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Irène Frain

Irène Frain, née Irène Le Pohon le à Lorient (Morbihan), est une femme de lettres française, romancière et journaliste. Elle est membre fondatrice du Women's Forum for the Economy and Society.

Irène Frain
Irène Frain en 2013
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Irène Le Pohon
Nationalité
Activité
Ĺ’uvres principales
  • Le Nabab (1982)
  • Modern Style (1984)
  • Secret de famille (1989)
  • Devi (1992)
  • L'Homme fatal (1995)
  • Les NaufragĂ©s de l'Ă®le Tromelin (2009)
  • Sorti de rien (2013)
  • Un crime sans importance (2020)

Biographie

Famille et jeunesse

Née dans une famille encore très proche du milieu rural et de son dénuement[1].

Formation

Irène Frain étudie au lycée Dupuy-de-Lôme à Lorient[2], elle prolonge ses études après le baccalauréat à l'hypokhâgne à Rennes, (où elle rencontre aussi son futur époux, François)[1]. Elle obtient l'agrégation de lettres classiques en 1972[3].

Carrière professionnelle

De 1972 à 1978, elle enseigne les lettres classiques successivement aux lycées de Lagny-sur-Marne, de Champigny-sur-Marne, puis au lycée Jacques-Decour à Paris.

De 1975 à 1981, elle enseigne le latin et la littérature latine à l'université Sorbonne-Nouvelle à Paris[4].

Carrière littéraire

Elle se signale d’abord par un ouvrage historique sur l’âge d’or de la Bretagne maritime, Quand les Bretons peuplaient les mers publié en 1979[3].

Elle consacre son premier roman à René Madec, petit mousse breton devenu nabab en Inde[3]. Cette fresque épique de l’Inde du XVIIIe siècle, Le Nabab (1982) connaît un succès foudroyant et les romans suivants consacrent le talent d’Irène Frain : sens de l’intrigue, écriture tantôt sèche tantôt flamboyante, don de faire vivre le lecteur en empathie avec ses personnages, humour certain, imagination foisonnante.

De roman en roman — Modern Style (1984), Désirs (1986), Secret de famille (1989), Histoire de Lou (1990), Devi (1992), L'Homme fatal (1995), Les Hommes, etc. (2003), Au royaume des femmes (2007), Les Naufragés de l’île Tromelin (2009) —, l’intérêt des lecteurs pour ses écrits et l’originalité de sa personne ne se sont jamais démentis.

On note dans l’œuvre d’Irène Frain deux courants profonds : une passion pour les enjeux inhérents à la condition féminine et une prédilection affirmée pour l’Orient — les deux se recoupant souvent. Son ouvrage, Beauvoir in love (2012) fondé sur une enquête aux États-Unis et à l'université d'État de l'Ohio, a éclairé un pan mal connu de la passion du « Castor » pour l’écrivain américain Nelson Algren. Elle a ainsi pu mettre en scène des épisodes inconnus du parcours de Simone de Beauvoir et éclairer des traits de sa psychologie jusqu’ici ignorés, retouchant ainsi le portrait souvent biaisé, voire négatif que Beauvoir fit de son amant américain après leur rupture. Elle y souligne aussi le rôle d’Algren dans la genèse du Deuxième Sexe[5]. Grande voyageuse, la romancière attribue son goût de l’Asie à sa naissance à Lorient, ancien port de la Compagnie des Indes[6], autrefois orthographié L’Orient.

Plusieurs de ses récits de voyage illustrent cette prédilection : Quai des Indes (1992) relatant son enquête sur la célèbre femme-bandit indienne Phoolan Devi, La Vallée des hommes perdus (1995), en collaboration avec le dessinateur de BD André Juillard, Pour que refleurisse le monde (2002) avec Jetsun Pema, sœur du 14e dalaï-lama, et, après son voyage en Chine et au Tibet sur les traces du célèbre explorateur américain Joseph Rock[4], Au royaume des femmes (2006) et À la recherche du royaume (2007) avec des photos de son époux François Frain.

Sa passion de l’enquête peut aussi se manifester dans La Guirlande de Julie (1991) sur la naissance du langage des fleurs et de la civilité amoureuse en France, L’Inimitable (1998) biographie historique de Cléopâtre, Gandhi, la liberté en marche (2007) ou La Forêt des 29 (2011), qui relate le parcours de Jamboji, fondateur de la communauté des Bishnoïs.

En 1984, elle entame une carrière de journaliste, travaillant ainsi pour Paris Match, pour Elle, pour L'Équipe, pour VSD, etc.[4].

Admiratrice de Julien Gracq, Irène Frain lui a consacré en 2001 un court essai : Julien Gracq et la Bretagne[7]..

On note aussi son intérêt pour l’art de vivre : Le Bonheur de faire l’amour dans sa cuisine et vice-versa (2004) et, dès le début de son parcours, un goût affirmé pour les contes : Contes du Cheval bleu les jours de grand vent (1980), republié et réaménagé sous le titre Le Navire de l'homme triste et autres contes marins (2010), La Fée chocolat (1995), Le Roi des chats (1996).

Irène Frain a relaté une partie de son enfance bretonne dans La Côte d’amour (2001) avec des photos de Christian Renaut et dans La Maison de la source en 2000. Dans Un crime sans importance (2020), elle aborde le meurtre de sa sœur aînée Denise assassinée le 8 septembre 2018 dans son pavillon de banlieue dans l'Essonne, un ouvrage qui reçoit le prix Interallié en 2020[8] - [9] - [10] - [11].

Dans La Forêt des 29 (2011), elle met en scène sous forme de docufiction l'itinéraire de Jamboji, fondateur au XVe siècle de la communauté des Bishnoïs en Inde. Elle y relate également le massacre-immolation qui eut lieu en 1730 à Khejarli, près de Jodhpur. 363 hommes, femmes et enfants y donnèrent leur vie pour protéger les arbres d'une forêt appartenant à la paysanne Bishnoï Amrita Devi.

Elle collabore régulièrement à l'hebdomadaire Le 1 sous la direction d'Éric Fottorino, qui a publié ses articles dans plusieurs recueils (Il me fallait de l'aventure, Éditions de l'Aube, 2018 et Les nouveaux combats des femmes, Éditions de l'Aube, 2018).

Elle est membre du comité d’honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité[12].

Irène Frain participe régulièrement à des actions favorables à la cause tibétaine[4]. Elle est ambassadrice de l’association Aide à l'enfance tibétaine[13] et de La Voix de l'enfant.

En novembre 2017, elle a été la présidente d'honneur du Prix CatalPa, prix littéraire et artistique français distinguant chaque année un catalogue d'exposition parmi les titres publiés dans l’année par les musées et les institutions culturelles de Paris.

En 2018, elle est nommée membre du conseil de l'ordre national du Mérite.

Ĺ’uvres

DĂ©corations

Notes et références

  1. Vanessa Schneider, « Irène Frain : “Ma mère ne m’aimait pas et c’était son droit” », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. « Dupuy-de-Lôme. Irène Frain : retour au lycée mardi », Le Télégramme,‎ (lire en ligne)
  3. « Irène Frain », sur Evene / Le Figaro
  4. « La romancière Irène Frain à la rencontre de ses lecteurs », La Nouvelle République,‎ (lire en ligne)
  5. Françoise Dargent, « Simone de Beauvoir amoureuse », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  6. Nathalie Rossignol, « Irène Frain : Lorient, ma colonne vertébrale », France 3,‎
  7. « Irène Frain évoque Julien Gracq né le 27 juillet 1910 », France Bleu,‎ (lire en ligne)
  8. Julie Malaure, « Irène Frain couronnée par le prix Interallié », Le Point,‎ (lire en ligne)
  9. « Le Prix Interallié à Irène Frain pour “Un crime sans importance ” », Libération,‎ (lire en ligne)
  10. « Le prix littéraire Interallié décerné à Irène Frain pour “Un crime sans importance” », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  11. Edgar Davidian, « Irène Frain : « Une mort ne doit jamais rester sans voix  », L'Orient littéraire,‎ (lire en ligne)
  12. « Comité d'honneur de l'ADMD », sur site de l'ADMD
  13. « Appel au parrainage de l'association », sur le site de l'Aide à l’enfance tibétaine.
  14. Lauréats du Prix Relay, sur le site officiel.
  15. Décret du 31 décembre 1997 portant promotion et nomination
  16. Décret du 31 décembre 2009 portant promotion et nomination
  17. DĂ©cret du 30 avril 2002 portant promotion et nomination
  18. DĂ©cret du 13 mai 2016 portant promotion et nomination
  19. « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres - hiver 2019 », sur Ministère de la Culture (consulté le ).

Liens externes

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