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HMS E18

Le HMS E18[Note 1] Ă©tait un sous-marin britannique de classe E de la Royal Navy, lancĂ© en 1915 et perdu dans la mer Baltique en mai 1916 alors qu’il opĂ©rait Ă  partir de Tallinn. Les circonstances exactes entourant le naufrage demeurent un mystĂšre. L’épave du sous-marin a Ă©tĂ© dĂ©couverte en octobre 2009.

HMS E18
illustration de HMS E18
Le HMS E18 peu aprĂšs avoir traversĂ© l’Øresund en septembre 1915. Notez la peinture de camouflage pour empĂȘcher le repĂ©rage par des observateurs Ă  terre

Type Sous-marin
Classe classe E
Fonction militaire
Histoire
A servi dans Royal Navy
Commanditaire Royal Navy
Constructeur Vickers Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Fabrication acier
Quille posée 1914
Lancement
Commission
Statut Perdu corps et biens, fin mai 1916
Équipage
Équipage 30 marins
Caractéristiques techniques
Longueur 55,16 m
MaĂźtre-bau 4.59 m
Tirant d'eau 4,61 m
DĂ©placement 667 tonnes en surface, 807 t en plongĂ©e
Propulsion 2 moteurs diesel Vickers 8 cylindres
2 moteurs Ă©lectriques sur batteries
Puissance 2 x 800 ch (600 kW) aux Diesel et 2 x 420 ch (313 kW) aux Ă©lectriques
Vitesse 15,25 nƓuds (28,24 km/h) en surface)
10,25 nƓuds (18,98 km/h) en plongĂ©e
Profondeur 61
Caractéristiques militaires
Armement 5 tubes lance-torpilles de 18 pouces (457 mm) (2 Ă  la proue, 2 au milieu du navire, 1 Ă  la poupe)
1 canon de pont de 12 livres
Rayon d'action 3000 nautiques (5 600 km) Ă  10 nƓuds en surface
65 nautiques (120 km) Ă  5 nƓuds en plongĂ©e

Conception

Comme tous les sous-marins de la classe E postĂ©rieurs au E8, le E18 avait un dĂ©placement de 662 tonnes en surface et de 807 tonnes en immersion. Il avait une longueur totale de 55 m[1] et un maĂźtre-bau de 6,92 m. Il Ă©tait propulsĂ© par deux moteurs Diesel Vickers huit cylindres Ă  deux temps de 800 chevaux (600 kW) et moteurs Ă©lectriques deux moteurs Ă©lectriques de 420 chevaux (310 kW)[2] - [3].

Le sous-marin avait une vitesse maximale de 16 nƓuds (30 km/h) en surface et de 10 nƓuds (19 km/h) en immersion. Les sous-marins britanniques de la classe E avaient une capacitĂ© en carburant de 50 tonnes de gazole, et une autonomie de 2 829 milles marins (5 238 km) lorsqu’ils faisaient route Ă  10 nƓuds (19 km/h)[1]. Ils pouvaient naviguer sous l’eau pendant cinq heures en se dĂ©plaçant Ă  5 nƓuds (9,3 km/h).

Comme pour la plupart des premiers bateaux de la classe E, le E18 n’était pas Ă©quipĂ© d’un canon de pont pendant sa construction, mais il a reçu plus tard un canon QF (Quick Firing : tir rapide) de 3 pouces (76 mm) montĂ© Ă  l’avant du kiosque. Il avait cinq tubes lance-torpilles de 18 pouces (457 mm), deux Ă  l’avant, un de chaque cĂŽtĂ© Ă  mi-longueur du navire et un Ă  l’arriĂšre. Au total, 10 torpilles Ă©taient emportĂ©es Ă  bord[2].

Les sous-marins de la classe E avaient la tĂ©lĂ©graphie sans fil d’une puissance nominale de 1 kilowatt. Sur certains sous-marins, ces systĂšmes ont par la suite Ă©tĂ© mis Ă  niveau Ă  3 kilowatts en retirant un tube lance-torpilles du milieu du navire. Leur profondeur maximale de plongĂ©e thĂ©orique Ă©tait de 100 pieds (30 mĂštres). Cependant, en service, certaines unitĂ©s ont atteint des profondeurs supĂ©rieures Ă  200 pieds (61 mĂštres). Certains sous-marins contenaient des oscillateurs Fessenden[1].

Leur équipage était composé de trois officiers et 28 hommes[1].

Engagements

1915

Le E18 est entré en service au Royaume-Uni en 1915, sous le commandement du Lieutenant commander R.C. Halahan. Il rejoint le HMS Maidstone le et commence bientÎt à patrouiller en mer du Nord avec la 8e flottille basée à Harwich. Le , lors de sa seule et unique patrouille avant son départ pour la mer Baltique, le E18 a quitté Yarmouth avec les HMS D7 et HMS E13.

Le , Ă  l’embouchure de l’Ems, dans les eaux ennemies, Halahan ramena le E18 Ă  la surface, car il prĂ©fĂ©rait la mer Ă  l’utilisation des toilettes Ă  bord. Alors qu’il Ă©tait dans cette situation embarrassante, un Zeppelin est apparu. Le E18 a plongĂ© jusqu’au fond de la mer, mais il Ă©tait encore facilement visible depuis les airs. Le E18 a ensuite Ă©tĂ© encadrĂ© par 12 bombes qui n’ont causĂ© aucun dommage matĂ©riel, hormis l’embarras de Halahan d’ĂȘtre ainsi pris au dĂ©pourvu. Il n’a pas mentionnĂ© dans son rapport de patrouille qu’il avait ordonnĂ© de faire surface. Il a dĂ©clarĂ© qu’il Ă©tait restĂ© en immersion Ă  20 pieds. Une enquĂȘte sur la visibilitĂ© des sous-marins depuis les airs a conduit Ă  ce que le E18 soit peint dans un schĂ©ma de camouflage. Étrangement, il n’y a aucune revendication allemande d’une attaque sur un sous-marin. Les Zeppelins dans les airs ce jour-lĂ  dans cette rĂ©gion Ă©taient les L4, L6 et L7. Aucun d’entre eux n’a rapportĂ© avoir aperçu un sous-marin, encore moins en avoir attaquĂ© un. Le L6 Ă©tait le plus prĂšs de la position du E18 au moment oĂč un Zeppelin a Ă©tĂ© aperçu par ce dernier, mais il s’est Ă©loignĂ© vers l’ouest lorsque les explosions se sont produites. Les groupes de dragueurs de mines allemands faisaient exploser des mines au moment de l’attaque prĂ©sumĂ©e, ce qui pourrait expliquer les explosions que l’équipage du E18 a entendu lorsqu’il Ă©tait en immersion.

Le E18 a Ă©tĂ© envoyĂ© en mer Baltique avec la flottille sous-marine britannique dans cette mer. Il a quittĂ© Harwich le 28 aoĂ»t avec son sister-ship HMS E19, en se rendant pour dĂ©buter Ă  Newcastle pour caler leurs compas, voyage au cours duquel le E19 a brĂ»lĂ© une de ses principales armatures. AprĂšs le retard pour rĂ©parer le E19, ils ont quittĂ© Newcastle pour la Baltique le 4 septembre Ă  16 heures 30. Les deux sous-marins se sont sĂ©parĂ©s et ont traversĂ© l’Øresund entre le Danemark et la SuĂšde dans la nuit du 8 au 9 septembre. Au cours du passage, le E19 s’est retrouvĂ© Ă  seulement quelques mĂštres de la poupe du E18 et a dĂ©cidĂ© de ne pas rentrer en mĂȘme temps que ce dernier dans le dĂ©troit.

Le E18 a rencontrĂ© deux destroyers allemands. Il a plongĂ© Ă  seulement 23 pieds (7 mĂštres) de profondeur et, pendant prĂšs de trois heures, a progressĂ© en frĂŽlant le fond marin et en remontant Ă  la surface. AprĂšs plusieurs heures de repos en eau profonde, il a refait surface le matin pour se retrouver sous le feu du croiseur SMS Amazone. Une fois de plus, il a plongĂ© jusqu’au fond. Le croiseur allemand et les destroyers qui l’accompagnaient ont alors commencĂ© Ă  sillonner la zone oĂč se trouvait le E18, en sachant que ses batteries devaient ĂȘtre dĂ©chargĂ©es. Le E18 a dĂ» rester au fond jusqu’à ce que les navires allemands, qui n’étaient pas Ă©quipĂ©s de grenades anti-sous-marines, quittent la zone. AprĂšs s’ĂȘtre Ă©chappĂ©, il a Ă©tĂ© attaquĂ©e par deux autres destroyers, dont l’un a failli l’éperonner.

Le , Halahan aperçut ce qu’il croyait ĂȘtre les croiseurs de bataille allemands SMS LĂŒtzow et SMS Seydlitz, et tenta en vain de se placer en position d’attaque. En fait, les navires Ă©taient seulement deux destroyers allemands, les croiseurs de bataille n’étaient pas dans la rĂ©gion Ă  l’époque. Le 12 septembre, le E18 a rejoint les E19 et HMS E9 au large de Dagerort, arrivant Ă  Reval (maintenant Tallinn, en Estonie) le 13 septembre. Halahan a Ă©crit plus tard dans son rapport qu’entrer de nouveau en mer Baltique Ă©tait trop risquĂ© et ne devrait plus ĂȘtre tentĂ©, Ă  moins que ce ne soit absolument nĂ©cessaire.

Le E18 opĂšre Ă  partir de Reval jusqu’à l’automne 1915 et part pour sa premiĂšre patrouille dans la Baltique le . Le lendemain, il Ă©tait dans une excellente position pour torpiller le croiseur allemand SMS Bremen, mais Ă  cause d’un sous-marin russe en surface, le Bremen a dĂ©viĂ© de sa route juste au moment oĂč le E18 Ă©tait sur le point de tirer, et l’occasion ne s’est plus prĂ©sentĂ©e. Il est retournĂ© Ă  Reval le 29 septembre. [4]

Le , le E18 partit pour sa deuxiĂšme patrouille. Le 12 octobre, il Ă©tait en position d’attaquer le prĂ©-dreadnought SMS Braunschweig au large de Libau (aujourd’hui Liepāja en Lettonie), mais les portes de ses tubes lance-torpille d’étrave n’ont pas pu ĂȘtre ouvertes. Il a ensuite essayĂ© son tube de milieu, mais a Ă©tĂ© forcĂ© Ă  plonger par des destroyers allemands. Quand enfin il a rĂ©ussi Ă  tirer une torpille Ă  partir de son tube arriĂšre, la distance Ă  la cible Ă©tait trop grande. Il est retournĂ© Ă  Reval le 16 octobre[5].

Le E18 quitta Reval le pour patrouiller sur les routes commerciales suĂ©doises. Il revint le 15 novembre n’ayant rien vu d’intĂ©ressant. Au cours de cette patrouille, l’équipage avait manquĂ© la visite du Tsar.

Sa quatriĂšme et derniĂšre patrouille de 1915 s’effectue au large de Libau, et il tente de trouver un chemin Ă  travers les champs de mines en suivant les routes de la navigation allemande. Il est parti pour cette patrouille le 30 novembre et est revenu le 4 dĂ©cembre.

DĂ©couverte de l’épave en 2009

En octobre 2009, l’épave du HMS E18 a Ă©tĂ© dĂ©couverte par un ROV dĂ©ployĂ© par le navire de reconnaissance suĂ©dois MV Triad. La position de l’épave se trouve au large des cĂŽtes de Hiiumaa, en Estonie. Des photographies prises de l’épave montrent le sous-marin avec son Ă©coutille ouverte, ce qui suggĂšre qu’il a heurtĂ© une mine en naviguant en surface[4].

Notes et références

Notes

  1. Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin

Références

  1. (en) Innes McCartney et Tony Bryan, British Submarines of World War I, Osprey Publishing, (ISBN 978-1-4728-0035-0, lire en ligne), p. 11–12
  2. (en) Paul Akermann, Encyclopaedia of British Submarines 1901–1955, Penzance, Cornwall, Periscope Publishing, , reprint of the 1989 Ă©d. (ISBN 1-904381-05-7), p. 150
  3. (en) « E Class », Chatham Submarines (consulté le )
  4. « Sub's wartime grave discovered », BBC News Online,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) J. J. Colledge et Ben Warlow, Ships of the Royal Navy : The Complete Record of all Fighting Ships of the Royal Navy (Rev. ed.), London, Chatham Publishing, (ISBN 978-1-86176-281-8).

Liens internes

Liens externes

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