Grottes de Saint-Christophe
Les grottes de Saint-Christophe ou grottes des Ăchelles se situent dans le dĂ©partement de la Savoie, Ă la frange occidentale du massif de la Chartreuse, non loin des gorges du Guiers Vif, sur le territoire de la commune de Saint-Christophe.
Coordonnées |
45° 27âČ 05âł N, 5° 47âČ 30âł E |
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Pays | |
Région française|Régions | |
DĂ©partements | |
Localité voisine |
Type | |
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Site web |
Présentation
Le site se présente sous la forme de deux grottes différentes :
- La grotte Supérieure présentant un ensemble géologique dit de marmites de géants.
- La grotte InfĂ©rieure (ou grand goulet), traversĂ©e par une passerelle situĂ©e de 5 Ă 25 m au-dessus du sol et permettant de dĂ©couvrir une vue panoramique sur la vallĂ©e des Ăchelles[1].
Localisation
SituĂ©e Ă la limite occidentale du dĂ©partement de la Savoie, non loin de la commune des Ăchelles qui lui a donnĂ© son nom, le site des grottes surplombe un tunnel de l'ancienne route nationale 6, aujourd'hui route dĂ©partementale 1006.
Les grottes sont situées sur le territoire de la commune de Saint-Christophe, en Savoie, village qu'il ne faut pas confondre avec la commune de Saint-Christophe-sur-Guiers, sa voisine, mais située en IsÚre.
AccĂšs
Le site des grottes est directement accessible par la route départementale RD 1006, à mi-chemin entre les villes de Chambéry à 22 km et de Voiron à 23 km[2].
La gare ferroviaire de la SNCF la plus proche est celle de Pont-de-Beauvoisin, en IsÚre. Celle-ci est située à plus de 10 km.
La ligne no 7010 du RĂ©seau interurbain de l'IsĂšre, qui relie Ă Voiron Ă ChambĂ©ry, passe devant la grotte, mais le site ne possĂšde pas d'arrĂȘt spĂ©cifique, car il n'est ni habitĂ©, ni frĂ©quentĂ© de façon rĂ©guliĂšre (l'arrĂȘt le plus proche Ă©tant intitulĂ© « Bande dessous-Saint-Christophe »).
Le site possÚde un parking destiné aux véhicules de tourismes et aux autocars et le chemin qui permet d'accéder aux grottes (entrée payante et non accessible aux personnes à mobilité réduite) se dénomme « la voie sarde » et il est uniquement piétonnier.
Description
Cet ensemble de deux grottes bien distinctes a été creusé par l'érosion naturelle du calcaire effectué par les eaux des Úres glaciaires.
à l'entrée du site et précédant la voie sarde qui accÚde aux grottes, un espace d'accueil a été aménagé dans une petite maison. Ce service, destiné à l'accueil des visiteurs comprend un espace scénographique présentant l'histoire de l'occupation humaine du site, de la préhistoire à nos jours un petit snack et une aire de pique-nique[3].
La voie sarde
Cette voie, creusée par le torrent à l'époque préhistorique, est une gorge ou un défilé d'origine naturelle appelée Le Grand Goulet, qui fut ensuite aménagée en route, est un passage qui permet d'accéder au site des grottes proprement dites.
Son nom de « voie sarde » vient du fait que les ducs de Savoie, futurs souverains du Royaume de Sardaigne, décidÚrent d'adapter ce passage (déjà aménagé, durant l'Antiquité, en voie par les romains), en route royale pour les diligences au cours du XVIIe siÚcle.
Un petit canal de dérivation des eaux longe la voie sarde, ceci afin d'éviter que la voie ne soit noyée sous les eaux rejetées par la grotte inférieure durant les périodes de fortes pluies[4]. En 1649, d'autres travaux furent entrepris par la régente de Savoie Christine de France pour consolider le mur du canal qui longeait cette voie, puis son fils, le duc Charles-Emmanuel II de Savoie fit construire une rampe en pierres de taille, entre 1667 et 1670 pour faciliter la traversée de ce passage et achever enfin cette voie qui descendait ensuite dans la vallée du Guiers[5].
Un monument dédié à Charles-Emmanuel II de Savoie Inscrit MH (1952)[6], prince régnant du duché de Savoie a été érigé sur cette voie en 1674, juste avant l'accÚs aux grottes.
Cette route fut ensuite dĂ©saffectĂ©e, car NapolĂ©on Ier la jugea trop difficile d'accĂšs et ordonna le percement du tunnel des Ăchelles en 1804. Les travaux dĂ©butent en 1806 et se terminent en 1820, alors que le duchĂ© de Savoie Ă©tait revenu Ă la famille princiĂšre de Savoie[7].
- Début de la voie sarde, depuis l'entrée du site.
- La voie sarde entre les deux grottes.
- La voie sarde et son canal de dérivation.
- La voie sarde prÚs de la grotte inférieure.
La grotte supérieure
Cette premiĂšre cavitĂ© sâouvre dans un dĂ©filĂ© protĂ©gĂ© par une voĂ»te rocheuse et elle reste toujours parcourue par les eaux souterraines liĂ©es aux prĂ©cipitations environnantes du massif de la Chartreuse.
Cette grotte est le rĂ©sultat dâun double travail des eaux : une Ă©rosion mĂ©canique directe qui creuse des conduits souterrains du fond de la grotte jusquâĂ la porte dâentrĂ©e mais aussi un long travail de dĂ©composition du calcaire urgonien par le dioxyde de carbone mĂȘlĂ© Ă lâeau, crĂ©ant par un phĂ©nomĂšne de goutte Ă goutte des formations ou concrĂ©tions blanches ou colorĂ©es par les oxydes. Le dĂ©veloppement de la grotte est de 1 377 m[8] en 2012. En aoĂ»t 2014, Ă la suite de trois crues estivales, le bouchon morainique du fond de la galerie a disparu et a laissĂ© la place Ă un siphon. Les plongeurs spĂ©lĂ©ologues en profitent pour progresser en trois pointes de 445 mĂštres pour une profondeur maximun de 24 mĂštres. HĂ©las fin septembre 2014, le bouchon se reforme, empĂ©chant la suite des explorations[9].
La grotte inférieure
Au bout du dĂ©filĂ© qui hĂ©berge la premiĂšre grotte apparaĂźt le mĂ©andre qui hĂ©berge la Grotte InfĂ©rieure. Cette cavitĂ© a connu la mĂȘme Ă©volution gĂ©ologique que la prĂ©cĂ©dente, du moins, jusquâĂ lâĂšre glaciaire. En creusant le dĂ©filĂ© dit de « la Voie sarde », les eaux du torrents lâont coupĂ©e de ses galeries dâalimentation et lâont rendue inactive. Des traces de lâĂ©rosion de lâeau souterraine sont cependant prĂ©sentes et on peut encore dĂ©couvrir des concrĂ©tions.
Une longue passerelle permet de découvrir la verticalité de cette grotte qui offre ainsi la vision la plus spectaculaire du site. Le développement de la grotte est de 215 m.
Histoire
Les grottes, sont restées dans l'Histoire, en raison de leurs mitoyenneté avec la voie sarde et surtout de leur proximité avec la frontiÚre entre le royaume de France et le duché de Savoie, puis le royaume de Sardaigne, dont elles ont longtemps constitué un passage incontournable et surtout un poste-frontiÚre, situé sur la route de Paris à Turin.
Préhistoire
Certains espace de l'abri de la Fru indique la présence de différentes occupations humaine sur le site de la grotte de Saint-Christophe, notamment durant le Magdalénien supérieur et l'Azilien.
De nombreux outils ont été mis au jour, notamment des lames de silex (grattoirs, burins, divers éclats), ainsi que des andouillers de cerfs utilisés comme manches pour les outils et des tablettes en os perforés[10].
Antiquité
Cette route connue et utilisée depuis l'Antiquité romaine a notamment permis le passage de personnes illustres, telles le philosophe suisse Jean-Jacques Rousseau se rendant de Savoie en Dauphiné ou le pape Pie VII se rendant en France pour couronner le futur empereur Napoléon Ier, à Paris[11].
Ăpoques moderne et contemporaine
Selon le Guide de la France souterraine, Ă©ditĂ© par Tchou en 1970, une des nombreuses cavitĂ©s situĂ© dans le site dit des grottes des Ăchelles, abrita le cĂ©lĂšbre contrebandier français Louis Mandrin qui y cacha son trĂ©sor. Celui-ci fut d'ailleurs arrĂȘtĂ© en 1755 dans un village savoyard situĂ© Ă proximitĂ© du site, le bourg de Rochefort[12]. Le lieu a fait l'objet du tournage d'un court mĂ©trage par le rĂ©alisateur français Jean-Max Peteau qui dĂ©sire rĂ©aliser un long mĂ©trage historique sur le bandit dauphinois qui dĂ©fia le roi de France[13].
Tourisme
Voir aussi
Bibliographie
- MichĂšle Brocard, Lucien Lagier-Bruno, AndrĂ© Palluel-Guillard, Histoire des communes savoyardes : Aix-les-Bains et ses environs - Les Bauges - La Chartreuse - La Combe de Savoie - MontmĂ©lian (vol. 2), Roanne, Ăditions Horvath, , 463 p. (ISBN 978-2-7171-0310-6), p. 180-183. ([PDF] version en ligne)
Articles connexes
Lien externe
Références
- « Les Grottes des Ăchelles », sur le site 123Savoie
- « Itinéraire Voiron - Chambéry » sur le site de Mappy.
- Site officiel
- Indication du panneau d'information sur la voie sarde, situé devant la grotte inférieure.
- « La voie sarde (Chartreuse) », sur le site personnel de Fernand Foray, publié le 23 septembre 2010.
- « Monument à Charles-Emmanuel II de Savoie », notice no PA00118293, base Mérimée, ministÚre français de la Culture
- Le monument Charles-Emmanuel II et sa voie sarde, sur le site promotionnel de Savoie-Mont-Blanc.
- Robert Durand, « Des chiffres », Comité départemental de spéléologie de la Savoie, 7 mars 2012.
- Emmanuel Tessanne et David Bianzani, « Grotte des Echelles », Scialet : bulletin du CDS de l'IsĂšre, Grenoble, ComitĂ© dĂ©partemental de spĂ©lĂ©ologie de l'IsĂšre, no 49,â , p. 105-107 (ISSN 0336-0326).
- Gilbert Pion, « L'abri de la Fru Ă Saint-Christophe-la-Grotte (Savoie) : l'Azilien ancien du dĂ©but de l'Alleröd », Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, nos 94-3,â , p. 319-326 (lire en ligne).
- « Voie sarde et Monument Charles Emmanuel II », sur le site de l'association ADT Chartreuse Tourisme.
- Pierre Minvielle, Guide de la France souterraine, Ă©diteur Tchou, 1970, page 340.
- Jean-Christophe Pain, « En attendant un film sur Mandrin, tournage d'un court mĂ©trage Ă Saint-Christophe-la-Grotte, en Savoie », France 3 RhĂŽne-Alpes,â (lire en ligne).
- « Grottes des Ăchelles », sur le site grottes-france.com.