Gouberville
Gouberville est une ancienne commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie.
Gouberville | |
L'Ă©glise Notre-Dame. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
RĂ©gion | Normandie |
DĂ©partement | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Statut | Ancienne commune |
Code postal | 50330 |
Code commune | 50211 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Goubervillais |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 49° 41′ 12″ nord, 1° 19′ 00″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 38 m |
Superficie | 2,79 km2 |
Élections | |
DĂ©partementales | Val-de-Saire |
Historique | |
Dissolution | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Vicq-sur-Mer |
Localisation | |
Devenue commune déléguée au sein de Vicq-sur-Mer depuis le , le statut de commune déléguée est supprimée en mars 2020 par décision du conseil municipal[1].
GĂ©ographie
Gouberville est au nord-est de la péninsule du Cotentin. Couvrant 279 hectares, son territoire est le moins étendu du canton de Saint-Pierre-Église. Son sous-sol est formé de granite. Gouberville est une commune toute en longueur, elle est composée de cinq hameaux se suivant : le Haut de la Rue, Giberprey, Gouberville (le principal avec église et château), Réville, le Bas de la Rue.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Goesbervilla au XIIe siècle[4], Goisbertvilla en 1198[5], Goisbervilla en 1221 et vers 1280[4], Goybervilla en 1332[6], Goisbervilla en 1351 et en 1352[7], Goberville en Saire en 1459[4], Gouberville en 1549[8], Goberville 1634[9], Gouberville entre 1612 et 1636[10].
La commune tire son nom de villa, « domaine rural », qui est précédé de l'anthroponyme germanique Gausbertus.
Un autre hameau de cette commune a une origine germanique : Réville, de Reginvilla (« le domaine de Regin »).
Histoire
Préhistoire
Des fouilles, dirigées par Gérard Vilgrain, ont révélé une occupation humaine datée du Moustérien sur le site de La Landenau[11].
Moyen Ă‚ge et Ă©poque moderne
Le fief de Gouberville a appartenu à une ancienne famille dont il est fait mention au XIIe siècle dans un acte de donation à l'abbaye de Montebourg. En effet, après la fondation du prieuré de Néville en 1163, dans une donation faite par Pierre de Beaumont à cette abbaye, on trouve comme témoin Guillaume de Gouberville. En 1240, Jacques de Gouberville, fils de Pierre de Gouberville, est mentionné dans une charte de l'abbaye Notre-Dame du Vœu de Cherbourg. En 1256, Geoffroy de Gouberville, fils de Guillaume, confirme les donations faites par son aïeul Jacques[12]. Le livre noir (1251-1278) cite comme patron de l'église de Gouberville Gaufridus de Guibervilla. La famille de Gouberville se trouve vers la fin du XIVe siècle sans héritier mâle. Une fille épousa en 1392 un certain Guillaume Picot, originaire du Bessin, qui demande et obtient de la Cour des comptes, l'attribution du fief de Gouberville et d'y adjoindre son nom. Son écusson est : « de gueules à la croix ancrée d'argent ».
En 1463, Montfaut qui enquête sur titres de noblesse, pour le compte du roi, en pays bessin, reconnaît noble Guilaume Picot, troisième du nom. À son décès, en 1490, ses deux fils, encore mineurs, sont confiés à leur mère Tassine, en garde noble. Elle meurt en 1517.
Jean, l'aîné de ses deux fils, seigneur de Russy et de Houtteville, choisit la carrière ecclésiastique, gardant les bénéfices de Russy et de Gouberville. Le second fils, Guillaume (v. 1480-1544), cinquième du nom, sire de Gouberville et de Percy, reçut la charge de lieutenant du grand maître des eaux et forêts de Normandie. Il épouse Jeanne du Fou, fille unique de Guillaume du Fou, capitaine du château de Cherbourg et seigneur du Mesnil-au-Val. Jeanne du Fou met au monde Gilles de Gouberville (1521-1578), qui hérite des seigneuries de Gouberville et du Mesnil-au-Val, où il s'installe, François de Sorteval, Guillaume (mort à Paris alors qu'il est étudiant), Louis, Guillonne (mariée à Jean de la Bigne, seigneur du bailliage de Caen), Renée (Dame de Saint-Nazer par son mariage avec Jacques du Moncel), et Tassine, qui épousa le sieur des Essarts.
Époque contemporaine
Gabriel du Mesnildot, qui avait émigré, reprit possession de ses biens et dut affronter, à propos de l'étang de Gattemare, un procès contres les communes de Gouberville, Gatteville et Tocqueville, qui ne se terminera qu'en 1842[13].
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et un adjoint[15].
DĂ©mographie
En 2018, la commune comptait 121 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2005, 2010, 2015, etc. pour Gouberville[17]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 1]. Gouberville est la commune la moins peuplée du canton de Saint-Pierre-Église.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Église Notre-Dame des XIIIe – XVIIIe siècles inscrite aux monuments historiques[20]. De l'ancienne église du XIIIe siècle il ne subsiste que le pignon ouest avec le portail et la fenêtre, la base de la tour et les trois fenêtres du chevet[21]. Son clocher est surmonté d'une coupole à balustrades ajourée (XVIIIe). Elle abrite des fonts baptismaux du XVIe.
- Ancien presbytère du XVIIe siècle, transformé en gîte communal[22].
- Château de Janville. Petit château bâtie en 1852, en lieu et place du manoir de Gouberville, selon les plans de l'architecte parisien Gilet. Sybille de Martel de Janvilole (Gyp) en hérita et y séjourna notamment pendant la guerre de 1870. Le manoir subit l'occupation allemande et brûla en 1941[23] - [13].
- Ferme de Giberprey (XVIe siècle).
- Rive de la Couplière.
- Fontaine Babillette (source) au bord de la Couplière.
- Pour mémoire
- Manoir de Gouberville (XVe siècle). Le manoir, qui a appartenu au sire Gilles Picot de Gouberville, à demi ruiné, a été rasé en 1852, et on érigea à sa place le petit château de Janville (cf. au-dessus)[23].
Site Natura 2000
Le littoral de la commune (Bucaille, Hennemare) et l'étang de Gattemare font partie du site d'importance communautaire Caps et marais arrière-littoraux de la pointe de Barfleur au cap Lévi proposé au réseau Natura 2000[24]. Notons l'origine scandinave des noms du littoral : Hannimara "mer de Hanni" > Hennemare, Gattomara "mer de Gatto"> Gattemare.
Personnalités liées à la commune
- Gilles Picot, sieur de Gouberville (1521-1578), mémorialiste.
Voir aussi
Bibliographie
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 225.
- Maurice Lecœur (photogr. Christine Duteurtre), Val de Saire, Isoète, , 173 p. (ISBN 978-2-9139-2076-7), p. 28.
- Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 140.
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative aux organisations :
- Résumé statistique de Gouberville sur le site de l'Insee
Notes et références
Notes
- Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
- [PDF] Conseil municipal du 16 octobre 2019 - Délibération 6 : Suppressions des communes déléguées.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 124.
- Thomas Stapelton, Magni Rotuli Scaccariæ Normanniæ sub regibus Angliæ, Société des antiquaires de Londres, Londres, t. II, 1844, p. 473.
- Pouillé du Diocèse de Coutances, 1332, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 308E.
- Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, op. cit., p. 379B.
- Eugène Robillard de Beaurepaire et le Comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. I), Mémoires de la Société des Antiquaires de Normandie XXXI, Caen, 1892, p. 1.
- Sébastien Cramoisy, Carte générale de toutes les costes de France tant de la mer Océane que Mediterranée, 1634 [BNF].
- Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BNF, ms. fr. 4620].
- André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 7.
- MĂ©moire d'appel.
- Gautier 2014, p. 225.
- « Après dix-neuf ans, Francis Derrien cède sa place à la mairie », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Gouberville (50330) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « La décision de Régis Lericheux tient à son manque de disponibilité », La Presse de la Manche, 25 juin 2016.
- Date du prochain recensement à Gouberville, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- « Église », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- D'après Louis Drouet-Recherches Historiques sur les vingt communes du canton de Saint-Pierre-Église, Imprimerie Saint Joseph Cherbourg 1893.
- « On restaure dans la Manche », Manchemag, no 73,‎ , p. 19 (lire en ligne, consulté le ).
- Thin 2009, p. 140.
- « Fiche FR2500085 du réseau Natura 2000 sur le site du ministère de l'écologie » (consulté le ).