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Jean-Pierre de Montalivet

Jean-Pierre Bachasson, comte de Montalivet, né à Sarreguemines le et mort au château de Lagrange-Montalivet, commune de Saint-Bouize[2], le , est un homme d'État français et pair de France.

Jean-Pierre Bachasson de Montalivet
Titre de noblesse
Comte
signature de Jean-Pierre Bachasson de Montalivet
Signature

Biographie

Vie sous l'Ancien RĂ©gime

Descendant d'une ancienne famille du Dauphiné, les Bachasson, seigneurs de Montalivet[3], il est le fils de Charles-Victor de Bachasson, seigneur de Montalivet, maréchal de camp, commandant d'armes de la place de Sarreguemines, et de sa seconde épouse Marthe Starot de Saint-Germain (son père était veuf en premières noces de Catherine d'Hausen). Il se destine par tradition familiale à la carrière des armes, est élevé à l'école royale militaire de Tournon, entre comme cadet gentilhomme au régiment des Hussards de Nassau, puis comme lieutenant en second au régiment de dragons de La Rochefoucauld.

En 1779, il sollicite un congé pour suivre des études de droit à l'Université de Valence en France. Conseiller au parlement de Grenoble, par dispense d'âge, de 1785 à 1790, il rencontre lors de ses séjours à Valence (par l'intermédiaire de son ami Simon de Sucy) un jeune officier, Bonaparte, et les deux jeunes hommes se lient d'amitié, ce dont Napoléon saura se souvenir plus tard.

RĂ©volution

Lors de la Journée des Tuiles de 1788, il fait partie des conseillers rebelles et se voit exilé dans sa terre de Montalivet. Partisan d'une monarchie constitutionnelle, il n'adopta que très modérément les principes de la Révolution, tenta de sauver de l'échafaud son oncle, Joseph de Saint-Germain, dénonça la municipalité de Paris à la tribune même des Jacobins, et dut s'engager dans l'armée d'Italie pour fuir la Terreur. Revenu à Valence, il gagne l'estime de ses concitoyens. Le Directoire le fait commissaire ordonnateur pour la Drôme. Il devient maire de Valence de 1795 à 1801[4] - [5].

Consulat et Empire

Portrait en pied du comte de Montalivet, par Jean-Baptiste Regnault (château de Versailles).

Après le 18 Brumaire, Bonaparte, Premier Consul, le nomme en préfet de la Manche. Chargé par Fouché en 1803 d'arrêter un ancien condisciple, avec l'ordre de l'exécuter, le chevalier de Brulard, qui venait provoquer un soulèvement royaliste, Montalivet le fit échapper : allant à sa rencontre, il lui octroya un faux passeport et un homme de confiance, et lui laissa vingt-quatre heures d'avance pour quitter la France. Une fois la certitude que son ami avait pu atteindre l'Angleterre, il alla à Saint-Cloud pour rendre compte de son attitude à Bonaparte, qui peu étonné par son honneur l'excusa.

Il passa préfet de Seine-et-Oise en 1804. Conseiller d'État, il est directeur de la Légion d'honneur, et est nommé le à la direction générale des Ponts et Chaussées.

Appelé le à devenir ministre de l'Intérieur, il gère une France alors au maximum de ses dimensions territoriales. Il seconde bien les idées de l'Empereur sur le développement des voies de communication, la construction des ponts et l'aménagement des ports. Il s'occupe également de l'embellissement de Paris (Arc de Triomphe, Palais Brongniart, La Madeleine…) en développant le réseau des égouts et créant de nombreuses fontaines publiques.

Restauration

En , il suit l'Impératrice avec le gouvernement jusqu'à Blois, est nommé secrétaire de la Régence, puis se retire dans son Hôtel Lambert. Pendant les Cent-Jours, il est nommé intendant général de la Couronne et pair de France. Lors de la Seconde Restauration, il revient dans la vie privée.

Rayé de la Chambre des pairs, il est réintégré en 1819 par Louis XVIII et soutient de ses votes le pouvoir jusqu'à sa mort le au château de Lagrange-Montalivet (Cher). Il est enterré au cimetière de Saint-Bouize.

Las Cases, dans son Mémorial, le cite comme « Honnête homme, qui est demeuré, je crois, toujours attaché. »

Vie familiale

Portrait d’Adélaïde de Saint-Germain, comtesse de Montalivet.

Il a épousé en 1797 sa cousine germaine Adélaïde Starot de Saint-Germain (1769-1850), dame du palais de l'impératrice Joséphine puis de l'impératrice Marie-Louise, fille (officiellement) du fermier général Joseph Starot de Saint-Germain (1729-1794) et de Catherine Éléonore Bénard (1740-1769), qui a été l'une des maîtresses de Louis XV. Adélaïde passe d'ailleurs pour une fille naturelle de ce roi. De cette union sont nés :

Distinctions et hommages

La rue Montalivet, située dans le 8e arrondissement à Paris, la place Montalivet à Valence où se dresse sa statue réalisée par Gustave Crauk et érigée en 1867, le cours Montalivet à Caen, la station balnéaire de Montalivet-les-Bains en Gironde et les îles Montalivet en Australie Occidentale lui rendent hommage.

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes de chevalier de l'Empire :

D’azur au griffon ailé d’or ; à la champagne de gueules chargée de l'insigne des chevaliers légionnaires.[7]

Armes du comte de Montalivet et de l'Empire :

D’azur au griffon ailé d’or ; au canton des Comtes Ministres brochant.[7] - [8]

Ses armoiries ornent la façade du Théâtre Graslin de Nantes[9].

Armes du comte de Montalivet reprises sous la Restauration française :

Blason d'azur au griffon d'or.svg[10] - [11]

Notes et références

Bibliographie

  • « Jean-Pierre de Montalivet », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition]
  • Charles Chabot, Regrets et souvenirs. (Notice biographique sur Jean-Pierre Bachasson, comte de Montalivet.), 1834
  • Camille Bachasson de Montalivet, Notice sur le Comte Jean-Pierre Bachasson de Montalivet, 1867, lire en ligne sur Gallica
  • Jean-Claude Blanc, Montalivet, l'homme de confiance de NapolĂ©on, Ă©ditions du Nouveau Monde, 2011

Liens externes

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