Joseph-Abel Couture
Joseph-Abel Couture, dit Couture l'Aîné, est un architecte français du XVIIIe siècle, baptisé à Rouen le et mort à Paris le [1].
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Biographie
Frère aîné de Guillaume-Martin Couture, Joseph-Abel Couture fut l'élève de Le Carpentier (1709-1773) qu'il assista dans plusieurs de ses chantiers : le nouvel hôtel de ville de Rouen ; l'hôtel de Choiseul, rue de Richelieu[2] ; le pavillon Bouret en forêt de Sénart pour le fermier général Étienne-Michel Bouret ; le château d'Ollwiller en Alsace pour la famille de Waldner von Freundstein (1751).
Apprécié à Rouen par l'intendant Feydeau de Brou et le marquis de Berville, lieutenant général et commandant des côtes de la Normandie (depuis 1759), il fut chargé d'un certain nombre de constructions publiques comme la Romaine (ou douane) du Havre[3], et fut également chargé des églises et des presbytères dans la généralité de Rouen.
« Si nous n'avons pas reconnu son œuvre entière, il est néanmoins, avec Verniquet, l'architecte du XVIIIe siècle dont nous connaissons le plus de châteaux. Ceux qui sont dispersés à travers la Normandie constituent un ensemble intéressant. »[4]
En 1766, Le Carpentier recommanda Couture au fermier général Charles Legendre de Villemorien après qu'il eut acheté le château de Valençay. Il succéda à Le Carpentier comme architecte des Domaines et, à ce titre, fut chargé du Palais de Justice de Paris. Quand il fut question de le reconstruire après l'incendie de , plusieurs de ses confrères tentèrent de l'évincer[5], mais il fut chargé des aménagements intérieurs réalisés sous le règne de Louis XVI, à l'exception de la grande salle des Avocats et des bâtiments de la Cour du May[6].
Comme architecte des Domaines, il rétablit les ponts du Pecq (pont Neuf) (1775) et de Chatou[7]. Successeur de Laurent Lindet à la manufacture de Sèvres, il construisit le moulin et aménagea la salle de présentation des porcelaines[8].
RĂ©alisations et principaux projets
- Château de Cléry (hameau des Andelys, Eure) cité en 1746 [9] - détruit.
- Château de Couvicourt Inscrit MH (2015), Saint-Aubin-sur-Gaillon (Eure), avant 1774[10].
- Manoir du Colombier à Heudebouville Inscrit MH (2008) (Eure) : « le fronton habituel est remplacé par une lucarne à ailerons couronnant la travée centrale et les façades se distinguent par un traitement recherché de la brique associée à la pierre. Les appartements du rez-de-chaussée et de l'étage offrent un brillant ensemble de lambris de transition ; dans le grand salon, la guirlande et le nœud de 1770 s'unissent aux palmiers et à l'arbalète de 1740. »[11].
- Château du Thil (Eure) : le château a brûlé au XIXe siècle. Subsistent des vestiges d'un colombier et le portail[12].
- Château de Marcouville, Houville-en-Vexin (Eure) : château détruit. Travaux de Joseph-Abel Couture sur les écuries et les remises[13].
- Château de Verclives (Eure), première moitié du XVIIIe siècle[14].
- Château de Mouflaines (Eure), avant 1774[15].
- Château de Romilly-la-Puthenaye (Eure) : construction de l'aile sud dans la seconde moitié du XVIIIe siècle[16]. Logis ruiné en 1939-1945 et détruit après 1959.
- Château de Saint-Paër, Saint-Denis-le-Ferment (Eure) : projet pour le parc et les jardins ; château détruit en 1841[17].
- Château d'Épinay (Essonne) : création du parc pour Henri Cochin.
- Château de la Bélinaye, Saint-Christophe-de-Valains (Ille-et-Vilaine) : modernisation d'un château du XVIIe siècle.
- Château de Valençay (Indre), après 1766[18] : « L'aile de la galerie, rythmée de pilastres ioniques à guirlandes témoigne d'un effort louable de Couture pour assortir son style à celui du XVIe siècle ; un autre élève de Le Carpentier, Barré, sut en faire de même au Lude ; Gabriel en avait montré l'exemple dans les appartements de Fontainebleau. »[7]
- Château de la Moustière, Vicq-sur-Nahon (Indre).
- Château de Saint-Sénoch (Indre-et-Loire).
- Hôtel Bochart de Saron, no 17 rue de l'Université, Paris (7e arrondissement), 1769-1770[19] : reconstruction de l'hôtel pour Jean Baptiste Gaspard Bochart de Saron (1730-1794), premier président du parlement de Paris. L'entrepreneur fut Mathias Pasquier[7].
- Immeuble rue du Temple, Paris : pour les dames de Sainte-Élisabeth[20].
- Château de Trébons à Grainville-Ymauville Inscrit MH (2008) (Seine-Maritime), avant 1774[21].
- Château de Montigny (Seine-Maritime), vers 1765 : pour le marquis de Bouville, agrandissement par la construction de deux ailes d'un château du XVIIe siècle[22].
Notes et références
- Relevé généalogique sur Geneanet
- Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle, p. 163.
- Les embellissements du Havre au XVIIIe siècle, Aline Lemonnier-Mercier.
- M. Gallet, op. cit., p. 163.
- Couture le Jeune écrivit à Denis Antoine le : « Mon frère vient d'être convaincu que vous avez machiné et employé plusieurs moyens pour lui enlever les ouvrages du Palais dont il est chargé par sa place d'architecte des domaines. » (AI, B 21, cité par M. Gallet, op. cit., p. 164).
- Un album de Couture l'Aîné conservé au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale de France (Ve 84) renferme ses dessins de menuiseries pour la salle d'Audience des Requêtes du Palais, des Requêtes de l'Hôtel, de la Tournelle criminelle et de la Cour des monnaies. « À titre de curiosité, il nous faut citer ici de Couture un projet d'aménagement de la façade Sud de la Sainte-Chapelle. Légué par Alfred Bonnardot au Cabinet des Estampes de Carnavalet, ce dessin a été vilipendé par les archéologues. » (M. Gallet, op. cit., p. 164).
- M. Gallet, op. cit., p. 164.
- M. Gallet, op. cit., p. 164 et 349.
- Notice no IA00017466, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no IA00017728, Notice no PA27000088 ; M. Gallet, op. cit., p. 163.
- « Manoir du Colombier », notice no IA00019311, « Château du Colombier », notice no PA00099451; M. Gallet, op. cit., p. 164.
- Notice no IA00017096.
- Notice no IA00016852.
- Notice no IA00016809.
- Notice no IA00016983 ; M. Gallet, op. cit., p. 163.
- Notice no IA00018846.
- Notice no IA00017875.
- Couture mentionne les travaux de Valençay dans une lettre adressée à l'Académie royale d'architecture par « Couture premier élève de feu M. Le Carpentier », soit après 1773 (cité par M. Gallet, op. cit., p. 164).
- Le permis de construire est daté de 1770 (M. Gallet, op. cit., p. 164).
- L'élévation en a été reproduite dans la Revue générale de l'architecture de César Daly, 25e année, 1874, 4e série, vol. I, pl. 53 (vol. XXXI de la collection générale).
- Notice no PA76000085 ; M. Gallet, op. cit., p. 163.
- Notice no IA00020695.
Voir aussi
Sources
- Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle : Dictionnaire biographique et critique, Paris, Éditions Mengès, , 494 p. (ISBN 2-8562-0370-1)