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Kyusaku Ogino

Kyusaku Ogino (荻野 久作, Ogino Kyūsaku)[1], né le à Toyohashi et mort le à Yorii, est un gynécologue japonais.

Kyusaku Ogino
Kyusaku Ogino en 1924.
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  92 ans)
Yorii
Nom dans la langue maternelle
荻野久作
Nationalité
Formation
Université de Tokyo (jusqu'en )
Activités

Biographie

Le nom de famille de son père biologique était Nakamura, mais Kyusaku fut adopté en 1901 par la famille Ogino.

Il est professeur de gynécologie et d'obstétrique à l'hôpital Takeyama de Niigata où il est chef de service puis directeur médical de 1912 à 1958.

MĂ©thode Ogino

Principe

En 1924, il dĂ©couvrit la loi physiologique qui porte son nom (loi d'Ogino), selon laquelle chez la femme l'ovulation (la libĂ©ration de l'ovule par l'ovaire) se produit d'habitude une seule fois au cours du cycle menstruel, c'est-Ă -dire entre le douzième et le seizième jour après le dĂ©but de la menstruation. Cela, couplĂ© Ă  une survie des spermatozoĂŻdes jusqu'Ă  4 jours suite Ă  l'Ă©jaculation, et Ă  une survie de l'ovule pendant un jour suite Ă  l'ovulation, dĂ©termine une pĂ©riode fĂ©conde entre 12-4 = 8 jours et 16+1 = 17 jours après le dĂ©but des règles. Une telle connaissance permettait aux couples qui dĂ©siraient un enfant de savoir Ă  quel moment les rapports offraient les meilleures chances de conception.

Confirmation par Hermann Knaus

En 1928, le gynécologue autrichien Hermann Knaus confirmait et précisait la découverte d'Ogino, mettant au point la méthode Ogino-Knaus, dite également rythmique ou cyclique, qui consiste à prévoir à chaque fois, grâce à un calcul statistique des cycles menstruels précédents, la période de l'ovulation, c’est-à-dire pendant laquelle la fécondation est possible. Seulement, il modifia considérablement l'esprit de cette méthode pour en faire un moyen de contraception (la « méthode des cycles » ou « du calendrier »). Ogino s'opposa à cette façon de voir, soutenant que le taux d'échec était trop élevé et que promouvoir une telle méthode pour la contraception, alors que d'autres étaient disponibles et plus efficaces, aboutirait à un grand nombre d'avortements dus à des grossesses non désirées. Ce qui n'empêche pas cette méthode des cycles, utilisée pour la contraception, d'être appelée méthode Ogino, même au Japon. De fait, l'application d'une telle méthode sur une vaste échelle a conduit à un grand nombre d'échecs en raison de ses contraintes : elle exige une grande autodiscipline chez le couple et elle n'est pas utilisable lorsque les cycles menstruels sont irréguliers, comme c'est souvent le cas.

Postérité

Parmi les méthodes de limitation des naissances, cette méthode Ogino-Knaus fut autorisée par Pie XII en 1951 (discours du pape devant l’Association catholique italienne des sages-femmes le [2]) et, avant qu'on en découvrît les limites, elle souleva d'immenses espoirs. Roger Peyrefitte écrit dans Les Clés de saint Pierre : « Vénus reparaissait, sans l'épithète désespérante de genitrix », et l'héroïne de ce roman pense que, lorsqu'elle sera mariée, elle n'aura plus besoin de se soucier des « jours du pape ». En Italie, on parlait de la méthode Oggi, no (littéralement « Aujourd'hui, non », dans l'esprit : « Pas aujourd'hui, mon chéri »)[3]. En France, les bébés nés de parents utilisant la méthode Ogino étaient, ironiquement, surnommés les « bébés Ogino »[4].

Notes et références

  1. La prononciation japonaise du nom est « oguino », avec un g dur.
  2. Guy Durand, Histoire de l'éthique médicale et infirmière : contexte socioculturel et scientifique, PUM, (lire en ligne), p. 306.
  3. Jean Lebrun, « La vie conjugale des catholiques en France », émission La Marche de l'Histoire sur France Inter, 14 janvier 2013.
  4. Soubiran, Andre (1969). Journal d'une femme en blanc.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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