Le Peuple (1848)
Histoire
Le journal socialiste Le Représentant du peuple, qui compte Pierre-Joseph Proudhon parmi ses collaborateurs, est suspendu par les autorités le . Pour le remplacer, Proudhon fonde Le Peuple. Ce titre est libre depuis le précédent, quand Le Peuple, journal rédigé par Adèle et Alphonse Esquiros, a été rebaptisé L'Accusateur public[1].
Un premier numéro spécimen paraît le , mais sans cautionnement légal. Le gérant du Peuple, Georges Duchêne, est par conséquent condamné à 200 francs d'amende et un mois de prison. Il faut donc attendre le mois de novembre pour que la parution du journal devienne régulière, tout d'abord hebdomadaire puis quotidienne[1].
Proudhon est le directeur du journal, qui a pour administrateur Charles Fauvety, ancien directeur du Représentant du peuple. La continuité avec de dernier titre est manifestée par la reprise de sa devise, qui pastichait Qu'est-ce que le Tiers-État ? : « Qu'est-ce que le producteur ? Rien. Que doit-il être ? Tout. - Qu'est-ce que le capitaliste ? Tout. Que doit-il être ? Rien ».
De nombreuses poursuites et condamnations frappent bientôt Le Peuple et son gérant : douze procès entraînent 80 000 francs d'amende et, surtout, trente-trois années de peine d'emprisonnement. Duchêne sera finalement libéré grâce à l'amnistie du .
Organe « montagnard », Le Peuple soutient la candidature de François-Vincent Raspail lors de l'élection présidentielle de décembre 1848[2] et publie la déclaration de la Montagne au peuple français à la veille de la Journée du 13 juin 1849[3]. Compromis dans cet épisode insurrectionnel, Le Peuple est contraint de cesser sa publication[1].
Il faut attendre le 1er octobre suivant pour voir le lancement du successeur du journal défunt. Il s'agit de La Voix du peuple, qui sera remplacée à son tour l'année suivante par Le Peuple de 1850.
Collaborateurs
- Ch. Cheyé[1]
- A. Crétin[1]
- Alfred Darimon[1]
- Taxile Delord[1]
- Georges DuchĂŞne[1]
- Pierre Dupont[1]
- Félix Élie[1]
- Philippe Faure[1]
- Charles Fauvety[1]
- Arnould Frémy (d)[1]
- Pierre Lachambeaudie[1]
- Amédée Jérôme Langlois[1]
- A.-D. Laumondays[1]
- Alfred Madier de Montjau[1]
- Louis MĂ©nard[1]
- Melvil-Bloncourt[4]
- Gabriel de Mortillet[1]
- Pierre-Joseph Proudhon[1]
- François-Vincent Raspail[1]
- Pauline Roland[1]
- RamĂłn de la Sagra[1]
- A. Tabole[1]
- Louis Vasbenter[1]
- Jean Verlot[1]
Références
- Izambard, p. 130-131.
- Le Peuple, 15 novembre 1848, p. 1.
- Le Peuple, 13 juin 1849, p. 1.
- François Manchuelle, « Le rôle des Antillais dans l'apparition du nationalisme culturel en Afrique noire francophone », Cahiers d'Études africaines, vol. 32, no 127,‎ , p. 388 (DOI 10.3406/cea.1992.1542, lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Henry Izambard, La Presse parisienne : statistique bibliographique et alphabétique de tous les journaux, revues et canards périodiques nés, morts, ressuscités ou métamorphosés à Paris depuis le jusqu'à l'empire, Paris, Krabbe, 1853, p. 130-131.