Grotte des Ours (Arcy-sur-Cure)
La grotte des Ours est l'une des cavités du site des grottes d'Arcy-sur-Cure dans le département français de l'Yonne, en Bourgogne-Franche-Comté (anciennement en région Bourgogne).
Coordonnées |
47° 35′ 28″ N, 3° 45′ 48″ E |
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Pays | |
Région | |
Département | |
Massif | |
Localité voisine |
Type | |
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Altitude de l'entrée |
130 m |
Cours d'eau | |
Occupation humaine | |
Patrimonialité |
Elle est inscrite comme monument historique.
Situation
Les grottes d'Arcy-sur-Cure sont à environ 180 kilomètres au sud-est de Paris à vol d'oiseau, dans le sud du département de l'Yonne entre Auxerre et Avallon, à 1,3 km au sud d'Arcy-sur-Cure (2 km par la route) et à moins de 10 km au nord du parc naturel régional du Morvan. Elles se trouvent dans le dernier grand méandre que fait la Cure juste après que cette rivière sorte du massif du Morvan. À cet endroit, la Cure est à environ 122 m d'altitude[2].
La grotte des Ours se trouve à environ 250 m en amont de la Grande grotte[3], entre la grotte du Renne en amont et la grotte du Trilobite en aval, à environ 15 m linéaires de la rivière[N 1].
Description
Son entrée est en-dessous de 130 m d'altitude[N 1] et donc à moins de 10 m au-dessus du niveau actuel de la Cure[2]. Son développement[N 2] est de 31 m, pratiquement sans dénivelé[4]. Un simple pan de muraille la sépare de la grotte du Trilobite[5] côté est (à droite en entrant).
Géologie
La Cure a creusé la majeure partie des grottes d'Arcy à moins de 10 m de hauteur par rapport au lit actuel de la rivière, ce qui place ces grottes à la limite entre l'Argovien (mélange de calcaire oolithique et de chailles) et le Rauracien[6] (calcaire à grosses oncolithes), tous deux des subdivisions de l'Oxfordien (-163,5 ±1.0 à -157,3 ±1.0 Ma) lui-même premier étage stratigraphique du Jurassique supérieur.
Les différents substrats jouent sur la configuration et la structure des grottes. Dans leurs parties nord, les marnes plus dures engendrent des profils tourmentés et les porches qui se trouvent dans cette roche sont restés à peu près intacts (par exemple les grottes des Fées et des Ours). Dans leurs parties sud, les calcaires plus tendres donnent des galeries plutôt régulières et lisses et les porches ont tendance à s'effondrer, avec des éboulements qui les obstruent entièrement. Ainsi des grottes du Bison et du Renne[7] dont les porches sont situés en limite des faciès coralliens et marneux du Rauracien[8].
Durant l'Holocène[N 3] les porches de nombreuses grottes et peut-être de toutes les grottes, ont été scellés par un effondrement important[9].
Historique des fouilles
Les premières fouilles archéologiques sont celles du Dr Ficatier en 1886, puis de l'abbé Parat en 1894[10].
Aspects remarquables de la grotte
Découverte du Châtelperronien
L'abbé Parat y découvre en 1894 cette industrie inhabituelle pour l'époque, intermédiaire entre le Moustérien et le Magdalénien. Henri Breuil, qui étudie cette étrange industrie de la grotte de l'Ours au début du XXe siècle, la nomme Châtelperronien et la définit comme la première culture du Paléolithique supérieur[11].
Protection
Elle est l'une des seize[N 4] cavités, grottes et galerie du site d'Arcy conjointement inscrites comme Monument historique en 1992[1].
Voir aussi
Articles connexes
- Grottes d'Arcy-sur-Cure
- catégorie « Grottes d'Arcy-sur-Cure »
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (1900) Abbé Parat, « La grotte de l'Ours, le trou de la Hyène et la grotte du Cheval », Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, vol. 54, no 2, 2e semestre 1900, p. 45-73. Tiré à part en 1901, Imprimerie de la Constitution, Auxerre, 29 p.
- (1903) Abbé Parat, Les Grottes de la Cure (côte d'Arcy) : La grotte du Trilobite (p. 1-40), la grotte des Nomades (p. 40-41), l’Égouttoir (p. 41), la grotte-aux-Chats (p. 42), Auxerre, C. Milon, , 42 p. (lire en ligne).
- (1964) Arlette Leroi-Gourhan et André Leroi-Gourhan, « Chronologie des grottes d'Arcy-sur-Cure (Yonne) », Gallia Préhistoire, t. 7, , p. 1-64 (DOI 10.3406/galip.1964.1238, lire en ligne, consulté le ).
- (1998) Dominique Baffier et Michel Girard, Les cavernes d'Arcy-sur-Cure, Paris, La Maison des Roches, , 120 p. (ISBN 2-912691-02-8, lire en ligne).
- (2003) Jean-Claude Liger, « Première percée hydrogéologique du massif corallien d’Arcy-sur-Cure », Spelunca, Paris, Fédération française de spéléologie, no 92, , p. 31-38 (ISSN 0249-0544, lire en ligne [PDF], consulté le ).
- (2005) Francine David, N. Connet, M. Girard, J.-Cl. Miskovsky, C. Mourer-Chauviré et A. Roblin-Jouve, « Les niveaux du Paléolithique supérieur à la grotte du Bison (Arcy-sur-Cure, Yonne) : couches a à d », Revue archéologique de l’Est (RAE), vol. 54, no 176, (lire en ligne, consulté le ). (Les pages citées correspondent aux paragraphes de l'article.)
Liens externes
- Liliane Meignen, « Carte des grottes », sur journals.openedition.org, (consulté le ).
- « Carte interactive des grottes sur Arcy et Saint-Moré », sur versarcy.huma-num.fr (consulté le ) (emplacements des grottes locales : Saint-Moré, Arcy).
Notes et références
Notes
- Pour les schémas et cartes succinctes montrant les emplacements respectifs des différentes grottes, voir :
- Meignen 1959 (carte établie par Liliane Meignen en 1959, montrant les emplacements des 14 principales cavités au sud du massif corallien depuis les Goulettes (amont) jusqu'à la Grande grotte (aval) - manquent celles au nord du massif, soit les Nomades, l'Égouttoir, le Moulinot et Barbe Bleue) ;
- Liger 2003 [PDF], p. 33 (montre un plan général du massif incluant les emplacements de l'Égouttoir, de Moulinot et de Barbe-Bleue au nord du massif corallien, et quatre grottes au sud du massif) ;
- Arl. et A. Leroi-Gourhan 1964, p. 2 (montre le développement des grottes entre la grotte du Lion et l'abri du Lagopède) ;
- carte interactive sur versarcy.huma-num.fr.
- En spéléologie, le développement correspond à la longueur cumulée des galeries interconnectées qui composent un réseau souterrain.
- Ères, périodes, époques et étages géologiques concernés dans la formation des grottes d'Arcy→ Ère Mésozoïque (anciennement appelée "ère secondaire", -250 à -65 Ma), dont :
- • Le Jurassique (-201,3 à -145 Ma, deuxième des trois périodes du Mésozoïque), incluant pour Arcy :
- • le Jurassique moyen ou Dogger (-175,6 ± 3,0 à -161,2 ± 4,0 Ma, deuxième époque du Jurassique), dont à Arcy :
- • Le Jurassique supérieur ou Malm (-161,2 à -145,5 Ma, dernière – et la plus courte – des trois époques du Jurassique), incluant pour Arcy :
- • l'Oxfordien (noté « J5 », -159,4 ±3,6 à -154,1 ±3,2 Ma), premier étage stratigraphique du Malm, dont :
- • l'Argovien (noté « J5b », -158,05 à -156,2 Ma), étage de l'Oxfordien moyen et divisé en trois couches. La couche supérieure est formée de calcaires de récifs riches en fossiles silicifiés ;
- • le Rauracien (noté « J5c », -156,2 à -154 ±3 Ma), dernier des trois sous-étages de l'Oxfordien supérieur.
- • Une couche notée « J6a-5 » bleu pâle : étage oxfordien supérieur et moyen (voir Bluet 2012), mélange des couches « J5 » (Argovien) et « J6a » (Rauracien), donné comme « arrière récif corallien » (voir Bluet 2012)
- • le Kimmeridgien (noté « J6 », -154,1 ±3,2 à -150,7 ±3 Ma), suivi du Tithonien (anciennement appelé Portlandien).
- • « J6b-a », bleu moyen clair entourant la zone de « J6b ».
- • « J6b », bleu clair
- • l'Oxfordien (noté « J5 », -159,4 ±3,6 à -154,1 ±3,2 Ma), premier étage stratigraphique du Malm, dont :
- • Le Crétacé (-145 à -66,0 Ma), troisième et dernière des trois époques de l'ère Mésozoïque ou "ère secondaire".
- • Le Miocène, première des trois époques du Néogène, dure de -23,03 à -5,332 Ma. Durant le Miocène supérieur, les derniers épisodes compressifs de l’orogenèse alpine engendrent entre autres manifestations périphériques la formation du Jura (voir article « Géologie des Alpes »). Formation des grottes.
- • La période du Quaternaire, troisième et dernière époque du Cénozoïque, comprend entre autres :
- • l'Holocène, dernière époque du Quaternaire (les 10 000 dernières années). Effondrement des porches.
- • Le Jurassique (-201,3 à -145 Ma, deuxième des trois périodes du Mésozoïque), incluant pour Arcy :
- Seize des cavités, grottes et galerie du site d'Arcy sont conjointement inscrites comme Monument historique depuis 1992 : Grande grotte, abri du Lagopède, grotte du Cheval, grotte de l'Hyène, grotte du Trilobite, grotte des Ours, grotte du Renne et la galerie Schoepflin, grotte du Bison, grotte du Loup, grotte du Lion, grotte des Fées, grotte des Deux Cours, Petit et Grand Abri, grotte des Goulettes. Voir « Grottes préhistoriques », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
Références
- « Grottes préhistoriques », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Grottes d'Arcy-sur-Cure, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques », « Limites administratives » et « Hydrographie » activées. Vous pouvez bouger la carte (cliquer et maintenir, bouger), zoomer (molette de souris ou échelle de l'écran), moduler la transparence, désactiver ou supprimer les couches (= cartes) avec leurs échelles d'intensité dans l'onglet de "sélection de couches" en haut à droite, et en ajouter depuis l'onglet "Cartes" en haut à gauche. Les distances et surfaces se mesurent avec les outils dans l'onglet "Accéder aux outils cartographiques" (petite clé à molette) sous l'onglet "sélection de couches".
- Liliane Meignen, « Carte des grottes », sur journals.openedition.org, (consulté le ).
- Cette carte montre les 14 principales cavités au sud du massif corallien depuis les Goulettes (amont) jusqu'à la Grande grotte (aval) - manquent celles au nord du massif, soit les Nomades, l'Égouttoir, le Moulinot et Barbe Bleue (voir article principal Grottes d'Arcy-sur-Cure).
- Spéléométrie Icaunaise, « Liste de grottes explorées, développements et dénivellations », sur scchablis.com (consulté le ).
- Parat 1903, p. 1.
- Dominique Baffier et Michel Girard, « Le karst d'Arcy-sur-Cure (Yonne) et ses occupations humaines paléolithiques », Quaternaire, vol. 8, nos 2-3, , p. 245-255 (lire en ligne, consulté le ).
- David et al. 2005, p. 12.
- David et al. 2005, p. 13.
- Baffier & Girard 1997, p. 251.
- « La grotte de l'Ours », sur versarcy (consulté le ).
- Baffier & Girard 1998, Ch. « Cadre naturel et historique des recherches », p. section 28).
- Arlette Leroi-Gourhan et André Leroi-Gourhan, « Chronologie des grottes d'Arcy-sur-Cure (Yonne) », Gallia Préhistoire, no 7, , p. 1-64 (lire en ligne [persée], consulté le ), p. 19.
- Véronique Dujardin (Conservatrice en chef du patrimoine), « Commentaires sur les Antilopes saïgas en Poitou-Charentes et en France », sur vdujardin.com (consulté le ).
- (1895) Abbé Parat, « La Saïga tartarica aux grottes d'Arcy », Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, vol. 49, no 2, , p. 45-46.