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Henri Coiffier de Ruzé d'Effiat

Henri CoĂ«ffier de RuzĂ© d'Effiat, marquis de Cinq-Mars (sɛ̃.maʁ[1]), nĂ© le et exĂ©cutĂ© le , Ă©tait un favori du roi Louis XIII. Il Ă©tait couramment appelĂ© « Monsieur le Grand » en rĂ©fĂ©rence Ă  sa charge de grand Ă©cuyer de France.

Henri Coiffier de Ruzé d'Effiat,
marquis de Cinq-Mars
Portrait présumé d'Henri Coiffier de Ruzé d'Effiat, marquis de Cinq-Mars.
Huile sur toile, entourage des frÚres Le Nain, école française, vers 1640.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Surnom
Cinq-Mars
Monsieur le Grand
Nationalité
Français
Activité
Famille
PĂšre
Fratrie
Autres informations
Propriétaire de
Blason

Il mena la derniĂšre des nombreuses conspirations contre le puissant principal ministre d'État du roi, le cardinal de Richelieu qui, en accord avec le roi, le fit juger et dĂ©capiter.

Biographie

Le marquis de Cinq-Mars. D'aprÚs une toile attribuée aux frÚres Le Nain.

Cinq-Mars est le fils cadet du marĂ©chal Antoine CoĂ«ffier-RuzĂ©, marquis d’Effiat, un ami proche de Richelieu, lequel prend l’enfant sous sa protection aprĂšs la mort de son pĂšre en 1632. Sa mĂšre Ă©tait Marie de Fourcy.

En 1639, Richelieu, sans doute dans le but d’affaiblir l’influence de Madame de Hautefort, introduit le jeune Cinq-Mars auprĂšs de Louis XIII, espĂ©rant qu’il le prenne comme favori. Cinq-Mars est rapidement nommĂ© Grand MaĂźtre de la garde-robe, Premier Ă©cuyer puis Grand Ă©cuyer de France. Son influence grandissante est dĂ©finitivement confirmĂ©e aprĂšs que Louis XIII lui offre le comtĂ© de Dammartin[2]. finalement cĂ©dĂ© au prince de CondĂ©.

Mais Cinq-Mars se lasse de Louis XIII. En effet, le jeune homme vit mal l'affection du roi tour Ă  tour jaloux, mĂ©lancolique ou paternaliste. Le favori prĂ©fĂšre se jeter dans une vie dissipĂ©e, remplie de fĂȘtes entraĂźnant des conflits avec le roi, reconnu pour son austĂ©ritĂ©. Il se met Ă  se moquer du roi en privĂ© auprĂšs de personnes extĂ©rieures. Il multiplie les conquĂȘtes fĂ©minines notamment Marion Delorme et Mlle de ChĂ©meraul[3].

Les prĂ©tentions de Cinq-Mars connaissent un brusque coup d'arrĂȘt quand il rĂ©clame la main de Marie de Gonzague-Nevers et pour ce faire, l'obtention d'un duchĂ©-pairie. Richelieu combat pour faire Ă©chouer ce projet de mariage que le roi refuse. TouchĂ© dans son orgueil, Cinq-Mars conçoit une forte rancune envers le cardinal.

Cinq-Mars s’entend avec François-Auguste de Thou et Gaston d'OrlĂ©ans pour comploter avec les Espagnols. Leur plan prĂ©voit le renvoi ou l’assassinat de Richelieu, la signature de la paix avec l’Espagne avec une restitution rĂ©ciproque de territoires. Les Espagnols massent une armĂ©e de 18 000 hommes dans la rĂ©gion de Sedan pour intervenir aux cĂŽtĂ©s des conjurĂ©s.

Une correspondance secrĂšte du marquis est interceptĂ©e par la police de Richelieu. Trahis dans leur confiance, Louis XIII et Richelieu font arrĂȘter les conjurĂ©s Ă  Narbonne, puis font juger et dĂ©capiter Cinq-Mars Ă  Lyon sur la place des Terreaux, avec François-Auguste de Thou, le . Les derniers mots qu'il prononce sur l'Ă©chafaud sont : « Mon Dieu ! Qu'est-ce que ce monde ? ».

La mĂšre d'Henri de Cinq-Mars, la marĂ©chale d’Effiat, est exilĂ©e en Touraine. Son frĂšre Jean, le benjamin, est privĂ© de ses bĂ©nĂ©fices d’abbĂ© du Mont-Saint-Michel, et le chĂąteau familial de Cinq-Mars est rasĂ© « Ă  hauteur d’infamie ». La branche aĂźnĂ©e continue cependant la famille : le frĂšre aĂźnĂ© de Cinq-Mars, Martin, puis son fils (le neveu de Cinq-Mars), Antoine II CoĂ«ffier de RuzĂ©, marquis d'Effiat.

La principale conséquence de cette conspiration est enregistrée au Parlement dÚs le mois de décembre : une déclaration prive Gaston de France de ses droits à la régence.

Barbara Strozzi a écrit une cantate sur l'histoire du marquis (« Lamento sul Rodano severo »). Le personnage a inspiré Alfred de Vigny dont le roman Cinq-Mars a été ensuite adapté à l'opéra par Gounod.

Armoiries

Figure Nom du prince et blasonnement

De gueules, au chevron fascé-ondé d'argent et d'azur de six piÚces, acc. de trois lions d'or.[4] - [5]

Notes et références

  1. Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, 1994, [lire en ligne], p. 103
  2. Jean-Christian Petitfils, Louis XIII, Perrin, 2008, p. 775
  3. http://www.choses.biz/article-henri-de-cinq-mars-un-amant-du-roi-75646847.html
  4. Michel Popoff et prĂ©face d'HervĂ© Pinoteau, Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'aprĂšs l'Ɠuvre du pĂšre Anselme et ses continuateurs, Paris, Le LĂ©opard d'or, , 204 p. (ISBN 2-86377-140-X)
  5. Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne), et ses Compléments sur www.euraldic.com

Annexes

Sources et bibliographie

  • Tallemant des RĂ©aux, Historiettes, t. I, Ă©d. de 1834, Paris, passim.
  • Alfred de Vigny, Cinq-Mars, ou une conjuration sous Louis XIII [1826], Gallimard, Paris 1999.
  • AnaĂŻs Bazin (AnaĂŻs de Raucou, dite), Histoire de France sous Louis XIII, Chamerot, Paris, 1846.
  • (it) Francesco Guidi, Enrico di Cinq-Mars. Ballo storico in otto quadri del coreografo Emanuele Viotti da rappresentarsi nel Teatro Regio il carnevale dell'anno 1849-50, Officina tip. e lit. di Giuseppe Fodratti, Torino, s.d. mais 1849.
  • AA. VV., La conjuration de Cinq-Mars : recit de Montglat, Fontrailles, Tallemant des Reaux etc. (1642), L. Hachette, Paris, 1853.
  • Jeanne Pauline Basserie, La conjuration de Cinq-Mars, Perrin et cie, Paris, 1896.
  • Henri-Robert, Les grands procĂšs de l'Histoire, Paris, Payot, 4 t., 2 vol., 1926, 250 p.
  • Pierre De Vaissiere, Conjuration de Cinq-Mars, Libraire Hachette, Paris, 1928.
  • Philippe Erlanger, Le mignon du roi, Éditions Pocket, 1973.
  • Philippe Erlanger, Les querelles de Louis XIII et de Cinq-Mars, Historama N° 281, .
  • Charles Pasteur, Le beau vice, ou l'homosexualitĂ© Ă  la Cour de France, Balland, Paris, 1999.
  • Alexandre Dumas cite longuement dans son Midi de la France
    Alexandre Dumas, Midi de la France, Éd. François Bourin, 1991 (ISBN 2-87686-094-5), pp. 80-94
    la relation de l'exécution de Cinq-Mars et de Thou, « récit positif et nu conservé par la plume du greffier » (par opposition à l'« invention » d'Alfred de Vigny).

Article connexe

Liens externes

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