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Gynécologue

Le gynécologue est un médecin spécialiste pratiquant la gynécologie. Il s'occupe de la femme et de son appareil génital. Il peut être spécialisé en gynécologie obstétrique.

Gynécologue
Le sentiment de honte associé à l'examen des muliebria a longtemps handicapé la gynécologie. Ce dessin de Jacques-Pierre Maygrier date de l'année 1822 et montre une procédure de « compromis », dans laquelle le médecin se met à genoux devant la femme pour l'ausculter, mais ne peut regarder ses organes génitaux.
Présentation
Autres appellations
Docteur spécialiste en gynécologie médicale ou en gynécologie obstétrique
Secteur
Santé
MĂ©tiers voisins
Compétences
DiplĂ´mes requis
Évolutions de carrière
Codes
ROME (France)
J1102

Historique

Agnodice est, selon une légende grecque rapportée par Hygin (Caius Julius Hyginus) dans la 274e de ses Fabulae, l'une des premières femmes médecin et gynécologue.

Illustration du De passionibus mulierum curandarum.

Trotula de Salerne (? - 1097)[1] de l'École de médecine de Salerne écrit un livre sur les maladies de femmes dont le titre latin est De passionibus mulierum curandarum (« Le soin des maladies de femmes »)[2]. Le livre décrit des problèmes de santé concernant les femmes, tels que ceux liés aux règles et à l'accouchement.

Angélique du Coudray (1712-1794) est la première à formaliser l'enseignement de l'accouchement.

Anarcha Westcott, Betsey et Lucy, sont trois femmes esclaves patientes du docteur J. Marion Sims (25 janvier 1813 — 13 novembre 1883) pionnier de la chirurgie, considéré par certains comme le père de la gynécologie américaine. Ses méthodes sont critiquées d'un point de vue éthique pour son utilisation d'esclaves noires pour ses expérimentations sans anesthésie[3] - [4].

Marie Heim-Vögtlin, première femme médecin en Suisse et première à exercer en tant que gynécologue en Europe.

Marie Heim-Vögtlin est la première femme à exercer en Europe en tant que gynécologue diplômée de l'Université de Zürich[5]. Le , elle obtient son doctorat à Zurich avec comme sujet A propos de l'état des organes génitaux de suites de couches[6].

James Barry réalise la première césarienne entre 1817 et 1828 effectuée par un chirurgien britannique en Afrique, opération après laquelle la mère et l'enfant ont tous deux survécu[7].

Formation

Formation en France

Le gynécologue est un médecin ayant passé un diplôme d'études spécialisées de gynécologie obstétrique au cours du troisième cycle des études médicales[8].

La formation de gynécologue se déroule en onze années :

  • une première annĂ©e mĂ©dicale sanctionnĂ©e par un concours très sĂ©lectif,
  • puis cinq ans de cours et de stages sanctionnĂ©s par les examens classants nationaux (ECN),
  • et enfin, cinq ans de spĂ©cialisation en gynĂ©cologie obstĂ©trique, dĂ©bouchant sur le diplĂ´me d'Ă©tudes spĂ©cialisĂ©es de gynĂ©cologie obstĂ©trique, sous validation d'une thèse d'exercice par les membres d'un jury.

La France comporte aussi des « gynécologues médicaux » — ce qui n'existe pas dans les autres pays européens —, qui considèrent l'ensemble des éléments gynécologiques, les gynécologues obstétriciens s'occupant davantage de chirurgie et d'accouchement[9]. Le pays a cessé la formation de gynécologues médicaux entre 1984 et 2003, avant de la reprendre[9]. Par ailleurs, certains médecins généralistes sont spécialisés en gynécologie[9]. De plus, depuis 2009, les sages-femmes professionnelles peuvent effectuer un suivi gynécologique de prévention et de contraception[9] - [10].

MĂ©tier

Un gynécologue est un spécialiste de la gynécologie, c'est-à-dire de l'appareil reproducteur de la femme (organes génitaux, organe mammaire). La gynécologie comprend de nombreuses disciplines, toutes consacrées à la santé et au bien-être de la femme en dehors de la grossesse (gynécologie) ou pendant la grossesse et l’accouchement (obstétrique). C'est du gynécologue que dépend la prise en charge des problèmes gynécologiques pouvant intervenir chez la femme tout au long de sa vie : dépistage, contraception, procréation médicale assistée telle que la fécondation in vitro, suivi durant la période de grossesse, traitement des maladies sexuellement transmissibles, etc. C'est lui qui effectue les opérations chirurgicales chez la femme (césarienne) et qui traite les pathologies gynécologiques bénignes (kystes ovariens, anomalie des trompes, fibromes, endométriose, prolapsus…) tout comme les cancers gynécologiques (seins, ovaires, trompes, utérus, vagin). Le gynécologue réalise aussi des échographies (gynécologiques et obstétricales). Il réalise aussi tout le suivi de la grossesse, l'accouchement, la prise en charge des complications éventuelles.

Quelques gynécologues

  • Agnodice est la première femme mĂ©decin et gynĂ©cologue[11] - [12].
  • Virginia Apgar, anesthĂ©siste obstĂ©tricienne amĂ©ricaine (1909-1974) Ă  l'origine du score d'Apgar qui Ă©value la vitalitĂ© d'un nouveau-nĂ©.
  • Anne Cabau (1936-2018), gynĂ©cologue française qui rĂ©vèle les consĂ©quences de l'exposition in utero de bĂ©bĂ©s au DiĂ©thylstilbestrol (DES).
  • Albert Döderlein, gynĂ©cologue allemand (1860- 1941). Les bactĂ©ries du genre Lactobacillus, qui forment la flore vaginale normale, sont dĂ©signĂ©es sous le nom de « bacille de Döderlein » ou de « flore de Döderlein ».
  • Hermann Knaus ( - ) est un chirurgien et un gynĂ©cologue autrichien. Il dĂ©veloppe la thĂ©orie du Japonais Kyusaku Ogino sur les pĂ©riodes de la fertilitĂ© de la femme (« pĂ©riode optimale de conception Knaus ») et en tire une mĂ©thode de contraception, connue sous le nom de mĂ©thode Ogino-Knaus. Pourtant Ogino lui-mĂŞme a refusĂ© cette application de ses connaissances en raison de la fiabilitĂ© trop faible de la mĂ©thode.
  • Christian Gerhard Leopold ( - ) est un gynĂ©cologue allemand. De 1877 jusqu'en 1883, il enseigne le mĂ©tier de sage-femme Ă  la Frauenklinik Ă  Leipzig, puis succède Ă  Franz von Winckel (de) (1837-1911) comme directeur du Königlichen Frauenklinik und Hebammenlehranstalt de Dresde. Leopold est connu pour les manĹ“uvres portant son nom (manĹ“uvres de Leopold), qui sont quatre manĹ“uvres classiques utilisĂ©es pour dĂ©terminer la position du fĹ“tus dans l'utĂ©rus. Ă€ compter de 1894, il est coĂ©diteur de l'Archiv fĂĽr Gynäkologie avec Adolf Gusserow (en) (1836-1906). Avec le Carl CredĂ© et Paul Zweifel (en) (1848-1927), il publie des manuels pour les sages-femmes.
  • Marie-AndrĂ©e Lagroua Weill-HallĂ© (1916-1994) est une gynĂ©cologue, fondatrice du mouvement « La maternitĂ© heureuse » en 1956, qui devient plus tard le Mouvement français pour le planning familial.
  • Leopold Landau (en), (1848-1920) est un gynĂ©cologue allemand (ne doit pas ĂŞtre confondu avec Christian Gerhard Leopold). Il ouvre une clinique pour femmes Ă  Berlin connue dans toute l'Allemagne. Il publie en 1897 Il publie en 1897 The history and technique of the vaginal radical operation avec Theodor Landau[13].
  • Catharine Macfarlane (1877-1969) est une obstĂ©tricienne et gynĂ©cologue amĂ©ricaine qui fonde l'un des premiers centres de dĂ©pistage du cancer de l'utĂ©rus aux États-Unis.
  • HĂ©lène Michel-Wolfromm, (4 dĂ©cembre 1914 - 5 avril 1969), est une gynĂ©cologue française Ă  l'origine de la gynĂ©cologie psychosomatique en France.Elle dĂ©veloppe une approche pluridisciplinaire des problèmes gynĂ©cologiques, avec des psychologues et psychiatres. Elle est une figure pionnière de la sexologie.
  • Franz Karl Naegele ( - 1851) est un gynĂ©cologue allemand. Il est connu pour sa règle permettant de calculer la date prĂ©vue de l'accouchement (« règle de Naegele »).
  • Émile Papiernik ( - ) est un mĂ©decin français, spĂ©cialiste de l'obstĂ©trique. Il met au point en 1969 une technique de prĂ©vention de la naissance prĂ©maturĂ©e, depuis gĂ©nĂ©ralisĂ©e en France et adoptĂ©e dans de nombreux pays. Il est Ă  l'origine du premier plan PĂ©rinatalitĂ© de 1971, qui permet de rĂ©duire la mortalitĂ© infantile et « de classer la France au premier rang mondial pour la sĂ©curitĂ© de la grossesse et de l’accouchement ». Il est Ă  l'origine du congĂ© maternitĂ© supplĂ©mentaire pour les femmes malades ou fatiguĂ©es. Il devient en 1972, Ă  36 ans, chef de service de gynĂ©cologie-obstĂ©trique Ă  l'hĂ´pital Antoine-BĂ©clère de Clamart. Contre l'avis de l'administration, qui refuse le budget d'achat d'un Ă©chographe, il le fait « rentrer en douce avec l'aide d'un fabricant qui y croyait, et il a fonctionnĂ© 18 mois en toute illĂ©galitĂ© », d'après le tĂ©moignage de son collaborateur de l'Ă©poque, Roger Bessis, jeune obstĂ©tricien devenu un spĂ©cialiste mondial de l'Ă©chographie. Il ouvre un des tout premiers services d'interruption volontaire de grossesse après le vote de la loi Veil de 1975, et dĂ©cide symboliquement de pratiquer lui-mĂŞme la première IVG du service. C'est dans son service Ă  Clamart, avec une Ă©quipe comprenant RenĂ© Frydman, que naĂ®t le premier bĂ©bĂ©-Ă©prouvette français, Amandine, en 1982.
  • Paul Segond (1851-1912), chirurgien français, est l’un des fondateurs de la chirurgie obstĂ©tricale et de l’enseignement de la gynĂ©cologie Ă  Paris.
  • Patrick Steptoe (1913- 1988) est un obstĂ©tricien et un gynĂ©cologue britannique, pionnier du traitement de l'infertilitĂ©. Avec le biologiste et physiologiste Robert Edwards — qui reçoit en 2010 le prix Nobel de mĂ©decine et de physiologie — il met au point la fĂ©condation in vitro. La naissance du premier bĂ©bĂ©-Ă©prouvette, Louise Brown, a lieu le . Après la Seconde Guerre mondiale, il Ă©tudie l'obstĂ©trique, et en 1951 commence Ă  travailler Ă  l'hĂ´pital gĂ©nĂ©ral d'Oldham. Sous la direction du docteur Raoul Palmer, il apprend la technique de la cĹ“lioscopie et dĂ©fend son utilitĂ©. En 1967, il publie un livre sur la cĹ“lioscopie en gynĂ©cologie.
  • Alice B. Stockham (1833-1912) est une obstĂ©tricienne et gynĂ©cologue de Chicago et la cinquième femme ayant obtenu le titre de docteur en mĂ©decine aux États-Unis.
  • SĂ©verin Pineau, Pinoeus, (nĂ© vers le milieu du XVIe siècle- 1619) est un chirurgien français notamment connu pour ses travaux dans les domaines de la gynĂ©cologie et de l'obstĂ©trique. Son ouvrage De virginitatis notis, graviditate & partu, traite de la virginitĂ©, de la grossesse et de l'accouchement. Il fait sensation Ă  son Ă©poque par la franchise directe avec laquelle il aborde ces sujets, en particulier pour ce qui touche Ă  la virginitĂ© et Ă  sa perte. Certains exemplaires du livre sont d'ailleurs confisquĂ©s pour cette raison. Il prĂ©conise la symphysiotomie (en) dès 1597 pour faciliter l'accouchement dans certains cas difficiles.
  • Bernhard Zondek (1891-1966), hĂ©breu : ברנרד צונדק, est un gynĂ©cologue israĂ©lien d'origine allemande ayant dĂ©veloppĂ© le premier test de grossesse fiable en 1928.

Notes et références

  1. Ferruccio Bertini, Trotula, il medico, p. 99, Medioevo al femminile, 4e ed., Laterza [1989], 2005, (ISBN 88-420-4972-7).
  2. Green 2001, p. 17-25, 65-87.
  3. (en) Dennis Pillion, « Monument to 'Mothers of Gynecology' unveiled in Montgomery », AL.com,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  4. Deborah Kuhn McGregor, « Encyclopedia of Alabama », dans Deborah Kuhn McGregor, Encyclopedia of Alabama, (lire en ligne [archive du ]) (consulté le )
  5. « Suisse – Un timbre-poste honore la première femme médecin », sur Tribune de Genève (consulté le )
  6. Marie Heim-Vögtlin, « Über den Zustand der Genitalien im Wochenbett »,
  7. Pain, Stephanie, « The 'male' military surgeon who wasn't », NewScientist.com, (consulté le ).
  8. « Liste et réglementation des diplômes d’études spécialisées de médecine (arrêté du 22/09/2004, NOR : MENS04020086A) », sur B.O. Éducation nationale
  9. Ophélie Ostermann, « "Bon courage pour trouver une autre gynécologue", des femmes racontent leur calvaire », sur Madame Figaro, (consulté le )
  10. « Dans les écoles de sages-femmes, un manque de candidats et des doutes sur la formation », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Porath Jason, Rejected princesses : tales of history's boldest heroines, hellions, and heretics (ISBN 9780062405371 et 0062405373, OCLC 957705080, lire en ligne)
  12. « AGNODICE, gynécologue de la Grèce ancienne », sur www.medarus.org (consulté le )
  13. (en-US) Leopold Francis A. Countway Library of Medicine et Theodor Landau, The history and technique of the vaginal radical operation, New York : W. Wood, (lire en ligne)

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Leopold Landau et Theodor Landau, The history and technique of the vaginal radical operation (microforme), Baillière, Tindall and Cox, (OCLC 23929855)
  • (en-US) Kate Campbell Hurd-Mead, A history of women in medicine, from the earliest times to the beginning of the nineteenth century, Longwood Press, (1re Ă©d. 1938) (ISBN 9780893415082, lire en ligne)
  • (en) Instituto Bernabeu, « Dictionnaire gynĂ©cologique » (consultĂ© le )

Liens externes

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