Jean Leguay
Jean Leguay, né le à Chevreuse et mort le à Paris, est un haut fonctionnaire français, collaborateur durant l'occupation de la France par l'Allemagne nazie et impliqué dans la déportation des Juifs en France.
Directeur général Warner-Lambert | |
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Vice-président Nina Ricci | |
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Préfet de l'Orne | |
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Préfet | |
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Délégué (en) Secrétaire général ou secrétaire générale Police nationale | |
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Sous-préfet | |
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Secrétaire général Préfet de la Marne (d) | |
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Sous-préfet Marne | |
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Sous-préfet Haute-Savoie | |
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Chef adjoint (en) Ministère du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion | |
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Chef de cabinet Préfet de la Haute-Savoie (d) | |
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Attaché Ministre de l'Agriculture (d) | |
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Naissance | |
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Décès |
(Ă 79 ans) 15e arrondissement de Paris |
Nom de naissance |
Jean Charles Edmond Leguay |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Militaire (février - |
A travaillé pour | |
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Grades militaires | |
Conflit | |
Archives conservées par |
Archives nationales (AJ/40/542)[1] |
Haut fonctionnaire, sous le régime de Vichy, il fut le délégué, en zone occupée à Paris, du secrétaire général à la Police nationale, René Bousquet.
À la Libération, suspendu de ses fonctions de préfet du département de l'Orne, il est révoqué de la préfectorale le . Il commence alors aux États-Unis une carrière principalement dans des filiales du groupe Warner-Lambert Co.
En 1979, il est inculpé de crimes contre l'humanité pour son rôle dans l'organisation de la rafle du Vel'd'Hiv les 16 et à Paris, mais il meurt avant que son procès ait pu avoir lieu.
Biographie
Il fait ses études secondaires aux lycées Montaigne et Louis-le-Grand à Paris, et Lakanal à Sceaux, ses études supérieures à la faculté de droit et des lettres et à l'École libre des sciences politiques dont il est diplômé. Il passe son doctorat en droit.
Il se marie le . Son épouse, native de Buenos Aires, est Juive. Ils ont deux enfants, dont une fille qui a épousé un Juif[2].
Il commence sa carrière comme attaché au ministère de l'Agriculture. Il est successivement nommé, en 1932 chef de cabinet du préfet de Haute-Savoie puis le chef-adjoint de cabinet du ministre du Travail, en secrétaire général des Basses-Alpes, en sous-préfet de Saint-Julien-en-Genevois. En , il est nommé sous-préfet de Vitry-le-François, au grade de deuxième classe.
Mobilisé de février à , il est sergent d'infanterie. Fin , il est secrétaire général de la Marne (son préfet est René Bousquet), puis le , il est nommé directeur de cabinet du préfet délégué en territoires occupés. Il est promu au grade sous-préfet de première classe.
Le , il est nommé délégué du secrétaire général de la police (René Bousquet) dans les territoires occupés. Il est alors préfet de troisième classe, puis hors classe. Début de juillet, il participe, avec Theodor Dannecker, à la commission préparatoire de la rafle du Vélodrome d'Hiver du 16 et . Le , il déclare à Dannecker que le premier transport de Juifs de zone libre franchira le la ligne de démarcation et que les convois provenant du Sud de la zone libre seront dirigés vers le camp de Drancy où on les « mélangera » aux enfants juifs en provenance des camps situés en zone occupée, Beaune-la-Rolande et Pithiviers[3]. Aux Allemands qui lui suggèrent de livrer aussi les enfants juifs de la zone sud, il répond que les Juifs « apatrides » y ont déjà été raflés et qu'il fera tout son possible pour qu'un effectif suffisant soit atteint[3].
En , il est relevé de ses fonctions (en même temps que René Bousquet). Le , il est nommé préfet de l'Orne et le , il est suspendu de ses fonctions à compter du , puis révoqué le . Il n'exerce dès lors plus aucune fonction préfectorale, mais sa révocation est annulée en Conseil d’État en , et il est réintégré dans le corps en 1957. Il est mis en retraite en 1966.
D' à , il est directeur à New York des services permanents du groupement professionnel des industries d'art et de création. De 1950 à 1957, il est vice-président de la distribution de parfums Nina Ricci aux États-Unis. De 1958 à 1970, il est directeur général des groupes français de sociétés affiliées au groupe Warner-Lambert Co aux États-Unis, puis jusqu'en , date à laquelle il prend sa retraite, il est président de Warner-Lambert International (Europe, Afrique, Proche et Moyen-Orient, Inde et Pakistan).
En 1979, une instruction judiciaire est ouverte contre lui pour crime contre l'humanité, la première jamais lancée en France. Mais il meurt avant que le procès n'ait lieu[4].
Notes et références
- « http://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001514/d_1184 »
- André Harris et Alain de Sédouy, Juifs et Français, éditions Grasset, 1979, p. 123 : « Question d'Alain de Sédouy : -Leguay devrait avoir des difficultés à être antisémite, puisqu'on dit qu'il est marié à une Juive. Réponse de Serge Klarsfeld : -Oui, et sa fille a épousé un Juif apatride. ».
- Raul Hilberg (trad. André Charpentier, Pierre-Emmanuel Dauzat, Marie-France de Paloméra, édition définitive), La Destruction des Juifs d'Europe, t. II, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Folio Histoire », , 884 p. (ISBN 978-2-07-030984-9), chap. 8, p. 1185 (pages numérotées de 710 à 1593).
- Jocelyn Néron, La Justice et l'histoire face aux procès pour crimes contre l'humanité : entre la mémoire collective et la procédure, Mémoire de maîtrise en droit, Université de Montréal, 2010. p. 82.
Source
- René Bargeton, Dictionnaire biographique des Préfets : -, Archives nationales ; 1994 - Paris, Imprimerie nationale, p. 347.
Liens externes
- « Mort de Jean Leguay », article de lesoir.be, consulté le .