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Charles Gilbert-Martin

Charles Joseph Honoré Louis Stanislas Gontrand Martin[1] dit Charles Gilbert-Martin, né le à Pleine-Selve (Gironde), et mort le à Saint-Thomas-de-Conac, est un caricaturiste et journaliste français.

Charles Gilbert-Martin
Image illustrative de l’article Charles Gilbert-Martin
Caricature par Coll-Toc (Les Hommes d'aujourd'hui, no 312 , 1887).

Naissance
Pleine-Selve (Gironde)
Décès
Saint-Thomas-de-Conac
Nationalité Français
Profession Journaliste, caricaturiste
Années d'activité 1862-1893
MĂ©dias actuels
Fonction principale RĂ©dacteur en chef
Historique
Presse Ă©crite Le Don Quichotte

Le philosophe

Biographie

Après des études au collège de Blaye, Charles Gilbert-Martin se rend à Paris en 1862 pour y tenter une carrière littéraire. Élève et ami de Félicien Mallefille, il rencontre peu de succès en tant qu'auteur dramatique et s'oriente vers le journalisme en collaborant au Soleil de Moïse Millaud ainsi qu'au Nain jaune d'Aurélien Scholl.

Le , il fonde Le Philosophe. RĂ©dacteur en chef de cette revue satirique, il en rĂ©alise la plupart des caricatures, aux cĂ´tĂ©s du peintre Jean-Paul Laurens, qui y dessine surtout des scènes de mĹ“urs. Le Philosophe n'aura que 33 numĂ©ros en raison de la censure et d'une dĂ©cision de justice, rendue en , qui condamne Gilbert-Martin Ă  200 francs d'amende et Ă  deux mois de dĂ©tention Ă  Sainte-PĂ©lagie. Autre journal satirique publiant des dessins du caricaturiste girondin, Le Hanneton est Ă  son tour frappĂ© par une condamnation quelques mois plus tard. Gilbert-Martin, qui collabore Ă©galement Ă  La Rue de Jules Vallès, est en effet un rĂ©publicain opposĂ© au Second Empire.

En 1869, il lance Les Grimaces contemporaines, série de portraits-charges des journalistes du moment accompagnés de textes de Ranc, de Lockroy et de Barbey d'Aurevilly. La même année, il collabore à L'Histoire, que Millaud vient de créer.

Après la Révolution du 4 septembre 1870, Gilbert-Martin est attaché pendant quelques mois au ministère de l'Intérieur, alors confié à Léon Gambetta, et travaille auprès de la délégation du Gouvernement de la Défense nationale à Tours. Il rejoint ensuite l'armée du Nord commandée par Faidherbe. Capitaine d'état-major, il est élevé au grade de chef d'escadron au cours des derniers mois de la guerre contre l'Allemagne.

Le Don Quichotte du 14 janvier 1885.

En 1871, Gilbert-Martin s'installe Ă  Bordeaux. En 1874, il dessine quelques caricatures de journalistes bordelais dans L'Incroyable illustrĂ© avant de fonder un nouvel hebdomadaire satirique et politique, Le Don Quichotte, dont le premier numĂ©ro est datĂ© du . Outre les caricatures de la une, il y Ă©crit, sous les noms de plumes « Louis Lemaire Â» et « Tribelg Â» (anagramme de Gilbert), des chroniques, des poèmes, des critiques théâtrales ainsi que des annonces satiriques. Parmi les collaborateurs du Don Quichotte, on trouve notamment Henri Aimel, Charles Monselet, AurĂ©lien Scholl et Pauline Savari. Le journal s'illustre tout particulièrement Ă  l'occasion de la crise du 16 mai 1877, luttant contre le prĂ©fet du rĂ©gime de l'Ordre moral, Jacques de Tracy, qu'il ridiculise en lui faisant saisir un clysopompe (instrument de lavement). Ce militantisme rĂ©publicain vaut onze condamnations, dont trois peines de prison, Ă  Gilbert-Martin, qui est alors aussi le rĂ©dacteur en chef d'un quotidien rĂ©publicain, Le Bordelais, « journal rapide ». Le Don Quichotte ayant raillĂ© le dĂ©putĂ© bonapartiste local Ernest DrĂ©olle, Gilbert-Martin doit affronter ce dernier le , lors d'un duel au pistolet au Plessis-Piquet, dont les deux hommes repartent indemnes[2]. Après la disparition du Bordelais, Gilbert-Martin entre Ă  La Victoire, oĂą il a pour collègues Aimel et Gambier[3].

Candidat radical dans la 2e circonscription de Bordeaux lors des Ă©lections lĂ©gislatives de 1881, Gilbert-Martin arrive largement en tĂŞte du premier tour avec près de 3 000 voix[4]. Il est cependant battu de peu, au second tour, par l'opportuniste Fourcand-LĂ©on, qui l'emporte avec 113 suffrages d'Ă©cart grâce au report des voix obtenues au premier tour par le docteur Paul Dupuy et grâce Ă  la campagne menĂ©e contre son adversaire par le socialiste Jourde dans La Voix du Peuple d'Ernest Roche[5]. Il est Ă  nouveau battu quatre ans plus tard, lors des lĂ©gislatives de 1885 : malgrĂ© les 12 000 voix qui se sont portĂ©es sur son nom au premier tour, la liste radicale qu'il a menĂ©e aux cĂ´tĂ©s d'Antoine Achard s'est finalement retirĂ©e du second tour par discipline rĂ©publicaine, sur les conseils de Clemenceau[6].

À l'automne 1887, Gilbert-Martin retourne à Paris, où il collabore à La Nation[7] et poursuit la publication du Don Quichotte jusqu'à l'automne 1893, tout en donnant des articles de critique théâtrale à La France.

En 1897, Gilbert-Martin retrouve Clemenceau au sein de l'équipe de L'Aurore, dont il partage le positionnement dreyfusard[8]. En 1902, après avoir vendu une partie de sa bibliothèque et de son mobilier à Drouot[9], il quitte définitivement la capitale pour s'installer en Charente-Inférieure, à Saint-Thomas-de-Conac. Mort dans cette dernière commune, il est inhumé une vingtaine de kilomètres plus loin, dans son village natal.

Figurant parmi les rares caricaturistes de sa génération à ne pas être connu sous un nom de plume, Gilbert-Martin a également signé quelques tableaux de nature morte.

Références

  1. « 4 E 10073 - 1839 - 1839 Archives départementales de la Gironde », sur Archives départementales de la Gironde (consulté le )
  2. Le Rappel, 29 novembre 1878, p. 2.
  3. Adhémard Lesfargues-Lagrange, Les Grands petits hommes du journal La Victoire : campagne électorale, Bordeaux, 1879, p. 6-9.
  4. Gil Blas, 23 août 1881, p. 2.
  5. La Lanterne, 8 septembre 1881, p. 3.
  6. La Lanterne, 10 octobre 1885, p. 3.
  7. La Nation, 17 octobre 1887, p. 1.
  8. L'Aurore, 28 novembre 1898, p. 2.
  9. L'Aurore, 1er mars 1902, p. 2.

Publications

  • Le Philosophe, Paris, 1867-1868, 33 numĂ©ros.
  • Les Grimaces contemporaines, 1869, 6 numĂ©ros.
  • Les Calvaires, Paris, Librairie des bibliophiles, 1873 (recueil de poĂ©sies).
  • Le Don Quichotte, Bordeaux puis Paris, 1874-1893 (hebdomadaire).
  • Le Bordelais, Bordeaux, 1877, 152 numĂ©ros (quotidien).
  • Les IdĂ©es du Père Mathurin (entretien d'un paysan), Bordeaux, 1877.
  • Le 57e, 1881 (stances).
  • Le Grand ministère (souvenir des Chants du crĂ©puscule), Paris, Dreyfous, 1881 (pamphlet).
  • Le Fils de la Veuve (saynètes et monologues).
  • Les Originaux, 1887 (nouvelles en prose).
  • Son Vieux père, monologue en vers, dit par Coquelin aĂ®nĂ©, Paris, Ollendorff, 1889.
  • Le Docteur Machiavel, 1892 (pièce en deux actes).

Collaborations

  • Le Soleil.
  • Le Nain jaune.
  • La Rue.
  • Le Hanneton.
  • Édouard-Auguste Spoll, La Lanterne Ă©lectorale, Paris, Poitrine, 1868.
  • L'Histoire.
  • L'Incroyable illustrĂ©, Bordeaux, 1874.
  • La Victoire, Bordeaux.
  • La France.
  • L'Aurore.

Sources bibliographiques

Liens externes

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