvreur de talents, Lana Turner étant l’exemple le plus célèbre[1], le réalisateur détecte en elle un potentiel et lui donne un second rôle marquant dans le drame social, La ville gronde (1937). À la demande de Mervyn LeRoy, la jeune fille se prénomme désormais Lana et se fait surtout remarquer dans ce film par le port d'un sweater qui moule remarquablement ses formes. Grâce à ces pull-overs, trop petits pour elle, on la surnomme « sweater girl », elle devient une idole pour la jeunesse. Elle fait ensuite deux apparitions dans des films d'époque.

La bombe fatale

Lana Turner dans l'un de ses rôles les plus célèbres Le facteur sonne toujours deux fois.

Lana Turner est liée par un contrat spécial à Mervyn LeRoy et en 1938, quand le réalisateur quitte la firme Warner Bros. pour la firme Metro-Goldwyn-Mayer, il emmène avec lui sa jeune protégée. Elle commence alors sa longue et prestigieuse carrière dans cette firme. Elle suit des cours de diction, d'art dramatique et de danse à la Little Red School House, l'école de la MGM, en même temps que deux élèves célèbres : Judy Garland et Mickey Rooney. Elle tourne, son premier film MGM, avec ces « deux enfants stars » dans la populaire série des « Andy Hardy », L'amour frappe André Hardy (1938). Mais très vite, Louis B. Mayer comprend que sa nouvelle recrue a tout pour remplacer la star Jean Harlow, qu'il vient de perdre tragiquement, et devenir le nouveau sex-symbol de la compagnie.

Après avoir participĂ© Ă  plusieurs films de sĂ©rie B, elle Ă©clate dans La Danseuse des Folies Ziegfeld de Robert Z. Leonard qui fut l'un des plus grands succès de 1941. Superproduction, ce film marque un vĂ©ritable tournant dans la carrière de Lana Turner et elle y Ă©clipse ses partenaires : Judy Garland, Hedy Lamarr et James Stewart. Son salaire monte Ă  1 500 USD par semaine et la MGM lui offre dĂ©sormais des rĂ´les plus Ă©toffĂ©s.

Elle tourne avec les stars les plus prestigieuses du studio, comme Spencer Tracy dans Dr. Jekyll and M. Hyde (où elle devait interpréter le rôle de la prostituée, avant qu'Ingrid Bergman ne le réclame), Robert Taylor dans Johnny, roi des gangsters de Mervyn LeRoy, Walter Pidgeon dans Week-end au Waldorf et surtout Clark Gable où l'alchimie du couple est explosive, ils se retrouvent dans plusieurs films dont Franc jeu, Je te retrouverai ou Le Retour qui apparaissent au box-office. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Lana Turner est une des pin-up les plus populaires des G.I. et elle participera activement aux divertissements destinés au moral des troupes. En 1942 elle fait la connaissance du comédien/restaurateur Joseph Stephen Crane. Il devient son second mari avec lequel, le , Lana Turner donne naissance à sa fille unique, Cheryl.

C'est en 1946, avec le sulfureux Le facteur sonne toujours deux fois, qu'elle marque à jamais la mémoire des cinéphiles. La MGM, pourtant peu habituée aux films noirs, lui donne un rôle de femme fatale. La première apparition de son personnage, confondu avec l'actrice, tout de blanc vêtu est ainsi décrite : « Lana Turner, presque toujours habillée de blanc, le parfait de sa plastique, de ses mouvements de hanches. On cherchait, d’instinct, à deviner sous cette blancheur la rondeur d’un sein ou la ligne des fesses[2]. »

Lana Turner est l'une des actrices les plus rentables de la MGM, comme le prouvent ses succès suivants, le spectaculaire film Le Pays du dauphin vert, Le Retour où elle retrouve Mervyn LeRoy et Clark Gable, deux films de George Sidney, Éternel Tourment avec Spencer Tracy, et Les Trois Mousquetaires où elle incarne la vénéneuse Milady de Winter aux côtés de Gene Kelly.

En 1953, elle trouve l'un de ses meilleurs rôles dans Les Ensorcelés, satire du milieu hollywoodien, sous la direction de Vincente Minnelli. Son rôle de Georgia Lorrison est inspiré plus ou moins de la vie de Diana Barrymore[3], fille de l'acteur John Barrymore. Le film fut nommé six fois aux oscars et reçut cinq trophées.

Elle joue surtout par la suite des personnages romanesques comme Crystal Radek dans la troisième version de La Veuve joyeuse, une grande prêtresse biblique dans Le Fils prodigue, une lady amoureuse du fils d'un Maharadjah dans La Mousson jusqu'à la maîtresse du roi Henri II Diane de Poitiers qui est son dernier film chez MGM après dix-huit ans de règne.

« Lorsque j’ai eu fini Diane, avoua Lana Turner, je me revois encore quitter le studio sans un regard en arrière. Il était étrange de voir ces rues désormais vides. Elles avaient été ma seconde demeure, peut-être ma maison la plus stable durant dix-sept ans. Je me souviens combien j’étais excitée lorsque j’ai vu ces visages fameux à l’époque de l’âge d’or de la MGM et le bonheur de faire bientôt partie d’eux. Maintenant la gloire était passée[4]. »

Elle est l'exemple même de la femme fatale et inspire les générations ultérieures. C'est d'ailleurs d'elle que vient le pseudonyme de la chanteuse américaine Lana Del Rey, la suite faisant référence à une voiture des années 1950.

Le second souffle

Rendue à la liberté, Lana Turner accepte l'offre du producteur Jerry Wald de tourner Les Plaisirs de l'enfer aux côtés de l'acteur-réalisateur Lee Philips. Le film, adapté du best-seller Peyton Place, est un succès extraordinaire et donne un second souffle à la carrière de Turner. Il recueille neuf pré-candidatures aux Oscars, dont celui du meilleur rôle féminin pour Lana Turner et ce pour la première fois.

Légitime défense

Ancienne maison de Lana Turner au 730 N. Bedford Drive à Beverly Hills, lieu où fut assassiné son ancien petit ami Johnny Stompanato.

Une ombre surgit dans la vie privée de la star. Le , la fille de Lana Turner, Cheryl Crane âgée de quatorze ans, assiste à une violente dispute entre sa mère et son amant de l'époque, le gangster Johnny Stompanato, avec qui elle entretient une relation tumultueuse, et qu'elle n'arrive pas à quitter. Cheryl le poignarde, en voulant défendre sa mère terrorisée par celui-ci qui menace de la tuer. Le scandale est énorme. Les journaux et les chaînes de télévision font leurs choux gras de cette triste affaire. Accusée d'homicide légitime, elle quitte libre le tribunal, après 18 jours d'emprisonnement, l'enquête ayant établi qu'elle avait agi pour protéger sa mère et elle est confiée à sa grand-mère. Le tout Hollywood se demande si la carrière de la star n'est pas finie.

Mais en fait ce serait Lana Turner qui aurait poignardé son amant en le trouvant endormi au lit avec sa fille (de 14 ans) après un rapport sexuel. La mise en scène aurait alors été arrangée par Fred Otash (qui l'a confessé en 1992) et l'avocat Jerry Giesler, pour protéger Lana Turner.

Une rentrée triomphale

Malgré le scandale, Lana Turner effectue une rentrée triomphale avec le flamboyant mélodrame de Douglas Sirk, Mirage de la vie. Les énormes recettes du film remettent à flots les studios Universal Pictures alors en proie aux plus graves difficultés financières et mettent également Lana Turner à l'abri financièrement car elle possède 50 % des profits nets du film. Elle perçoit onze millions de dollars pour la seule première année d'exploitation mondiale.

Désormais, Lana Turner tourne peu et ses quelques films sont loin d'être marquants. Elle est encore remarquable dans Madame X, son dernier grand rôle où elle fascine, n'hésitant pas à se grimer. Elle travaille pour le petit écran, notamment dans la série Falcon Crest en 1982 et 1983.

Décès

Elle meurt des suites d'un cancer de la gorge le dans le quartier de Century City Ă  Los Angeles en Californie.

Dictionnaire

Elle a Ă©crit une autobiographie en 1983 : Lana: The Lady, the Legend, the Truth.

Ses différents mariages

Lana Turner s'est mariée huit fois et a divorcé sept fois, son deuxième mariage ayant été annulé[5] :

  • en avec le clarinettiste et chef d’orchestre Artie Shaw, divorcĂ©e en ;
  • en avec l'acteur Steve Crane (en) ; comme ce dernier n'Ă©tait pas divorcĂ© de sa première femme, ils annulèrent le mariage en , pour se remarier le , quand tout fut en règle ; Steven Crane est le père de son unique enfant, Cheryl (en)[5] ; divorcĂ©e le ;
  • le avec Henry Topping ; divorcĂ©e le ;
  • le avec l'acteur Lex Barker ; divorcĂ©e le au motif qu'il aurait abusĂ© de sa fille Cheryl ;
  • le avec Fred May ; divorcĂ©e le ;
  • le avec Robert Eaton ; divorcĂ©e le ;
  • le avec Ronald Dante (en) ; divorcĂ©e le .

Outre une liaison durant les années 1950 avec le mafieux Johnny Stompanato (tué le par sa fille Cheryl), elle a eu des liaisons avec Howard Hughes, Tyrone Power, Tony Martin, Fernando Lamas, Peter Lawford, Errol Flynn, Rory Calhoun, Robert Taylor, Mickey Rooney et Frank Sinatra.

Citations

  • « Un homme qui a rĂ©ussi est un homme qui gagne plus d'argent que sa femme n'en dĂ©pense. Et une femme qui a rĂ©ussi est une femme qui a trouvĂ© un tel homme[6]. »
  • Lana Turner se passionna pour son rĂ´le de Cora dans Le Facteur Sonne Toujours Deux Fois, visionnant avec soin les rushes et prenant des notes afin de s’imprĂ©gner de son personnage, elle dĂ©clara : « Il peut sembler Ă©trange, avouait-elle, que je fasse de ce personnage de femme totalement mauvaise mon prĂ©fĂ©rĂ©. La vĂ©ritĂ© est que jouer une " mauvaise femme " permet au public d'apprĂ©cier le jeu de l'actrice qui l'interprète. Cora n'Ă©tait pas une hĂ©roĂŻne conventionnelle. Je crois que j'ai compris les raisons profondes qui lui faisaient rĂŞver d'un lopin de terre sur les collines - ce qu'elle considĂ©rait comme le symbole de la respectabilitĂ© et de la sĂ©curitĂ© - alors qu'en mĂŞme temps elle accomplissait des actes qui lui interdisaient Ă  tout jamais de parvenir Ă  concrĂ©tiser ce souhait. »

Filmographie

Cinéma

Lana Turner en 1941.
Lana Turner et Spencer Tracy dans Dr. Jekyll and M.. Hyde (1941).
Lana Turner en 195

Télévision

  • 1969 : The Survivors (Feuilleton TV) : Tracy Carlyle Hastings (15 Ă©pisodes) (1969-1970)
  • 1971 : The Last of the Powerseekers (TĂ©lĂ©film) : Tracy Carlyle Hastings
  • 1982 : Falcon Crest (Feuilleton TV) : Jacqueline Perrault (6 Ă©pisodes) (1982-1983)
  • 1985 : La croisière s'amuse (The Love Boat) (sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e) : Eve Mills (2 Ă©pisodes)

Références

  1. 50 ans de cinéma américain par Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier – Éditions Nathan - 1991, 1995 - (ISBN 2-258-04027-2).
  2. Panorama du film noir américain (1941-1953), Raymond Borde et Etienne Chaumeton, Flammarion/Champs Contrechamps.
  3. L'encyclopédie du cinéma - Tome 2 - Roger Boussinot - Les Savoirs Bordas (ISBN 2-04-027052-3).
  4. Le Cinéma d'Aventures, Patrick Brion, Éditions de la Martinière, 1995, (ISBN 2-7324-2157-X).
  5. (en) « Much-married celebs », cbsnews,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Citations », sur Le Monde (consulté le )

Voir aussi

Liens externes

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