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Glatigny (Manche)

Glatigny est une ancienne commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de La Haye[1].

Glatigny
Glatigny (Manche)
L'église Saint-Pierre.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Coutances
Intercommunalité Communauté de communes Côte Ouest Centre Manche
Statut commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Éric Aubin
2016-2020
Code postal 50250
Code commune 50204
Démographie
Gentilé Glatignais
Population 142 hab. (2019)
Densité 28 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 16′ 41″ nord, 1° 37′ 45″ ouest
Altitude Min. 5 m
Max. 34 m
Superficie 4,99 km2
Élections
Départementales Créances
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration La Haye
Localisation
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Glatigny

    Elle est peuplée de 142 habitants[Note 1].

    Géographie

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes latinisées Glatigneio vers 1170, de Glatinneio fin XIIe siècle, de Glategnio en 1217[4].

    Il s'agit d'un toponyme formé avec le suffixe gallo-roman -(I)ACU ou -IN-IACU, autrement noté -(i)-acum. Le premier élément est généralement expliqué par un anthroponyme par les spécialistes. Ce type toponymique est extrêmement répandu dans le nord de la France (par exemple, on compte près de 40 lieux portant ce nom en Normandie. On note aussi des variantes comme Glatiney (Eure), Glatigné (Mayenne), jusqu'au sud ouest comme en témoigne Glatignat (Haute-Vienne), etc.). La forme initiale de ce type toponymique devait être *GLATTINIACU.

    Xavier Delamarre citant François Falc'hun envisage une explication par le gaulois *Glasso-tanno, chêne vert (cf. vieux cornique glastannen)[5]. On retrouve une explication analogue chez Albert Dauzat et Charles Rostaing qui envisagent un nom de personne gaulois Glastinus sur *glas-to « vert » aussi suivi du suffixe (-i)-acum[6].

    François de Beaurepaire propose un composé de ce même suffixe (-i)-acum, précédé du nom de personne germanique *Glattinus, hypocoristique de l'anthroponyme *Glatto, postulé par le nom de personne germanique dérivé Glatoldus, cité par Marie-Thérèse Morlet et le toponyme Glatens, suivi du suffixe germanique -ing(-os)[7]. En outre, certains noms en (-i)-acum sont basés sur un anthroponyme germanique, surtout dans le domaine de la langue d'oïl, ainsi trouve-t-on Botto / Bottinus dans Boutigny, Brekko / Brekkinus dans Brécquigny ou Iso / Isinus dans Isigny[8].

    Les explications de X. Delamarre et A. Dauzat, phonétiquement possibles, se heurtent à une double difficulté : l'absence d'attestation d’un [s] (c'est-à-dire *Glasteniacum). En effet, aucune des formes anciennes pour les différents Glatigny ne témoigne de la présence de cette consonne. En outre, les formations de ce type sont plutôt typiques du domaine d'oïl, ainsi, la signification d'« endroit où poussent des chênes verts » ne correspond pas à la zone de diffusion de cette essence qui ne croît (croissait) pas au-delà du sud de la région parisienne.

    L'argumentation de F. de Beaurepaire n'est guère plus solide : il est peu probable qu'un anthroponyme germanique, non attesté, ne se retrouve qu'en composition avec le suffixe (-i)-acum dans un type toponymique par ailleurs fréquent.

    Par contre, Michel Roblin y a vu un ancien radical *glat(t)- « collant »[9], dont on peut retrouver de nombreux dérivés attestés dans l'aire d'extension du toponyme Glatigny et ses variantes : ainsi, une terre compacte est dite glatte ou glette en Indre-et-Loire et dans le sud-est de l'Orne[10]; dans une zone plus large encore, ce terme ou l'une de ses variantes (glat, glarde…) désigne une « terre durcie », une « terre collante ». La forme glette est aussi attestée dans l'Eure en tant que substantif pour désigner une substance cartilagineuse, gluante et grasse, semblable à de la gélatine. Plus au sud (Vendée, Vienne, Centre), le terme glas, glat (féminin glatte) prend le sens de « (pain) non levé, compact »[11] - [12].

    Michel Roblin propose donc pour *GLATTINIACU, un « lieu caractérisé par une terre collante ou durcie ». La racine *glatt- remonterait au bas-latin *glatidus (d'où le gallo-roman *GLATTU), dérivé du substantif glatia « glaise »[13] - [14].

    Le gentilé est Glatignais.

    Histoire

    Au XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de La Haye[15].

    Robert des Moutiers et Guillaume de Glatigny (fl. XIIe siècle) qui se partageaient l'église en donnèrent le patronage à l'abbaye de Lessay[16].

    En 1660, Glatigny était l'une des onze églises du « Colloque du Cotentin », réunion des sites huguenots. Les Meslin, seigneurs de Glatigny avaient établi le culte protestant dans la chapelle de leur manoir[16]. Louis Meslin (1640-1699), seigneur de Glatigny fidèle huguenot, vit, à la révocation de l'Édit de Nantes, quatre de ses enfants lui être enlevés et placés en couvent. Son fils, Jean-Louis (° 1673) émigra à Jersey en 1699 et ses biens furent saisis.

    En , le maire du village fut condamné en correctionnel à Coutances pour avoir bourré les urnes aux élections d'[17].

    Politique et administration

    Liste des maires
    Période Identité Étiquette Qualité
    juin 1995 mars 2001 Daniel Leroy SE Retraité de la Marine nationale
    mars 2001 En cours Éric Aubin[18] SE Agriculteur
    Les données manquantes sont à compléter.

    Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[18].

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[20] - [Note 2].

    En 2019, la commune comptait 142 habitants, en diminution de −12,35 % par rapport à 2014 (Manche : 0,44 %, France hors Mayotte : 2,49 %). Glatigny a compté jusqu'à 483 habitants en 1841.

    Évolution de la population [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    392385472468478448483474456
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    422390410407370346319306292
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    281244257200178166165170155
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
    147146155138127144159148162
    2018 - - - - - - - -
    143--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[22].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • Église Saint-Pierre (XVIIe – XVIIIe siècles). L'église, très remaniée, a conservé des fragments anciens dont un arc en ogive aiguë reposant sur des chapiteaux sculptés de décors floraux, ainsi qu'un bas-relief représentant le miracle de saint Hubert[23]. Elle abrite un maître-autel (XVIIIe), un bas-relief le Miracle de Saint-Hubert (XVIe), une plaque commémorative (XVe), un tableau La Donation du Rosaire à sainte Catherine (XVIIIe), une verrière (XXe) de Maurice Bordereau.
    • Croix de cimetière (XVIIIe siècle).
    • Manoir de Glatigny (XVIe – XVIIIe siècles). Rénové, il a été aménagé en gîtes et site de réception.
    • Massif dunaire (« mielles »), intégré au site d'importance communautaire du littoral ouest du Cotentin de Saint-Germain-sur-Ay au Rozel proposé dans le cadre de Natura 2000[24].

    Voir aussi

    Bibliographie

    • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 220.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Population municipale 2019.
    2. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

    Références

    Altitudes, coordonnées, superficie : IGN[25].
    1. « recueil des actes administratifs de la Manche » (consulté le ).
    2. « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
    3. « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
    4. François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, éditions Picard 1986. p. 123.
    5. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003. p. 288.
    6. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, éditions Larousse 1968. p. 322.
    7. Albert Dauzat et Charles Rostaing qui proposent *Glatto dans ce cas précis également in Op. cit. p. 322.
    8. François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, éditions Picard 1986.
    9. Michel Roblin, Le Terroir de Paris aux époques gallo-romaine et franque : peuplement et défrichement dans la Civitas des Parisii (Seine, Seine-et-Oise), éd. A. et J. Picard, Paris, 1951; thèse soutenue à l’Université de Paris, p. 115.
    10. Marie-Rose Simoni-Aurembou, Atlas Linguistique de l’Île-de-France et de l’Orléanais, CNRS, Paris, vol. I, 1973, carte n° 17.
    11. Walther von Wartburg, puis Jean-Pierre Chambon, Französisches etymologisches Wörterbuch, Bâle, 1928-..., t. IV, p. 157a et 830a, s.v. glĭttus.
    12. Wikimanche Glatigny.
    13. Michel Roblin, Op. cit.
    14. Cette analyse est reprise et développée dans Dominique Fournier, La variation microtoponymique en Normandie, Étude microtoponymique de l’interfluve défini par les vallées de la Dives et le la Vie, thèse de Doctorat en Sciences du Langage, Université Paris XIII, 1990, p. 134, § 60.
    15. Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècle) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 185.
    16. Gautier 2014, p. 220.
    17. « Le petit journal », Le petit journal,‎ , p. 3 (lire en ligne).
    18. Réélection 2014 : « Glatigny (50250) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
    19. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
    20. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
    21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
    23. Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 219.
    24. « Natura 2000 : Fiche du site FR2500082 (Ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer) » (consulté le ).
    25. « Glatigny sur le site de l'Institut géographique national » (archive Wikiwix).
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