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Hippolyte Sebron

Hippolyte Sebron[1], né à Caudebec-en-Caux le [2]et mort à Paris le , est un peintre français. Il repose dans la division 95 du cimetière du Père Lachaise, à Paris.

Hippolyte Sebron
Portrait par Louis Daguerre d’un peintre longtemps considéré comme Hippolyte Sebron. Attribution aujourd’hui abandonnée.
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
Hippolyte Victor Valentin Sebron
Nationalité
Activité

Peintre de vues, pastelliste, portraitiste, paysagiste et photographe, Sebron fut l'élève de Louis Daguerre à Paris. Grand voyageur, il parcourut l'Europe, le pourtour méditerranéen et l'Amérique du Nord pour peindre des ruines et des paysages. Son travail fut récompensé de nombreuses fois au Salon de Paris et ses toiles exposées aux États-Unis lui offrirent une renommée internationale.

Biographie

Premières années

Intérieur d'une abbaye en ruines, 1848, Musée Bossuet, Meaux[3].

Hippolyte Sebron étudie à l'École des beaux-arts de Paris. Le début de sa carrière est consacré uniquement à la réalisation de décors.

Grand voyageur, Sebron entreprend de nombreux périples à ses frais et expose ses toiles au Salon, dès . Il acquiert alors une notoriété naissante dans le genre de la peinture d'intérieur avec des œuvres telles que l’Intérieur de St Omer, en , ou l’Intérieur de Saint-Vandrille (1825).

En 1827[4], alors qu'il travaille à l'Opéra et à Ambigu-Comique, Louis Daguerre, qui vient de créer le diorama, le prend comme élève. Il devient alors son collaborateur. Sebron travaille également sous la direction de Léon Cogniet[5]. Auprès de son maître, Sebron ne peint que des images de diorama.

De nombreuses toiles signées Daguerre sont, en fait, peintes par Hippolyte Sebron. Comme il l'explique dans son Mémoire : « Sie su vos non vobis[6], me fut appliqué dans toute sa rigueur ». Mais cela n’incita pas l'élève à quitter son maître. Après avoir effectué plusieurs travaux en Angleterre, il reçoit de nombreuses offres à Londres, mais l'attachement qu'il porte au diorama le fait rester à Paris, bien qu'il travaille dans l'ombre. Lors de ce voyage, il peint cinq grands dioramas pour un spéculateur anglais. Ce dernier les emporte alors en Amérique et fera fortune quelques années plus tard en les exposant.

En , il fait un voyage en Italie. Il revient avec plus de 150 vues de villes et de monuments. De retour à Paris, il reprend ses travaux et termine le diorama Vue de l'Hôtel de ville, épisode de la révolution de 1830.

Pour conquĂ©rir une rĂ©putation qu'il mĂ©rite, il sacrifie tout au travail et perfectionne ses dioramas Ă  double effet. C'est alors qu'il peint la Vue du bassin du commerce Ă  Gand, tableau reprĂ©sentant le jour et la nuit. Deux dioramas, l’IntĂ©rieur de Saint-Étienne-du-Mont vu le jour et pendant la messe de minuit oĂą l'on voit le jour l'Ă©glise Ă  peu près vide et une foule pendant l'effet de nuit et la VallĂ©e de Goldau comptent les plus grands succès du diorama de Daguerre alors qu'ils sont entièrement dus Ă  Sebron. Ces tableaux transparents Ă  double effet furent remarquĂ©s par le gouvernement qui attribua une pension de 2 000 francs Ă  Louis Daguerre.

Lassé par une réputation qui lui est ôtée, il renonce au diorama et cesse sa collaboration avec Daguerre. Sebron affirme avoir réalisé entièrement 14 des 30 dioramas de 65 pieds de long sur 40 de haut exposés par Daguerre, ainsi que d’avoir collaboré à la réalisation des autres toiles[7].

La consécration

Sebron expose ses œuvres, dont des peintures historiques[8], au Salon de Paris, entre et . À l'instar de Louis Daguerre, Charles Marie Bouton, François Marius Granet ou Étienne Bouhot, Sebron peint des vues détaillées aux effets de lumière contrastés[9]. Son style personnel est marqué par ses précédents travaux de diorama. Ses envois au Salon de 1838, 1840, 1844 et 1848 le couronnent de médailles tout comme son envoi à l'exposition de Rouen en 1835[10].

Le voyageur

Chutes du Niagara en hiver, 1856, musée des beaux-arts de Rouen[11].

Vers , il se rend au Pays basque espagnol pour travailler. Quatre de ses œuvres sont reproduites pour illustrer le Voyage pittoresque en Espagne, au Portugal et sur la côte d'Afrique du baron Taylor. Il est également l'auteur, seul ou en collaboration, de La Crucifixion, et la ville de Jérusalem qui compte parmi les premiers dioramas aux États-Unis.

En , il effectue un second voyage en Italie. Il y effectue le tableau Intérieur de Saint-Marc de Venise. Cette toile sera alors achetée à Rotterdam et lui vaudra cette année-là le titre de membre de l'Académie d'Amsterdam et de Rotterdam.

En , il réalise Le Baptême de monseigneur le comte de Paris dans l'église Notre-Dame de Paris, le 2 mai 1841, commandé par Louis-Philippe pour le musée historique de Versailles[12]. À l'exposition de Bruxelles, sa toile Souvenir de la Durance (paysage effet de clair de lune) est achetée par le roi Léopold II et il reçoit la décoration de l'ordre de Léopold.

En , il peint une Vue du château de Neuilly. Au cours de cette décennie, il se rend en Angleterre où il réalise une Vue intérieure de la chapelle Saint-Georges à Windsor qu'il expose au Salon de 1844 puis au Louvre avant d'être achetée par le roi Guillaume II. Il réalise, cette année-là, une de ses œuvres les plus connues : Une somnambule dans un cloître (effet de lune et de lampe) qui sera également achetée par Guillaume II.

Un an plus tard, il expose une Vue de la campagne de Richmond : effet de clair de Lune[13]. Il part ensuite en Espagne puis au Maroc. À son retour en , le prince de Montpensier demande à Sebron de voir ses toiles et il choisit 12 aquarelles pour la duchesse.

Lors de l'incendie de la bâtisse, à la révolution de février 1848, 22 de ses œuvres conservées au château de Neuilly, sont brûlées. En juillet, il peint La Distribution des drapeaux à la Barrière de l'étoile, un effet de soir commandé par le gouvernement provisoire en place. Le peintre prépare alors son voyage le plus ambitieux en Amérique du Nord.

Le voyage en Amérique du Nord, 1849-1855

Perspective de la principale rue de New York pendant l'hiver (effet de neige), 1855, musée national de la coopération franco-américaine, château de Blérancourt.

Entre 1849, fort d'une renommée désormais internationale, il part pour un voyage de six ans en Amérique du Nord. Il va alors parcourir plusieurs États des États-Unis et le Canada, dans un voyage qu'il considère comme « le plus complet que jamais un artiste ait accompli dans ce pays ». Il visite entre autres New York et la Louisiane. Les toiles principales sont Une grande vue du Niagara (1850) achetée à New York pour Lord Carlisle en Angleterre, une Vue du port de la Nouvelle Orléans (1851) envoyée à l'exposition de 1853, et une Vue de la grande cataracte du Niagara l'hiver (1856).

Son tableau La Somnambule, une composition gothique, figure dans une exposition de l’American Art Union en 1850. L'une de ses œuvres les plus connues et admirées : Perspective de la principale rue de New York pendant l'hiver (effet de neige) (1855) est une vue de Broadway admise à l'exposition universelle des beaux-arts évoquant la vie new-yorkaise des années 1850. Cette toile a été déposée par le musée de Rouen au musée national de la Coopération franco-américaine de Blérancourt.

Cependant, l'Amérique étant pour Sebron est « un pays où le goût des arts plus que modéré » et ses tableaux d'intérieurs ne lui permettant pas de vivre correctement, il s'essaie au portrait. Il connaît le succès avec ses pastels et effectue, lors de ce séjour, près de 60 portraits.

Fin de carrière

De retour en France, il reprend ses voyages, peignant des ruines et des intérieurs d'églises qui sont des thèmes fréquents dans son l'œuvre, thèmes qui se retrouvent dans l’intérieur de la Cathédrale de Milan (1841) ou encore l’Intérieur d'une abbaye en ruines (1848). Il parcourt l'Europe et le pourtour méditerranéen pour peindre vues, monuments et paysages. Plusieurs de ses tableaux ont pour cadre le Proche-Orient, Constantinople, l'Égypte ou encore la Syrie, comme Les Ruines de Baalek (1870).

Dioramas

  • La Vue de Brest, 1825.
  • La VallĂ©e de Chamonix, 1825.
  • Les Rochers du Saint-Gothart, vues prises d'après nature et qui furent l'objet de voyages en Bretagne et en Suisse, 1825.
  • Le Tableau du DĂ©luge, d'après une composition de Daguerre, 1825.
  • L'Abbaye de Roslyn, 1825.
  • La Chapelle d'Holyrood, 1825.
  • Le Brouillard vu Ă  travers un vestibule gothique, l'esquisse de 4 pieds peinte par Sebron fut vendue Ă  Berlin et signĂ©e Daguerre, 1825.
  • Vue d'Édimbourg (clair de lune), 1825.
  • Le Tombeau de NapolĂ©on Ă  Sainte-HĂ©lène, 1825.
  • Une petite vue du grand canal de Venise, 1825.
  • La Vue de Paris, prise de Montmartre, 1825.
  • IntĂ©rieur de Saint-Vandrille, 1825.
  • IntĂ©rieur de Saint-Omer, 1825.
  • Vue de la ville prise du faubourg, 1825.
  • Un cloĂ®tre (clair de lune), 1825.
  • Un autre cloĂ®tre mĂŞme effet, 1825.
  • La Vue du bassin du Gand, 1833.
  • L'IntĂ©rieur de Saint-Étienne-du-Mont, 1833.
  • La VallĂ©e de Goldeau, 1833.
  • Vue de la cathĂ©drale d'Auch, 1840.
  • IntĂ©rieur de Saint-Marc de Venise, ce tableau rapportĂ© d'un second voyage en Italie fut achetĂ© Ă  Rotterdam, et a valu Ă  Sebron le titre de membre de l'acadĂ©mie de Rotterdam et d'Amsterdam, 1840.
  • Vue du port d'Amsterdam au lever de la Lune, 1840.
  • CathĂ©drale de Milan, Ĺ“uvre achetĂ©e par le roi Louis-Philippe, 1841.
  • CathĂ©drale de Milan, mĂŞme sujet, achetĂ© par banquier Balano Basabio de Milan, 1841.
  • Souvenir de la Durance (paysage effet de clair de lune), achetĂ© par le roi LĂ©opold a l'exposition de Bruxelles, 1842.
  • IntĂ©rieur de l'Ă©glise de Saint-Jacques d'Anvers, achetĂ© par le roi LĂ©opold Ă  l'exposition de Bruxelles, 1842.
  • Vue intĂ©rieur de la chapelle de Windsor, toile de 10 pieds sur 7,5 de haut-exposĂ© au Louvre et achetĂ©e par le roi Guillaume II, 1844.
  • Une somnambule dans un cloĂ®tre (effet de lune et de lampe), achetĂ© par le roi Guillaume II, 1844.
  • La MosquĂ©e de Cordoue, 1845-1846.
  • Les Rochers de Ronda, 1845-1846.
  • La Vue gĂ©nĂ©rale de Grenade, 1845-1846.
  • La Distribution des drapeaux Ă  la Barrière de l'Étoile, effet de soir-commandĂ© par le gouvernement provisoire, 1848.
  • Une grande vue du Niagara, achetĂ© Ă  New York pour Lord Carlisle en Angleterre, 1850.
  • Vue du port de la Nouvelle-OrlĂ©ans, toile envoyĂ©e Ă  l'exposition de 1853, 1851.
  • Les chutes du Niagara : Le Fer Ă  Cheval[14], gravĂ©, polychrome, lithographie, 1852, musĂ©e du Nouveau Monde de La Rochelle.
  • Les chutes du Niagara - vue gĂ©nĂ©rale[15], gravĂ©, polychrome, 19ème, musĂ©e du Nouveau Monde de La Rochelle.
  • Perspective de la principale rue de New York pendant l'hiver (effet de neige), toile de 10 pieds admise Ă  l'exposition universelle des beaux-arts, 1855.
  • Vue de la grande catarade du Niagara l'hiver, 1856.

Galerie

Bibliographie

  • Emmanuel BĂ©nĂ©zit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Librairie GrĂĽnd, 1966, vol. 7, p. 689.

Notes et références

  1. Parfois orthographié « Hyppolite Sebron ».
  2. « archives départementales de la Seine maritime - acte de naissance » Accès libre (consulté le )
  3. (en) « Sebron, Hippolyte Victor Valentin (1801-79) : Interior of an Abbey in Ruins, 1848 (oil on canvas) », sur Bridgeman (consulté le )
  4. Lettre du 7 novembre 1827 de Louis Daguerre Ă  monsieur Martin, gestionnaire-financier du Diorama
  5. Index des peintres orientalistes
  6. « Ainsi vous travaillez et ce n'est pas pour vous Â».
  7. (en) Erkki Huhtamo, Roger F. Malina et Sean Cubitt, Illusions in Motion : Media Archaeology of the Moving Panorama and Related Spectacles, Paris, MIT Press, , 464 p. (ISBN 978-0-262-31310-0, lire en ligne), p. 148.
  8. Biographie de Sebron sur le site des Amis du Père-Lachaise
  9. Hippolyte Sebron sur le site du musée de Rouen
  10. David Karel, Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord, Presses Université Laval, , 962 p. (ISBN 978-2-7637-7235-6, lire en ligne), p. 743.
  11. Notice de l'œuvre sur le site du musée des beaux-arts de Rouen.
  12. DĂ©tails sur le tableau Le BaptĂŞme de monseigneur le comte de Paris dans l'Ă©glise Notre-Dame de Paris, le 2 mai 1841
  13. Conservée au musée du Louvre.
  14. « estampe - Les chutes du Niagara : Le Fer à Cheval », sur Alienor.org,
  15. « Les chutes du Niagara - vue générale », sur Alienor.org,

Liens externes

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