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Louis MĂ©nard

Louis-Nicolas Ménard, né le à Paris où il est mort le , est un chimiste et homme de lettres français.

Louis MĂ©nard
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Louis-Nicolas MĂ©nard
Pseudonyme
Louis de Senneville
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Mouvement
Ĺ’uvres principales
RĂŞveries d'un paĂŻen mystique (1876)

Son neveu Émile-René Ménard est un peintre symboliste.

Biographie

Louis Ménard naît le à Paris.

Condisciple de Baudelaire au lycée Louis-le-Grand, il entre ensuite à l'École normale (promotion 1842 Lettres). Peu après avoir publié en 1843 Prométhée délivré sous le pseudonyme de Louis de Senneville, il quitte soudainement les études littéraires pour se lancer dans la chimie. Il initie son ami Baudelaire à la confiture verte dans le grenier de l'appartement familial des Ménard, expérience qu'ils renouvellent avec d'autres intimes du grenier en participant sous contrôle médical aux réunions du « club des Haschischins »[1].

En 1846, il découvre le collodion. Sa découverte est présentée devant l'Académie des sciences, mais donne plus tard lieu à une méprise avec un Américain nommé Maynard, comme l'explique Jules Verne dans une note du chapitre IX de De la Terre à la Lune : « Dans cette discussion le président Barbicane revendique pour l'un de ses compatriotes l'invention du collodion. C'est une erreur, n'en déplaise au brave J.-T. Maston, et elle vient de la similitude de deux noms. En 1847, Maynard, étudiant en médecine à Boston, a bien eu l'idée d'employer le collodion au traitement des plaies, mais le collodion était connu en 1846. C'est à un Français, un esprit très distingué, un savant tout à la fois peintre, poète, philosophe, helléniste et chimiste, M. Louis Ménard, que revient l'honneur de cette grande découverte. »

À l'occasion de la révolution de 1848, qu'il soutient avec ferveur, il publie Prologue d'une révolution, février-, qui lui vaut d'être menacé de prison et l'oblige à partir en exil à Londres puis à Bruxelles, exil au cours duquel il rencontre Karl Marx. Cette période le ramène à la poésie et à l'étude de l'Antiquité grecque. Revenu à Paris après l'amnistie de 1852, il publie un premier recueil de poèmes en 1855 dans lequel il essaye, comme son ami Leconte de Lisle, de faire revivre l'Antiquité. Conscient de ses limites, il se consacre à des études extrêmement poussées et sérieuses des sociétés et des religions antiques dont il tire deux importants ouvrages : La Morale avant les philosophes (1860) et Le Polythéisme hellénique (1863). Ces ouvrages sont commentés en particulier par les philosophes appartenant au courant du « nouveau criticisme » (Charles Renouvier et Henneguy notamment). Henneguy reproche à Ménard de sous-estimer les aspects sombres de la civilisation grecque : l'esclavage, l'ostracisme et, dans une moindre mesure, la place limitée accordée aux femmes. Changeant à nouveau d'intérêt, il se fait peintre pendant les années suivantes, et côtoie les peintres de l'École de Barbizon. Ses nouvelles poésies sont cependant publiées dans Le Parnasse contemporain. Bien que se trouvant à Londres en 1871, il n'en défend pas moins avec vigueur la Commune de Paris, sans en être inquiété. En 1876, il publie son livre le plus remarquable, les Rêveries d'un païen mystique, où se mêlent poésie mystique et philosophie, qui a une grande influence sur certains de ses contemporains qui décrivent Ménard comme l'homme le plus passionnément grec qu'on puisse imaginer (Maurice Barrès l'évoque longuement dans le premier chapitre de son Voyage à Sparte). Il devient en 1887 professeur à l'École des Arts décoratifs, et en 1895 professeur d'histoire universelle à l'Hôtel de Ville. Dans ses dernières années il essaye de réformer l'orthographe en la « simplifiant », et republia ses Poèmes et Rèveries d'un paien mistiqe (sic) en 1896.

Louis MĂ©nard meurt le Ă  Paris.

Ĺ’uvres

  • 1844. Sous le pseudonyme de L. de Senneville, il publie son premier recueil de poèmes, PromĂ©thĂ©e dĂ©livrĂ©. Celui-ci fera l'objet de vives critiques de la part de Charles Baudelaire dans le pĂ©riodique Le Corsaire-Satan paru le .
  • 1848. Sous le pseudonyme de Louis de Senneville, Prologue d'une rĂ©volution, fĂ©vrier- ; rĂ©Ă©d. en 1849, sous son vrai nom, Paris, Au Bureau du Peuple. Texte sur Gallica.
  • 1855. PoĂ«mes, E. Dentu. Texte sur Gallica ; deuxième Ă©dition augmentĂ©e, Charpentier, 1863. Texte sur Gallica.
  • 1860. De sacra poesi Graecorum.
  • 1860. De la morale avant les philosophes, thèse prĂ©sentĂ©e Ă  la FacultĂ© des lettres de Paris, Firmin Didot. Texte sur Gallica.
  • 1863. Du polythĂ©isme hellĂ©nique, Charpentier. Texte sur Gallica.
  • 1866. Hermès TrismĂ©giste, traduction complète prĂ©cĂ©dĂ©e d’une Ă©tude sur l’origine des livres hermĂ©tiques. Paris : Didier. 2e Ă©dition : Paris : Didier, 1867. RĂ©Ă©ditĂ© aux Ă©ditions Guy TrĂ©daniel, Paris, 2004. Texte sur Gallica. .
  • 1872. Éros : Ă©tude sur la symbolique du dĂ©sir, extrait de la Gazette des Beaux-Arts, livraisons d’octobre et , imprimerie de J. Claye, 1872. Texte sur Gallica.
  • 1875. CatĂ©chisme religieux des libres-penseurs, Hurtau. Texte sur Gallica.
  • 1876. RĂŞveries d'un paĂŻen mystique, Lemerre. Texte sur Gallica ; deuxième Ă©dition, 1886. Texte sur Gallica ; rĂ©Ă©d. avec orthographe rĂ©visĂ©e, voir 1895 ; rĂ©Ă©d. 1911, Ă©dition dĂ©finitive, augmentĂ©e de lettres et de pièces inĂ©dites et prĂ©cĂ©dĂ©e d’une Ă©tude sur l’auteur par Roux de Maillou, Georges Grès et Cie, Ă©diteurs. Aperçu sur books.google.fr.
  • 1882. Histoire des anciens peuples de l'Orient, Delagrave.
  • 1883. Histoire des IsraĂ©lites d'après l'exĂ©gèse biblique, Delagrave.
  • 1893. Études sur les origines du christianisme, Librairie de l'Art indĂ©pendant. Texte sur Gallica.
  • 1894. Histoire des Grecs, s.n. (Delagrave), s.d.
  • 1895. Lettres d’un mort: opinions d'un paĂŻen sur la sociĂ©tĂ© moderne, Librairie de l'Art indĂ©pendant. Texte sur Gallica.
  • 1895. Poèmes et Rèveries d'un paĂŻen mistique, Librairie de l'Art indĂ©pendant.
  • 1897. Les Oracles, Librairie de l'Art indĂ©pendant.
  • 1898. Les Qestions (sic) sociales dans l'AntiqitĂ© (sic) : cours d'istoire (sic) universèle (sic), Librairie de l'Art indĂ©pendant. Texte sur Gallica.
  • 1898. La Seconde RĂ©publiqe (sic) : cours d'istoire (sic) universèle (sic), Bibliothèque de la Plume.
  • 1898. Symboliqe (sic) religieuse : Cours d'istoire (sic) universèle (sic). Texte sur Gallica.
  • 1898. Le Cours royal inĂ©dit au Grand siècle, Picard & fils.
  • 1901. Lavardin Ă  travers le temps, Imprimerie Lebert, Montoire.

Bibliographie

Notes et références

  1. « Le spleeff de Paris : Baudelaire, pas si drogué qu'on le croit », Rue89 en partenariat avec le magazine Standard, 29 janvier 2011.
  2. Philippe Berthelot, un ami de longue date.
  3. Paul Arnold, Ésotérisme de Baudelaire, Paris, Vrin, , p.13

Article connexe

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