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Lambdina fiscellaria

Lambdina fiscellaria est une espèce d'insectes lépidoptères de la famille des Geometridae, originaire d'Amérique du Nord.

Cette espèce ravageuse est appelée « arpenteuse de la pruche » sous sa forme chenille. Elle a détruit plusieurs millions d’hectares de conifères durant l'histoire du Canada et y est donc un défoliateur de première importance.

Description

  • Les Ĺ“ufs sont ovoĂŻdes (0,9 mm), vert pâle de couleur brun cuivre, groupe de 2 ou 3
  • La chenille Ă  maturitĂ© mesure jusqu’à 30 mm de longueur. Elle dispose trois paires de fausses pattes abdominales. La tĂŞte est grise, avec huit gros points noirs bien visibles. Le reste du corps est gris pâle Ă  gris foncĂ©, avec un rĂ©seau complexe de lignes longitudinales alternativement grises et crème et quatre gros points foncĂ©s sur le dessus de chaque segment abdominal.
  • La pupe est fusiforme de 20 mm, de couleur jaune miel
  • Le papillon est beige crème et possède deux ailes antĂ©rieures qui possèdent deux lignes transversales brunes Ă©troites et brisĂ©es. Ses ailes postĂ©rieures ont une ligne transversale.

Nourriture

Les nourritures de prédilection sous forme chenille sont la pruche du Canada, le sapin subalpin, le sapin baumier, l’épinette blanche et le mélèze laricin, mais aussi dans une moindre mesure le bouleau à papier, le peuplier faux-tremble, les saules, l'épinette noire, l'érable à sucre.

Expansion

Les pullulations de l’arpenteuse sont caractérisées par leur apparition et disparition subites.

Biologie

Cette espèce hiberne (diapause) au stade d’œuf, ceux-ci étant dispersés un peu partout dans l'environnement. Les œufs éclosent entre la fin de mai et le début de juin. Le nombre de stades larvaires est de quatre ou cinq, selon les régions. Le synchronisme entre l'émergence larvaire et le développement des bourgeons est critique à la survie de la chenille qui n'a qu'une cinquantaine de jours pour former sa chrysalide. Les jeunes chenilles s’attaquent d’abord au nouveau feuillage, mais les chenilles plus âgées consomment le feuillage de tout âge. Les chenilles gaspillent d’importantes quantités de nourriture et laissent derrière elles de nombreuses feuilles partiellement consommées. La chrysalide se forme sur le feuillage ou le tronc des arbres hôtes ou dans la litière, entre la fin de juillet et le début de septembre. En période de forte infestation, les arbres sont alors couverts de fils de soie produits par les larves lors de leur descente des arbres à la recherche de nourriture ou de sites de nymphose. La vie nymphale dure 10 à 14 jours. Les adultes émergent et sont actifs en septembre et en octobre. les femelles déposent alors de 50 à 200 œufs[1] isolément ou par groupe de deux ou trois dans divers abris tels que les cavités des branches, le lichens, etc.

L’insecte n’a qu’une seule génération par année (espèce univoltine).

Sous-espèces

  • Lambdina fiscellaria fiscellaria (Guenee) ou arpenteuse de la pruche
  • Lambdina fiscellaria lugubrosa (Hulst) ou arpenteuse de la pruche de l'ouest
  • Lambdina fiscellaria somniaria (Hulst) ou arpenteuse occidentale du chĂŞne
  • Chenille Lambdina fiscellaria fiscellaria
    Chenille Lambdina fiscellaria fiscellaria
  • Chenille Lambdina fiscellaria lugubrosa
    Chenille Lambdina fiscellaria lugubrosa
  • Chenille Lambdina fiscellaria somniaria
    Chenille Lambdina fiscellaria somniaria

RĂ©partition

L'espèce se rencontre dans la région de la Rivière de la Paix, dans le nord-est de la Colombie-Britannique. Vers l’est, elle est présente jusqu’à Terre-Neuve, et vers le sud, jusqu’en Géorgie. Ainsi qu'en France.

Dégâts

Les chenilles sévissent habituellement dans les peuplements à maturité où elles se développent très rapidement. Le dommage est apparent sur les conifères en période épidémique vers la fin de juillet et le début d’août. Les arbres prennent alors une coloration rougeâtre très caractéristique des pullulations de l’arpenteuse de la pruche. Les aiguilles grignotées par la larve sèchent, rougissent et finissent par tomber à l’automne. Les défoliations graves, dès la première année de dommage, peuvent entraîner une réduction de la croissance, le dépérissement de la cime et même la mort des arbres attaqués.

Lutte contre la chenille

Entre 1910 et 1975, les pullulations ont causé des pertes évaluées à 12 millions de mètres cubes de bois à Terre-Neuve et à 24 millions de mètres cubes de bois au Québec. Depuis ce temps, d’autres infestations se sont produites et ont causé des pertes en bois dans les régions du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie, de l’Île d’Anticosti et, dernièrement, de la Côte-Nord.

L’insecte est sous la surveillance par le Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP) et de la Société de protection des forêts contre les insectes et les maladies (SOPFIM) afin de prévenir une autre invasion.

Lutte bactériologique

Lors de grandes épidémies, un programme d’arrosage aérien au Bacillus thuringiensis var.kurstaki (B.t.k.) est mis en place pour lutter contre l’arpenteuse de la pruche. Cet insecticide biologique est le produit le plus fréquemment utilisé depuis une dizaine d’années.

Ennemis naturels

Deux champignons, 12 espèces d'insectes parasitoïdes dont Telenomus sp, un parasitoïde des œufs[2], jouent un rôle important dans la dynamique des populations de la chenille.

Notes et références

Voir aussi

Liens externes

Références externes

Sources

Bibliographie

  • (fr) Berthiaume, Richard. Écologie Ă©volutive des populations d'arpenteuse de la pruche (TĂ©lĂ©charger)
  • (fr) J.-G. Pilon. Notes pour servir Ă  l'histoire de l'Arpenteuse de la pruche, Lambdina fiscellaria fiscellaria (GuenĂ©e) (Lepidoptera: Geometridae) au QuĂ©bec. 73-78
  • (fr) Lambdina fiscellaria fiscellaria , dans la rĂ©serve faunique des Laurentides et du parc national de la Jacques-Cartier, consultĂ© 2013-09-09
  • (fr) Rose, A.H. et O. H. Lindquist, 1985. Insectes des Ă©pinettes, du sapin et de la pruche de l’est du Canada. Service canadien des forĂŞts, Gouvernement du Canada. 159 p.
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