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Kinuyo Tanaka

Kinuyo Tanaka (田中 絹代, Tanaka Kinuyo), née à Shimonoseki le et morte à Tokyo le , est une actrice et réalisatrice japonaise.

Considérée comme l'une des plus grandes actrices japonaises, Kinuyo Tanaka apparaît dans plus de 250 films et sa carrière court sur un demi-siècle. Elle fait ses débuts d'actrice à la Shōchiku en 1924 à l'âge de quatorze ans et devient rapidement une vedette du cinéma muet. En 1931, elle se retrouve à l'affiche de Mon amie et mon épouse (マダムと女房, Madamu to nyōbō), le premier film parlant japonais. Elle tourne avec certains des plus grands cinéastes japonais de son temps : Yasujirō Ozu, Mikio Naruse, Heinosuke Gosho, Hiroshi Shimizu ou encore Keisuke Kinoshita. Sa collaboration riche de quinze films en particulier avec Kenji Mizoguchi, qui lui confie des rôles de femmes engagées à la personnalité complexe, lui vaut une reconnaissance internationale dans les années 1950. À partir des années 1960, sa carrière déclinant, elle se tourne principalement vers la télévision et ne fait plus que des apparitions dans des seconds rôles au cinéma, jusqu'à un retour triomphal en 1974 dans Sandakan N° 8 (サンダカン八番娼館 望郷, Sandakan hachibanshōkan bōkyō) qui lui vaut de nombreux prix d'interprétation dont l'Ours d'argent de la meilleure actrice à la Berlinale 1975.

Seconde femme japonaise à passer derrière la caméra avec Lettre d'amour (恋文, Koibumi, 1953), elle réalise six films, sortis entre 1953 et 1962, devenant ainsi la seule femme cinéaste active durant l'âge d'or du cinéma japonais des années 1950.

En 1985, moins de huit ans après sa mort, le prix Kinuyo Tanaka, qui récompense chaque année une actrice pour l'ensemble de sa carrière, est créé dans le cadre des prix du film Mainichi et un musée consacré à l'actrice-réalisatrice ouvre ses portes dans sa ville natale de Shimonoseki en 2010.

Biographie

L'enfance et les débuts au cinéma

Derrière une façade d'immeubles se détache en arrière plan la structure illuminée en forme de dôme d'une salle de spectacle (image en noir et blanc).
Façade illuminée du Rakutenchi à Osaka.

Kinuyo Tanaka naît en 1909 à Shimonoseki au sud-ouest du Japon dans la préfecture de Yamaguchi, au sein d'une riche famille de négociants[1] - [2]. Elle est la plus jeune d'une fratrie de huit enfants[3] - [4]. Son père meurt de maladie en [3] - [5]. Cinq ans plus tard, les affaires familiales ayant fait faillite, sa mère prend la décision de quitter Shimonoseki avec cinq de ses enfants pour s'installer à Osaka chez son frère, l'oncle de Kinuyo[1] - [2]. C'est là qu'elle apprend le biwa alors qu'elle est encore à l'école primaire[1]. À dix ans, elle est surprise en train de lire une partition pendant les cours. Son instituteur la punit en la forçant à rester debout sous la pluie, elle est la risée de ses camarades. Profondément vexée, elle refuse de retourner en classe et quitte l'école avant d'avoir obtenu son certificat de fin d'études primaires[1] - [4].

En 1920, elle rejoint la troupe de son professeur de biwa et se produit sur la scène du Rakutenchi (楽天地) un lieu de divertissement populaire dans le quartier de Sennichimae (千日前) à Osaka[1]. C'est après avoir vu Sumiko Kurishima interpréter le rôle principal dans un film qu'elle décide de devenir actrice de cinéma[1]. Elle entre sur recommandations à la Shōchiku en 1924 et fait ses débuts aux studios Shimokamo à Kyoto, elle a alors quatorze ans[1]. Elle fait une première apparition dans un petit rôle sous la direction de Hōtei Nomura dans La Femme de l'ère Genroku (元禄女, Genroku onna, 1924) puis elle tourne la même année avec celui qui va devenir son mari, le grand cinéaste Hiroshi Shimizu, dans Le Pâturage du village (村の牧場, Mura no bokujo, 1924)[6] - [7].

La période du muet

Une femme se tenant aux côtés d'un homme portant un chapeau pointe un revolver (image en noir et blanc).
Kinuyo Tanaka et Jōji Oka dans Femmes et Voyous (1933).

Dès lors, rien n'arrête la jeune comédienne qui, pendant une décennie, tourne dans plus de dix films par an, du milieu des années 1920 jusqu'au milieu des années 1930[8]. Outre Hiroshi Shimizu, qu'elle épouse en 1927[3] leur mariage ne durera qu'un peu plus d'un an et avec lequel elle tourne dix-huit films[9], deux autres réalisateurs sauront diriger comme personne la nouvelle égérie de la Shōchiku, il s'agit de Kiyohiko Ushihara et de Yasujirō Ozu[6].

Le premier s'est rendu aux États-Unis en 1926 pour étudier les méthodes de réalisation d'Hollywood et a travaillé sous la direction de Charlie Chaplin[10] - [11] - [12]. De retour au Japon, il installe Kinuyo Tanaka en partenaire de la star Denmei Suzuki dans des comédies sentimentales urbaines à succès telles que L'Âge de l'émotion (感激時代, Kangeki jidai, 1928)[note 1] et Lui et la vie (彼と人生, Kare to jinsei, 1929)[10] - [12] ou dans L'armée avance (進軍, Shingun, 1930)[13], une romance à gros budget sur fond de film de guerre, ayant nécessité plus d'un an de tournage, et destinée à célébrer le dixième anniversaire de l'entrée de la Shōchiku dans la production cinématographique[14].

Le second, Yasujirō Ozu, n'est pas encore le réalisateur internationalement estimé comme celui qui a le mieux dépeint le style de vie traditionnel du Japon[15]. Il est, de ses débuts jusqu'au milieu des années 1930, plutôt reconnu comme un cinéaste à la sensibilité très américanisée, admirateur de réalisateurs américains tels qu'Ernst Lubitsch, King Vidor et William A. Wellman[15]. Yasujirō Ozu fantasme Kinuyo Tanaka en réponse japonaise aux femmes fatales hollywoodiennes[6]. Il tourne avec elle sept films muets, de J'ai été diplômé, mais... (大学は出たけれど, Daigaku wa deta keredo, 1929) à Une jeune fille pure (箱入娘, Hakoiri musume, 1935) en passant par le trépidant film de gangsters Femmes et Voyous (非常線の女, Hijosen no onna, 1933).

En 1929, Kinuyo Tanaka atteint le statut de kanbu (actrice principale dans des petites productions)[16], elle est alors âgée de dix-neuf ans, puis celui de daikanbu, le plus haut rang qu'une actrice puisse atteindre dans l'industrie du cinéma, à l'âge de vingt-cinq ans[17]. Elle est alors envisagée en jeune femme moderne et émancipée, figure régulière des gendaigeki des années 1920 et 1930[18].

La transition vers le parlant

Une femme à l'air renfrogné montre ostensiblement un réveil à un homme assis à ses côtés et qui fait la moue (image en noir et blanc).
Kinuyo Tanaka et Atsushi Watanabe dans Mon amie et mon épouse (1931).

La rencontre avec Heinosuke Gosho est décisive, leur collaboration a commencé sur le film Les Gens du quartier (街の人々, Machi no hitobito, 1926). Ils tournent ensemble dix-sept films entre 1926 et 1936[19] et il est le premier à lui offrir un rôle principal dans Un rêve honteux (恥しい夢, Hazukashii yume, 1927)[20]. Gosho est l'un des chefs de file du genre shomingeki, il fait de Kinuyo Tanaka la protagoniste de ses fameux films à la gloire des classes moyennes et surtout, il lui permet un passage triomphal au parlant[18].

En 1931, Heinosuke Gosho réalise Mon amie et mon épouse (マダムと女房, Madamu to nyōbō), le premier film entièrement parlant de l'histoire du cinéma japonais[21]. Kinuyo Tanaka, qui a l'accent du Kansai où elle a été élevée, n'est pas pressentie au départ pour ce premier talkie japonais, mais sa voix douce et séduisante fait finalement l'affaire[19] - [21]. Dans cette comédie légère, un dramaturge (Atsushi Watanabe) en quête de quiétude pour travailler à sa pièce est constamment dérangé par les bruits alentour. Excédé par des voisins qui écoutent de la musique jazz très fort, il se rend chez eux pour protester et fait la rencontre d'une jeune femme moderne et américanisée (Satoko Date). Séduit, le dramaturge se met à apprécier cette musique occidentale, ce que ne voit pas d'un très bon œil sa propre femme, interprétée par Kinuyo Tanaka. Finalement le dramaturge parvient à achever sa pièce et à apaiser son épouse. La revue Kinema Junpō désigne Mon amie et mon épouse meilleur film japonais de l'année 1931[22].

Kinuyo Tanaka tourne dans un autre film parlant réalisé par Heinosuke Gosho où la voix joue un rôle primordial, Les Rêves de la jeune fille mariée (花嫁の寝言, Hanayome no negoto, 1933). C'est une comédie mettant en scène une jeune mariée qui est épiée par les amis de son mari car elle parle dans son sommeil[23]. Ce film, à forte connotation érotique si l'on tient compte de l'époque, obtient un grand succès[23]. Mais pour poursuivre sa carrière, elle s'efforce de se débarrasser de son accent du Kansai[18].

Une voiture ancienne s'apprête à emprunter un portail, derrière elle un bâtiment porte l'inscription « SHOCHIKU KINEMA KAMATA STUDIO » (image en noir et blanc).
Studios Kamata de la Shōchiku dans les années 1920.

Notons deux autres films d'importance de cette période charnière : La Danseuse d'Izu (恋の花咲く 伊豆の踊子, Koi no hana saku Izu no odoriko, 1933) d'après une œuvre de Yasunari Kawabata qui conte les amours contrariées entre une jeune saltimbanque et un étudiant en vacances, l'un des meilleurs films de Gosho d'après Tadao Satō[24] et Okoto et Sasuke (春琴抄 お琴と佐助, Shunkinsho: Okoto to Sasuke, 1935) de Yasujirō Shimazu adapté d'une nouvelle de Jun'ichirō Tanizaki où Kinuyo Tanaka interprète une joueuse de koto aveugle, fille d'un riche négociant ayant une relation trouble avec un employé de son père[25].

Avec la généralisation du parlant, la Shōchiku quitte ses studios de Kamata à Tokyo en 1936 pour s'installer à Ōfuna (ja) dans la préfecture de Kanagawa, car il faut des studios plus grands et plus calmes pour les prises de son[26]. Les principales stars féminines de la Shōchiku sont alors Kinoyo Tanaka, Hiroko Kawasaki, Michiko Oikawa, Michiko Kuwano, Kuniko Miyake, Mieko Takamine et Michiyo Kogure[26].

Kinuyo Tanaka quant à elle déménage à Kamakura dans une maison proche des nouveaux studios. Elle héberge la toute jeune actrice Hideko Takamine, alors âgée de douze ans, pendant la durée du tournage du film en deux parties dont elles partagent l'affiche : Le Nouveau Chemin : Akemi (新道・朱実の巻, Shindo: Akemi no maki, 1936) et Le Nouveau Chemin : Ryota (新道後篇, Shindō: Kohen Ryota no maki, 1936) de Heinosuke Gosho[27].

Les années de guerre : 1937-1945

Un homme et une femme se tiennent devant le tronc d’un arbre entouré d’une corde, la femme noue un bout de tissu sur la corde (image en noir et blanc).
Ken Uehara et Kinuyo Tanaka dans Katsura, l'arbre de l'amour (1938).

Au cours des années 1930, l'actrice est si populaire que son prénom figure sur plusieurs titres de films : L'Histoire de Kinoyo (絹代物語, Kinuyo monogatari, 1930) de Heinosuke Gosho ainsi que Docteur Kinuyo (女医絹代先生, Joi Kinuyo sensei, 1937) et Le Premier Amour de Kinuyo (絹代の初恋, Kinuyo no hatsukoi, 1940) de Hiromasa Nomura[25] - [28].

En 1938, elle interprète, dans La Mère et l'enfant (母と子, Haha to ko) de Minoru Shibuya, la fille de la maîtresse d'un directeur d'entreprise qui refuse de se marier avec un employé plein d'avenir et de suivre la voie de sa mère[29]. La même année, dans Katsura, l'arbre de l'amour (愛染かつら, Aizen katsura) de Hiromasa Nomura, elle joue le rôle d'une infirmière amoureuse d'un médecin avec lequel elle n'a que des rendez-vous manqués et qui devient chanteuse de music-hall. Au départ, c'est l'actrice Mieko Takamine qui devait interpréter le rôle principal mais Shirō Kido, le président des studios Ōfuna de la Shōchiku, use de son influence pour imposer Kinuyo Tanaka[30]. Malgré des critiques réservées[31], Katsura, l'arbre de l'amour est un immense succès, selon Jean Tulard, c'est l'un des deux mélodrames qui a le plus marqué le Japon[32]. C'est aussi, à l'époque de sa sortie, le film japonais qui a rapporté le plus d'argent, si bien que deux suites voient le jour : Zoku aizen katsura (続愛染かつら, 1939) puis Aizen katsura: Kanketsu-hen (愛染かつら 完結篇, 1939)[25].

En 1937 a commencé la seconde guerre sino-japonaise et le est mise en application au Japon la loi sur le cinéma qui vise à placer toute la création cinématographique sous le contrôle du gouvernement[29]. Kinuyo Tanaka n'échappe pas au cinéma de propagande et la voilà propulsée dans différents haha-mono (litt. « films de mamans »), destinés à consoler les mères qui voient leurs fils enrôlés dans l'armée impériale et partir au front[18]. La scène cruciale dans L'Armée (陸軍, Rikugun, 1944) de Keisuke Kinoshita est celle qui clôt le film où le régiment de Fukuoka traverse la ville pour partir à la guerre. Dans la foule en liesse qui pousse des cris de joie, une mère angoissée, interprétée par Tanaka, marche aux côtés de son fils qui défile[33]. Cette mère est si clairement bouleversée que cette séquence a failli être coupée par la censure[34].

L'année 1940 marque la date de la première collaboration entre Kinuyo Tanaka et Kenji Mizoguchi[35] - [36], arrivé à la Shōchiku l'année précédente[37], dans La Femme de Naniwa (浪花女, Naniwa onna). Ce film, considéré comme perdu, se situe dans le monde du jōruri (spectacle traditionnel de marionnettes japonais accompagné au shamisen)[35]. Le cinéaste et l'actrice vont tourner quinze films ensemble[7] et c'est dans l'immédiat après-guerre que le duo va commencer à bâtir son « grand œuvre » qui leur vaudra une reconnaissance internationale[18].

L'après-guerre

Dès 1945, l'armée d'occupation américaine entreprend la démocratisation des médias et de l'industrie cinématographique du Japon[38] - [39]. Un bureau spécial est créé, la Section d'information et d'éducation civiques (Civil Information and Education Section ou CI&E) qui compte au nombre de ses tâches l'examen des scénarios nouveaux et le compte rendu des produits achevés[40].

Dans ce contexte, Kinuyo Tanaka interprète le rôle d'une avocate qui défend une mère infanticide dans La Victoire des femmes (女性の勝利, Josei no shōri, 1946) de Kenji Mizoguchi, un plaidoyer féministe très marqué par l’immédiate après-guerre[41]. La collaboration entre le cinéaste et l'actrice se poursuit avec Cinq Femmes autour d'Utamaro (歌麿をめぐる五人の女, Utamaro o meguru gonin no onna, 1946), L'Amour de l'actrice Sumako (女優須磨子の恋, Joyū Sumako no koi, 1947) et Femmes de la nuit (夜の女たち, Yoru no onnatachi, 1948).

Le , Kinuyo Tanaka part pour un voyage aux États-Unis en ambassadrice de bonne volonté[7] - [18] - [42] - [43]. Elle y rencontre Bette Davis, Joan Crawford, Elizabeth Taylor, John Wayne ou encore Nancy et Ronald Reagan[44]. Cette visite est très commentée au Japon et à sa grande surprise, son séjour américain est très mal perçu par la presse du Japon occupé, d'autant que l'actrice en revient habillée à l'occidentale et gratifie les journalistes d'un « hello » à sa descente d'avion le [44]. Elle se voit affubler du sobriquet de ameshon joyū[note 2] et subit les foudres de l'opinion publique au point, confiera-t-elle, de penser au suicide[44] - [45] - [27].

Elle décide alors de quitter la Shōchiku, la société de production avec laquelle elle est sous contrat depuis ses débuts en 1924 et avec laquelle elle a tourné dans près de 200 films, pour travailler désormais en indépendante et ainsi avoir la possibilité de choisir les réalisateurs avec qui elle souhaite collaborer[7] - [8]. Nous sommes à l'aube des années 1950, la période la plus prospère et la plus glorieuse du cinéma japonais, celle qui marque un nouvel âge d'or de son histoire[41].

L'âge d'or du cinéma japonais des années 1950

Une femme en kimono est alongée sur le tatami d'une pièce traditionnelle japonaise dont la porte coulissante s'ouvre sur un jardin. Un homme à genou tend les mains vers elle (image en noir et blanc).
Toshirō Mifune et Kinuyo Tanaka dans La Vie d'O'Haru femme galante (1952).

Désormais libre de choisir avec qui elle travaille, Kinuyo Tanaka entame, pour la Daiei et la Shintōhō, une impressionnante série de grands films où se conjuguent les talents d'un grand scénariste (Yoshikata Yoda), d'un chef opérateur de génie (Kazuo Miyagawa), d'un immense cinéaste (Kenji Mizoguchi) et de son actrice, avec Miss Oyu (お遊さま, Oyū-sama, 1951), La Vie d'O'Haru femme galante (西鶴一代女, Saikaku ichidai onna, 1952), Les Contes de la lune vague après la pluie (雨月物語, Ugetsu monogatari, 1953) et L'Intendant Sansho (山椒大夫, Sanshō dayū, 1954)[44]. Ces trois derniers films sont récompensés trois années de suite à la Mostra de Venise[46] - [47] - [48] - [49], apportant ainsi une reconnaissance internationale à Kenji Mizoguchi et à Kinuyo Tanaka[30] - [28]. Son interprétation dans La Vie d'O'Haru femme galante en particulier résonne comme un condensé en un seul film des rôles emblématiques de la comédienne : tour à tour noble dame de cour, amante, mère, geisha, épouse d'un homme de la classe moyenne, prostituée et enfin pèlerin[43]. Les rumeurs courant sur une relation amoureuse entre Kinuyo Tanaka et Kenji Mizoguchi viennent encore renforcer le mythe du « cinéaste et de sa muse », bien que la comédienne ait toujours nié l'existence d'une telle liaison romantique[28] - [note 3].

L'actrice travaille avec les plus grands réalisateurs de cette période : elle retrouve Yasujirō Ozu dans Les Sœurs Munakata (宗方姉妹, Munakata kyōdai, 1950) et Fleurs d'équinoxe (彼岸花, Higanbana, 1958), le premier film en couleurs du réalisateur[50], ainsi que Heinosuke Gosho dans Là d'où l'on voit les cheminées (煙突の見える場所, Entotsu no mieru basho, 1953). Elle collabore avec Mikio Naruse dans Le Fard de Ginza (銀座化粧, Ginza keshō, 1951), La Mère (おかあさん, Okaasan, 1952), l'un des meilleurs films du réalisateur selon Tadao Satō[51], et Au gré du courant (流れる, Nagareru, 1956), puis avec Kaneto Shindō dans La tristesse est aux femmes (悲しみは女だけに, Kanashimi wa onna dakeni, 1958)[52].

En 1958, Keisuke Kinoshita lui offre l'un de ses plus beaux rôles dans La Ballade de Narayama (楢山節考, Narayama bushiko)[52], une adaptation dans le style du kabuki et accompagnée de musique de jōruri, du roman de Shichirō Fukazawa, lui-même basé sur une vieille légende populaire[53]. Elle y interprète le rôle d'une vieille femme pauvre qui accepte joyeusement de se plier à la coutume qui veut que les vieillards du village ayant atteint l'âge de soixante-dix ans soient abandonnés dans la montagne pour y mourir[54]. Alors âgée de quarante-huit ans, elle se fait retirer quatre implants dentaires pour incarner ce personnage de vingt ans son aîné, témoignage s'il en est de la passion avec laquelle l'actrice exerce son art[30] - [55]. Le journal Kinema Junpō lui décerne le prix de la meilleure actrice de l'année 1958 pour cette interprétation[25] - [42].

Durant les années 1950, la filmographie de Kinuyo Tanaka est vertigineuse tant elle compte d’œuvres majeures du cinéma japonais classique[52].

Le passage à la réalisation

Agenouillés autour d'une table basse, une réalisatrice, ses acteurs et ses actrices font la lecture du script d'un film (image en noir et blanc).
Préparation du tournage de Lettre d'amour (1953).

Au début des années 1950, Kinuyo Tanaka envisage de passer de l'autre côté de la caméra. En 1952, elle demande à Mikio Naruse de l'engager comme assistante sur le film Frère aîné, sœur cadette (あにいもうと, Ani imōto), afin de se perfectionner dans son nouveau métier[52] - [56].

En 1953, de retour d'un voyage à Paris, Kenji Mizoguchi refuse à Kinuyo Tanaka de signer une lettre de recommandation d'usage pour qu'elle fasse ses débuts de cinéaste malgré une collaboration riche de quinze films, marquant ainsi la brouille entre Kinuyo et le réalisateur[44]. Mais à l'exception de Kenji Mizoguchi, la plupart des grands réalisateurs apportent leur plein concours à cette nouvelle orientation de carrière[57].

Lorsqu'elle réalise finalement son premier film, Lettre d'amour (恋文, Koibumi, 1953), Kinuyo Tanaka devient la seconde femme à passer à la réalisation de l'histoire des studios japonais, après Tazuko Sakane qui a réalisé un film en 1936 et une dizaine de documentaires en Mandchourie durant la Seconde Guerre mondiale[58]. Dans une interview donnée à la revue Kinema Junpō, elle déclare : « Maintenant qu'il y a également des femmes élues à la Diète du Japon, j'ai pensé que ce serait une bonne chose qu'il y ait aussi au moins une femme réalisatrice[59] - [note 4]. » (Avec l'arrivée des forces d'occupation américaines, les femmes gagnent le droit de vote en 1946 et participent pour la première fois aux élections générales cette même année, avec pour conséquence l'élection de 39 femmes à la Diète, le parlement du Japon[60].)

Kinuyo Tanaka est sans aucun doute la première réalisatrice à avoir une carrière commerciale, elle est aussi la seule femme cinéaste active durant l'âge d'or du cinéma japonais des années 1950[28]. Son statut de star donne de la visibilité à ses films et lui permet de travailler, pour cinq d'entre eux, avec les grands studios japonais que sont la Shintōhō, la Nikkatsu, la Daiei et la Tōhō[61]. Seul son dernier film est produit par une société de production indépendante : le Ninjin Club, fondée par les actrices Keiko Kishi, Yoshiko Kuga et Ineko Arima, qui vise à garantir la liberté de travail des acteurs face aux contraintes des grands studios[62] - [28].

Pour les six longs métrages qu'elle réalise entre 1953 et 1962, Kinuyo Tanaka s'entoure des plus grands : Keisuke Kinoshita, Yasujirō Ozu ou Natto Wada au scénario, Yoshiko Kuga ou Machiko Kyō dans la distribution[52]. Son cinéma est résolument un cinéma « au féminin », faisant la part belle aux actrices et aux grands sujets[52]. Lettre d'amour (恋文, Koibumi, 1953) aborde le thème des conséquences de la guerre sur les relations sentimentales[63]. La lune s'est levée (月は昇りぬ, Tsuki wa noborinu, 1955) est un drame familial centré sur trois sœurs. Maternité éternelle (乳房よ永遠なれ, Chibusa yo eien nare, 1955) s'inspire de la vie de Fumiko Nakajō, poétesse waka morte à 31 ans d'un cancer du sein[64]. La Nuit des femmes (女ばかりの夜, Onna bakari no yoru, 1961) parle des centres de réinsertion pour anciennes prostituées et de la difficulté pour elles de se réintégrer dans la société. Enfin La Princesse errante (流転の王妃, Ruten no ōhi, 1960) et Mademoiselle Ogin (お吟さま, Ogin-sama, 1962) brossent le portrait de femmes écrasées par les machinations de l'histoire[61] - [65].

La fin de carrière

À partir des années 1960, la carrière de Kinuyo Tanaka est déclinante. Elle se tourne principalement vers la télévision et ne fait plus que quelques apparitions dans des seconds rôles chez Mikio Naruse dans Chronique de mon vagabondage (放浪記, Hōrōki, 1962), chez Kon Ichikawa dans Seul sur l'océan Pacifique (太平洋ひとりぼっち, Taiheiyō hitori-botchi, 1963) ou chez Akira Kurosawa dans Barberousse (赤ひげ, Akahige, 1965)[66] - [67].

C'est en 1974 qu'elle fait un retour fracassant sur les écrans dans Sandakan N° 8 (サンダカン八番娼館 望郷, Sandakan hachibanshōkan bōkyō) de Kei Kumai qui lui vaut un Ours d'argent de la meilleure actrice à la Berlinale 1975[68] - [66] ainsi que deux prix de la meilleure actrice décernés par les revues Kinema Junpō et Mainichi Shinbun[67] - [69]. Kinuyo Tanaka interprète le rôle d'une karayuki-san (唐行きさん, littéralement « celles qui sont parties au-delà des mers ») à présent âgée qui est interviewée par une journaliste. Sa triste histoire en tant que prostituée dans un bordel de Bornéo est racontée en flash-back. Le film est une forte condamnation de la politique japonaise de fournir des « femmes de réconfort » aux troupes impériales durant la Seconde Guerre mondiale[70].

La même année, elle joue dans Trois Vieilles Dames (三婆, Sanbaba) de Noboru Nakamura, une tragi-comédie autour d’une affaire d’héritage sur la peur de vieillir et le temps qui passe. Le film réunit trois actrices de renom de l’âge d’or des années 1950, Kinuyo Tanaka, Michiyo Kogure et Aiko Mimasu, assumant pleinement leur rôle[71].

En 1975 elle fait partie des personnes interviewées dans le documentaire Kenji Mizoguchi ou la vie d'un artiste (ある映画監督の生涯 溝口健二の記録, Aru eiga-kantoku no shōgai Mizoguchi Kenji no kiroku) que Kaneto Shindō consacre au réalisateur[66].

Elle apparaît une dernière fois au cinéma dans La Berceuse de la grande terre (大地の子守唄, Daichi no komoriuta, 1976) de Yasuzō Masumura[66]. En Kinuyo Tanaka est conduite à l'hôpital, elle meurt le des suites d'une tumeur du cerveau à l'âge de 67 ans[72]. Ses funérailles officielles, en tant que membre de l'industrie cinématographique se déroulent au temple Tsukiji Hongan-ji de Tokyo et rassemblent 5 000 personnes[73]. Conformément à ses dernières volontés, ses restes sont portés dans la tombe familiale de Shimonoseki[73]. Elle est décorée à titre posthume de l'ordre du Trésor sacré, hommage par l'empereur aux personnes ayant rendu de grands services au pays[74].

Considérée comme l'une des plus grandes actrices japonaises[75], elle est apparue dans plus de 250 films entre 1924, année de ses débuts, et 1976[8]. Seconde femme cinéaste au Japon, elle a réalisé six films, sortis entre 1953 et 1962[8]. Sa carrière, dont la portée non seulement cinématographique mais aussi culturelle, est encore peu reconnue en Occident et n'a peut-être pas encore été pleinement explorée au Japon[43].

Filmographie

La filmographie de Kinuyo Tanaka est établie à partir de deux sources, la base de données JMDb[8] d'une part et sa filmographie sur le site du musée Kinuyo Tanaka Bunkakan[76] d'autre part.
Pour les films qui n'apparaissent que sur une seule de ces deux sources, une note a été ajoutée.

Années 1920

Années 1930

Années 1940

Années 1950

Années 1960

Années 1970

Comme actrice à la télévision

La filmographie de Kinuyo Tanaka à la télévision est établie à partir de sa filmographie sur le site du musée Kinuyo Tanaka Bunkakan[76].

  • 1965-1966 : Futari no hoshi (桃太郎侍) (série télévisée de 26 épisodes)
  • 1967-1968 : Momotarō-zamurai (桃太郎侍) (série télévisée de 26 épisodes)
  • 1970 : Momi no ki wa nokotta (樅ノ木は残った) (série télévisée de 52 épisodes)
  • 1970 : Asu no shiawase (明日のしあわせ) (série télévisée)
  • 1971 : Nyonin Heike (女人平家)
  • 1973 : Tatta hitori no hanran (たった一人の反乱)
  • 1974 : Jāne (じゃあね)
  • 1974 : Rin rin to (りんりんと)
  • 1975-1977 : Zenryaku ofukurosama (前略おふくろ様) : la mère de Sabu[77] (série télévisée)
  • 1975 : Sanjū nen-me no joya no kane (三十年目の除夜の鐘)
  • 1976 : Maboroshi no machi (幻の町)
  • 1976 : Sekishun no uta (惜春の歌)
  • 1976 : Kumo no jūtan (雲のじゅうたん) : narratrice

Comme réalisatrice

Distinctions

Icône signalant une information Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Décorations

Récompenses

Sélection

Postérité

Prix Kinuyo Tanaka

En 1985, moins de huit ans après la mort de l'actrice-réalisatrice, un prix Kinuyo Tanaka est créé, dans le cadre des prix du film Mainichi, sur l'initiative du réalisateur Masaki Kobayashi[85] - [note 11]. Il récompense chaque année une actrice pour l'ensemble de sa carrière[52] - [72]. Sayuri Yoshinaga est la première à recevoir ce prix en 1986, un an avant d'interpréter le rôle de Kinuyo Tanaka dans le film L'Actrice, le biopic que Kon Ichikawa lui consacre. Parmi les récipiendaires du prix « Kinuyo Tanaka » on trouve notamment Chieko Baishō (1987), Shima Iwashita (1989), Keiko Kishi (1991), Yoshiko Kuga (1995), Chikage Awashima (1998), Keiko Awaji (2005), Ayako Wakao (2006), Mitsuko Kusabue (2007) ou encore Mariko Kaga (2013)[85].

Musées et rétrospectives

Bâtiment gris à deux niveaux
Le musée Kinuyo Tanaka Bunkakan à Shimonoseki.

En 1971, le National Film Center consacre une exposition à Kinuyo Tanaka, peu après son ouverture[86].

Une rétrospective « Hommage à Kinuyo Tanaka » est organisée à la Cinémathèque française, avec le concours de la Fondation du Japon et du Kawakita Memorial Film Institute de mars à comprenant cinquante films[87].

En 2009, le National Film Center, alors rattaché au Musée national d'Art moderne de Tokyo[note 12], organise, en commémoration du centenaire de la naissance de Kinuyo Tanaka, une vaste rétrospective consacrée à l'actrice du au , incluant les films qu'elle a réalisés ainsi que des films muets dans lesquels elle apparaît[88]. En parallèle, le musée lui consacre une exposition du au [86].

En 2010, un musée consacré à Kinuyo Tanaka ouvre ses portes dans sa ville natale de Shimonoseki, le Kinuyo Tanaka Bunkakan (田中絹代ぶんか館)[89].

Le Festival international du film de Leeds (en) organise du au une rétrospective consacrée à Kinuyo Tanaka au cinéma Hyde Park Picture House de Leeds, et l'Université de Leeds propose en parallèle, le , une série de conférences autour de l'actrice et réalisatrice[90] - [91].

La 73e édition du festival international du film de Locarno devant se dérouler du 5 au prévoyait dans sa programmation la présentation intégrale de la filmographie de Kinuyo Tanaka en tant que réalisatrice et une sélection de films dans lesquels elle apparaît comme actrice. Selon Lili Hinstin, directrice artistique du festival international du film de Locarno : « C’est la première fois que le festival consacre sa rétrospective à l’œuvre d’une cinéaste et cela en 73 ans[92]. » Pour cause de pandémie de Covid-19, cette édition du festival n'a pas physiquement lieu[93].

Cette rétrospective des six films de la réalisatrice se déroule finalement lors du Festival Lumière de Lyon, dans le cadre du cycle « Histoire permanente des femmes cinéastes », du au , en collaboration avec Carlotta Films et Lili Hinstin[94]. La rétrospective est suivie par une sortie cinéma des six films en par Carlotta Films[95].

Cinéma

En 1986 Yōji Yamada réalise pour la Shōchiku Prise finale (キネマの天地, Kinema no tenchi) en célébration du 50e anniversaire des studios Ōfuna (ja). Les personnages du réalisateur Ogata, interprété par Ittoku Kishibe, et de la jeune actrice Koharu Tanaka qui est élevée au rang de star, interprétée par Narimi Arimori, sont inspirés respectivement de Hiroshi Shimizu et de Kinuyo Tanaka[96] - [97].

En 1987, le cinéaste Kon Ichikawa réalise L'Actrice (映画女優, Eiga joyū), un film qui retrace la vie de Kinuyo Tanaka sur une période allant de 1926 jusqu'au tournage de La Vie d'O'Haru femme galante (西鶴一代女, Saikaku ichidai onna) en 1952[98], avec dans la distribution : Sayuri Yoshinaga dans le rôle de Kinuyo Tanaka, Bunta Sugawara dans le rôle de Kenji Mizoguchi, Kiichi Nakai dans le rôle de Heinosuke Gosho et Tōru Watanabe dans le rôle de Hiroshi Shimizu[99]. Le scénario est de Kaneto Shindō, d'après son propre livre biographique sur la comédienne : Shōsetsu Tanaka Kinuyo (小說田中絹代)[100].

Documentaires

En 2009, Koko Kajiyama réalise The Travels of Kinuyo Tanaka, un documentaire composé d'images d'archive consacré au voyage de trois mois que l'actrice a effectué aux États-Unis du au en tant qu'ambassadrice de bonne volonté[101] - [102] - [103].

En 2022, à l'occasion de la restauration et de la sortie en salles des films de la réalisatrice, Pascal-Alex Vincent réalise le documentaire Kinuyo Tanaka, une femme dont on parle, produit par Carlotta Films[104].

Notes et références

Notes

  1. Dix-huit minutes de ce film ont survécu.
  2. Si joyū signifie « actrice », Ameshon est un néologisme composé des premières lettres du mot amerika (Amérique) et de celles du terme argotique shonben (pisser), voulant dire « pisser en Amérique ». Ce terme péjoratif désigne une personne japonaise qui a séjourné un court moment aux États-Unis (juste assez pour « pisser ») et qui en revient en prétendant tout connaître de ce pays. Source : (en) Dennis Washburn, Carole Cavanaugh, Word and Image in Japanese Cinema, Cambridge University Press, , 388 p. (ISBN 9780521771825), p. 291.
  3. Dans son documentaire Kenji Mizoguchi ou la vie d'un artiste de 1975, Kaneto Shindō interroge longuement Kinuyo Tanaka sur le fait qu'il est convaincu que Kenji Mizoguchi était amoureux d'elle, ce à quoi elle réplique qu'ils étaient « mariés à l'écran » et que le cinéaste était amoureux de ses personnages, Oharu et Ochika, mais pas d'elle (source : DVD de la 131e à la 141e minute).
  4. La citation en anglais est :
    « Now that there are women Diet members in Japan as well, I thought it would be good if there was at least one woman film director. »
    .
  5. Ce film apparaît dans la filmographie de Kinuyo Tanaka sur le site du musée Kinuyo Tanaka Bunkakan mais pas dans sa filmographie sur la base de données JMDb.
  6. Ce film apparaît dans la filmographie de Kinuyo Tanaka sur la base de données JMDb mais pas dans sa filmographie sur le site du musée Kinuyo Tanaka Bunkakan.
  7. La lune s'est levée est le titre français du film d'après le catalogue de Hideko Govaers, Reiko Inoue et La Cinémathèque française, Le Cinéma japonais de ses origines à nos jours (de janvier 1984 à avril 1985), Cinémathèque française, 1er trimestre 1984, 144 p. (lire en ligne), p. 141.
  8. Maternité éternelle est le titre français du film lors de la rétrospective « La Nikkatsu où la modernité toujours recommencée » du 2 octobre au 27 octobre 2007 à la MCJP.
  9. La Nuit des femmes est le titre français du film lors de la rétrospective « Tōhō, le rêve américain » du 21 février au 31 mars 2011 à la MCJP.
  10. Mademoiselle Ogin est le titre français du film d'après le catalogue de Hideko Govaers, Reiko Inoue et La Cinémathèque française, Le Cinéma japonais de ses origines à nos jours (de janvier 1984 à avril 1985), Cinémathèque française, 1er trimestre 1984, 144 p. (lire en ligne), p. 141.
  11. Le père de Masaki Kobayashi était cousin de Kinuyo Tanaka. Source : Biographie de Masaki Kobayashi sur cinemaclassics.jp.
  12. Depuis le , le National Film Center (NFC) est devenu indépendant du Musée national d'Art moderne de Tokyo et a pris le nom de National Film Archive of Japan (NFAJ).

Références

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Voir aussi

Bibliographie

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Ouvrages sur Kinuyo Tanaka

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Ouvrages sur des personnalités du cinéma

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Articles

  • Andrea Grunert, « Tanaka, Kinuyo (1909-1977) », Jeune Cinéma, nos 408-409, (lire en ligne, consulté le )
  • Simon Daniellou, « L’actrice Kinuyo Tanaka vue et revue par des cinéastes masculins : Collaboration émancipatrice ou domination patriarcale ? », dans Jouer l’actrice : De Katherine Hepburn à Juliette Binoche, Editions Rue d’Ulm, (ISBN 9782728809752, DOI https://doi.org/10.4000/books.editionsulm.4810), p. 57-65

Article connexe

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