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Jo Cox

Helen Joanne Cox, dite Jo Cox, née Leadbeater le à Batley et morte le à Birstall, est une femme politique britannique.

Jo Cox
Illustration.
Fonctions
Députée britannique
–
(1 an, 1 mois et 8 jours)
Élection 7 mai 2015
Circonscription Batley et Spen
LĂ©gislature 56e
Prédécesseur Mike Wood
Successeur Tracy Brabin
Biographie
Nom de naissance Helen Joanne Leadbeater
Date de naissance
Lieu de naissance Batley (Royaume-Uni)
Date de décÚs
Lieu de décÚs Birstall (Royaume-Uni)
Nature du décÚs Assassinat
Nationalité Britannique
Parti politique Parti travailliste
Fratrie Kim Leadbeater
DiplÎmée de Université de Cambridge
Profession Travailleuse humanitaire
Site web jocox.org.uk

Jo Cox Jo Cox

Membre du Parti travailliste, elle est députée à la Chambre des communes à partir de 2015. Elle prend position sur la guerre civile syrienne et mÚne campagne en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, contre le Brexit.

Elle est assassinĂ©e en 2016 par un militant d’extrĂȘme droite[1]. Son meurtre dĂ©clenche une vive Ă©motion au Royaume-Uni, et entraĂźne la suspension de la campagne pour le rĂ©fĂ©rendum sur l'appartenance du Royaume-Uni Ă  l'Union europĂ©enne.

Biographie

Jeunesse

Helen Joanne Leadbeater[2] naßt à Batley, dans le Yorkshire de l'Ouest, une région industrielle. Issue d'une famille modeste[3], son pÚre est ouvrier dans une usine de cosmétiques et sa mÚre secrétaire dans une école[4].

Avant d'entrer Ă  l'universitĂ© en 1992, elle passe ses vacances scolaires comme ouvriĂšre Ă  l'emballage des tubes de dentifrice, lĂ  oĂč son pĂšre travaille. Elle Ă©tudie les sciences sociales et politiques au Pembroke College de Cambridge, oĂč elle obtient son diplĂŽme en 1995[5] - [6], puis Ă  la London School of Economics. Elle tĂ©moignera par la suite du dĂ©calage social qu'elle ressentait par rapport aux autres Ă©lĂšves issus de milieux plus aisĂ©s : « j'ai pris conscience que le plus important, pour la plupart de mes condisciples, c’était oĂč vous Ă©tiez nĂ©, la façon dont vous parliez, et qui vous connaissiez. Moi, je n'Ă©tais pas de droite et je ne connaissais personne »[3].

Elle travaille ensuite comme conseillĂšre politique de la dĂ©putĂ©e travailliste Joan Walley (en) Ă  partir de 1995. Elle rejoint en 2002 Oxfam International au sein de la coordination de l'ONG[7] ; elle intervient notamment dans les conflits au Darfour, en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo et en Bosnie, dans un camp de familles de rescapĂ©s du massacre de Srebrenica, oĂč elle rencontre son futur mari, et grimpe dans la hiĂ©rarchie de l'ONG, devenant chef des campagnes humanitaires Ă  New York. Elle a Ă©galement travaillĂ© dans plusieurs organisations caritatives comme Save the Children, Freedom Fund (en) et la fondation Bill-et-Melinda-Gates[3].

Parcours politique

AprÚs avoir été l'assistante de plusieurs députés[3] et avoir travaillé à partir de 2009 avec Sarah Brown, épouse du Premier ministre Gordon Brown[8], Jo Cox est investie par le Parti travailliste dans la circonscription de Batley et Spen pour les élections générales de 2015. Elle est élue députée et succÚde à Mike Wood.

Elle est une des 36 dĂ©putĂ©s britanniques Ă  parrainer la candidature de Jeremy Corbyn en vue de l'Ă©lection Ă  la direction du Parti travailliste de 2015, bien qu'elle ne fasse pas partie de l'aile gauche du parti[9]. Elle vote finalement pour la blairiste Liz Kendall[10], et regrette plus tard, en 2016, son soutien au chef des travaillistes[11] - [7]. À la suite des Ă©lections locales en 2016, elle demande Ă  Corbyn de dĂ©missionner, jugeant qu'il n'est « pas assez bon »[12].

En , elle est co-auteure, avec le dĂ©putĂ© conservateur Andrew Mitchell, d’un article dans The Observer sur le fait que les forces britanniques pourraient participer Ă  un rĂšglement Ă©thique du conflit en Syrie[13]. Elle lance un groupe interparlementaire des amis de la Syrie, dont elle prend la tĂȘte, ce mĂȘme mois[14] - [15]. Elle s’abstient lors du vote sur l’intervention britannique en Syrie[16]. Ses interventions sur la guerre civile en Syrie constituent l’une de ses principales campagnes en tant que parlementaire[17].

Peu avant sa mort, elle est considérée comme une « étoile montante » du Parti travailliste[18] - [19]. Elle se prononce pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, et travaille sur un rapport faisant état d'une augmentation significative des violences envers les personnes de confession musulmane en Grande-Bretagne, contre les femmes musulmanes en particulier[20]. Elle critique également le gouvernement conservateur pour ne pas accueillir assez de réfugiés[3].

Assassinat

La bibliothĂšque de Birstall, dans le Yorkshire, oĂč Jo Cox tenait une permanence avant d'ĂȘtre assassinĂ©e.
MĂ©morial Ă  Parliament Square (Londres).
Place Jo-Cox dans le centre de Bruxelles (Belgique).

Le , Jo Cox est attaquĂ©e Ă  l'arme Ă  feu et au couteau par un homme, Thomas Mair[21], Ă  l’extĂ©rieur de la bibliothĂšque de Birstall, oĂč elle tenait une permanence[22] - [23] - [24]. Elle succombe Ă  ses blessures le mĂȘme jour Ă  l'hĂŽpital gĂ©nĂ©ral de Leeds[8] - [25] - [26].

D'aprĂšs des tĂ©moins oculaires, elle a reçu trois coups de feu et a Ă©tĂ© poignardĂ©e Ă  plusieurs reprises. Il est mentionnĂ© qu'un tĂ©moin aurait dit Ă  la presse avoir entendu l’agresseur crier « Britain First ! » (peut-ĂȘtre une rĂ©fĂ©rence au parti nationaliste Britain First)[27]. Des mĂ©dias mettent en doute ce tĂ©moignage[28], tandis que le groupe Britain First publie une dĂ©claration dĂ©niant toute implication ou encouragement de l'attaque et suggĂ©rant que la phrase « ait pu ĂȘtre un slogan plutĂŽt qu'une rĂ©fĂ©rence Ă  notre parti »[29].

Le tueur, Thomas Mair, aurait des liens avec l'Alliance nationale nĂ©o-nazie amĂ©ricaine[30]. En , aprĂšs un procĂšs d'une semaine Ă  l'Old Bailey, Mair fut reconnu coupable et condamnĂ© Ă  la prison Ă  vie[31]. Le Monde, toutefois, rapporte qu'il n'est pas un malade mental, contrairement Ă  ce qui avait pu ĂȘtre rapportĂ© par les mĂ©dias juste aprĂšs l'assassinat[32]. Le journal le dĂ©crit comme un loup solitaire d’extrĂȘme droite « nourrissant une haine obsessionnelle des « traĂźtres » Ă  la race blanche. Un militant nationaliste isolĂ© sans doute excitĂ© par la xĂ©nophobie ambiante »[32].

Dans le cadre du rĂ©fĂ©rendum sur l'appartenance du Royaume-Uni Ă  l'Union europĂ©enne, la campagne est suspendue par les partisans et opposants au Brexit. Les Ă©tudes d'opinion conduites aprĂšs son assassinat montrent une remontĂ©e des intentions de vote en faveur du maintien du pays dans l'Union europĂ©enne[33] - [34] - [35]. Un hommage public lui est rendu en prĂ©sence du Premier ministre conservateur, David Cameron, et du chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn ; la reine Élisabeth II Ă©crit pour sa part un message de condolĂ©ances[3]. Un parallĂšle est dressĂ© avec l'assassinat, en 2003, de la ministre suĂ©doise pro-euro Anna Lindh, Ă  quatre jours de la tenue du rĂ©fĂ©rendum sur l'entrĂ©e de la SuĂšde dans la zone euro[36] - [37].

Sa petite sƓur, Kim Leadbeater, remporte le 2 juillet 2021 l'Ă©lection partielle organisĂ©e sur la mĂȘme circonscription de Jo Cox Ă  la suite de la dĂ©mission de Tracy Brabin, et siĂšge comme MP sous les couleurs du Labour[38].

Vie privée

Mariée depuis 2009[39] à Brendan Cox[40] - [41], avec qui elle vivait sur une péniche amarrée prÚs de Tower Bridge[42], elle est la mÚre de deux enfants[43], ùgés de 3 et 5 ans au moment de sa mort[44].

Notes et références

  1. Florentin Collomp, « Le meurtrier de la députée Jo Cox condamné à la prison à vie », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  2. (en) Departments of State – Crown Office, « List of Members returned to serve in Parliament at the General Election 2015 », The London Gazette, no 61230,‎ , p. 9119 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  3. Jean-Michel Caradec'h, « Jo Cox. Pour qui sonne le glas ? », Paris Match, semaine du 23 au 29 juin 2016, pages 46-49.
  4. Philippe Bernard, « Tuée en pleine campagne, Jo Cox militait pour le maintien du Royaume-Uni au sein de l'UE » sur Le Monde, 16 juin 2016.
  5. (en) Martin Shaw, « Women's campaigner Jo Cox chosen as Labour candidate to fight next General Election in Batley & Spen » sur examiner.co.uk, 12 mai 2014.
  6. (en) « Jo Cox », sur labour.org.uk, consulté le 16 juin 2016.
  7. Le Point.fr, « Grande-Bretagne : le destin brisé de Jo Cox », sur Le Point, (consulté le ).
  8. Florentin Collomp, « Une députée britannique tuée par balles en pleine campagne contre le Brexit », Le Figaro.fr, 16 juin 2016.
  9. (en) « Who nominated who for the 2015 Labour leadership election? », New Statesman,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  10. (en) Andrew Grice et Oliver Wright, « Labour moderates plot fightback aimed at regaining control of party in the event of Jeremy Corbyn victory », The Independent,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  11. (en) Jo Cox et Neil Coyle, « We nominated Jeremy Corbyn for the leadership. Now we regret it », The Guardian,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  12. « Grande-Bretagne : le destin brisé de Jo Cox », sur Le Point, (consulté le ).
  13. (en) Mitchell, Andrew et Cox, Jo, « British forces could help achieve an ethical solution in Syria », The Observer,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  14. (en) Toby Helm et Daniel Boffey, « More than 50 Labour MPs to defy Jeremy Corbyn in vote on Syria », The Guardian,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  15. (en) Kate Proctor, « Jo Cox: Syrian ceasefire tipped in President Assad and Russia's favour », Yorkshire Post,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  16. (en) Jo Cox, « With Regret, I Feel I Have No Other Option But to Abstain on Syria », Huffington Post,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  17. (en) « Jo Cox mourned by her Syrian friends five years after her murder », sur The National, (consulté le )
  18. AFP, « Jo Cox, une étoile montante du Labour venue de l'humanitaire » sur Libération, 16 juin 2016.
  19. Timothée Vilars, « Assassinat de Jo Cox : mort d'une étoile montante des anti-Brexit » sur L'Obs, 16 juin 2016.
  20. (en) Kevin Rawlinson, « Jo Cox working on report about anti-Muslim violence before her death », The Guardian,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  21. Les DĂ©codeurs, « Meurtre de Jo Cox : les motivations du tueur Ă©taient-elles politiques ? », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consultĂ© le ).
  22. (en) « MP Jo Cox died from 'multiple stab and gunshot wounds’ », sur BBC News, (consultĂ© le ).
  23. (en) Danny Boyle, « Labour MP Jo Cox dies after being shot and stabbed in her constituency near Leeds », The Telegraph,‎ (lire en ligne).
  24. (en) « Labour MP Jo Cox has died after being shot and stabbed », The Guardian,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  25. (en) « Jo Cox MP dead after shooting attack », sur BBC, .
  26. « Une dĂ©putĂ©e britannique pro-UE tuĂ©e par balles prĂšs de Leeds », RTS Info,‎ (lire en ligne).
  27. « Royaume-Uni : la dĂ©putĂ©e pro-europĂ©enne Jo Cox tuĂ©e par balle », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  28. (en) Claire Lampen, « Who Is Thomas "Tommy" Mair? What We Know About Jo Cox Shooting Suspect », sur mic.com, (consulté le ).
  29. (en) Danny Boyle, « Britain First party leader 'just as shocked as everyone else' », The Telegraph,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ) :
    « Jo Cox is obviously an MP campaigning to keep Britain in the EU so if it was shouted by the attacker it could have been a slogan rather than a reference to our party - we just don't know ».
  30. (en-US) « UK police charge man with murder in Jo Cox slaying », sur The Big Story (consulté le ).
  31. « Royaume-Uni : un extrémiste de droite condamné a la prison à vie pour le meurtre de Jo Cox », sur Le Monde, (consulté le ).
  32. « Qui est Thomas Mair, le loup solitaire d’extrĂȘme droite qui a tuĂ© la dĂ©putĂ©e Jo Cox ? », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  33. « Brexit: le "in" revient au coude-à-coude dans les sondages », sur ladepeche.fr, (consulté le ).
  34. « Les pro-europĂ©ens reprennent l’avantage aprĂšs la mort de Jo Cox », sur EurActiv.fr, (consultĂ© le ).
  35. « Brexit: la campagne reprend, le "in" revient au coude-à-coude dans les sondages », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  36. « Meurtre de Jo Cox: en 2003, une campagne référendaire avait déjà été ensanglantée en SuÚde », (consulté le ).
  37. « En SuÚde, le meurtre de Jo Cox ravive de funestes souvenirs », sur liberation.fr, (consulté le ).
  38. Cécile Ducourtieux, Victoire à l'arraché des travaillistes dans la circonscription de Jo Cox, article du Monde du 3 juillet 2021 p. 4
  39. (en) Paul Jeeves, « ‘My pain is too much’ Jo Cox's last words revealed as tributes paid to ‘exceptional' MP », (consultĂ© le ).
  40. (en) Andrew Sparrow et Claire Phipps, « Labour MP Jo Cox dies after attack in West Yorkshire – latest updates », The Guardian,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  41. (en) « Husband posts picture on Twitter of MP wife outside their houseboat », The Daily Telegraph,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  42. (en) « 'I've been in some horrific situations' – MP », Yorkshire Post,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  43. (en) Martin Shaw, « Women's campaigner Jo Cox chosen as Labour candidate to fight next General Election in Batley & Spen », Huddersfield Daily Examiner,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  44. Catherine Gouëset, « Qui était la députée Jo Cox tuée lors de la campagne contre le Brexit » sur L'Express, 16 juin 2016.

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