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Georges DuchĂŞne

Georges Duchêne, né le à Beaumont-la-Ronce[1] et mort le à Ville-Évrard, est un typographe et journaliste français, spécialisé dans les questions économiques et financières.

Georges DuchĂŞne
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Biographie

Georges Duchesne (dont le patronyme sera plus tard écrit Duchêne) est le fils de Georges-Toussaint Duchesne, un charron analphabète de Beaumont-la-Ronce[1].

Élève boursier au petit séminaire de Tours, Duchêne apprend très jeune le métier de typographe et travaille tout d'abord aux imprimeries Mame. En 1843, il s'installe à Paris, où il est employé comme compositeur et correcteur par plusieurs imprimeries, notamment Gerdès et Claye.

Au lendemain de la RĂ©volution française de 1848, DuchĂŞne est dĂ©lĂ©guĂ© des typographes aux sĂ©ances de la Commission du Luxembourg. La mĂŞme annĂ©e, il se fait Ă©galement le porte-parole de ses collègues quand il tente de convaincre Pierre-Joseph Proudhon de prendre la direction d'un journal qui paraĂ®trait avec le concours des ouvriers imprimeurs. En rĂ©ponse aux rĂ©ticences du penseur socialiste, DuchĂŞne tente de relancer lui-mĂŞme Le ReprĂ©sentant du peuple, dont Proudhon accepte finalement la direction. SupprimĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Cavaignac en , cette feuille est remplacĂ©e par Le Peuple, dont DuchĂŞne est le gĂ©rant. C'est Ă  ce titre qu'il est condamnĂ© Ă  200 francs d'amende et un mois de prison, car le premier numĂ©ro du journal est paru avant le versement du cautionnement. De nombreuses autres poursuites et condamnations frappent bientĂ´t Le Peuple et son gĂ©rant : douze procès entraĂ®nent 80 000 francs d'amende et, surtout, trente-trois annĂ©es de peine d'emprisonnement, que DuchĂŞne commence Ă  purger Ă  Sainte-PĂ©lagie, Mazas, Clairvaux et Belle-ĂŽle-en-Mer. Il est finalement libĂ©rĂ© au bout de trois ans et huit mois grâce Ă  l'amnistie du .

Caricature de DuchĂŞne par Charles Gilbert-Martin (1867).

Duchêne reprend alors son activité de typographe tout en poursuivant sa collaboration avec Proudhon. En 1856, dans sa préface à la troisième édition du Manuel du spéculateur à la bourse, celui-ci remercie ainsi « M. G[eorges] Duchêne, ancien rédacteur du Peuple, qui a bien voulu se charger pour [lui] du gros de la besogne, nombre de pages d’une excellente rédaction, des traits d’une vive ironie qu'[il n’a] pas cru devoir supprimer, des analyses et des jugements d’une ferme et nette intelligence ». Fidèle disciple de Proudhon, Duchêne sera, avec Langlois et Chaudey, l'un des exécuteurs testamentaires désignés pour la publication des œuvres posthumes du philosophe franc-comtois[2].

Duchêne passe au début des années 1860 chez Hachette, où il collabore au Dictionnaire des communes de la France d'Adolphe Joanne.

En 1867, il finance la crĂ©ation d'un nouveau quotidien, Le Courrier français[3], titre qui avait auparavant une parution hebdomadaire et qui avait dĂ©jĂ  publiĂ© quelques-uns de ses articles. Sous la direction de Vermorel, DuchĂŞne s'y consacre aux questions Ă©conomiques, dĂ©nonçant notamment la spĂ©culation boursière et la « fĂ©odalitĂ© financière Â». Il est condamnĂ© Ă  un mois de prison en raison d'un article sur les marchands de vin. Entre la fin des annĂ©es 1860 et le dĂ©but des annĂ©es 1870, il devient le rĂ©dacteur en chef du Havre dans la ville Ă©ponyme puis de L’Écho du Nord de Lille.

Sous la Commune, il collabore Ă  La Commune, journal de la rĂ©volution politique et sociale[4], aux cĂ´tĂ©s d'Henri Brissac, Émile Clerc, Camille Clodong, Louis DagĂ©, Daubès, Odilon Delimal, Charles Lullier, Henri Maret, Jean-Baptiste Millière et Louis-Augustin Rogeard, qui sont pour la plupart d'anciens rĂ©dacteurs du Combat et du Vengeur. Bien que clairement opposĂ© « aux boule-dogues de M. Thiers Â», contre lesquels il propose d'employer le « feu grĂ©geois Â»[5], DuchĂŞne n'hĂ©site pas Ă  critiquer vivement le ComitĂ© central[6], ce qui entraĂ®ne la suppression du journal[7] le [8].

Références

  1. Archives départementales d'Indre-et-Loire, état-civil de la commune de Beaumont-la-Ronce, registre NMD 1816-1833, acte du 8 mars 1824 (« Naissance de Duchesne Georges »).
  2. Pierre Larousse, p. 1330.
  3. Auguste Lepage, Voyage aux pays révolutionnaires, 2e édition, Paris, Dentu, 1879, p. 20.
  4. Albert Gagnière, Histoire de la Presse sous la Commune, du 18 mars au 24 mai 1871, Paris, Lachaud, 1872, p. 143-147.
  5. Chevalier d'Alix [Jean-Théodore de Butler], Dictionnaire de la Commune et des Communeux, La Rochelle, 1871, p. 77.
  6. Vapereau, p. 606.
  7. Charles Virmaître, Paris canard, 2e édition, Paris, Savine, 1888, p. 246-247.
  8. La Presse, 24 juillet 1871, p. 3.

Bibliographie

Ĺ’uvres

  • La SpĂ©culation devant les tribunaux. Pratique et thĂ©orie de l'agiotage, Paris, Librairie centrale, 1866.
  • L'Empire industriel. Histoire critique des concessions financières et industrielles du Second Empire, Paris, Librairie centrale, 1869.
  • L’Économie politique de l'Empire (recueil d'articles parus dans Le Havre), Le Havre, Santallier, 1870.
  • Les Six phases de la compagnie du Nord-Est, Lille, Aux bureaux de L’Écho du Nord, 1872.

Notices biographiques

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