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Joutel

Joutel est une ville fantôme du Québec, située dans la municipalité de Eeyou Istchee Baie-James près de la route 109 entre Amos et Matagami[2]. La ville de compagnie fondée en 1965 a été fermée en 1998[3].

Joutel
Regroupée à Eeyou Istchee Baie-James
Joutel
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Statut de la municipalité Ville
DĂ©mographie
Gentilé Joutellois, oise
Population 1 200 hab. (1991)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 49° 27′ 43″ nord, 78° 18′ 28″ ouest
Divers
Date de constitution
Date de dissolution [1]
Localisation
GĂ©olocalisation sur la carte : Canada
Voir sur la carte administrative du Canada
Joutel

    Histoire

    Robert Bell et les membres de son expédition pour la Commission géologique du Canada,1883.

    Les premières explorations minières dans le secteur remontent à 1887. Le géologue Robert Bell, pour la Commission géologique du Canada, y note le potentiel en or, en cuivre, en fer et en nickel. Il faut toutefois attendre les années 1930 et 1940 pour que l'exploration géologique soit sérieusement entreprise en dans le secteur[4].

    Fondation de la ville

    En 1964, des travaux d'exploration sont entrepris par la compagnie Northern Exploration, suivi de l'ouverture des mines de cuivre et de zinc Poirier (1966) et Joutel Copper (1967) de Rio Algom, mènent à la fondation de la communauté[3]. À l'époque la mine Poirier embauche à elle-seule 450 travailleurs. Le cuivre extrait est acheminé à la fonderie Noranda, alors que le zinc transite vers l'Allemagne[5].

    Dès 1965, des campements d'ouvriers sont établis par les compagnies minières locales, afin d'accueillir les travailleurs et leurs familles. Dès l'année suivante, des séries de maisons en rangées, des bungalows, une école temporaire et un premier commerce sont construits. La vie au campement est alors rudimentaire et les denrées sont acheminées d'Amos, une fois par semaine. Les services religieux y sont au début assurés par le curé de Matagami, jusqu'à la construction d'une église locale en 1966[3]. Dans le début des années 1970, des services de médias, incluant des réémetteurs de CKRN-TV et CBF-FM s'installent dans la communauté[6] - [7].

    Les difficultés des années 1970

    En 1975, avec la baisse de la valeur du cuivre, Rio Algom annonce la fermeture des mines Poirier et Joutel Copper. À la même époque, les mines de la ville voisine Matagami connaissent aussi des difficultés[4]. La situation marque un coup dur au sein de la communauté : la population de la ville passe d'environ 1000 à 250 résidents[8]. Heureusement la même année, la mine d'or Agnico-Eagle ouvre ses portes près de la ville, suivie de la mine Selbaie en 1979[4]. Ces ouvertures offrent un nouveau souffle à la ville au cours des années 1980 et 1990, dont la population atteint les 1200 personnes. En 1990, la ville célèbre ses 25 ans[8]. À ce moment, la ville dépend exclusivement de l'industrie minière[5].

    Fermeture de la ville

    Au cours de la décennie 1990, les difficultés de l'industrie minière portent un coup fatal à la ville de Joutel. En 1993, la mine d'or Agnico ferme ses portes. En 1998, c'est au tour de la mine Selbaie d'annoncer sa fermeture[8]. La minière BHP, propriétaire de Selbaie, possède la majorité des bâtiments de la petite ville de compagnie. Décision est prise de fermer la ville et de déménager ses bâtiments[3].

    Joutel est officiellement fermée le 1er septembre 1998. Les maisons sont déménagées, alors que l'église, l'aréna et l'école sont détruites[8]. À partir de ce moment, le territoire de l'ancien village est administré par la Municipalité de la Baie-James. Certains employés de la mine demeurent sur place jusqu'à la fin de ses opérations en 2005[4].

    Toponymie

    La ville était nommée en hommage à Henri Joutel, membre de la dernière expédition de René-Robert Cavelier de La Salle en Louisiane et au Mississippi[9]. La ville porte le même nom que le Canton Joutel, dont le nom a été choisi en 1945[10].

    Personnalités associées

    Notes et références

    1. Karine Mateu, « Le 1er septembre 1998, le village minier de Joutel disparaissait », Radio-Canada, (consulté le )
    2. Joutel. ghosttowns.com.
    3. Jean Désy et François Huot, La Baie-James des uns et des autres : Eeyou Istchee, Productions FH, (ISBN 978-2-9811250-0-2 et 2-9811250-0-1, OCLC 445235139, lire en ligne)
    4. Réjean Girard, Réginald Auger et Institut national de la recherche scientifique, Histoire du Nord-du-Québec, Presses de l'Université Laval, (ISBN 978-2-7637-9581-2, 2-7637-9581-1 et 978-2-7637-9582-9, OCLC 816812006, lire en ligne)
    5. Odette Vincent Domey et Institut québécois de recherche sur la culture, Histoire de l'Abitibi-Témiscamingue, (ISBN 978-2-89224-251-5 et 2-89224-251-7, OCLC 35878713, lire en ligne)
    6. (en) « CKRN-TV, Noranda, RNC Media », Canadian Communications Foundation (consulté le )
    7. (en) « CBF-FM (Première Chaîne), Montreal, Société Radio-Canada », Canadian Communications Foundation (consulté le )
    8. Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « Le 1er septembre 1998, le village minier de Joutel disparaissait », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
    9. « Joutel - Eeyou Istchee Baie-James (Municipalité) », sur toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
    10. « Joutel - Eeyou Istchee Baie-James (Municipalité) », sur toponymie.gouv.qc.ca (consulté le )
    11. « Le bras du destin », Le Soleil,‎ (lire en ligne)

    Articles connexes

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