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James Denis

James Denis (La Jarrie-Audouin, - Niort, ) est un militaire français, Compagnon de la Libération par décret du 23 juin 1941. Aviateur expérimenté au moment du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il refuse la défaite et rallie immédiatement les forces françaises libres du général de Gaulle. Il participe au sein de celles-ci aux campagnes d'Afrique du nord et du Moyen-Orient puis occupe des fonctions de commandement et d'expert auprès des instances de la France libre puis du Gouvernement provisoire de la République française. Retraité de l'armée en 1954, il devient administrateur de sociétés avant de s'éteindre à Niort en 2003. La promotion 2021 de l'École de l'air et de l'espace, baptisée le 1er juillet 2022, porte son nom.

Biographie

Avant-guerre

Georges James Denis voit le jour le en Charente-Maritime au sein d'une famille de propriétaire terriens de La Jarrie-Audouin[1]. Il est le fils de Georges Edmond Denis (1867-1928) et de Marie Julia Simon (1872-1949)[2].

Il s'engage dans l'Armée de l'air française dès 1925 en devançant son appel au service national. Dans un premier temps sous-officier mitrailleur, il est sélectionné pour le pilotage et obtient son brevet de pilote de chasse (n° 22430) à Istres, le 11 juillet 1929[3]. Il se retrouve affecté aux troupes d'occupation en Allemagne dans le 33e régiment d'aviation à Mayence[4]. Rebaptisée 3e groupe du 3e régiment de chasse, l'unité est déplacée à Châteauroux où James Denis se trouve entre 1930 et 1936.

Adjudant-chef, il est ensuite muté à Dijon dans l'escadrille 2/3 "Les lévriers" qu'il devra abandonner plus tard pour des raisons de santé. Au Groupe Aérien Régional (GAR) 545, il devient alors instructeur à l'école de radio-navigants (ERN) de la base de Saint-Jean-d'Angély[1]. Il échappe de peu à la mort, en sautant en parachute d'un Breguet 27.

Forces françaises libres

Suivant depuis sa base les événements de la bataille de France, James Denis entend l'appel du général de Gaulle et décide de rejoindre ce dernier[1]. Dans la nuit du 19 au , il décolle à bord d'un Farman F.222 (n° 19 baptisé « Altaïr » et codé L 161) dans lequel ont également pris place Georges Goumin, André Cantès, Roger Speich et Louis Ferrant[5]. Ils atterrissent le matin même en Angleterre et rencontrent le général de Gaulle après s'être engagés dans les forces françaises libres.

James Denis suit ensuite un entraînement sur Hawker Hurricane dans une Operational Training Unit à Sutton Bridge et est promu sous-lieutenant. En , embarqué sur le Pennland, il participe à la bataille de Dakar puis, au Cameroun, prend la tête d'une escadrille de six pilotes (dont Louis Ferrant, Albert Littolff, Noël Castelain et Xavier de Scitivaux) qui est ensuite, en , détachée à la Royal Air Force à Ismaïlia en Égypte pour la défense du canal de Suez[4]. Il se retrouve ensuite en Grèce en renfort du Squadron 33 puis, de retour en Égypte, au Squadron 73[1].

Le , il atterrit à Tobrouk et forme avec ses pilotes l'escadrille C du Squadron 73 qui, pour les forces françaises libres, prend l'appellation d'Escadrille française de chasse n°1. James Denis et ses hommes s'illustrent particulièrement en abattant une douzaine d'avions ennemis, lui-même étant crédité de six victoires homologuées[1]. Sa virtuosité s'illustre lorsqu'il prend le dessus à deux reprises le et le , sur l'as de l'aviation allemand Hans-Joachim Marseille[6]. Hans-Joachim Marseille est, pour sa part, victime d'une défaillance en vol de son moteur le après un saut en parachute[7] - [8]. Le , la 1re escadrille devient la première unité militaire récipiendaire de la Croix de la Libération.

À la fin de l'année 1941, déplacée au Liban à Rayak, l'unité est dissoute pour laisser place au Groupe de chasse Alsace dont James Denis prend le commandement de la 1re escadrille. Promu capitaine en , il prend cette fois le commandement du groupe "Alsace" jusqu'en , date à laquelle l'unité est positionnée en Angleterre[1]. James Denis reste cependant au Liban et devient chef du 2e bureau de l'état-major de l'air à Beyrouth puis à Rayak[1]. Il est ensuite muté au commissariat de l'air à Alger puis à l'inspection des écoles.

À la libération en 1944, il est nommé officier expert auprès de la commission de la défense de l'Assemblée nationale dans le Gouvernement provisoire de la République française[4].

Après-guerre

Terminant la guerre avec le grade de commandant, il poursuit sa carrière dans l'armée jusqu'en 1954, année où il prend sa retraite militaire en tant que colonel. Il devient administrateur de sociétés[1].

Le 7 juillet 1983, il est interviewé par le général Charles Christienne chef du Service Historique de l’Armée de l’Air, son témoignage est conservé au Service Historique de la Défense [9].

Il meurt le à Niort et est inhumé dans son village natal.

DĂ©corations

Hommages

Références

  1. « Biographie - Ordre National de la Libération »
  2. https://gw.geneanet.org/jfgodet?n=denis&oc=&p=georges+james
  3. https://fr.scribd.com/article/491998598/Le-Premier-As-De-La-France-Libre
  4. Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2)
  5. Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2)
  6. Robert Tate, Hans-Joachim Marseille : An Illustrated Tribute to the Luftwaffe's "Star of Africa", Atglen, Pennsylvanie, Schiffer Publishing, , 248 p. (ISBN 978-0-7643-2940-1)
  7. Tate 2008, p. 116.
  8. Heaton et Lewis 2012, p. 176–178.
  9. Colonel James DENIS : Interview réalisée le 7 juillet 1983 à La Rochelle, Service historique de la Défense, témoignages oraux, AI/8/Z/396,
  10. « James DENIS », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
  11. https://www.ecole-air-espace.fr/bapteme-de-la-promotion-2021-preside-par-le-ministre-des-armees/
  12. https://www.traditions-air.fr/texte/parrains_promos_biographies_EA95-aujourdhui.htm#Denis

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Germaine L'Herbier-Montagnon, Cap sans retour, Éditions Solar, .
  • Henry Lafont, Aviateurs de la libertĂ© : MĂ©morial des Forces AĂ©riennes Françaises Libres, Vincennes, SHAA, , 320 p. (ISBN 2-904521-46-1).
  • Vital Ferry, Croix de Lorraine et Croix du Sud 1940-1942 : Aviateurs belges et de la France libre en Afrique, Paris, Editions du Gerfaut, , 286 p. (ISBN 2-914622-92-9, lire en ligne).
  • MĂ©morial des Compagnons - 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, .
  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la LibĂ©ration, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la LibĂ©ration, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).
  • « Les Forces AĂ©riennes Françaises Libres. Juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare (revue), no 128,‎ .
  • Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », AĂ©ro Journal, no 33,‎ .
  • Dominique Breffort, « Les Forces AĂ©riennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armĂ©e de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3,‎ .

Liens externes

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