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Grande Serbie

La Grande Serbie, en serbe en Ă©criture cyrillique : ВДлОĐșĐ° ĐĄŃ€Đ±ĐžŃ˜Đ° et Velika Srbija en serbe en Ă©criture latine, est un concept liĂ© au nationalisme serbe. Il dĂ©signe un État serbe qui engloberait tous les territoires historiquement serbes ou ayant une importante population de Serbes.

Carte allemande des Slaves mĂ©ridionaux selon le point de vue ethnographique en 1869, atlas d’August Petermann.
Carte française des Slaves méridionaux selon le point de vue serbe, par Adolphe Thiers, 1862.
En bleu le projet « Slave du Sud » au sein de l’Autriche-Hongrie par Heinrich Hanau (de), Vienne 1909.
Les aspirations territoriales dans les Balkans en 1912.
Les buts de guerre irrédentistes de la « Grande Serbie » et du Monténégro dans la PremiÚre Guerre mondiale.
La Grande Serbie, telle qu’elle Ă©tait proposĂ©e par le Parti radical serbe de Vojislav Ć eĆĄelj Ă  la fin des annĂ©es 1980[1].

Compte tenu des diverses dĂ©finitions du peuple serbe et des alĂ©as de l'histoire de ce peuple, les frontiĂšres d’un tel État, projetĂ©es, revendiquĂ©es ou rĂ©alisĂ©es dans les Balkans, sont Ă  gĂ©omĂ©trie trĂšs variable :

Ces divers projets visent à réunir à la Serbie trois types de régions :

Le but est d’unir dans un mĂȘme État tous les Serbes et, dans les versions plus extrĂȘmes, toutes les terres considĂ©rĂ©es comme historiquement serbes par les nationalistes serbes. Dans les formes les plus radicales, les projets incluent des rĂ©gions oĂč les Serbes sont trĂšs minoritaires ou mĂȘme des rĂ©gions oĂč il n’y en a pas et/ou qui n’ont plus fait partie de la Serbie depuis des siĂšcles. Certains nationalistes serbes considĂšrent les Croates et les Bosniaques comme des Serbes qui se seraient convertis au catholicisme ou Ă  l’islam, et appuient leur argumentation sur le postulat qu’ils seraient « des Serbes qui s’ignorent » (et qu’« il faudrait rĂ©veiller »). Cette mĂȘme thĂšse de l’« ignorance de son identitĂ© » existe chez certains nationalistes croates vis-Ă -vis des Bosniaques musulmans et des Serbes orthodoxes, ainsi que chez certains nationalistes bosniaques vis-Ă -vis des Croates et des Serbes, considĂ©rĂ©s comme d’anciens Bogomiles (assimilĂ©s aux Bosniaques avant leur islamisation) devenus catholiques ou orthodoxes. Tous ont partiellement raison (les changements de religion Ă©tant attestĂ©s tout au long de l’histoire) et partiellement tort car au Moyen Âge les noms de « Croate », « Bosnien » ou « Serbe » dĂ©finissaient seulement des origines gĂ©ographiques ou bien des allĂ©geances aux dirigeants (bans, voĂŻvodes, rois) de ces territoires, et non des identitĂ©s nationales comme celles Ă©mergĂ©es depuis le dĂ©but du XIXe siĂšcle[2].

Perspective historique

À la suite de la montĂ©e des nationalismes en Europe au cours du XIXe siĂšcle, la Serbie, qui venait d’accĂ©der au statut de principautĂ© autonome au sein de l’Empire ottoman en 1817, se mit Ă  revendiquer le rassemblement de tous les Serbes vivant dans les territoires voisins. La premiĂšre formulation de la volontĂ© d’expansion territoriale de la Serbie remonte Ă  1844 dans le Nacertanije, un programme politique secret visant Ă  annexer tout ou partie du MontĂ©nĂ©gro, du nord de l’Albanie, de la Bosnie et de l’HerzĂ©govine. Au dĂ©but du XXe siĂšcle, tous les partis politiques du Royaume de Serbie Ă  l’exception du Parti social-dĂ©mocratique serbe qui envisageaient la fondation d’une FĂ©dĂ©ration balkanique acceptaient l’idĂ©e de regrouper tous les Serbes Ă  l’intĂ©rieur d’un mĂȘme État. De son autonomie en 1817 jusqu’à la PremiĂšre Guerre mondiale, le territoire serbe ne cessa de s’agrandir.

AprĂšs la fin des guerres des Balkans, le Royaume de Serbie acheva son expansion vers le Sud. Les Serbes poursuivirent leurs revendications sur des territoires permettant l’accĂšs Ă  la mer Adriatique mais il reçurent, en lieu et place, la MacĂ©doine du Vardar, originellement prĂ©vue pour rejoindre le Royaume de Bulgarie et l’armĂ©e serbe dut quitter le littoral qu’elle occupait pour le cĂ©der Ă  la nouvelle PrincipautĂ© d'Albanie. Cet Ă©pisode, conjointement Ă  l’annexion de la Bosnie par l’Empire austro-hongrois frustra la majoritĂ© de la classe politique serbe, qui ne voulait pas se rĂ©soudre Ă  abandonner des territoires peuplĂ©s de compatriotes.

Les neuf « banovines » yougoslaves en 1929[3].

La dislocation de l’Autriche-Hongrie Ă  l’issue de la premiĂšre Guerre mondiale permit l’émergence d'un État des SlovĂšnes, Croates et Serbes de l’ex-Empire des Habsbourg qui, en prenant pour monarque le roi Pierre Ier de Serbie, s’unit Ă  cette derniĂšre le pour former le Royaume des Serbes, Croates et SlovĂšnes renommĂ© Royaume de Yougoslavie le . Au sein de celui-ci, pendant l’entre-deux guerres, les nationalistes serbes se sont dĂ©clarĂ©s satisfaits puisque la grande majoritĂ© des Serbes Ă©tait enfin rĂ©unie au sein d’un mĂȘme État, unitaire et centralisĂ©, comportant neuf « banovines » correspondant Ă  des territoires gĂ©ographiques et non aux communautĂ©s ethniques historiques (par ailleurs souvent entremĂȘlĂ©es, notamment en Bosnie-HerzĂ©govine). En revanche, les SlovĂšnes, Croates, Bosniaques, Sandjaques, Albanais du Kosovo et autres groupes se plaignaient de l’hĂ©gĂ©monie serbe au sein du royaume et rĂ©clamaient un État fĂ©dĂ©ral, voire des royaumes sĂ©parĂ©s en union personnelle sous la maison royale Obrenović, selon le modĂšle du compromis austro-hongrois sous la maison de Habsbourg[4]. Les tensions augmentĂšrent, comme en tĂ©moignent l’apparition des oustachis (milices croates sĂ©paratistes) et l’assassinat d'Alexandre Ier de Yougoslavie le .

L’invasion allemande de 1941 dĂ©clencha, comme ailleurs en Europe, une guerre civile pendant la DeuxiĂšme Guerre mondiale, mais ici, celle-ci prit un double aspect, d'une part ethnique avec la sĂ©cession de l’État indĂ©pendant de Croatie (incluant la Bosnie-HerzĂ©govine) proclamĂ© le et membre de l’Axe, et d'autre part politique avec la lutte entre les tchetniks monarchistes, obĂ©issant au gouvernement yougoslave en exil Ă  Londres, et les partisans communistes, qui, parallĂšlement Ă  leur combat contre l’Axe s’affrontaient aussi entre eux. Cette guerre civile ignora totalement les conventions de GenĂšve et les nombreux massacres de civils par tous les belligĂ©rants laissĂšrent dans le pays de profonds traumatismes et de tenaces rancunes[5] - [6].

AprĂšs la guerre, Josip Broz Tito organisa la rĂ©publique fĂ©dĂ©rative socialiste de Yougoslavie selon des critĂšres ethniques avec six rĂ©publiques fĂ©dĂ©rĂ©es et deux rĂ©gions autonomes au sein de la rĂ©publique serbe, et la prĂ©sida fermement jusqu’à sa mort en 1980. Croate et communiste, il fit tuer son rival serbe et royaliste DraĆŸa Mihailović, et emprisonna la majoritĂ© des nationalistes serbes dont les survivants ne durent leur salut qu’à l’exil.

Pendant les guerres de Yougoslavie, la Serbie fut rĂ©guliĂšrement accusĂ©e de faire ressurgir l’idĂ©ologie de la Grande Serbie en soutenant les entitĂ©s serbes non reconnues de Bosnie (RĂ©publique serbe de Bosnie) et de Croatie (RĂ©publique serbe de Krajina)[7].

Naissance et dĂ©veloppement de l’idĂ©ologie pan-serbe

Ilija GaraĆĄanin et le Nacertanjie

Les racines de l’idĂ©ologie pan-serbe sont souvent attribuĂ©es au Nacertanije du ministre serbe Ilija GaraĆĄanin, Ă©crit en 1844 sous l’inspiration des Conseils sur la conduite Ă  suivre par la Serbie du prince polonais Adam Czartoryski en 1843 et sa version amendĂ©e par l’ambassadeur de Pologne en Serbie, Franjo Zach, Zach’s Plan. Ces textes eurent une influence considĂ©rable sur la politique serbe Ă  compter des annĂ©es 1850.

GaraĆĄanin revendiquait des terres habitĂ©es par des Bulgares, des MacĂ©doniens, des Albanais, des MontĂ©nĂ©grins, des Bosniaques, des Hongrois et des Croates. Croates et Bosniaques Ă©taient dĂ©signĂ©s comme Ă©tant des « Serbes catholiques » et des « Serbes musulmans » dĂ©nuĂ©s de conscience nationale. Longtemps confinĂ© aux cercles proches du pouvoir central, le projet ne fut dĂ©voilĂ© qu’en 1906.

Le pan-serbisme de Vuk KaradĆŸić

Vuk KaradĆŸić, l’un des plus grands linguistes serbes du XIXe siĂšcle, dĂ©fendait la thĂšse selon laquelle tous les Slaves du Sud parlant le dialecte chtokavien sont des Serbes. Le fait que cela englobe de grandes parties de la Croatie continentale, de la Dalmatie, de la Bosnie-HerzĂ©govine, Ă©galement peuplĂ©es de catholiques et de musulmans, valut Ă  KaradĆŸić d’ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le fondateur du programme de la Grande Serbie. Cette dĂ©finition linguistique du territoire national aurait eu pour effet d’exclure une partie du sud de la Serbie, dont les habitants parlent le torlakien.

Critiques et dissensions

Les politiciens et auteurs serbes Svetozar Miletić et Mihailo Polit-Desančić ainsi que Svetozar Marković, pionnier du mouvement socialiste en Serbie, furent parmi les premiers Ă  s’élever contre cette conception assimilant, notamment, Croates et Bosniaques Ă  des Serbes de confession non orthodoxe. Ils soutenaient tous une forme de confĂ©dĂ©ration balkanique incluant la Serbie, la Bulgarie et Ă©ventuellement la Roumanie ainsi que la Vojvodine, la Bosnie-HerzĂ©govine et la Croatie au cas oĂč l’Empire austro-hongrois se disloquerait.

Svetozar Marković fut le premier Ă  employer le terme de Grande Serbie (Velika Srbija), pour mieux en rejeter l’idĂ©e, dans un livre paru en 1872, Srbija na istoku ("La Serbie Ă  l’Est"), mettant en garde contre la confrontation avec les nations voisines telles que la Croatie et la Bulgarie et refusant tout expansion de l’État serbe qui ne serait pas accompagnĂ©e de profondes rĂ©formes sociales et culturelles.

Guerres des Balkans

Les rĂ©clamations territoriales de la Serbie rĂ©apparurent au grĂ© des conflits qui Ă©maillĂšrent les Balkans au cours des XIXe et XXe siĂšcles, notamment vers le Sud pendant les guerres des Balkans. La Serbie revendiqua ses “droits historiques” sur la MacĂ©doine, que Stefan DuĆĄan avait conquise au XIVe siĂšcle. Elle Ă©tendit considĂ©rablement son territoire, le multipliant pratiquement par deux, et annexa des rĂ©gions principalement peuplĂ©es de non-serbes (notamment Albanais, Bulgares et Turcs). Le Royaume de Serbie occupa temporairement la plus grande partie de l’Albanie cĂŽtiĂšre et continentale. Les territoires nouvellement acquis Ă©taient placĂ©s sous l’autoritĂ© d’un gouvernement militaire et n’étaient pas inclus au systĂšme constitutionnel serbe. La presse d’opposition demandait que ces rĂ©gions bĂ©nĂ©ficient Ă©galement de la protection de la Constitution et des principes de l’État de droit.

La Main noire

La Main noire est un groupe nationaliste serbe fondĂ© le par des membres de l’armĂ©e serbe, dans le but de rĂ©unir tous les territoires peuplĂ©s de Slaves du Sud dans un État sous gouvernement serbe. En 1914, elle fournit armes et soutien logistique Ă  Gavrilo Princip, jeune Serbe de Bosnie membre du groupe Jeune Bosnie et Ă©galement partisan d’un État unifiĂ© mais Ă  gouvernement multi-ethnique, pour assassiner l’archiduc François-Ferdinand d'Autriche et son Ă©pouse Sophie. Cet Ă©vĂ©nement poussa l’Empire austro-hongrois Ă  envahir la Serbie et dĂ©clencha la PremiĂšre Guerre mondiale.

PremiĂšre Guerre mondiale et fondation de la Yougoslavie

En 1914, l’idĂ©ologie pan-slave avait pris le relais de la notion de Grande Serbie, dans le but de s’attirer le soutien des Slaves non serbes des pays voisins, Ă©galement occupĂ©s par l’Autriche-Hongrie. En , la DĂ©claration de NiĆĄ de Nikola PaĆĄić, alors Premier ministre de Serbie, annonce pour la premiĂšre fois l’intention officielle de fonder un État yougoslave intĂ©grant tous les territoires peuplĂ©s de Serbes, Croates, SlovĂšnes et Bosniaques.

À la suite de la dĂ©faite de l’Autriche-Hongrie en 1918, le Royaume Serbie pressa la Triple-Entente de lui octroyer les territoires qu’elle rĂ©clamait. Il annexa d’office les rĂ©gions mĂ©ridionales de l’ancien Empire ainsi que le MontĂ©nĂ©gro. Les AlliĂ©s lui accordĂšrent ensuite la SlovĂ©nie, la Croatie et la Bosnie-HerzĂ©govine. Le Royaume des Serbes, Croates et SlovĂšnes vit le jour le .

Les nationalistes serbes considĂ©raient les autres Slaves des Balkans comme leurs semblables, uniquement sĂ©parĂ©s par leurs religions imposĂ©es par divers occupants, musulmans ou catholiques. Ils soutenaient en consĂ©quence que leur assimilation suivrait de peu l’annexion de leurs territoires. Le gouvernement du royaume entama une serbianisation linguistique de la MacĂ©doine, dont les langues furent qualifiĂ©es de dialectes du serbo-croate. Leur usage fut rapidement interdit dans l’éducation, l’armĂ©e et l’administration.

Nikola PaĆĄić s’affaira Ă  rĂ©duire ses opposants au silence, en particulier les alliĂ©s de son principal rival, le Croate Stjepan Radić et centralisa le pouvoir au profit des Serbes.

La Grande Serbie des Tchetniks

Pendant la DeuxiĂšme Guerre mondiale, les Tchetniks, faction royaliste composĂ©e principalement de Serbes sous le commandement du gĂ©nĂ©ral DraĆŸa Mihailović, s’affairĂšrent Ă  prĂ©parer l’issue de la guerre dĂšs le dĂ©but de cette derniĂšre. Stevan Moljević, intellectuel serbe de Bosnie, publia un manifeste intitulĂ© Serbie homogĂšne revendiquant non seulement la Bosnie et une grande partie de la Croatie, mais Ă©galement des portions de la Roumanie, de la Bulgarie, de l’Albanie et de la Hongrie oĂč les Serbes ne formaient mĂȘme pas une minoritĂ© significative.

Dans les territoires sous leur contrĂŽle, les Tchetniks se livrĂšrent Ă  du nettoyage ethnique contre les Croates et les Bosniaques[8]. NĂ©anmoins, il se heurtĂšrent rapidement aux Partisans de Tito, mouvement Ă©galement d’origine serbe mais devenu largement multi-ethnique. Le programme de Moljević ne fut jamais mis en pratique mais demeura prĂ©gnant dans toutes les rĂ©surgences de vellĂ©itĂ©s pan-serbes, notamment chez le Parti radical serbe.

Dissolution de la Yougoslavie

MĂ©morandum de l’AcadĂ©mie serbe des sciences et des arts

En , un groupe de seize intellectuels serbes publiĂšrent des extraits d’un document, connu sous le nom de MĂ©morandum de l’AcadĂ©mie serbe des sciences et des arts, dĂ©nonçant le centralisme de la Yougoslavie et se plaignant de discriminations Ă  l’encontre des Serbes, jusqu’à des allĂ©gations de gĂ©nocide contre les Serbes du Kosovo. Ils rĂ©clamaient, comme principale rĂ©forme visant Ă  rĂ©tablir la position serbe au sein de la Yougoslavie, l’abolition de l’autonomie du Kosovo et de la Vojvodine.

Ascension de Slobodan Milosevic

Slobodan MiloĆĄević accĂ©da Ă  la prĂ©sidence de la Serbie le . Il accĂ©da aux revendications nationalistes et supprima l’autonomie du Kosovo et de la Voivodine et renversa leurs gouvernements, ainsi que celui du MontĂ©nĂ©gro. Cette opĂ©ration lui assura quatre votes sur huit voix au sein de la prĂ©sidence collective du pays.

La Croatie et la SlovĂ©nie s’élevĂšrent contre ce regain de centralisme et plaidĂšrent pour transformer la Yougoslavie en un État fĂ©dĂ©ral multipartite. Tout en se prononçant contre cette perspective, MiloĆĄević rĂ©torqua que, si cela devait se concrĂ©tiser, la question des frontiĂšres extĂ©rieures de la Serbie serait rouverte, laissant entendre que son gouvernement chercherait Ă  Ă©tendre le territoire de la Serbie en cas de dĂ©centralisation de la Yougoslavie[9].

En 1990, les premiĂšres Ă©lections libres portent des partis d’opposition au pouvoir en Croatie, en SlovĂ©nie, en Bosnie et en MacĂ©doine. ParallĂšlement, plusieurs partis d’opposition serbes, dont le Parti radical serbe de Vojislav Ć eĆĄelj, appellent ouvertement Ă  rĂ©aliser la Grande Serbie au motif que les frontiĂšres des rĂ©publiques de Yougoslavie seraient des crĂ©ations artificielles de Tito et de ses partisans[10].

Guerres de Yougoslavie

Pendant les guerres de Yougoslavie, les autoritĂ©s yougoslaves furent rĂ©guliĂšrement accusĂ©es de suivre un agenda axĂ© sur la Grande Serbie[11] en soutenant militairement les États serbes autoproclamĂ©s en Croatie (RĂ©publique serbe de Krajina) et en Bosnie (RĂ©publique serbe de Bosnie)[12]. Les Serbes allĂšguent en retour qu’ils ne visaient qu’à protĂ©ger les Serbes Ă©tablis dans des pays qui leur Ă©taient hostiles.


Notes et références

  1. (en) Ć eĆĄelj ICTY Case information sheet
  2. Paul Garde : Les Balkans, héritages et évolutions, Flammarion 2010, coll. « Champs actuel », 217 p, (ISBN 9782081226036).
  3. Les neuf banovines étaient : 1.la Posavie (le préfixe po signifie « le long de », ici de la Save), 2.la Podravine (longeant la Drave), 3.la Podanubie, 4.la Pomorie (longeant l'Adriatique), 5.la Pomoravie (longeant la Morava), 6.la Povardarie (logeant le Vardar), 7.la Verbasie (longeant la Vrbas), 8.la Podrinie (logeant la Drina) et 9.la Zeta (dont le nom évoque une ancienne principauté médiévale); en 1939, pour satisfaire les aspirations des Croates, la Posavie et la Pomorie, légÚrement agrandies, furent réunies en une banovine de Croatie, ramenant leur nombre à huit.
  4. Tomasz Kamusella (en), The Politics of Language and Nationalism in Modern Central Europe, Palgrave Macmillan 2008, pp. 228 - 297.
  5. FrĂ©dĂ©ric Le Moal, Le Front yougoslave pendant la Seconde Guerre mondiale : de la guerre de l'Axe Ă  la guerre froide, Éd. Soteca, 2012, 272 p. (ISBN 978-2-916385-53-2).
  6. Stepan K. Pavlović, (en) Hitler's new disorder : the Second World War in Yugoslavia, Columbia University Press, New York, 2008, (ISBN 978-1850658955)).
  7. « Nations Unies, Conseil de sécurité S/1994/674,Rapport final de la commission d'experts créée en application de la résolution 780, p.34 », 27 mai 1994,
  8. Tomic Yves, « Massacres dans la Yougoslavie démembrée, 1941-1945 »,
  9. Christophe Chùtelot, « Slobodan Milosevic, le semeur de guerres », sur Le Monde,
  10. « Tribunal pĂ©nal international pour l’ex-Yougoslavie,, Procureur c Vojislav Seselj, Case No. IT-03-67-PT, p.78-91 »
  11. Paul Garde,, Vie et mort de la Yougoslavie, Fayard, (ISBN 2-213-02914-8), p.370
  12. « Tribunal pĂ©nal international pour l’ex-Yougoslavie, Casse / «PRIJEDOR» (IT-94-1) DuĆĄko Tadić p.4 »

Voir aussi

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