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Jean-Antoine Marbot

Jean-Antoine Marbot (/ʒɑ̃ ɑ̃twan maʁbo/), souvent appelĂ© Antoine Marbot[1], nĂ© le Ă  Altillac et mort le Ă  GĂȘnes, est un gĂ©nĂ©ral et homme politique français du XVIIIe siĂšcle. Il appartient Ă  une famille particuliĂšrement distinguĂ©e dans la carriĂšre des armes, donnant en moins de cinquante ans trois gĂ©nĂ©raux Ă  la France[2].

Biographie

Ancien RĂ©gime

Issu d'une ancienne famille de noblesse militaire du Quercy, Jean-Antoine Marbot commence sa carriÚre à Versailles, au sein de la Maison militaire du roi de France[3]. Il y intÚgre l'unité de cavalerie des gardes du corps du roi Louis XV avec le grade de sous-lieutenant. En 1781, il est promu au grade de capitaine de dragons, l'année suivante il devient aide de camp du lieutenant général de Schomberg, inspecteur général de la cavalerie[4].

Assemblée législative

Adepte des idĂ©es des LumiĂšres, il quitte l'armĂ©e au dĂ©but de la RĂ©volution. Il est Ă©lu administrateur du dĂ©partement de la CorrĂšze en 1790, puis dĂ©putĂ© de ce dĂ©partement Ă  l'AssemblĂ©e lĂ©gislative le avec 206 voix sur 361 votants, oĂč il siĂšge dans la majoritĂ©[5]. Le , il y prĂ©sente un rapport sur les finances, et propose un plan d'emprunt national dont le but est de rĂ©duire la masse des assignats en circulation Ă  12 millions, afin de forcer les acquĂ©reurs de biens nationaux Ă  payer les derniĂšres annĂ©es en valeurs mĂ©talliques[4] - [6].

Guerre des Pyrénées

Le général Jean-Antoine Marbot.

RĂ©intĂ©grant l'armĂ©e avec le grade de capitaine des chasseurs des montagnes pendant la guerre des PyrĂ©nĂ©es, il est promu gĂ©nĂ©ral de brigade le . Il combat d'abord avec l'armĂ©e des PyrĂ©nĂ©es orientales, sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Dagobert de Fontenille et se distingue lors de la prise de la Cerdagne espagnole. Il rejoint ensuite l'armĂ©e des PyrĂ©nĂ©es occidentales, oĂč il est Ă©levĂ© au rang de gĂ©nĂ©ral de division et fait les campagnes de 1794 et 1795. Il se signale plus particuliĂšrement le Ă  l'attaque de Sainte-EngrĂące et Olloqui, le Ă  l'affaire de Lescun, les 24 et Ă  celle d'Orthez, et le Ă  l'attaque du camp entre Glossua et Elgoibar, oĂč il fait de nombreux prisonniers. DestituĂ© par les reprĂ©sentants en mission le , il est rĂ©intĂ©grĂ© le de la mĂȘme annĂ©e, Ă  titre dĂ©finitif[4] - [7].

Conseil des Anciens

Le il est Ă©lu dĂ©putĂ© de la CorrĂšze avec 121 voix sur 236 votants au Conseil des Anciens[5]. Il se prononce contre la faction de Clichy, Ă  laquelle il reproche de conspirer contre la RĂ©publique et approuve le coup d'État du 18 fructidor (), menĂ© par les gĂ©nĂ©raux Bonaparte et Augereau. Il est Ă©lu prĂ©sident du Conseil des Anciens, le . Le , il fait adopter une proposition visant Ă  organiser des moyens de rĂ©pression contre les Ă©migrĂ©s du comtat d’Avignon, qui avaient allumĂ© la guerre civile dans le midi. RĂ©Ă©lu prĂ©sident du Conseil le , il prononce le discours commĂ©moratif du 14 juillet, et fait arrĂȘter que tous les ans, au 18 fructidor, le prĂ©sident du conseil ait Ă  prononcer un discours sur les Ă©vĂ©nements de cette journĂ©e. Le il vote pour le projet de loi relatif Ă  la levĂ©e de deux cent mille hommes pour l'armĂ©e, s’opposant contre le systĂšme adoptĂ© par François de NeufchĂąteau, ministre de l'IntĂ©rieur, et demande que l'assemblĂ©e prenne des mesures contre les puissances coalisĂ©es[4].

Gouverneur militaire de Paris

Il est nommĂ© gouverneur militaire de Paris par le gĂ©nĂ©ral Bernadotte, ministre de la Guerre, le , remplaçant le gĂ©nĂ©ral Joubert au commandement de la 17e division militaire, stationnĂ©e Ă  Paris[5]. Au retour du gĂ©nĂ©ral Bonaparte de la campagne d'Égypte, il se range dans le parti de l'opposition. Il se montre dĂ©favorable au renversement du gouvernement du Directoire et Ă  son remplacement par le Consulat. Les auteurs du coup d'État, menĂ©s par le directeur Emmanuel SieyĂšs, puis rejoints par le gĂ©nĂ©ral Bonaparte, savent que le soutien des forces armĂ©es stationnĂ©es Ă  Paris est indispensable pour accomplir leur opĂ©ration. Connaissant l’attachement du gouverneur actuel aux idĂ©es rĂ©publicaines, ils lui offrent une nouvelle position de commandement Ă  l'armĂ©e d’Italie, qu'il finit par accepter. AprĂšs sa dĂ©mission, le gĂ©nĂ©ral Lefebvre, s'Ă©tant montrĂ© favorable Ă  la mise en place du nouveau rĂ©gime, est nommĂ© gouverneur militaire de Paris[4] - [8].

Campagne d'Italie

Plan des fortifications de GĂȘnes en 1800.

Peu avant le coup d'État du 18 brumaire (), il est envoyĂ© en tant que gĂ©nĂ©ral de division Ă  l'armĂ©e d'Italie, qui est alors sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Championnet. À la mort de celui-ci, Ă©tant le plus ancien dans son grade, il prend provisoirement le commandement de l'armĂ©e d’Italie jusqu'Ă  l'arrivĂ©e du gĂ©nĂ©ral MassĂ©na. Il commande en Ligurie une des divisions de l’armĂ©e, stationnĂ©e Ă  Savone. Les hauteurs de la ville sont l'enjeu de plusieurs combats, en particulier les 6 et , les troupes autrichiennes cherchant Ă  se frayer un chemin pour assiĂ©ger GĂȘnes. Il tombe bientĂŽt malade et doit ĂȘtre transportĂ© Ă  GĂȘnes pour y ĂȘtre hospitalisĂ©. Il meurt le , lors du siĂšge de GĂȘnes, des suites de ses blessures et du typhus[4]. Son fils cadet, le sous-lieutenant (et futur gĂ©nĂ©ral) Jean-Baptiste Antoine Marcelin, dit Marcellin Marbot, prend Ă©galement part au siĂšge et dĂ©crit la douloureuse mort de son pĂšre dans ses cĂ©lĂšbres MĂ©moires[9].

Famille

Le général Jean-Antoine Marbot.

Le il épouse Marie-Louise Certain du Puy (1756-1826). Quatre fils sont nés de leur union[3] :

Sa femme est parente avec François Certain de Canrobert, maréchal de France sous le Second Empire[3].

Hommage

Le nom du général Jean-Antoine Marbot gravé sur l'Arc de Triomphe à Paris.

Le gĂ©nĂ©ral Jean-Antoine Marbot fait partie des 660 personnalitĂ©s auxquelles l'empereur NapolĂ©on Bonaparte a rendu hommage pour avoir combattu pour la France lors des guerres napolĂ©oniennes. Son nom est gravĂ© sur le pilier ouest, 34e colonne de l'Arc de Triomphe de l'Étoile Ă  Paris[11].

Notes et références

  1. Cette écriture de son prénom apparaßt souvent dans les documents officiels le concernant.
  2. Ressources du MinistĂšre de la Culture (Base LĂ©onore) : Marbot.
  3. Marbot, Mémoires du général Marbot, t. 1, chap. 1, Paris, Plon et Nourrit, (lire en ligne).
  4. Rabbe, Vieilh de Boisjolin et Sainte-Preuve, Biographie universelle et portative des Contemporains, t. 3 : de Labanoff Ă  Pallas, Paris, F. G. Levrault, Libraire, (lire en ligne), p. 452 Ă  453.
  5. Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, t. 4 : de Manuel à Marcillac, Paris, Bourloton, (lire en ligne), p. 251 à 260.
  6. Marbot, Mémoires du général Marbot, t. 1, chap. 2, Paris, Plon et Nourrit, (lire en ligne).
  7. Marbot, Mémoires du général Marbot, t. 1, chap. 3, Paris, Plon et Nourrit, (lire en ligne).
  8. Marbot, Mémoires du général Marbot, t. 1, chap. 5, Paris, Plon et Nourrit, (lire en ligne).
  9. Marbot, Mémoires du général Marbot, t. 1, chap. 11, Paris, Plon et Nourrit, (lire en ligne).
  10. Jean-Baptiste Antoine Marcelin Marbot, « Chapitre XVII », dans Mémoires du Général Baron de Marbot, E. Plon, Nourrit et cie., (lire en ligne), p. 163-164
  11. Les 660 noms inscrits sur l'Arc de Triomphe de Paris.

Annexes

Bibliographie

  • Rabbe, Vieilh de Boisjolin et Sainte-Preuve, Biographie universelle et portative des contemporains ou Dictionnaire historique des hommes vivants et des hommes morts depuis 1788 jusqu'Ă  nos jours : Marbot (Antoine), t. 3 : de Labanoff Ă  Pallas, Paris, F. G. Levrault, Libraire, (lire en ligne), p. 452 Ă  453.
  • Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 Ă  1889 : Marbot (Jean-Antoine), t. 4 : de Manuel Ă  Marcillac, Paris, Bourloton, (lire en ligne), p. 251 Ă  260.
  • Marbot, MĂ©moires du gĂ©nĂ©ral Marbot, t. 1, chap. 1-11, Paris, Plon et Nourrit, (lire en ligne).
  • Ressources de la BibliothĂšque nationale de France : Jean-Antoine de Marbot.
  • Project Gutenberg : MĂ©moires du gĂ©nĂ©ral Marbot.

Articles connexes

Liens externes

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