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L'Effroyable Imposture

L'Effroyable Imposture[1] est un livre écrit par Thierry Meyssan, président du Réseau Voltaire, qui développe une théorie du complot à propos des attentats du 11 septembre 2001. Il attribue la responsabilité de ces attentats à « une faction du complexe militaro-industriel ».

L'effroyable imposture
Aucun avion ne s'est écrasé sur le Pentagone !
Auteur Thierry Meyssan
Pays France
Genre Essai conspirationniste
Version originale
Langue Français
Version française
Éditeur Editions Carnot
Date de parution 08/03/2002
Nombre de pages 240

Ă€ sa sortie, le livre est saluĂ© par quelques organes de presse (par exemple NĂ©pszabadság (Hongrie) et La Tercera (Chili) du ), avant d'ĂŞtre fortement critiquĂ© par la presse française (LibĂ©ration du , Le Monde du ). Il a connu une très importante diffusion (164 100 exemplaires vendus en 2002[2]), ce qui en fait un best-seller sur le sujet (traduit en vingt-huit langues).

Les attentats du ont fait l'objet d'une enquête de la commission présidentielle Kean-Hamilton qui a rendu son rapport en . La conclusion de leur enquête est que des terroristes du réseau Al-Qaïda sont responsables des attentats-suicide. Thierry Meyssan continue de soutenir la validité de sa propre analyse, en raison de l'absence d'enquête judiciaire qui examinerait les faits et témoignages de manière contradictoire pour établir la vérité[3].

Thèse de l'auteur

Résumé de la thèse

  • Première partie : « Sanglante mise en scène ». Les attentats qui ont provoquĂ© l’effondrement des tours jumelles au cĹ“ur de New York et la destruction d’une partie du Pentagone n’auraient pas Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par des kamikazes Ă©trangers, mais seraient un coup montĂ© par une partie du complexe militaro-industriel des États-Unis, un complot interne destinĂ© Ă  manipuler les opinions publiques et Ă  forcer le cours des choses (StratĂ©gie connue sous le nom de fausse bannière).
  • Deuxième partie : « Mort de la dĂ©mocratie en AmĂ©rique ». La guerre d’Afghanistan ne serait pas une riposte aux attentats du , mais aurait Ă©tĂ© longuement prĂ©parĂ©e Ă  l’avance avec les Britanniques. Le prĂ©sident Bush s’appuierait sur des groupes Ă©vangĂ©liques pour lancer une croisade contre l’islam, dans le fil de la stratĂ©gie dite de « choc des civilisations ». La « guerre au terrorisme » serait un artifice pour suspendre les libertĂ©s individuelles aux États-Unis, puis dans les pays alliĂ©s, et instaurer une forme de rĂ©gime militaire.
  • Troisième partie : « L’Empire attaque ». Oussama Ben Laden serait une fabrication de la CIA et n’aurait jamais cessĂ© de travailler pour les services secrets amĂ©ricains. La famille Ben Laden et la famille Bush gèreraient ensemble leur patrimoine, via le Groupe Carlyle. Le gouvernement des États-Unis aurait Ă©tĂ© confisquĂ© par quelques groupes industriels (armement, pĂ©trole, pharmacie) dont il dĂ©fendrait les intĂ©rĂŞts au dĂ©triment de tous. La CIA dĂ©velopperait un programme d’ingĂ©rence tous azimuts, incluant le recours Ă  la torture et l’assassinat politique.

Ces trois parties sont indépendantes, et assez hétérogènes (en termes de qualité des arguments, notamment). Les critiques contre l'ouvrage ne les distinguent pas nécessairement.

Autour du Pentagone

Dans L’Effroyable Imposture, l’auteur affirme, au vu de ce qu'il présente comme plusieurs incohérences, que la version officielle de l’avion détourné et crashé sur le bâtiment serait abracadabrante. Il affirme notamment qu'aucune carcasse d'avion n'a été retrouvée sur les lieux après la catastrophe. Dans ce premier ouvrage, il ne livre pas de théorie sur ce qui s’est passé et souligne que si les autorités ont pu mentir selon lui sur un sujet d’une telle gravité, elles ont pu mentir sur bien d’autres aspects du 11-Septembre.

Un expert anonyme cité par Le Monde après la parution de l'Effroyable Imposture fournit l'explication suivante quant à l'absence de carcasse entière : « L'impact s'est produit avec une extrême énergie, provoquant la pulvérisation de l'appareil et un embrasement immédiat. À la différence des voitures, les avions sont surtout composés d'aluminium, qui rentre en fusion vers 600 °C, et les structures de l'appareil ont pu fondre »[4].

Toutefois, par la suite et en réponse aux critiques sur ses thèses, Thierry Meyssan a développé ce sujet dans un autre ouvrage, Le Pentagate[5]. En opposition avec les dizaines de témoins civils autour du Pentagone qui ont vu un avion de ligne[6], Thierry Meyssan affirme que l’attentat a été réalisé avec un missile.

Il lui paraĂ®t impossible que les systèmes d’interception aĂ©rienne n’aient pas eu le temps d’intervenir. Il affirme Ă©galement qu'il existait des systèmes de dĂ©fense anti-aĂ©riens automatiques autour du Pentagone et il lui paraĂ®t en consĂ©quence impossible qu'ils n'aient pas Ă©tĂ© actionnĂ©s. Il s’abstient toutefois d’expliquer comment il se fait que ces systèmes automatiques n’abattent pas tous les avions qui dĂ©collent ou atterrissent Ă  l’AĂ©roport national Ronald-Reagan distant de moins de deux kilomètres du Pentagone. Il prend pour hypothèse par ailleurs un enchaĂ®nement de circonstances, dĂ©mentis par les faits et l'enquĂŞte, qui suppose que l’appareil aurait fait du rase-motte pendant 500 km, qu'aucun dĂ©bris de l’appareil, rĂ©acteurs ou mĂ©tal fondu, n’aurait Ă©tĂ© retrouvĂ© Ă  l’extĂ©rieur du bâtiment et que les pompiers n’auraient pas trouvĂ© d'Ă©lĂ©ments qui Ă©voquent un Boeing. Il juge en consĂ©quence un tel scĂ©nario comme impossible.

Photo de l'emplacement de l'impact, prise le 14 septembre 2001, présentée sur le site du département de la Défense U.S. .

Enfin, il estime que le trou par lequel l’aéronef est entré dans le Pentagone est trop étroit pour laisser la place au fuselage d’un Boeing.

Pour complĂ©ter cette thèse, il resterait Ă  expliquer la disparition de l'avion qui, selon la version gouvernementale, s'est Ă©crasĂ© sur le Pentagone. Selon la FAA (FĂ©dĂ©ration de l’aviation civile), l’avion a disparu des Ă©crans au-dessus d’une rĂ©serve naturelle Ă  500 km de Washington au moment du dĂ©branchement du transpondeur, sans jamais rĂ©apparaĂ®tre sur les Ă©crans radars.

Toujours selon Thierry Meyssan, il est étrange que les autorités aient confisqué les vidéos de cet attentat. Les autorités ont de leur côté confirmé que les vidéos avaient été saisies pour les besoins de l'enquête comme pièces à conviction, et l'ensemble de celles-ci ont été rendues publiques après le procès de Zacarias Moussaoui. CNN n'a pas tardé à publier des photographies extraites d'une vidéo de surveillance sur lesquelles Thierry Meyssan s'est appuyé pour développer sa théorie du missile. En , la vidéo complète a été rendue publique à la demande de l'association Judicial Watch. Apparaît sur cette photo la silhouette floue de l'avion.

L'avion s'est en grande partie désintégré selon les porte-parole du Pentagone. Thierry Meyssan affirme que l'enquête officielle parle de désintégration complète et ironise en conséquence sur une « dématérialisation » de science-fiction. Il affirme qu'aucune boîte noire exploitable, aucun élément de l'appareil, n'aurait été retrouvé (l'enregistreur vocal a en fait été retrouvé mais est inutilisable[7] tandis que l'enregistreur de données a pu être utilisé[8], et de nombreux éléments de l'avion ont été retrouvés[9]). Par contre, à l'étage supérieur du Pentagone, juste au-dessus de l'endroit où s'est écrasé l'appareil, on voit différentes fournitures de bureaux intactes selon Thierry Meyssan, comme des tabourets, des livres ou des bureaux. Toujours en utilisant des photos de presse, Thierry Meyssan fait observer que la pelouse du Pentagone est totalement intacte, après l'explosion.

Autour du World Trade Center

Toujours selon Thierry Meyssan, l'effondrement parfaitement vertical des Twin Towers (tours 1 et 2) et de la tour numéro 7 est étrange, d’autant que des pompiers attestent d’explosions en chaine. Pour lui, ce type d'effondrement ne s’est jamais produit pour des buildings sous le seul effet d’un incendie ; cela lui fait penser à l'œuvre d'ingénieurs hautement spécialisés en destruction de tours à l'explosif, comme les barres d'habitation des banlieues françaises dont les destructions pour insalubrité ont été très médiatisées.

En , Larry Silverstein, bailleur du World Trade Center, aurait, selon les thèses conspirationnistes, expliqué à la télévision que le bâtiment no 7 du WTC avait été volontairement détruit, par peur d'aggraver les dégâts déjà importants du World Trade Center. Cependant, ce sont les termes de Silverstein qui furent mis en cause et notamment l'expression to pull (tirer). Pour Thierry Meyssan, il faut comprendre to pull comme signifiant, dans le jargon de la démolition contrôlée, « tirer un bâtiment avec des câbles pour que celui-ci s'effondre », tandis que Larry Silverstein lui-même a expliqué que cette phrase était ainsi sortie du contexte et qu'il parlait de « retirer l'équipe de pompiers » ou plus simplement de « laisser tomber » la lutte contre les incendies.

Selon Thierry Meyssan, quelques jours avant les attentats, de grandes sommes ont été misées à la Bourse de Wall Street et de Chicago, anticipant la chute des actions des compagnies aériennes concernées par les détournements ainsi que sur des entreprises présentes dans le complexe du World Trade Center. Pour le gouvernement américain, Oussama Ben Laden a eu le cynisme de spéculer sur les attentats. Thierry Meyssan estime qu'il s'agit des intérêts occultes qui contrôlent ce même gouvernement.

Autour de la politique de George W. Bush

Dans une interview au quotidien saoudien Al Watan, Thierry Meyssan compare le 11-Septembre à l’incendie du Reichstag par les nazis, qui permit au chancelier Adolf Hitler de désigner des boucs émissaires (les communistes allemands) et d’instaurer une dictature sous couvert de défense de la démocratie face au terrorisme.

Dans un dossier réalisé pour l’hebdomadaire mexicain Proceso, repris dans le chapitre 8 de L’Effroyable imposture, Thierry Meyssan accuse la famille Bush d’avoir de nombreuses affaires en commun avec la famille Ben Laden et de faire gérer leurs avoirs financiers, tous deux, par le Carlyle Group. Cette imputation a été reprise au Congrès des États-Unis par la représentante de Géorgie, Cynthia McKinney. Depuis, la famille Ben Laden a publié de nombreux communiqués pour se démarquer de la famille Bush et pour faire savoir qu’elle quittait le Carlyle Group.

Autour des détournements d'avion

Le vol 77, qui s'est écrasé sur le Pentagone, a été coupé de toute communication pendant plus de 40 minutes. Pour Thierry Meyssan, rien n'a été fait pour l'intercepter, ou pour comprendre la raison de cette rupture.

Pour Thierry Meyssan, en dépit d'une revendication sur une bande vidéo d'Ousama Ben Laden présentée par la CIA comme authentique et de la présence d'après les autorités des corps d'islamistes radicaux dans les restes des avions[10], aucune preuve réelle n'aurait été faite sur la culpabilité du réseau Al-Qaida dans les attentats et aucune des personnes présentées comme terroristes par le FBI n'aurait été présente sur les listes des passagers des avions détournés. Les personnes désignées officiellement comme coupables auraient été soit des personnes se trouvant ailleurs dans le monde, en train d'effectuer une autre activité, soit des personnes connues des services secrets internationaux (qui avaient alerté leur hiérarchie au sujet des risques d'attentat que présentaient ces suspects formés au pilotage aux États-Unis). Thierry Meyssan cite aussi un projet du Pentagone de radiocommande d'avions de lignes lors de l’acquisition du système Global Hawk ; pour lui les auteurs des attentats ont pu utiliser ce système pour projeter les avions sur le World Trade Center.

Le , le Chicago Tribune publie un article exposant les affirmations de Hamid Reza Zakeri, qui affirme que les attentats du sont l'œuvre d'une « coentreprise » entre Al Qaida et l'Iran ; il affirme qu'il avait remis une lettre aux agents de la CIA de l'ambassade des États-Unis en Azerbaïdjan, en , à destination de G.W. Bush et qu'il avait « faxé » également cette lettre à la Maison-Blanche. Thierry Meyssan critique cette version en soulignant que le groupe d'Oussama Ben Laden en Afghanistan avait été créé par les États-Unis pour lutter contre l'influence de la révolution iranienne et qu'aucune collaboration n'est possible entre eux.

Critiques

Alors que les images du Pentagone en flammes étaient autant en mémoire pour les téléspectateurs du monde entier que celles de la chute des tours, la parution de L'Effroyable Imposture en 2002 fut mal accueillie par des autorités et une opinion américaine outrées par de telles allégations. Le climat du Ressentiment anti-français aux États-Unis d'Amérique à la veille de la guerre d'Irak est alors ambiant.

Sur la thèse

L'analyse des attentats du présentée dans ce livre a été très critiquée et dénoncée comme sans fondements par plusieurs auteurs, en France et dans le monde anglo-saxon, notamment par le Pentagone, le FBI et le département d'État. Cependant, la thèse politique fondamentale (instauration d'un régime autoritaire et expansionniste) a été très peu discutée dans ces pays.

  • Claude Moniquet, grand reporter pour des journaux nationaux et auteur d'ouvrages sur l'espionnage, interviewĂ© par Hoaxbuster (site qui se consacre aux fausses rumeurs sur Internet)[11], a effectuĂ© une contre-enquĂŞte Ă  l'aide d'experts. Il parle d'« absurditĂ© » et d'« hypothèses fantaisistes ». Il explique aussi que « M. Meyssan aurait pu se demander pourquoi les avions crashĂ©s sur les tours du WTC semblent, eux aussi, avoir disparu [dĂ©sintĂ©grĂ©s]. Mais il se garde bien de mettre en doute l'origine de cette double catastrophe pour la simple raison que les nombreuses vidĂ©os parlent d'elles-mĂŞmes, en particulier lors du crash sur la 2e tour. »
  • De nombreux sites, en anglais[12], en français[13] et dans d'autres langues, dĂ©noncent les faibles fondements des thĂ©ories conspirationnistes sur le , et en particulier celle de Thierry Meyssan sur l'absence d'avion sur le Pentagone : « Il faut Ă©galement prĂ©ciser que 150 tĂ©moignages de personnes ont Ă©tĂ© recueillis confirmant avoir vu l'avion… Mais pour les conspirationnistes, ça va mieux en les oubliant… »[14]. Le Pentagone est en effet visible depuis l'autoroute très frĂ©quentĂ©e venant de Virginie, ce qui explique le nombre important de tĂ©moins.
  • Des journalistes, Guillaume DasquiĂ© et Jean Guisnel, agacĂ©s par ce qu'ils considèrent comme une escroquerie intellectuelle, publient un livre, L'Effroyable Mensonge : thèses et foutaises sur le , oĂą ils apportent une contradiction Ă  Thierry Meyssan, l'accusant de lĂ©gèretĂ©, de mensonge, et de manque total de professionnalisme. Ils s'attachent surtout Ă  la mĂ©thode :
    • ils reprochent Ă  Thierry Meyssan de ne s'ĂŞtre mĂŞme pas dĂ©placĂ© aux États-Unis pour enquĂŞter, se contentant de pages, de photographies et d'articles sur Internet ;
    • ils affirment que Thierry Meyssan s'est servi de faits minuscules sortis de leur contexte ;
    • enfin, ils rĂ©futent plusieurs affirmations Ă  l'aide d'experts (en particulier de l'aĂ©ronautique).
Les deux journalistes ont été condamnés pour diffamation par la 17e chambre du TGI de Paris le à la suite d'une plainte déposée par Thierry Meyssan, mais ce dernier fut finalement débouté par la Cour d'appel de Versailles le [15] ; et ils ont gagné un autre procès en diffamation intenté par une autre personne mise en cause dans leur livre[16]. Thierry Meyssan a répondu à leurs arguments dans Le Pentagate[17].
La seule image de l'avion juste avant l'impact dans le Pentagone, tirée d'un film pris par une caméra de surveillance du Pentagone, rendu public en octobre 2005, montrant l'arrivée du Boeing, son impact et l'explosion résultante[18].
  • En Espagne, El Pais a critiquĂ© L’Effroyable Imposture, parlant d'une thèse « plus que discutable », que l'auteur « ne prouve d'aucune manière »[19].
  • Le , le DĂ©partement de la DĂ©fense amĂ©ricain publie deux extraits vidĂ©o montrant depuis deux points de vue l'explosion au Pentagone, le . Cependant le faible nombre d'images par seconde ne permet de capter qu'une image floue de l'avion[20].
  • Le Monde, citant des spĂ©cialistes s'exprimant sous couvert de l'anonymat, infirme l'analyse de Thierry Meyssan Ă  propos de l'attentat du Pentagone (voir ci-dessus). Il dĂ©nonce l'hypothèse selon laquelle les États-Unis s'apprĂŞtent Ă  attaquer une nouvelle fois l'Irak (Ă©ditorial du )
  • Le site "Hoaxbuster"[21] dĂ©ment les assertions du RĂ©seau-Voltaire Ă  partir des Ă©tudes d'un ingĂ©nieur et d'un astrophysicien sur les divers impacts. Le site "Urban Legends Reference" critique Ă©galement les affirmations de l'ouvrage[22] - [23] - [24]. L'ouvrage de Thierry Meyssan Le Pentagate donnera une contre-argumentation très dĂ©taillĂ©e des critiques d'Hoaxbuster.
  • L'historien Pierre Rigoulot Ă©crit dans son livre L'AntiamĂ©ricanisme[25] : « Meyssan n'hĂ©site mĂŞme pas Ă  relancer les plus odieuses rumeurs sur la responsabilitĂ© du Mossad car "les juifs avaient Ă©tĂ© prĂ©venus et Ă©taient peu nombreux dans le bâtiment" ». Ce livre a Ă©tĂ© condamnĂ© en diffamation par jugement de la 17e chambre du TGI de Paris, le , Pierre Rigoulot ayant inventĂ© de toutes pièces cette fausse citation de Thierry Meyssan alors mĂŞme que celui-ci rĂ©fute cette thèse dans L'Effroyable imposture[26].

Sur l'opportunité

Sa teneur générale est perçue, en particulier par une partie de ceux qui ont été touchés directement ou indirectement par les attentats, comme très choquantes et particulièrement de mauvais goût, bien que certaines familles de victimes, au contraire, y voient une investigation crédible qui les a conduit à engager des poursuites judiciaires contre l’administration Bush[27].

Sur la méthode

  • Antoine Vitkine dans son ouvrage Les Nouveaux Imposteurs soutient que le succès du livre de Thierry Meyssan, inaugure le retour des supposĂ©es explications par le recours Ă  la thĂ©orie du complot: « Quatre ans après, le constat s'impose : la thĂ©orie du complot a gagnĂ© les esprits. Ses bras armĂ©s : les AmĂ©ricains, les IsraĂ©liens, mais aussi la haute finance ou encore le FMI. Derrière ces fantasmes, se dessine bien vite le visage d'un antiamĂ©ricanisme primaire et d'un antisĂ©mitisme rĂ©surgent. Des Protocoles des Sages de Sion Ă  ceux de Washington, le mythe du complot est donc de retour » Mais selon l'auteur, « la thĂ©orie du complot a changĂ© de main. Jadis monopole de l'extrĂŞme droite, elle sĂ©duit maintenant une partie de l'extrĂŞme gauche, prospère dans le monde arabe, sur Internet… Derrière la paranoĂŻa ambiante, c'est la dĂ©mocratie qui est en jeu ».
  • Dans Le Monde du samedi [28], avançant des arguments analogues, le sociologue Pierre Lagrange s'est penchĂ© sur les raisons du retentissement de l'ouvrage de Thierry Meyssan auprès du grand public. Selon lui, une première explication serait d'ordre technique : l'utilisation de la mĂ©thode hypercritique permet Ă  l'auteur de donner une apparence de soliditĂ© Ă  son argumentation en reportant la charge de la preuve sur ses contradicteurs. Pierre Lagrange compare mĂŞme la rhĂ©torique de Thierry Meyssan Ă  celle des adversaires de la thĂ©orie de l'Ă©volution ou encore des nĂ©gationnistes de la Shoah : l'objectif ne serait pas de soupeser les arguments pour et contre mais de mener une instruction Ă  charge, unilatĂ©rale. Il ne s'agirait pas de construire une thĂ©orie Ă  la lumière de l'expĂ©rience, mais de remettre en cause l'expĂ©rience au bĂ©nĂ©fice de la doctrine. Face Ă  ce type d'attitude qui consisterait Ă  remettre sans arrĂŞt en cause la validitĂ© des arguments, toute contestation serait stĂ©rile et se heurtant au sourire Ă©nigmatique de l'initiĂ©.
  • La chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision Arte a consacrĂ© plusieurs soirĂ©es spĂ©ciales sur les thĂ©ories du complot (en particulier le ). Ces documentaires faisaient partie d'une plus grande sĂ©rie sur le sujet, dont un faux documentaire OpĂ©ration Lune « dĂ©montrait » que les AmĂ©ricains n'Ă©taient jamais allĂ©s sur la Lune ; Alexandre Adler apparaissant immĂ©diatement après la fin pour rĂ©vĂ©ler la supercherie et rappeler l'esprit critique Ă  garder vis-Ă -vis de ce type de thĂ©orie. L'un des documentaires de cette soirĂ©e, qui dĂ©nonçait l'antiamĂ©ricanisme de Thierry Meyssan et les soutiens dont il dispose dans les milieux extrĂ©mistes de droite et de gauche, a donnĂ© lieu Ă  un livre d'Antoine Vitkine, Les Nouveaux Imposteurs.
  • « La possibilitĂ© d'une « autre source » d'information a produit la possibilitĂ© d'une « autre information » explique Benjamin Pelletier[29]. « Ainsi, un phĂ©nomène auparavant rĂ©servĂ© aux extrĂ©mistes de droite et de gauche, s'est amplifiĂ© jusqu'Ă  se gĂ©nĂ©raliser et se banaliser dans la conscience commune : il s'agit de la croyance selon laquelle nos destins individuels seraient manipulĂ©s et contrĂ´lĂ©s par une puissance supĂ©rieure, occulte et indĂ©finie…»
  • Le dĂ©putĂ© europĂ©en (Vert) Alain Lipietz considère que cet Ă©crit de Meyssan relève du nĂ©gationnisme et de la mĂ©thode hypercritique Il y voit « le mĂŞme procĂ©dĂ© que celui de Faurisson niant l'existence des chambres Ă  gaz » ; « destruction de la raison […] au nom d’une mĂ©thodologie "hypercritique" » ; « Quant Ă  l'idĂ©ologie, c'est la mĂŞme dans le cas des deux nĂ©gationnistes, Faurisson et Meyssan : nier un crime d’inspiration antisĂ©mite, celui des nazis et celui du Front islamique contre les Juifs et les CroisĂ©s, parce que ce crime sert objectivement les intĂ©rĂŞts de l’ennemi proclamĂ© : le sionisme et son alliĂ© amĂ©ricain ». « Le livre de Meyssan est le pire coup portĂ© Ă  la pensĂ©e critique depuis des annĂ©es, comme les crimes de Ben Laden ont fait reculer de 50 ans la cause des Palestiniens. »[30]

Sur la personnalité de l'auteur

  • Dans L'Effroyable Imposteur Fiammetta Venner lui reproche de s'ĂŞtre rendu cĂ©lèbre en inventant de toutes pièces une thèse relevant de la thĂ©orie du complot[31]. L'auteur s'en dĂ©fend dans une interview en insistant sur le fait qu'il « existe de meilleurs moyens, moins risquĂ©s, pour devenir cĂ©lèbre ».
  • Dans Politis c’est « Meyssan l’imposteur ». Fabrice Nicolino considère que sa mĂ©thode est celle d’un nĂ©gationniste[32] : « Meyssan est un imposteur, Meyssan est un salaud, Meyssan n’a rien Ă  voir avec la gauche ou l’écologie ». Cet article a Ă©tĂ© condamnĂ© pour « injure » par jugement de la 17e chambre du TGI de Paris () confirmĂ© par la 11e chambre de la Cour d'appel de Paris ().

Soutiens

  • En Allemagne, l’ancien ministre de la Recherche (SPD), Andreas von BĂĽlow[33], y a consacrĂ© un ouvrage, Die CIA und der 11. September. Internationaler Terror und die Rolle der Geheimdienste.
  • Au Canada, Libby Davies, prĂ©sidente du groupe parlementaire nĂ©o-dĂ©mocrate prĂ©sente Ă  la Chambre le une pĂ©tition dĂ©nonçant les complicitĂ©s au sein du gouvernement amĂ©ricain en ce qui concerne le 11-Septembre [34].
  • En Italie, Meyssan s'exprime dans le cadre d'un cycle d'Ă©tudes patronnĂ© par le prĂ©sident de la RĂ©publique Carlo Azeglio Ciampi, devant l'Accademia Nazionale della Politica. L'eurodĂ©putĂ© Giulietto Chiesa consacre un documentaire Ă  sa thèse Zero - EnquĂŞte sur le et publie un ouvrage collectif avec lui Zero. Perchè la versione ufficiale sull'11/9 è un falso. Enfin, le prix Nobel Dario Fo lui apporte son soutien et participe Ă  la fois au film et au livre.
  • En Russie, la première chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision nationale a consacrĂ© une soirĂ©e spĂ©ciale aux thèses de Thierry Meyssan le , Ă  heure de grande Ă©coute, oĂą le documentaire de l'eurodĂ©putĂ© italien Giulietto Chiesa, Zero - EnquĂŞte sur le a notamment Ă©tĂ© diffusĂ©, prĂ©cĂ©dĂ© d'un dĂ©bat[35].
  • En Syrie, le quotidien gouvernemental, Al-Ba'th, a publiĂ© L'Effroyable Imposture en feuilleton et le ministre de l'Information, Dr Mahdi Dakhlallah, y a fait rĂ©fĂ©rence[36].

Notes et références

  1. Thierry Meyssan, L'effroyable imposture : 11 septembre 2001, Chatou, Carnot, (ISBN 2-912362-44-X)
  2. « Enquête sur les théories du complot (4/4) : paranoïa et armes politiques », sur Mediapart, (consulté le )
  3. C'est également ce que souligne l'éditeur de la réédition de l'ouvrage en mai 2007 : « C'est par facilité que l'on évoque une "version officielle des attentats du 11 Septembre" alors qu'on ne dispose que d'une version gouvernementale », L'Effroyable Imposture & le Pentagate, Éditions Demi-Lune, 2007, p. 24.
  4. « Un avion a bel et bien frappé le Pentagone », Le Monde du 21 mars 2002
  5. [PDF]http://www.pentagate.info/IMG/pdf/LePentagate.pdf
  6. Une liste de témoins de l'arrivée de l'avion de ligne dans le Pentagone.
  7. Murray, Frank J. (2001-09-15). "Pentagon plane voice recorder is too 'cooked' to aid in probe". The Washington Times.
  8. [PDF] American Airlines Flight 77 FDR Report
  9. Article de CBSNews.
  10. hoaxbuster.com
  11. « Epik.com », sur debunking911.com (consulté le ).
  12. « WTC : Mythes et Légendes », sur bastison.net (consulté le ).
  13. « Attentats du 11/09 : Mythes et Légendes », sur bastison.net (consulté le ).
  14. Pour obtenir un double de la décision de la Cour d'appel de Versailles, s'adresser au cabinet d'avocat des éditions La Découverte, Ngo Miguérès & Associés, 45 av. Montaigne, 75008 Paris
  15. legalis.net
  16. Éditions Carnot, 2002.
  17. voir aussi la vidéo dans les Liens externes (Commons).
  18. elpais.com
  19. Defense Department Releases Two Videos of Flight 77 Crashing Into Pentagon
  20. hoaxbuster.com
  21. urbanlegends.about.com
  22. journaldunet.com
  23. [http://www.infoguerre.com/article.php?sid=367 infoguerre.com
  24. L'Antiaméricanisme, par Pierre Rigoulot, éditions Robert Laffont, 2005. (page 213)
  25. Cf. page 37 de l'Ă©dition originale.
  26. Affaires plaidées par l'ancien attorney général-adjoint de Pennsylvanie Philip Berg à New York, présentée sur le site 911forthetruth.com
  27. Cité dans le dossier de prévensectes sur Thierry Meyssan
  28. Benjamin Pelletier sur le site Infoguerre
  29. Texte de l'article
  30. pro-choix
  31. politis.fr
  32. prisonplanet.com
  33. Compte rendu officiel des débats à la Chambre des Communes du Canada
  34. Le débat télévisé sur le site de la chaîne.
  35. Former Syrian Information Minister: The U.S. Administration Was Behind 9/11, MEMRI, 11 septembre 2008.

Annexes

Bibliographie

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