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Hommes en noir

Hommes en noir (anglais : men in black, abrégé en MIB) est un terme désignant un groupe de personnages présents depuis le XXe siècle dans le folklore américain et dans plusieurs thèses conspirationnistes, dont le but serait d'empêcher l'humanité, ou du moins le grand public, d'accéder à des connaissances de provenance extraterrestre. Ils se présenteraient le plus souvent comme des agents travaillant pour le gouvernement fédéral américain et s'habilleraient en noir ou en gris. Des scénaristes ont souvent profité de leur vague description pour les insérer dans des épisodes de séries télévisées.

Caricature d'un « homme en noir » (2007).

Ces individus, parfois féminins, se présentent seuls ou en groupe (le plus souvent un trio) au domicile du témoin d’un événement extraterrestre après un délai qui peut varier d’un jour à plusieurs mois. Le témoin les interprète tantôt comme des agents du gouvernement chargés d’étouffer l’affaire, tantôt comme des créatures non humaines (extraterrestres ou humanoïdes) aux objectifs mystérieux. Quelle que soit leur date d’apparition, ils sont souvent vêtus de costumes sombres ou gris, en général dans le style des années d’après-guerre, comme d’ailleurs leur voiture, lorsqu’ils en ont une.

Leur présence récurrente dans les récits de personnes prétendant avoir vu un ovni ou rencontré un extraterrestre a poussé les ufologues américains à leur attribuer le nom collectif de « men in black ». L'origine des hommes en noir pourrait provenir de l'ouvrage They knew too much about flying saucers de Gray Barker (1956). Collaborant avec John A. Keel de 1966 à 1967 sur l'affaire du Mothman, Kell reprend et développe ce terme exact de MIB dans son best-seller The Mothman Prophecy en 1975. En 1998, John C. Sherwood révéla que Gray Barker publiait dans son fanzine ufologique, sous forme d'articles (donc présentés comme objectifs), des textes qui au départ lui étaient soumis comme étant des nouvelles de science-fiction[1].

Cas documentés

En 1952, au Connecticut, Albert Bender fonde un groupe de recherche sur les soucoupes volantes, l'International Flying Saucer Bureau. Son groupe connaît un succès instantané puisque le phénomène attire l'intérêt du public. Mais brusquement, il se retire et abandonne le projet. Gray Barker racontera alors plus tard que Bender reçut la visite de trois hommes en noir et qu'ils lui auraient dit de cesser ses activités sinon « les choses tourneraient mal pour lui »[2].

En 1981, en Colombie-Britannique, Grant Brellant fait la rencontre de deux curieux hommes en noir alors qu'il attendait un homme qui, comme lui, avait été témoin d'un phénomène d'ovni. L'un des hommes lui demanda son nom et son « numéro »[3].

Description physique

Cadillac Série 62 Club Coupé, 1948.

En dehors du stéréotype du costume et des lunettes noires, les Hommes en noir sont souvent décrits par les témoins comme portant des vêtements passés de mode. Leur voix est souvent décrite comme « nasillarde » ou « électronique ». Leurs cheveux sont parfaitement lissés, parfois coupés en brosse très courte. Ils se déplacent dans des Cadillac noires (anciens modèles essentiellement de type V8 des années 1948-1953, flambant neufs), ou des Lincoln Continental.

Comportement

Les hommes en noir semblent toujours posséder des informations précises sur les personnes auxquelles ils rendent visite, comme si ces personnes avaient été sous surveillance pendant une longue période. Ils sembleraient être désorientés par la nature des objets de la vie quotidienne (stylos, ustensiles, nourriture, etc.), et par l'utilisation d'un argot dépassé. Le comportement des hommes en noir varierait d'une personne à l'autre. Ils agiraient comme s'ils provenaient d'une agence cherchant à collecter des données sur les phénomènes inexpliqués, utilisant des instruments pour effacer les souvenirs de la mémoire, supprimant des informations, essayant de convaincre leurs sujets que les phénomènes dont ils ont été les témoins n'ont jamais existé. Un flash lumineux (d'allure photographique) précèderait ou accompagnerait parfois leur rencontre. Ce phénomène est expliqué dans le film "Men in Black" par les Neuralyseurs (neuralyzers) dont se servent les MIB pour effacer sélectivement la mémoire des individus témoins de ces phénomènes.

Origine et Ă©volution

Ce personnage semble naître peu après la Seconde Guerre mondiale à l'occasion de l'incident de l'île Maury. Le protagoniste, Harold Dahl, affirmait avoir observé des ovnis en patrouillant le près de Tacoma dans le Puget Sound, puis avoir reçu le lendemain la visite d'un homme portant un costume noir semblable à celui des agents du gouvernement et conduisant une Buick neuve ; l'homme aurait exigé de Dahl le silence sur l'incident, sous peine de représailles (source : Gray Barker).

Par la suite, le MIB se représentera souvent dans les récits de témoins, tout en subissant une évolution :
  • Il apparaĂ®t gĂ©nĂ©ralement accompagnĂ©, le plus souvent de deux autres.
  • Une femme est parfois prĂ©sente dans le groupe.
  • La date de la visite n’est pas automatiquement le lendemain de la « vision » ou de la « rencontre », mais peut avoir lieu plusieurs mois plus tard.
  • Le motif de la visite n’est souvent pas clairement exprimĂ©. Les propos peuvent ĂŞtre sans rapport avec l’évĂ©nement, incohĂ©rents, ou avoir une connotation sexuelle. En tout Ă©tat de cause, le tĂ©moin reste certain que la visite est en rapport avec l’évĂ©nement.
  • Souvent, jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 1990, il porte des vĂŞtements et conduit une voiture de la fin des annĂ©es 1940, fait reconnu comme anachronique ou bizarre par les tĂ©moins.
  • Il est souvent supposĂ© qu'il est lui-mĂŞme un extraterrestre.
  • Le premier cas français est Ă©voquĂ© par Jimmy Guieu dans une correspondance directe avec Gray Barker datĂ©e de mars 1956, faisant Ă©tat de « quatre hommes mystĂ©rieux » (sud de la France) devant un tĂ©moin rencontrant peu après un personnage d'allure fĂ©minine qui lui permit de prendre en main un instrument d'optique effilĂ© « oĂą les structures molĂ©culaires du mĂ©tal Ă©taient intriquĂ©es Ă  celles du verre Ă  ses deux extrĂ©mitĂ©s ».
  • Le second cas documentĂ© l'est par Jacques Bergier, lors de la prĂ©sence d'un fort curieux personnage au premier rang durant une « ConfĂ©rence Planète », organisĂ©e dans le cadre des « DĂ®ners-dĂ©bats Planète » des «Clubs-Ateliers Planète ».
[réf. nécessaire]
  • Un portrait-type, d'après tĂ©moignages, de MIB est reproduit pour la première fois dans Flying Saucer Review special Issue n°2, p. 37, article Mystery of the mohawk de Jennifer Stevens (repris p.353 de l'Ă©dition française de The mothman prophecies)

L'origine de ces personnages pourrait provenir de Gray Barker qui, dans son classique de l'ufologie They knew too much about flying saucers (Ils en savaient trop sur les soucoupes volantes), introduisit pour la première fois la thématique des hommes en noir[4]. À la fin des années 1990, John C. Sherwood révéla que Gray Barker publiait dans son fanzine ufologique, sous forme d'articles (donc présentés comme des évènements réels) des textes qui, au départ, lui étaient soumis comme étant des nouvelles de science-fiction[1].

Dans la culture

Littérature

  • Dans Chasseurs d'hommes, publiĂ© dans la collection « SF Jimmy Guieu » (no 10), Jimmy Guieu fait allusion Ă  des hommes traquant toute personne ayant en sa possession des preuves de l'existence des ovnis.
  • Jean-Pierre Husson, Les Hommes en noir, Boulogne-Billancourt, ETAI, 2000. (ISBN 2-7268-8448-2)
  • J. J. Gardner, Men in black, une novĂ©lisation junior d'après une histoire et un scĂ©nario de Ed Solomon ; trad. de l'amĂ©ricain par Thomas Bauduret, Paris, Pocket, « Pocket junior » 334, 1997. (ISBN 2-266-07868-2)
  • Steve Perry, Men in black, roman d'après une histoire de Ed Solomon ; traduit de l'amĂ©ricain par Thomas Bauduret, Paris, Pocket, 1997. (ISBN 2-266-07846-1)
  • MIB : « Men in black », scĂ©nario et dialogues Ed Solomon ; rĂ©alisation Barry Sonnenfeld ; textes additionnels Walter F. Parkes, Laurie MacDonald, Dania Landau ; traduit de l'amĂ©ricain par Jacques Guiot, Paris, Éditions Hors collection, « Le livre du film », 1997. (ISBN 2-258-04827-3)

Bande dessinée

  • Une bande dessinĂ©e, Men in Black, s'inspire directement de ces figures du folklore.
  • Dans la bande dessinĂ©e Martin Mystère, les hommes en noir interviennent rĂ©gulièrement pour dĂ©truire toute trace du passĂ© et de l'Atlantide. Le premier tome paru en 1993 chez GlĂ©nat s'intitule d'ailleurs Les Hommes en noir.
  • Dans la bande dessinĂ©e en ligne Addictive Science (en), le MIB apparait de manière rĂ©currente dans le but de « classifier » les diffĂ©rentes transformations dues aux protagonistes, sans grand succès.
  • Dans la bande dessinĂ©e Mutafukaz : Ă€ Dark Meat City, nausĂ©abonde ville de la cĂ´te Ouest des États-Unis, Angelino et Vinz survivent tant bien que mal dans un quotidien sordide. Par un coup du sort, Angelino va se retrouver impliquĂ© dans une Ă©trange histoire et attirer l'attention des hommes en noir.

Films

Lors d'une interview, Dan Aykroyd a déclaré que les hommes en noir ont servi d'inspiration pour le costume de scène des Blues Brothers.

Télévision

  • Les sĂ©ries X-Files (voir l'homme Ă  la cigarette et l'Ă©pisode no 20 de la saison 3 Le Seigneur du magma) et Dark Skies.
  • L'Observateur de la sĂ©rie Fringe serait un homme en noir.
  • Dans la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Stargate SG-1, une agence fictive des services secrets qui surveille le programme « Porte des Étoiles » sont tous habillĂ©s de noir et l'expression MIB est dĂ©formĂ© et devient NID.
  • Dans la sĂ©rie Doctor Who, les hommes du Silence sont reprĂ©sentĂ©s comme des parodies de MIB.
  • En 1998, le film Ennemis non identifiĂ©s en fait mention[5].
  • Les deux premiers Ă©pisodes de la saison 6 de Doctor Who (diffusĂ©s en ) mettent en scène des extraterrestres habillĂ©s de costumes rĂ©tro. Ces extraterrestres sortent immĂ©diatement de la mĂ©moire des gens qui les quittent des yeux et semblent ĂŞtre infiltrĂ©s partout sur Terre, notamment Ă  la Maison Blanche du temps de l'administration du PrĂ©sident Nixon. On peut y voir une rĂ©fĂ©rence aux MIB.

Jeux vidéo

  • Le jeu vidĂ©o Destroy All Humans, sorti en 2002, met en scène les hommes en noir dans beaucoup de niveaux. Ils travaillent pour l'organisation Majestic 12 pour garder les laboratoires de nanotechnologie et la Zone 51.
  • Dans la sĂ©rie de jeux vidĂ©o Half-Life, le protagoniste croise rĂ©gulièrement un personnage mystĂ©rieux correspondant Ă  l'archĂ©type de l'homme en noir (bien que vĂŞtu de bleu) dĂ©signĂ© par les fans comme « l'homme Ă  la mallette » ou encore G-Man.

Musique

Attraction

L'entrée de l'attraction Men In Black: Alien Attack.

Notes et références

Notes

    Références

    1. Sherwood, J. C. (1998), Gray Barker : My friend, the myth-maker, in Skeptical Inquirer, vol. 22, n°3, pp. 37-39.
    2. (en) Gray Barker, They Knew Too Much About Flying Sauvers, IllumiNet Press, 1997, p.114.
    3. Christian R. Page, Ces mystérieux hommes en noir, Dossiers mystère, Tome 1 , 2007, Louise Courteau Inc., (ISBN 978-2-89239-311-8), 364 p.
    4. « Hommes en noir », sur www.sceptiques.qc.ca (consulté le ).
    5. http://www.cinemotions.com/modules/Films/fiche/25067/Ennemis-non-identifies.html.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Gray Barker (prĂ©f. Pierre Lagrange), Ils en savaient trop sur les soucoupes volantes, Paris, Presses du Châtelet, coll. « Bibliothèque des prodiges », , 369 p. (ISBN 978-2-84592-066-8)
      Édition originale: University Books Inc., 1956
    • John A. Keel (prĂ©f. Pierre Lagrange), La ProphĂ©tie des ombres, Paris, Presses du Châtelet, coll. « Bibliothèque des prodiges », , 376 p. (ISBN 978-2-84592-053-8)
    • Jean Sider, OVNI : Dossier diabolique, Agnières, JMG Editions, coll. « Science - Conscience », , 264 p. (ISBN 978-2-915164-00-8), p. 189-232
    • JoĂ«l Mesnard, Men in black : l'Ă©trange affaire des hommes en noir et des ovnis, Grenoble, Mercure Dauphinois, coll. « Les dossiers non classĂ©s », , 184 p. (ISBN 978-2-913826-61-8)
    • Nick Redfern (trad. de l'anglais par Guillaume Goubier), Les vĂ©ritables Men in black : les hommes en noir, Champs-sur-Marne, Original DĂ©couverte, , 212 p. (ISBN 978-2-36581-004-3)
    • (en) Jenny Randles et Peter Hough, The Complete Book of Ufo's : An Investigation into Alien Contacts & Encounters, St. Martin's Paperbacks, , 364 p. (ISBN 978-0-8069-8132-1)
    • (en) Jenny Randles, The Truth Behind Men In Black : Government Agents or Visitors from Beyond, St. Martin's Paperbacks, , 256 p. (ISBN 978-0-312-96521-1)

    Articles connexes

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