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HĂ´tel Le Bas de Montargis

L'hôtel Le Bas de Montargis ou hôtel de Créquy est un ancien hôtel particulier situé au no 7 place Vendôme, dans le 1er arrondissement de Paris.

HĂ´tel Le Bas de Montargis
de Créquy
La façade sur la place depuis le sud-est, de nuit.
Présentation
Type
Destination initiale
Destination actuelle
Style
Architecte
Ingénieur
Matériau
Construction
1708
Reconstruction
1931-1934
DĂ©molition
1930
Commanditaire
Hauteur
24,50 m
Occupant
Propriétaire
Copropriété
Patrimonialité
Localisation
Pays
RĂ©gion
Subdivision administrative
Commune
Adresse
Accès et transport
Stationnement
Indigo - VendĂ´me
MĂ©tro
Coordonnées
48° 52â€?nbsp;02,17â€?nbsp;N, 2° 19â€?nbsp;41,87â€?nbsp;E
Localisation sur la carte de Paris
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Localisation sur la carte du 1er arrondissement de Paris
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Construit en 1708, par et pour l'architecte Jules Hardouin-Mansart, il appartient notamment à la famille Le Bas de Montargis puis d'Aumont de Créquy. Il abrite, de 1724 à 1731, le club de l'Entresol.

De 1794 à 1899, l'hôtel est le siège de l'État-major de la place de Paris puis appartient à la maison de couture Beer, avant d'être cédé à la Compagnie Foncière Vendôme, qui y réalise de grands travaux dont la création de l'actuel cour Vendôme.

Il abrite aujourd'hui des bureaux et est une copropriété.

Situation

Situé dans le pan coupé au sud-ouest de la place, il est mitoyen de l'hôtel d'Orsigny au no 5, et de l'hôtel de Villemaré au no 9. Il constitue l'entrée du cours Vendôme.

Histoire

De la construction de la place Ă  celle de l'hĂ´tel

RĂ©partition des lots de la place. Parmi les deux lots de Mansart, en bas le no 7, au-dessus le no 9.

Le , l'architecte Jules Hardouin-Mansart acquiert auprès de la ville de Paris les terrains correspondant aux no 7 et no 9. La parcelle mesure alors 433 toises. Il revend quelques années plus tard ces deux lots à son gendre Claude Le Bas de Montargis, qui est trésorier de l'extraordinaire des Guerres, qui épouse en 1693, Catherine Henriette Hardouin-Mansart. Il fait ériger au no 7, un hôtel pour son propre usage et revend le la parcelle du no 9, telle qu'il l'a achetée, à Jean Bonaventure Le Lay de Villemaré.

L'hĂ´tel particulier et ses salons

En 1708, Claude Le Bas de Montargis vend l'usufruit de l'hôtel à la marquise Anne-Charlotte d'Aumont de Créquy, veuve de François-Joseph de Créquy mort six ans plus.

Dès 1719, la marquise résilie le contrat, et le propriétaire vend alors l'hôtel à son gendre, Charles-Jean-François Hénault. Ce dernier, président de la première chambre des Enquêtes du parlement de Paris, épouse Catherine Le Bas de Montargis, fille de Claude, en 1714.

L'hôtel abrite les célèbres dîners du club de l'Entresol, dès sa fondation, en 1724 par l'abbé Pierre-Joseph Alary, qui réunit alors, tous les samedis, de cinq heures du soir à huit heures, au domicile du président Hénault, une vingtaine de participants férus de lettres et de politique. Le nom du cercle est une référence à l'étage de l'hôtel auquel se tiennent les réunions.

On y trouve alors, parmi les habitués, le marquis d'Argenson, Montesquieu, le marquis de Balleroy, l'abbé de Saint-Pierre, l'abbé de Bragelonne, l'abbé de Pomponne, Mme du Deffand, Mme de Luxembourg, Mme de Pont de Veyle, Claude-Adrien Helvétius, Mme de Rochefort, Mme la marquise Bernin de Valentinay d'Ussé, Mme de Pompadour, Mme de Forqualquier, le chevalier de Ramsay et plusieurs gentilshommes comme le maréchal-duc de Coigny, le maréchal de Matignon, le marquis de Lassay, le duc de Noirmoutiers, mais aussi François Dominique de Saint-Contest.

En 1731, malgré la grâce dont jouissent individuellement la plupart de ces membres à la cour, et du fait de l'esprit libéral qui y règne, ces dîners finissent par être interdits par le cardinal de Fleury, premier-ministre de Louis XV.

Anne-Charlotte Lebas de Montargis, fille aĂ®nĂ©e de Claude, hĂ©rite de l'hĂ´tel, mais le vend le , Ă  Nicolas Dedelay dit de Delley, seigneur de La Garde et du Blancmesnil, fermier gĂ©nĂ©ral et secrĂ©taire du roi, pour la somme de 200 000 livres, dont 24 000 de mobilier. Après la mort de Dedelay, sa veuve, nĂ©e Élisabeth de Ligniville, l'occupe, y compris après son second mariage avec le comte Polercski, jusqu'Ă  la RĂ©volution.

L'Ă©tat-major de la place et l'Histoire

À partir de 1794, l'hôtel est loué à l'état-major de la place de Paris. En 1809, il revient à Xavier Dedelay de Blancmesnil, petit-fils du précédent.

Depuis 1806, le général Doucet est chef d'état-major de la place de Paris. Le , c'est dans le bureau de Doucet que prend fin la tentative de coup d'État de Malet, lorsque le général Malet est capturé par les dragons sur ordre de Doucet.

Le , Jean-Jacques Claret de Fleurieu acquiert l'hĂ´tel pour 320 100 francs. Fleurieu renouvelle aussitĂ´t le bail de l'Ă©tat-major de la place pour un loyer annuel de 23 000 francs. Il meurt en 1826 et son fils Alphonse-Robert Claret de Fleurieu hĂ©rite de l'hĂ´tel. Lorsqu'il meurt Ă  son tour, en 1846, c'est son troisième fils, Henri Claret de Fleurieu, qui s'en voit attribuer la totalitĂ©, en vertu du testament.

Locataire depuis soixante-sept ans, l'État finit par exproprier Henri Claret de Fleurieu, le , puis en prend possession pour le prix de 1 060 000 francs. Ă€ cette occasion, la façade de l'hĂ´tel est classĂ©e comme monument historique[1].

En 1899, l'Ă©tat-major est transfĂ©rĂ© aux Invalides. L'hĂ´tel est alors vendu 1 250 100 francs Ă  la compagnie d'assurance La France.

La Compagnie Foncière Vendôme et son projet immobilier

En 1915, l'hĂ´tel est achetĂ© par la maison de couture Beer pour 2 074 930 francs, qui occupe les lieux depuis 1900[2]. Lorsqu'est constituĂ©e la sociĂ©tĂ© Compagnie Foncière VendĂ´me, en 1930, Ă  seul effet d'exploiter l'hĂ´tel, la Maison Beer fait apport de l'immeuble Ă  la nouvelle sociĂ©tĂ©. Parmi les actionnaires de la Compagnie se trouve aussi l'homme d'affaires suĂ©dois Ivar Kreuger, qui se suicide en 1932[3].

Le projet de la Compagnie consiste alors à construire un immeuble moderne de bureaux en maximisant la surface de plancher sur la parcelle. L'hôtel subit un façadisme et est entièrement détruit, à l'exception de sa façade classée, donnant sur la place. Le plan est totalement redessiné et une parcelle voisine, sur la rue Saint-Honoré, est adjointe.

La Compagnie confie la construction du nouvel immeuble à André Ventre dès 1930. Il s'agit de construire un siège à la Banque de Suède et de Paris qu'a fondée Ivar Kreuger[4]. Ainsi, le rez-de-chaussée doit être occupé par une salle des guichets et le sous-sol est dévolu à la salle des coffres, qui est gardée par une porte blindée de douze tonnes. La BNP occupe le site après la Banque de Suède et de Paris[3].

À l'occasion du chantier, un passage public a été aménagé au rez-de-chaussée de l'hôtel, qui prend, en 1934 le nom de cour Vendôme. Il relie la place à la rue Saint-Honoré, jusqu'où s'étend désormais la parcelle unifiée[5].

L'hôtel abrite, peu avant la Seconde Guerre mondiale, le salon d'Elizabeth Arden, dirigé par sa sœur, Gladys Graham, épouse du vicomte Henri de Maublanc[6].

DĂ©cors

Le musée du Louvre conserve des pièces du décor d'origine de l'hôtel, comme un trumeau de glace. Une partie est restaurée en 1962 à l'occasion de la présentation dans les salles du musée, une autre est restaurée dans les années 2010[7].

Références

  1. « Notice de l'Hôtel Lebas de Montargis », notice no PA00085821, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. « Gustave Beer, Grand Couturier et Eventailliste », conférence de M. Héliot, Le Cercle de l'éventail, juin 2017.
  3. Ferdinand de Saint-Simon, La Place Vendôme : trois siècles d'Histoire de France, Albatros, 1983, p. 213-225.
  4. « Pavillon VendĂ´me Â», poteletchabot.com, consultĂ© le 7 juillet 2017.
  5. « Cour VendĂ´me Â», Nomenclature officielle des voies de Paris, paris.fr.
  6. (D. Thuret- Archives familiales), v. 2013
  7. « HĂ´tel Lebas de Montargis : trumeau de glace Â», Centre de recherche et de restauration des musĂ©es de France.

Voir aussi

Bibliographie

  • Fernand de Saint Simon (prĂ©f. duc de Castries), La Place VendĂ´me, Paris, Éditions VendĂ´me, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

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