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Histoire de Nestlé

Cet article présente les faits saillants de l'histoire de la compagnie Nestlé, une multinationale suisse, la plus grande société agroalimentaire au monde. Nestlé produit un large éventail de produits alimentaires et de boissons, aussi bien pour les humains que pour les animaux de compagnie.

Nestlé a été fondée en 1866 par le pharmacien suisse d'origine allemande Henri Nestlé, qui a conçu une farine lactée destinée à nourrir les nouveau-nés que les mères ne peuvent allaiter.

Le chocolat, les confiseries, les eaux, les boissons instantanées, les produits laitiers frais sont venus compléter les activités de Nestlé au fur et à mesure de sa croissance, en Suisse comme à l’étranger.

L’entreprise se veut comme un des principaux innovateurs en la matière en Europe (avec notamment le café soluble Nescafé, les plats lyophilisés Bolino, les surgelés…).

Les débuts (1866-1904)

Affiche publicitaire réalisée par Alfons Mucha en 1897 faisant la promotion des aliments pour enfants Nestlé
Publicité pour farine lactée, Paris-Noël, 1900.

En 1866, le pharmacien Henri Nestlé met au point une farine lactée sur le modèle du lait artificiel conçu par Justus von Liebig en 1865 et la commercialise avec succès en 1867[1]. Ce lait en poudre est considéré comme un complément pour répondre aux besoins nutritionnels des nouveau-nés, en plus du lait maternel. L'efficacité de son produit ayant été montrée dans l'alimentation des jeunes enfants, il ne restait à son inventeur qu'à le commercialiser sur une grande échelle.

En 1868, le produit est donc vendu en Suisse (Ă  Vevey et Ă  Lausanne) mais Ă©galement en Allemagne Ă  Francfort-sur-le-Main[2]. Les sollicitations dont Henri NestlĂ© Ă©tait l'objet l'obligèrent bientĂ´t Ă  s'occuper d'autres marchĂ©s. Il organisa la vente en France, prit un agent Ă  Paris et confia Ă  son frère Georges, attachĂ© au CrĂ©dit lyonnais Ă  Lyon, un dĂ©pĂ´t. La renommĂ©e de la farine lactĂ©e franchit alors l'Atlantique et Ă  la fin de 1868, il fut amenĂ© par une offre Ă  crĂ©er une agence Ă  Londres. Ă€ la fin de 1869 la capacitĂ© de production de la farine lactĂ©e avait dĂ©jĂ  atteint 500 kg par jour.

À peine son affaire avait-elle pris de l'envergure que la guerre franco-allemande éclatait en 1870. Le conflit provoqua un arrêt brusque dans le développement des ventes, d'autant plus que les chemins de fer allemands refusaient le transit des marchandises à destination de la Belgique et des Pays-Bas. À la fin de la guerre, les conséquences du conflit n'étaient pas favorables au développement de la nouvelle entreprise. L'augmentation du prix du lait, du sucre, des céréales, la pénurie de fer-blanc et la majoration des coûts de transports et des tarifs douaniers avaient contraint Henri Nestlé à appliquer une hausse de 40 % sur le prix des boîtes. Quoi qu'il en soit, le commerce allait finir par renaître si bien qu'en 1871, les expéditions journalières étaient de 800 à 1000 boîtes et l'entreprise comptait alors une trentaine d'ouvriers.

Peu après les hostilitĂ©s, Henri NestlĂ© agrandit sa fabrique et la production de farine lactĂ©e doubla de juillet 1871 Ă  juillet 1873. La farine lactĂ©e se vendait alors en 1873 en Allemagne, en AmĂ©rique, en Angleterre, en Argentine, en Australie, en Autriche, en Belgique, en Espagne, en France, en Hollande, aux Indes nĂ©erlandaises, en Italie, au Mexique, en Russie, en Scandinavie, en Serbie et bien sĂ»r en Suisse. Avec une production de 500 000 boĂ®tes de farine lactĂ©e par an, les proportions prises par l'entreprise forcèrent Henri NestlĂ© Ă  se mettre Ă  la recherche d'un acquĂ©reur en 1874. C'est ainsi que l'entreprise fut vendue en 1875 Ă  une sociĂ©tĂ© veveysanne pour 1 million de francs.

La nouvelle sociĂ©tĂ© fut constituĂ©e le sous la raison sociale « Farine LactĂ©e Henri NestlĂ© », ayant comme administrateur Jules Monnerat (Syndic de Vevey, ancien dĂ©putĂ©), Pierre-Samuel Roussy (meunier et fournisseur d'Henri NestlĂ© jusque-lĂ ) et Gustave Marquis (propriĂ©taire au Châtelard sur Montreux). La sociĂ©tĂ© devint alors une sociĂ©tĂ© anonyme au capital de 200 actions de 5 000 francs chacune. Henri NestlĂ© ne conserva aucun intĂ©rĂŞt de propriĂ©taire dans la nouvelle sociĂ©tĂ© dont il ne fut jamais actionnaire. Émile-Louis Roussy, fils de Pierre-Samuel Roussy (dont l'autre fils est Gustave Roussy) et neveu par alliance de Jules Monnerat, deviendra par la suite administrateur de la sociĂ©tĂ© et en prĂ©sidera alors le Conseil D'administration entre 1905 et 1921.

La fabrication ne correspondant plus aux besoins, les nouveaux dirigeants achetèrent des machines, firent construire des hangars, agrandir les ateliers et ne nĂ©gligèrent rien pour maintenir sur le marchĂ© un produit de qualitĂ©. La fabrication fut portĂ©e Ă  plus de 4 000 boĂ®tes de farine lactĂ©e par jour. Cependant, au dĂ©but de 1878, l'Anglo-Swiss Condensed Milk Co., entreprise spĂ©cialisĂ©e dans les laits en boĂ®te et ayant son siège en Suisse centrale, lança sa propre farine lactĂ©e. La sociĂ©tĂ© de Vevey ayant pressenti que cette entreprise pouvait devenir un concurrent sĂ©rieux rĂ©pondit, la mĂŞme annĂ©e, en fabriquant elle aussi du lait condensĂ©. Les ventes de ce nouveau produit profitèrent largement de la rĂ©putation de la farine lactĂ©e et les demandes se firent croissantes si bien qu'il fallut abandonner l'idĂ©e que le ravitaillement des marchĂ©s de NestlĂ© ne se fassent que du seul centre de fabrication de Vevey. Aussi, en mars 1880, la sociĂ©tĂ© de Vevey acquiert un moulin Ă  Bercher dans le canton de Vaud pour le transformer en fabrique de lait condensĂ© puis, en 1890 ajoute la fabrique de Payerne Ă  ses installations. Toutefois, plus les annĂ©es passaient, plus la concurrence avec la sociĂ©tĂ© Anglo-Swiss Condensed Milk Co. prenait une tournure aiguĂ«.

Les difficultés de ravitaillement en lait frais ainsi que l'aggravation du prix de revient consécutive aux droits de douane sur le sucre et le fer-blanc amenèrent bientôt l'entreprise à constater que, dans certains pays, elle ne pouvait plus faire face à la concurrence et qu'il était donc nécessaire de changer de politique et décida de s'installer industriellement à l'étranger. Ce fut chose faite en 1898 où Nestlé s'implanta en Norvège en faisant l'acquisition de la Norwegian Milk Condensing Co. à Kap puis aux États-Unis dans l'État de New York à Fulton en 1900, en Grande-Bretagne à Tutbury en 1901, en Allemagne à Hegge en 1903, et en Espagne à Penilla en 1905. Pendant ce temps, Nestlé avait également fait l'acquisition d'une quatrième fabrique en Suisse, à Neuenegg dans le canton de Berne. En 1905 Nestlé comptait donc 9 centres de productions, 4 en Suisse, 1 en Norvège, 1 en Amérique, 1 en Grande-Bretagne, 1 en Allemagne et 1 en Espagne.

Première fusion et entrée dans l'industrie du chocolat (1906-1913)

Certificat de 100 actions « Nestlé and Anglo-Swiss Condensed Milk Co. » (1918).

C'est en 1905 qu'intervient la première fusion de NestlĂ© avec l'Anglo-Swiss Condensed Milk Co.. Celle-ci est l'Ĺ“uvre de deux banquiers : Wilhelm Caspar Escher, directeur gĂ©nĂ©ral du CrĂ©dit Suisse Ă  Zurich ainsi qu'administrateur de l'Anglo-Swiss Condensed Milk Co. et Benjamin Rossier, originaire de Vevey et administrateur de la Banque suisse et française Ă  Paris. C'est en effet cet arbitrage qui va entraĂ®ner la crĂ©ation de la NestlĂ© and Anglo-Swiss Condensed Milk Co. Pour des raisons de convenance et d'opportunitĂ©s, la fusion s'opère sous la forme d'une absorption de la sociĂ©tĂ© NestlĂ© par l'Anglo-Swiss Condensed Milk Co.. Les deux sociĂ©tĂ©s apportent chacune 9 entreprises Ă  la nouvelle entitĂ©. Ces 18 centres de production vont faire faire bĂ©nĂ©ficier la nouvelle sociĂ©tĂ© anonyme d'une rĂ©partition gĂ©ographique favorable et dĂ©terminante pour l'avenir. L'objet et les modalitĂ©s de la fusion reçoivent la consĂ©cration des assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales des deux sociĂ©tĂ©s les 3 et . L'activitĂ© de la nouvelle sociĂ©tĂ© sera facilitĂ©e par l'Ă©mission de 50 000 actions nouvelles de 400 francs. Signe de l'Ă©galitĂ© parfaite dans laquelle s'Ă©tait opĂ©rĂ©e la fusion, la nouvelle compagnie avait deux sièges sociaux, l'un Ă  Cham, l'autre Ă  Vevey. Le premier conseil d'administration fut formĂ© de dix membres, cinq proposĂ©s par la sociĂ©tĂ© alĂ©manique et cinq par l'entreprise romande et la direction gĂ©nĂ©rale Ă©tait assurĂ©e par quatre personnes. Le capital social de 40 millions de francs traduisait clairement l'importance Ă©conomique de l'affaire. Toutefois il allait falloir près de 20 ans pour que se rĂ©alise graduellement une fusion complète et que se crĂ©e une sociĂ©tĂ© Ă  direction vĂ©ritablement centralisĂ©e.

Ă€ la suite de cette fusion, l'annĂ©e 1905 avait principalement Ă©tĂ© consacrĂ©e Ă  des ajustements et des rĂ©organisations. Dès 1906, les ventes s'Ă©taient dĂ©veloppĂ©es dans des proportions qui rĂ©jouissaient les actionnaires. Le bĂ©nĂ©fice net s'Ă©tait situĂ© au-dessus de 7,5 millions de francs. Cependant, les Ă©tablissements industriels situĂ©s Ă  l'Ă©tranger pouvant produire Ă  meilleur compte, notamment aux prix moins Ă©levĂ©s de la matière première et au niveau plus bas des salaires et des frais de transport, la fabrique suisse d'Egnach fut fermĂ©e en 1906.

En 1907, NestlĂ© se tourna vers l'Australie, second des marchĂ©s vers lesquels la SociĂ©tĂ© exportait ses produits. L'implantation industrielle eut lieu par l'achat de la plus importante entreprise de lait condensĂ© de la rĂ©gion, la Cressbrook Dairy Co. de Brisbane qui possĂ©dait alors deux centres de production, un Ă  Toogoolawah et l'autre Ă  Wilson Park. Comme la NestlĂ© and Anglo-Swiss vendait annuellement dans ce pays 200 000 caisses de lait condensĂ© et que la production des deux fabriques australiennes n'atteignait pas ce volume, la dĂ©cision fut prise en 1910 de construire un Ă©tablissement industriel Ă  Dennington dans l'État de Victoria. En 1912, la forte production de cette fabrique permit de vendre l'usine de Wilson Park. L'installation d'un bureau Ă  Sydney vint complĂ©ter l'affaire australienne qui constituait ainsi la première implantation dans un pays peu industrialisĂ©.

L'apparition sur les marchés concurrents du lait condensé sucré écrémé qui était meilleur marché, contraignit bientôt la Nestlé and Anglo-Swiss à modifier contre son gré sa position fondamentale, axée jusque-là avant tout sur les laits concentrés entiers. La concurrence l'obligeant à soutenir la lutte sur ce nouveau terrain, Nestlé renforça son implantation aux Pays-Bas et au Danemark, pays qui s'étaient acquis depuis longtemps une situation privilégiée dans la fabrication de beurre et du lait concentré. De même, sous l'impulsion de demandes croissantes, le développement des affaires se poursuivit en Angleterre, en Norvège et en Suisse où l'on fit ouvrir de nouvelles fabriques dès 1912.

Parallèlement à son expansion, l'entreprise perfectionna son organisation de vente en accumulant l'abandon progressif du système des agents en faveur de celui des succursales. Cette réforme valut d'emblée une place prépondérante sur le marché asiatique où à partir du dépôt principal de Singapour furent ouverts de nombreux autres dépôts, notamment à Hong Kong, Calcutta, Madras, Bombay, Colombo et au Japon en 1913.

Nestlé durant la première guerre mondiale (1914-1918)

Au début du conflit, la mobilisation désorganisa les services car la plupart des fabriques Nestlé étaient situées en Europe. Toutefois la fabrication ne fut arrêtée nulle part durant les premiers mois de la guerre. En effet, en raison de l'importance des divers secteurs de sa production et en vertu du caractère même de ses produits (aliments indispensables), Nestlé put poursuivre ses activités dans presque tous les pays. Comme les hostilités avaient créé d'énormes besoins en produits laitiers, il s'agissait dès lors moins d'étendre les débouchés que de satisfaire les exigences croissantes de la clientèle autrement dit les commandes gouvernementales. Dans cette optique, l'entreprise renforça sa politique de décentralisation en créant de nouvelles sociétés nationales de fabrication et de vente notamment en Norvège et en Autriche. En 1916, sous l'effet de la guerre, le cinquantenaire de la société passa sous silence. Plus la guerre prenait de l'ampleur plus le lait frais faisait défaut. Certaines usines cessèrent donc leur activité et les autres cédèrent pour l'approvisionnement des villes la presque totalité du lait qu'elle recevaient. Toutefois la compagnie réussit à trouver ailleurs d'autres sources d'approvisionnement, entre autres en Norvège.

Ă€ cette Ă©poque, NestlĂ© comptait dĂ©jĂ  une douzaine de sociĂ©tĂ©s vendant ou fabriquant des articles NestlĂ©. Dans cet ordre d'idĂ©e, NestlĂ© participa en France Ă  la constitution d'une sociĂ©tĂ© anonyme disposant du droit de fabriquer et de vendre dans ce pays les produits NestlĂ©. C'est ainsi que dĂ©buta en 1916 l'activitĂ© industrielle de NestlĂ© Ă  Cherbourg. Cette mĂŞme annĂ©e, le capital de NestlĂ© and Anglo-Swiss fut portĂ© de 40 Ă  60 millions de francs par l'Ă©mission de 50 000 actions de 400 francs.

Devant la diminution de ses exportations de Suisse et l'accroissement de la demande sur le plan international, NestlĂ© dĂ©cida de racheter du lait condensĂ© Ă  des sociĂ©tĂ©s existantes ainsi que de reprendre certaines fabriques et d'en amĂ©liorer le rendement. Les achats de lait commencèrent en AmĂ©rique dès 1915 et s'amplifièrent jusqu'en 1917. Les achats atteignirent de telles proportions que le Conseil dĂ©cida d'envoyer une dĂ©lĂ©gation en AmĂ©rique pour y traiter l'achat de fabriques. La mĂŞme politique fut appliquĂ©e en Australie. L'acquisition de ces fabriques permit en 1918 de doubler la capacitĂ© mondiale de production par rapport Ă  1914. De telles transactions Ă  un moment aussi particulier de l'instabilitĂ© Ă©conomique dans le monde, posaient des problèmes de financements. NestlĂ© dut ainsi se faire ouvrir de nouveaux crĂ©dits auprès des banques pour un montant de 30 millions de francs.

De la crise commerciale à la deuxième fusion (1919-1929)

Le président brésilien, Lula da Silva, inaugurant une entreprise à Feira de Santana, février 2007.

La fin des hostilitĂ©s provoqua un arrĂŞt subit des affaires traitĂ©es avec les gouvernements et il fallut procĂ©der Ă  de rapides rĂ©adaptations pour ravitailler les populations civiles affectĂ©es par la guerre. Le capital-actions de NestlĂ© and Anglo-Swiss fut doublĂ© et passa Ă  160 millions par l'Ă©mission de 200 000 actions de 400 francs. En 1920, l'entreprise dĂ©cida de s'implanter en AmĂ©rique du Sud. Le choix se porta sur la rĂ©gion d'Araras au BrĂ©sil. Le centre de production Ă©rigĂ© constitua le premier maillon d'une chaĂ®ne de fabriques de produits NestlĂ© qui au cours des annĂ©es, furent installĂ©es dans cette partie du monde. Il faut savoir qu'Ă  cette Ă©poque l'implantation dans un pays en voie de dĂ©veloppement reprĂ©sentait un investissement Ă©levĂ© par la mise sur pied d'une fabrique adaptĂ©e Ă  une contrĂ©e oĂą l'industrie locale n'est pas Ă©quipĂ©e pour fournir les installations indispensables et oĂą les habitants n'ont aucune expĂ©rience. Toutefois, fort de son expĂ©rience en Australie, NestlĂ© l'entreprit avec tĂ©nacitĂ© et avec succès.

Dans cet engouement d'après guerre, l'entreprise entreprit en 1920 l'acquisition de 11 entreprises australiennes ainsi que de 11 autres aux États-Unis. L'organisation comptait alors dans le monde 80 fabriques et plus de 300 dĂ©pĂ´ts, maisons de ventes ou agences. Une telle rapiditĂ© d'extension ne tarda pas Ă  avoir des consĂ©quences sur la stabilitĂ© de l'entreprise et en 1921 des signes d'Ă©puisement apparurent. Le titre d'une valeur nominale de 400 francs passa de 1 020 francs en janvier 1920 Ă  550 francs en et il s'abaissa d'ailleurs Ă  225 francs en dĂ©cembre et Ă  145 francs au dĂ©but de 1922. Cette mĂŞme annĂ©e, la perte atteignit près de 100 millions de francs suisses et le chiffre d'affaires avait baissĂ© de 20 % par rapport Ă  1921. Le dĂ©sĂ©quilibre des changes, la baisse des prix et la crise commerciale en Ă©taient les trois causes principales. Sous l'effet de la crise, des dispositions d'urgences furent alors prises sur tous les plans. Des fabriques durent fermer en Suisse, en Norvège, et Australie et en AmĂ©rique. Ă€ cela s'ajouta une rĂ©organisation de la direction gĂ©nĂ©rale, une rĂ©duction de l'administration et une diminution des stocks. Toutefois, ces mesures de restructuration n'eurent pas d'effet dĂ©cisif sur le redressement de la sociĂ©tĂ© et le conseil d'administration dut alors, sous la recommandation des milieux bancaires britanniques, recourir Ă  un expert en finance, Louis Dapples. Celui-ci prit alors les rĂŞnes de la sociĂ©tĂ© et entreprit une rĂ©duction du volume de l'affaire amĂ©ricaine qui reprĂ©sentait une des plus grandes problĂ©matiques en raison des productions plĂ©thoriques des 48 fabriques durant les annĂ©es de guerre. La reconstitution de fonds de rĂ©serve nĂ©cessaires au remboursement des avances bancaires permit Ă  l'entreprise de s'acquitter en 1925 de ses dettes et de reprendre confiance en elle. Des corrections complĂ©mentaires furent Ă©galement apportĂ©es en matière administrative oĂą l'on constitua une nouvelle direction gĂ©nĂ©rale qui fut regroupĂ©e Ă  Vevey.

La crise ayant été affrontée avec succès, la nouvelle équipe de directeurs centraux s'orienta vers une politique nouvelle : adjoindre aux principaux articles classiques (lait condensé, farine lactée, lait en poudre, chocolats) d'autres spécialités destinées aux mêmes consommateurs. C'est ainsi qu'en 1927, Nestlé s'assura au Danemark la vente de beurre et que la vente de fromage en boîtes lui fut confiée dans la plupart des pays par l'intermédiaire de la société suisse Gerber & Co. A.G., Thoune. Parallèlement, comme l'activité du chocolat prenait de l'ampleur, Louis Dapples, devenu président du conseil d'administration entretemps, se décida à examiner si une base d'entente profitable pouvait être envisagée avec les dirigeants de Peter, Cailler, Kohler, Chocolats Suisses S.A.. Ceux-ci firent alors savoir qu'une fusion complète aurait leur approbation si elle pouvait être réalisée dans des conditions acceptables pour eux. La fusion fut acceptée en 1928 et se réalisa le .

PĂ©riode moderne (depuis 1930)

Le , Nestlé commence la commercialisation du café instantané par adjonction d'hydrates de carbone. Il sera lyophilisé en 1966.

En 1947 le groupe « Alimentana S.A. » (Maggi) est fusionné avec dans la société « Nestlé-Alimentana S.A. »

En 1970, CIWLT et le groupe Nestlé créent l'entreprise de restauration « Eurest ». En 1984, Nestlé cèdera sa participation de 50%[3].

Le , le général Pervez Musharraf, président du Pakistan, et Peter Brabeck-Letmathe, président et administrateur délégué de Nestlé, ont inauguré à Kabirwala (Pakistan) une usine de transformation laitière ultramoderne. L'usine, qui constitue le plus grand centre de collecte de lait de Nestlé dans le monde, présente une capacité de transformation de 2 millions de litres de lait par jour, chiffre qui devrait augmenter à plus de 3 millions de litres ces prochaines années.

Notes et références

  1. (en) Berthold Koletzko, Drivers of Innovation in Pediatric Nutrition, Karger Publishers, , p. 4
  2. D'où Henri Nestlé était originaire
  3. Pierre Bellon : Je me suis bien amusé; Sodexho raconte... page 186

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean Heer, NestlĂ© : cent vingt-cinq ans (1866 - 1991), Vevey, NestlĂ©, .
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