Accueil🇫🇷Chercher

Gaston Couté

Gaston Couté, né à Beaugency dans le Loiret le , mort à Paris dans le 10e arrondissement le , est un poète libertaire[1] et chansonnier français[2], connu pour ses textes antimilitaristes, sociaux et anarchistes utilisant parfois le patois beauceron ou l'argot.

Gaston Couté
Gaston Couté par Jean Lébédeff.
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Autres informations
Mouvements
Monument de Gaston Couté à Meung-sur-Loire.

Biographie

Né à Beaugency, Gaston Couté passe toute son enfance et sa jeunesse à Meung-sur-Loire où son père est meunier au Moulin de Clan sur les Mauves. Sa scolarité est celle d'un élève peu studieux et manquant d'assiduité, et il fait un passage de deux ou trois ans en enseignement moderne au lycée d'Orléans[3]. Il est ensuite employé comme commis auxiliaire à la Recette générale des impôts d'Orléans, puis travaille pour un journal local, Le Progrès du Loiret. Il commence à publier ses poèmes, dont certains sont composés en patois beauceron[4], dans des feuilles locales. Il a l'occasion de les faire entendre à une troupe d'artistes parisiens en tournée. Ayant reçu quelques encouragements, il se décide, en 1898, à monter à Paris. Il a dix-huit ans.

Après quelques années de vaches très maigres, il obtient un certain succès dans les cabarets. Le chansonnier et poète Jehan-Rictus qui avait fondé sa poésie sur l'usage de la langue argotique, fut sensible à son talent et dit de lui : « ... Georges Oble et moi, nous nous trouvions incontestablement en présence d'un adolescent de génie qui, à ses dons extraordinaires, joignait déjà une technique des plus habiles et la connaissance approfondie du métier... »

Il contribue Ă  des journaux libertaires, La Barricade et surtout La Guerre Sociale oĂą il Ă©crit La Chanson de la semaine[5].

La fin de sa vie est difficile : tuberculose, absinthe, privation. Il meurt d'une congestion pulmonaire vingt-quatre heures après avoir été conduit à l'hôpital Lariboisière. Il était sur le point d'être traduit devant les assises pour avoir publié dans La Guerre Sociale une chanson antimilitariste et révolutionnaire faisant « l'apologie de faits qualifiés crimes »[6].

Il est inhumé au cimetière de Meung-sur-Loire, ville où un musée lui est consacré[7] - [8].

Hommages posthumes

Les poèmes de Gaston Couté ont été régulièrement interprétés, notamment dans les disques et spectacles de Gérard Pierron, Marc Robine, Yves Deniaud, Bernard Meulien, Claude Antonini, Vania Adrien-Sens, la Compagnie Grizzli, la Compagnie Philibert Tambour, Le P'tit Crème, Hélène Maurice, Imbu, Bernard Gainier, Bruno Daraquy, Jan dau Melhau, Édith Piaf, Monique Morelli, Marc Ogeret, Claude Féron, Bernard Lavilliers, Alain-René Georges, La Tordue, Loïc Lantoine, Gabriel Yacoub, Entre 2 Caisses, etc.

Certains groupes de musique contemporaine (rap, électro, techno), hip-hop ou jazzkor, et les 1871 ont aussi repris son répertoire.

Au niveau audiovisuel, le cinéaste amateur breton Louis Le Meur réalise deux courts métrages adaptés du Christ en bois et de Môsieur Imbu dans les années 1950. En 1979, Philippe Pilard réalise La belle époque de Gaston Couté, un téléfilm produit par Antenne 2, avec Bernard Meulien dans le rôle de Gaston Couté. En 2010, Thibault Dentel réalise le court métrage Not' pays avec Maurice Risch et Sylvain Solustri, d'après la pièce en un acte Leu' commune, coécrite avec Maurice Lucas.

En 2010, Pascal Boucher réalise Bernard, ni Dieu ni chaussettes, portrait documentaire du "diseur" Bernard Gainier qu'il a suivi durant plusieurs mois.

En 2011, pour cĂ©lĂ©brer le centenaire de sa disparition, l'Association « ItinĂ©raire Gaston CoutĂ© » crĂ©e « l’ItinĂ©raire Gaston CoutĂ© » et propose une marche sur les traces qu’empruntèrent Gaston CoutĂ© (1880-1911) et son ami, Maurice Lucas, dans la fin de l’étĂ© 1899, qui se rendirent du Bardon dans l’OrlĂ©anais, Ă  Gargilesse dans le sud du Berry, Ă  l’autre bout de la rĂ©gion Centre-Val de Loire, via Châteauroux. Ceci pour simplement rĂ©cupĂ©rer une photo et partager, entre amis, autour d’un verre de la solidaritĂ©[9]. 375 kilomètres, avec pour seul bagage une paire de souliers de rechange, un bâton de pèlerin et de quoi Ă©crire et dessiner dans un carton Ă  dessin.

Tous les premiers week-ends de septembre ou derniers week-end de juin, un week-end Gaston Couté est organisé, à Bridoré au lieu-dit Ranger, par la Françouese et le Jack avec de nombreux interprètes : Le Ptit Crème, Hélène Maurice, Gérard Pierron, Bernard Meulien, Vania Adrienssens...

Depuis 1957, une rue de Paris porte son nom.

En 2013, le nouveau collège de Meung-sur-Loire est baptisé Collège Gaston Couté. Il en est de même du collège de Voves (Eure-et-Loir), et des écoles élémentaires de Nogent-le-Roi (Eure-et-Loir) et Lion-en-Sullias (Loiret).

En 2020, Gaston Couté est cité et utilisé comme référence dans L'Oreille bouchée, sixième tome de la bande dessinée Les Vieux Fourneaux de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet.

Le journaliste et dessinateur Jihel réalise des cartes postales reprenant des textes de Gaston Couté[10].

Discographie

  • 1977 : Bernard Meulien et GĂ©rard Pierron, La chanson d'un gâs qu'a mal tournĂ© (33 tours Alvares RĂ©f. 819 - rĂ©Ă©ditĂ© en 1985 JAM RĂ©f. 0185 GC 051)
  • 1979 : GĂ©rard Pierron, chante Gaston CoutĂ©, Les mangeux d'terre (33 tours Le Chant du Monde RĂ©f. LDX 74700)
  • 1979 : Marc Robine, Gaston CoutĂ© (33 tours Cezame RĂ©f. CEZ 1067)
  • 2004 : Alain-RenĂ© Georges chante et dit Gaston CoutĂ© (CD autoproduit)
  • 2020 : Benoit Dayrat chante Gaston CoutĂ©, guitare et chant
  • 2022 : Jour de lessive, Gaston CoutĂ© chantĂ© par GĂ©rard Pierron, Laurent Berger, la Bergère, Marc Ogeret, LoĂŻc Lantoine, Marie Mazille, Coko, Danito, etc. (double CD, EPM, collection Nos enchanteurs dirigĂ©e par Michel Kemper).

Publications

Ĺ’uvre

  • La chanson d'un gâs qu'a mal tournĂ©, un volume (tirĂ© Ă  150 exemplaires sur papier d'Auvergne & deux mille exemplaires sur vĂ©lin mat) comprenant 38 textes, Éd. Eugène Rey (1928, nouvelle Ă©dition en 1931)
  • Le Gars qu'a mal tournĂ© : Poèmes et chansons, illustration de Edmond HeuzĂ© (1951)
  • La Chanson d'un gas qu'a mal tournĂ©, poèmes et chansons de Gaston CoutĂ©. Nouvelle Ă©dition, prĂ©facĂ©e par Jean-Paul Monteil, Seghers (1961)
  • La chanson d'un gâs qu'a mal tournĂ©, Ĺ“uvres complètes en cinq volumes, Éd. Le vent du ch'min (1976-1977)
  • Les Mangeux d'terre, textes choisis par GĂ©rard Pierron et G. Coutant, Éd. Ch. Pirot (1990) (ISBN 2868081703)
  • Le Gars qu'a mal tournĂ©, poèmes choisis et prĂ©sentĂ©s par Jacques Gaucheron, le Temps des cerises (1997, rĂ©Ă©ditĂ© en 2017)
  • Le Merle du Peuple, textes choisis par Alain Guillo, Éditions Les Points sur les i ()
  • La chanson d'un gâs qu'a mal tournĂ©, Regain de lecture (2008)
  • Gaston CoutĂ© 1880-1911, Ĺ’uvres complètes, Ă©dition Ă©tablie par Philippe Camus, Tome 1 : corpus (poèmes et chansons, chansons d’actualitĂ©s, autres textes), notes, glossaire et discographie ; Tome 2 : biographie Une vie bellement lĂ©gendĂ©e par Alain (Georges) Leduc et annexes, accompagnĂ© d’un CD de la compagnie « Les Crieurs », Éditions libertaires (2018)

Études

  • Gaston CoutĂ©, la vĂ©ritĂ© et la lĂ©gende par P.-V. Berthier, Les Cahiers du CPCA (1958, rĂ©Ă©ditĂ© en 1980 puis en 2006 avec de nombreuses notes de Lucien Seroux)
  • Gaston CoutĂ© par L. LanoizelĂ©e, autoĂ©dition, Paris (1960)
  • Gaston CoutĂ©, poète maudit, par Roger Monclin, Éd. Paris-Bruxelles (1962).Avec une prĂ©face de Pierre Mac Orlan (1882-1970).
  • Gaston CoutĂ©, l'enfant perdu de la rĂ©volte, par R. Ringeas et G. Coutant, Éd. Au Vieux Saint-Ouen (1966)
  • Glossaire des mots patoisants employĂ©s par Gaston CoutĂ©, Éd. Le vent du Ch'min (1978)
  • Gaston CoutĂ©, de la terre aux pavĂ©s, par Simonomis, Les dossiers d'Aquitaine (1984, rĂ©Ă©ditĂ© en 1988)
  • Gaston CoutĂ© 1880-1911 "Les Z'Amis, les Z'honneurs, les Z'Avatars par Claude Antonini Arianeprod 2009
  • Les Amis de Gaston CoutĂ© , revue fondĂ©e en 1947[11]
  • Des chemins de terre aux pavĂ©s de Paris, Dossiers d'aquitaine (1998)
  • Gaston CoutĂ©, le dernier des poètes maudits: Chanson, poĂ©sie et anarchisme Ă  la Belle Époque, par Élisabeth Pillet, Presses Universitaires de la MĂ©diterranĂ©e, 2011
  • Dans les pas de Gaston CoutĂ©, de Paul Masson, Éditions du Petit PavĂ© (2018)

Voir aussi

Bibliographie

  • Lucien Seroux, « Gaston CoutĂ©, la grève, l’action directe & les « chansons de la semaine » de La Guerre sociale », revue Agone, 33, 2005, lire en ligne.
  • Elisabeth Pillet , RĂ©volte sociale et mise en question des normes linguistiques : la redĂ©couverte du poète Gaston CoutĂ©, Langage et sociĂ©tĂ©, no 62, 1992. p. 53-87, lire en ligne.
  • Guy Bellouet, Dictionnaire des Musiciens, Encyclopædia Universalis, 2013, CoutĂ©, Gaston.
  • Jehan Rictus, NĂ©crologie de Gaston CoutĂ©, Les Hommes du Jour, numĂ©ro 181, datĂ© du 8 Juillet 1911. AccompagnĂ© d'un portrait de Gaston CoutĂ© par Jules Grandjouan.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : notice biographique.
  2. Bertrand Beyern, Guide des tombes d'hommes célèbres, Le Cherche midi, , 385 p. (ISBN 9782749121697, lire en ligne), p. 99.
  3. Gaston Couté (préf. Henri Bachelin), La Chanson d'un gas qu'a mal tourné : poèmes et chansons de Gaston Couté, Paris, Eugène Rey, , 246 p. (lire sur Wikisource), p. 3-25 (préface).
  4. « Chansons d'un gas qu'a mal tourné [extr.] : [recueil de chansons et poèmes] Couté, Gaston », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
  5. Encyclopédie de la Troisième République : Gaston Couté.
  6. « Mort du Chansonnier Couté », sur Gallica, L'Aurore, Paris, (consulté le ), p. 3. Cette chanson, Hélas ! quelle douleur !, avait pour propos deux policiers blessés le dans un attentat : « Les Procès de M. Hervé », sur Gallica, La Dépêche, Toulouse, (consulté le ), p. 2.
  7. Musée Gaston Couté.
  8. Espace culturel La Monnaye, exposition permanente Gaston Couté.
  9. Itinéraire Gaston Couté
  10. Jihel, « Couté Gaston », sur jihel.net (consulté le ).
  11. Les Amis de Gaston Couté, no 35, 29e année, 1976. Siège social Musée G. Couté Hôtel de Ville de Meung-sur-Loire (Loiret)
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.