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HMS Caradoc (D60)

Le HMS Caradoc[Note 1] est un croiseur léger de classe C construit pour la Royal Navy pendant la Première Guerre mondiale. Il était l’un des quatre navires de la sous-classe Caledon. Affecté à la Grand Fleet pendant la guerre, le navire participe à la seconde bataille de Heligoland à la fin de 1917. Le HMS Caradoc a été brièvement déployé en mer Baltique à la fin de 1918 en soutien aux forces anti-bolcheviques pendant la campagne britannique dans la Baltique, puis il a été transféré à la Mediterranean Fleet au début de 1919 et a passé l’année et demie suivante à faire la même chose en mer Noire pendant la guerre civile russe. Le navire a été retiré de la mer Noire à la mi-1920 pour observer la guerre gréco-turque de 1919-1922 et l'affaire de Tchanak de la fin de 1922. Le HMS Caradoc a passé la plupart de son reste de son temps de service dans l’entre-deux-guerres à l’étranger, ou en réserve, avec des déploiements en Extrême-Orient et en Amérique du Nord, ou à la station des Antilles.

HMS Caradoc
illustration de HMS Caradoc (D60)
Le HMS Caradoc en cours d'Ă©quipement au chantier naval Scotts de Greenock. Le sous-marin HMS G14 est au premier plan

Type Croiseur léger
Classe C
Histoire
A servi dans Royal Navy
Constructeur Scotts Shipbuilding and Engineering Company, Greenock Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Vendu Ă  la ferraille le
Équipage
Équipage 438 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 137,2 m
Maître-bau 12,9 m
Tirant d'eau 5,72 m
DĂ©placement 4 306 tonnes
Propulsion 2 turbines Ă  vapeur Parsons Ă  engrenages
6 chaudières Yarrow
2 arbres d'hélice
Puissance 40 000 ch (30 000 kW)
Vitesse 29 nĹ“uds (54 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage ceinture : 76 mm
pont : 25 mm
Armement 5 canons simples de 6 pouces (152 mm)
2 canons AA simples QF 20 cwt de 3 pouces (76 mm)
4 tubes lance-torpilles jumelĂ©s de 21 pouces (533 mm)
Carrière
Pavillon Royaume-Uni
Indicatif D60

Remis en service avant le début de la Seconde Guerre mondiale en , il est retourné à la station nord-américaine où il a aidé à intercepter deux forceurs de blocus allemands. Le navire a été transféré à la Eastern Fleet au début de 1942, mais n’a vu aucune action avant d’être converti en navire-école à la mi-1943 en Afrique du Sud. Le HMS Caradoc est envoyé à Ceylan où il devient navire-caserne en 1944. Il est brièvement devenu le navire amiral de la flotte en avant de rentrer chez lui plus tard dans l’année. Le navire est mis en réserve à la fin de l’année et vendu à la ferraille au début de 1946.

Conception

Les croiseurs de classe C Ă©taient destinĂ©s Ă  escorter la flotte et Ă  la dĂ©fendre contre les destroyers ennemis qui tenteraient de se rapprocher Ă  portĂ©e de torpille. La sous-classe Caledon Ă©tait une version lĂ©gèrement plus grande et amĂ©liorĂ©e de la sous-classe Centaur prĂ©cĂ©dente avec un armement plus puissant. Les navires mesuraient 137,3 m de longueur hors-tout, avec une largeur de 12,9 m et un tirant d'eau maximal de 5,7 m. Leur dĂ©placement Ă©tait de 4 306 tonnes Ă  la normale et de 4 990 tonnes Ă  charge maximale[1]. Le HMS Caradoc Ă©tait propulsĂ© par deux turbines Ă  vapeur Ă  engrenages Parsons, chacune entraĂ®nant un arbre d'hĂ©lice, qui produisaient un total de 40 000 chevaux-vapeur (30 000 kW). Les turbines utilisaient de la vapeur produite par six chaudières Yarrow, ce qui lui donnait une vitesse d’environ 29 nĹ“uds (54 km/h). Il transportait 950 tonnes de mazout. Le navire avait un Ă©quipage d’environ 400 officiers et autres grades ; cela a augmentĂ© Ă  437 lorsqu’il a servi de navire amiral[1].

L’armement principal des navires de la classe Caledon se composait de cinq canons BL Mk XII de 6 pouces (152 mm) montĂ©s dans l’axe. Un canon Ă©tait Ă  l’avant du pont, deux Ă©taient Ă  l’avant et Ă  l’arrière des deux cheminĂ©es et les deux derniers Ă©taient Ă  l’arrière, avec un canon surplombant le canon le plus en arrière. Les deux canons antiaĂ©riens QF de 3 pouces (76 mm) de 20 cwt Ă©taient positionnĂ©s en arrière de la cheminĂ©e avant. L’armement en torpilles du Caledon Ă©tait quatre fois plus puissant que celui du HMS Centaur, avec huit tubes lance-torpilles de 21 pouces (533 mm) en quatre affĂ»ts jumelĂ©s, deux sur chaque cĂ´tĂ©[1]. Les navires de la sous-classe Caledon Ă©taient protĂ©gĂ©s par une ceinture blindĂ©e de 1,5 Ă  3 pouces (38 Ă  76 mm) d’épaisseur et avaient un pont blindĂ© de 1 pouces (25 mm) d’épaisseur au-dessus de l’appareil Ă  gouverner. Les murs de la passerelle avaient une Ă©paisseur de 3 pouces[2].

Historique

Première Guerre mondiale

Le HMS Caradoc, le deuxième navire de ce nom à servir dans la Royal Navy[3], a été commandé en [2] dans le cadre du programme de guerre 1915-1916. Le navire a été construit par la Scotts Shipbuilding and Engineering Company à leur chantier naval de Greenock. Sa quille fut posée le . Il a été lancé le et achevé le [4]. Il a été affecté à la 6e escadre de croiseurs légers de la Grand Fleet avec trois autres croiseurs de classe C. Avec son sister-ship Cassandra (1916), il s’échoua sur Fair Isle le , mais les deux navires furent renfloués avec succès[5].

Le HMS Caradoc est de retour au combat le , lorsqu’il participe à la seconde bataille de la baie de Heligoland. Il s’agissait d’une tentative réussie par les Britanniques d’intercepter les forces de dragueurs de mines allemandes qui déminaient les champs de mines britanniques en mer du Nord. La 6e escadre de croiseurs légers a protégé les deux croiseurs de bataille légers de classe Courageous du 1st Cruiser Squadron pendant la bataille avec la 1ère escadre de croiseurs légers. Les Britanniques ont perdu les dragueurs de mines allemands dans l’écran de fumée émis par les quatre croiseurs légers allemands et ont poursuivi ces derniers navires pendant la majeure partie de la bataille, bien qu’ils leur aient infligé peu de dégâts dans la mauvaise visibilité causée par la fumée allemande. Le HMS Caradoc, étant le navire de queue de son escadre, est celui qui a tiré le moins. Il n’a pas marqué de coups à but sur ses adversaires, et ils ne l’ont pas non plus endommagé[6].

En 1917-1918, sa passerelle a Ă©tĂ© remplacĂ©e par un pont agrandi et ses tĂ©lĂ©mètres de 9 pieds (2,7 m) ont Ă©tĂ© Ă©changĂ©s contre des modèles de 12 pieds (3,7 m)[7]. En , le navire Ă©tait basĂ© Ă  Rosyth et il a escortĂ© la Hochseeflotte (flotte allemande de haute mer) alors que celle-ci naviguait vers Scapa Flow le pour y ĂŞtre internĂ©e.

Entre-deux-guerres

Quelques jours plus tard, la 6e escadre de croiseurs lĂ©gers reçut l’ordre de se rendre en mer Baltique pour soutenir les pays baltes qui tentaient d’obtenir leur indĂ©pendance de la Russie. Alors qu’il Ă©tait arrĂŞtĂ© Ă  Copenhague, au Danemark, en route, le Caradoc a tirĂ© le charbonnier SS Tregarth, après qu’il se soit Ă©chouĂ©. Avec son sister-ship Cardiff et cinq destroyers, le navire bombarda les positions bolcheviques avec 155 obus de 6 pouces Ă  l’est de Reval (Tallinn), en Estonie, le , et il arrĂŞta l’offensive russe après avoir dĂ©truit le pont qui les reliait Ă  Petrograd. Près de deux semaines plus tard, le , près de Reval, il a aidĂ© Ă  capturer le destroyer russe Avtroil, qui a ensuite Ă©tĂ© remis aux Estoniens. Au dĂ©but de , le HMS Caradocet son sister-ship Calypso transportent 500 volontaires finlandais de Helsingfors (Helsinki) Ă  Reval, puis il bombardent les bolcheviks en conjonction avec une offensive estonienne le . La 6e escadre de croiseurs lĂ©gers a Ă©tĂ© rappelĂ©e immĂ©diatement après et est revenue Ă  Rosyth le [8].

Le navire est transfĂ©rĂ© Ă  la 3e escadre de croiseurs lĂ©gers de la Mediterranean Fleet le [5] - [9]. Le , il Ă©tait stationnĂ©e en CrimĂ©e en soutien Ă  l’armĂ©e de volontaires anti-bolcheviques[10]. Le , des reconnaissances aĂ©riennes ont signalĂ© que l’ArmĂ©e rouge se massait dans la baie de Caffa, dans la ville de Vladislovovka. Le cuirassĂ© grec Lemnos et le HMS Caradoc bombardèrent la ville, forçant les forces soviĂ©tiques Ă  se retirer[5]. Rejoint par son sister-ship Centaur et le destroyer Parthian, le Caradoc et le Lemnos bombardent Ă  nouveau les troupes soviĂ©tiques deux jours plus tard, cette fois dans le village de Parpach. Le , le HMS Caradoc et le cuirassĂ© Emperor of India, nouvellement arrivĂ©, ont aidĂ© Ă  briser une attaque bolchevique. Trois mois plus tard, il a Ă©tĂ© touchĂ© par trois obus de 3 pouces alors qu’il engageait l’artillerie cĂ´tière bolchevique Ă  Otchakov, mais il n’a subi aucune perte ni dommage. Plus tard ce mois-lĂ , il a soutenu un dĂ©barquement amphibie par l’armĂ©e de volontaires près d’Odessa. Ă€ la mi-octobre, le navire a soutenu une offensive de l’armĂ©e de volontaires près de Yalta[11].

En , le HMS Caradoc est dĂ©ployĂ© au large des cĂ´tes gĂ©orgiennes pour soutenir l’armĂ©e des volontaires contre les bolcheviks et continue de le faire jusqu’en mai. Il a Ă©tĂ© retirĂ© de GĂ©orgie en juin en rĂ©ponse aux offensives grecques pendant la guerre grĂ©co-turque et est arrivĂ© Ă  Istanbul le . Pendant l'affaire de Tchanak de , le navire a Ă©tĂ© dĂ©ployĂ© pour surveiller le golfe de Smyrne. Le HMS Caradoc participe au retrait des navires des eaux turques en alors que le traitĂ© de Lausanne qui met fin Ă  la guerre est en cours de nĂ©gociation[12]. Le navire est restĂ© en mer MĂ©diterranĂ©e jusqu’en , date Ă  laquelle il a Ă©tĂ© brièvement transfĂ©rĂ© Ă  la China Station[5]. Vers 1924-1926, il est Ă©quipĂ© d’une paire de canons antiaĂ©riens Mk II « pom-pom » de 2 livres (40 mm)[7]. Après son retour au pays, le Caradoc a entrepris un long carĂ©nage du Ă  , date Ă  laquelle il a Ă©tĂ© affectĂ© Ă  la station d’AmĂ©rique du Nord et des Antilles basĂ©e Ă  l’arsenal naval royal des Bermudes. Le navire y est restĂ© jusqu’en , date Ă  laquelle il est retournĂ© au Royaume-Uni et a Ă©tĂ© brièvement placĂ© en rĂ©serve. Le HMS Caradoc a Ă©tĂ© remis en service en juillet pour le service sur la China Station avec le 5th Cruiser Squadron. Il rentre au pays quatre ans plus tard et est de nouveau placĂ© en rĂ©serve le [5].

Seconde Guerre mondiale

Au début de la guerre, le , le HMS Caradoc se trouvait au port de Portland[13] et il a été réaffecté pour opérer au large des côtes nord-américaines peu de temps après. Le mois suivant, il transporte deux millions de livres en or à Halifax, en Nouvelle-Écosse[5]. Le , le croiseur léger Orion (85) et le destroyer canadien Saguenay repèrent le pétrolier allemand Emmy Friedrich dans le canal du Yucatán. Lorsque le HMS Caradoc arrêta le navire, les Allemands le sabordèrent pour l’empêcher d’être capturé. Le , le forceur de blocus allemand Rhein a été intercepté par le sloop-of-war néerlandais Van Kinsbergen à l’ouest du détroit de Floride. Le Rhein a été incendié par son propre équipage pour empêcher sa capture, et l’épave a été coulée plus tard dans la journée par le HMS Caradoc[14]. Le navire a été réaménagé à New York entre le et le [5] où ses « pom-pom » ont été échangés contre cinq canons légers AA de 20 millimètres Oerlikon sur des affûts simples. En outre, le HMS Caradoc a été équipé de deux radars de recherche de surface, un type 271 et un type 290[15].

Le navire est ensuite affecté à la Eastern Fleet où il reste jusqu’en 1943[5]. Il a été converti en navire-école d’artillerie à Durban, en Afrique du Sud, entre le et le [15] et a été transféré à Colombo, Ceylan, en 1944. Le HMS Caradoc est devenu un navire-caserne en , puis le navire amiral de la East Indies Fleet (Flotte des Indes Orientales, c'est ainsi que la Eastern Fleet avait été rebaptisée) en [5]. Il a été placé en réserve en après son retour au pays[4]. Le navire a été vendu à la ferraille le et par la suite démantelé à Briton Ferry, pays de Galles[5].

Notes

  1. Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin

Références

  1. Gardiner & Gray 1985, p. 60
  2. Raven & Roberts, p. 62
  3. Colledge, p. 60
  4. Friedman, p. 413
  5. Whitley, p. 68
  6. McBride, pp. 110–15; Newbolt, pp. 165, 169–175
  7. Raven & Roberts, p. 75
  8. Head, pp. 134–139; Transcript
  9. Halpern, p. 7
  10. Halpern, pp. 34, 36
  11. Halpern, pp. 41, 54, 100–110
  12. Halpern, pp. 199–200, 206–207, 214–215, 250, 373, 423
  13. Rohwer, p. 1
  14. Rohwer, pp. 7, 51
  15. Raven & Roberts, p. 427

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) James Joseph Colledge et Ben Warlow, The Complete Record of all Fighting Ships of the Royal Navy, Londres, Chatham, (1re Ă©d. 1969), 396 p. (ISBN 978-1-86176-281-8, OCLC 67375475).
  • (en) Norman Friedman, British Cruisers: Two World Wars and After, Barnsley, South Yorkshire, UK, Seaforth, (ISBN 978-1-59114-078-8)
  • (en) Robert Gardiner et Randal Gray, Conway's All the World's Fighting Ships: 1906–1921, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 0-85177-245-5)
  • (en) Michael Head, « The Baltic Campaign, 1918–1920, Pt. I », Warship International, Toledo, Ohio, International Naval Research Organization, vol. XLVI, no 2,‎ , p. 135–50 (ISSN 0043-0374)
  • (en) Robert Gardiner, Warship, vol. 1990, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , 102–117 p. (ISBN 1-55750-903-4), « The Weird Sisters »
  • (en) Henry Newbolt, Naval Operations, vol. V, Nashville, Tennessee, Battery Press, coll. « History of the Great War Based on Official Documents », , reprint of the 1931 Ă©d. (ISBN 0-89839-255-1)
  • (en) Alan Raven et John Roberts, British Cruisers of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, (ISBN 0-87021-922-7)
  • JĂĽrgen Rohwer, Chronology of the War at Sea 1939–1945: The Naval History of World War Two, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , Third Revised Ă©d. (ISBN 1-59114-119-2)
  • (en) M. J. Whitley, Cruisers of World War Two: An International Encyclopedia, London, Cassell, (ISBN 1-86019-874-0)

Liens externes

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