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Gnetum urens

Gnetum urens est une espèce de liane néotropicale, appartenant à la famille des Gnetaceae.

Gnetum urens
Description de cette image, également commentée ci-après
Gnetum urens : Planche 336 par Aublet (1775)
On a repréſenté une portion du chalumeau, une feuille du bas, de même que les parties détachées des fleurs, de grandeur naturelle. On a groſſi une fleur mâle & une fleur femelle.
1. Fleurs mâles. - 2. Fleurs femelles. - 3. Capſule. - 4. Capſule à laquelle on a enlevé ſa première écorce. - 5. Capſule coupée en travers[1].

Espèce

Gnetum urens
(Aubl.) Blume, 1834

Statut de conservation UICN

( LC )
LC : Préoccupation mineure

Synonymes

  • Gnetum leyboldii var. woodsonianum Markgr.
  • Gnetum melinonii Benoist
  • Gnetum thoa Brongn.
  • Thoa urens Aubl. - Basionyme[2]

On le connaît sous le nom générique de Bell bird's heart (créole du Guyana)[3], Towauri (Venezuela), Itua, Cipo-Itua (Portugais)[4].

Description

Gnetum urens est une liane élancée à brindilles minces et lisses et à écorce lisse, gris clair à brun clair. un exsudat de couleur crème perle des tiges coupées.

Les feuilles mesurent jusqu'à 12(–15) cm par 6(–8) cm, et sont de couleur vert jaunâtre, minces, fléchissent abruptement (chez les plantes vivantes), de forme elliptique, cartacées à rarement subcoriacées, à l'apex aigu à acuminé, à base inégalement obtuse, et soutenues par un pétiole long de mm. On compte 4-6 nervures secondaires de part et d'autre de la nervure médiane. droites et se rencontrant loin de la marge. Le limbe est finement strié par des fibres sous-épidermiques denses, de sorte que la face supérieure apparaît brillante et soyeuse, tandis que la face abaxiale semble terne et sculptée (des nervures tertiaires sont obscures, et les nervures primaires et secondaires sont proéminentes et très étroites sur la face abaxiale : moins d'mm de large).

La partie fertile est composée de colliers de bractées avec les unités reproductrices ultimes fermées. Les axes mâles microsporangés, sont peu ramifiés, plutôt lâches avec des entre-nœuds principaux longs, et des entre-nœuds courts (1 à 2 mm) pour les unités fertiles en forme de coupe avec marge incurvée ; les « fleurs mâles » à microspores dépassant à peine le périanthe. Les axes femelles producturs d'ovules, sont rarement ramifiés. On distingue une partie avec des « fleurs femelles » stériles minuscules, cylindriques, espacées entre elles jusqu'à 10 mm, et une partie avec des « fleurs femelles » fertiles, courtement acuminé, espacées entre elles de mm, dépassant du périanthe de ¹⁄₂ mm.

Ses graines matures sont jaunes à rouges, brillants, de forme oblongoïde à légèrement obovoïde, souvent avec un anneau basal en forme de bouton, fortement mucronée à l'apex, mesurant 35-40 mm de long par 18-20 mm de diamètre, avec la couche externe mince et fibreuse, et la couche interne cartacée[5] - [6] - [4] - [3].

Répartition

Gnetum urens est présent du Venezuela (Bolivar et Amazonas) au nord du Brésil, en passant par le Guyana, le Suriname et la Guyane[5] - [6].

Écologie

Gnetum urens pousse dans les forêts inondées et les basses vallées fluviales, jusque près de la côte, les marais d'eaux noires, et les tepuis, autour de (0)500–1 700 m d'altitude[6] - [5]. En Guyane, il est relativement communes dans le couvert forestier, et produit ses graines en mai-août[3].

Utilisations

L'amande de Gnetum urens est comestible cuite ou grillée[7]. Les Palikur de Guyane consomment les graines grillées de divers Gnetum, de même que diverses populations amérindiennes d'Amazonie[8]. Au Venezuela, on les consommes bouillies ou rôties[5].

Protologue

En 1775, le botaniste Aublet propose le protologue suivant pour Thoa urens (basionyme de Gnetum urens)[1] :

« THOA urens. (Tabula 336.)

Frutex trunco tortuoſo, decem-pedali ; ramos tortuoſos, ſcandentes, emittente, ſuprà arbores, eciam proceras, ſparſos. Folia oppoſita, ovata, acuta, glabra, integerrima, brevi petiolata. Flores axillares & terminales. Suprà corticem trunci, reperitur gummi genus luteum, tranſlucidum.

Floret, fructumque ſert variis anni temporibus.

Habitat in ſylvis Guianæ.

Nomen Caribæum THOA.

Accedere videtur ad Ula. H.Malab.l.7.pag.41.tab.2.
»

« LE THOA piquant. (PLANCHE 336.)

Le tronc de cet arbrisseau eſt noueux, tortueux : il s'élève à dix pieds environ, ſur ſix pouces de diamètre. Son écorce eſt ridée, gerſée & griſâtre. Son bois eſt blanc & ſpongieux ; à meſure que ce tronc s'allonge, il pouſſe des branches ſarmenteuſes & noueuſes, qui ſe répandent ſur le tronc des arbres, & ſur leurs branches. De chaque nœud ſortent des rameaux noueux, oppoſés, garnis de deux feuilles oppoſées, liſſes, vertes, entières, ovales, terminées par une pointe aiguë. Les plus grandes ont cinq pouces & demi de longueur, ſur environ trois de largeur.

De l'aiſſelle des feuilles, & à l'extrémité des rameaux, naiſſent des épis de fleurs mâles, qui ont à leur naiſſance, de chaque côte, une fleur femelle. l'épi de fleur mâle eſt noueux ; chaque nœud eſt articule l'un au deſſus de l'autre, & va toujours en diminuant de groſſeur. Les fleurs mâles ſont compoſées de pluſieurs étamines placées ſur chaque nœud. Leurs filets ſont courts, très grêles. Les anthères ſont jaunes, très petites.

La fleur femelle eſt un ovaire oblong, arrondi, ſurmonté d'un très petit style terminé par un stigmate à trois ou quatre petites éminences arrondies. Ces deux fleurs n’ont point de calice, ni de corolle. l'épi de fleur mâle tombe. Il avorte quelquefois un ovaire.

L'ovaire devient une capsule liſſe & rouſſâtre, à une ſeule loge. Lorſqu'on enlève la première écorce de cette capſule, on trouvé une ſubſtance ſèche, compoſée de poils roides, couchés, qui ſe détachent facilement les uns des autres, & pour peu qu'il en tombe ſur la peau, ils cauſent une grande démangeaiſon. Sous cette ſubſtance eſt une coſſe fragile qui contient une amande à deux cotylédons, dont la peau eſt rouſſâtre. Cette amande, bouillie ou grillée, eſt bonne à manger. Les Marays, eſpèce de coq-d'Inde, & les Hocos, eſpèce de Faifans, ſe nourriſſent de ce fruit qu'ils avalent tout entier.

Cet arbriſſeau eſt nommé THOA par les Galibis.

Les fleurs & les fruits ſont repréſentés de grandeur naturelle.

Lorſqu'on entame l'écorce & les branches, il en ſuinte une liqueur claire & viſqueuſe, qui, en ſe deſſéchant, forme une gomme tranſparente ; on en trouve ſouvent des morceaux attachés au tronc & aux branches. lorſqu'on coupe le tronc ou les groſſes branches, il en découle abondamment une liqueur aqueuſe, claire & tranſparente, que l'on peut boire dans le beſoin, faute d'eau ; elle n'a aucun goût.

J'ai trouvé cet arbriſſeau dans les forêts de la Guiane en différents quartiers, à Oyac & à Orapu, aux environs de la montagne Serpent, à Courou & autres lieux.

II eſt preſque toujours en fleur ou en fruit.

Cet arbriſſeau a du rapport avec l'arbre décrit & figure dans l’Hortus Malabaricus, lib. 7. pag. 41 . tab. 2. où il eſt nommé ULA. »

Fusée-Aublet, 1775.

Notes et références

  1. Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume II, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, (lire en ligne), p. 874-876
  2. (en-US) « Gnetum urens (Aubl.) Blume - synonyms », Tropicos, Saint Louis, Missouri, Missouri Botanical Garden (consulté le )
  3. (en) Scott A. Mori, Georges Cremers, Carol Gracie, Jean-Jacques de Granville, Michel Hoff et John D. Mitchell, Guide to the Vascular Plants of Central French Guiana : Part 1. Pteridophytes, Gymonsperms, and Monocotyledons, vol. 76, New York Botanical Garden Pr Dept, coll. « Memoirs of the New York Botanical Garden », , 422 p. (ISBN 978-0893273989), p. 651
  4. (en) A.R.A. GÖRTS-VAN RIJN (Eds.), R.S. Cowan, J.C. Lindeman, B.J.H. ter Welle et P. Détienne, Flora of the Guianas : 88. CAESALPINIACEAE p.p., vol. Series A: Phanerogams - Fascicle 7, D-6240 Koenigstein/ Federal Republic of Germany, Koeltz Scientific Books, , 168 p. (ISBN 3-87429-287-8), p. 87-88, 94
  5. (en) Dennis W. Stevenson, Julian A. Steyermark (Eds), Paul E. Berry (Eds), Kay Yatskievych (Eds) et Bruce K. Holst (Eds), Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 5 ERIOCAULACEAE-LENTIBULARIACEAE, Box 299, St. Louis, MO 63166-0299, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 833 p. (ISBN 0-915279-71-1), p. 574-576
  6. (en) A. A. Pulle, Flora of Suriname : ARALIACEAE (pars) -COM8RETACEAE - MELASTOMACEAE - FLACOURTIACEAE - CANELLACEAE (pars), vol. I, PART 1, Amsterdam, J. B. DE BUSSY, Ltd. - Kon. Ver Koloniaal Institut te Amsterdam - Mededeeling N° XXX. AFD Handelsmuseum N°11., , 161-304 p., p. 300-301
  7. André Fouqué, Espèces fruitières d'Amérique tropicale, Paris, Institut français de recherches fruitières outre-mer (IFAC),
  8. Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne), p. 373

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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