GĂ©nie de l'air
Le gĂ©nie de l'air a pour mission la construction et le maintien en Ă©tat des pistes d'aviation de lâArmĂ©e de l'air française. Il se singularise par son appartenance Ă lâArmĂ©e de Terre tout en ayant vocation Ă ĂȘtre employĂ© par lâArmĂ©e de lâAir (armĂ©e de terre pour administration et armĂ©e de l'Air pour emploi). Ce sont donc des unitĂ©s de l'armĂ©e de terre de l'arme du GĂ©nie, mises Ă disposition du commandement de lâArmĂ©e de l'air. Les personnels du GĂ©nie de l'Air relevaient, pour les appelĂ©s, du contingent "Air" annuel, pour les personnels d'active, pratiquement tous du GĂ©nie-Terre, mais "prĂȘtĂ©s" contre remboursement. Les hommes avaient donc la particularitĂ© de porter des fourreaux d'Ă©paule mixtes air/gĂ©nie (velours noir, galons gĂ©nie et charognard type ArmĂ©e de l'air).
Type |
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Historique
Entre les deux guerres apparaissent les compagnies de Travaux de l'Air. En 1937, une chefferie[1] Air est créée ainsi que des compagnies dites de terrain, en double emploi (armée de terre, armée de l'Air). Outre l'aménagement des pistes, elles ont en charge la défense aérienne des installations.
- 1943 : En , deux compagnies sont créées en Afrique du Nord, la 71e Compagnie du Génie de l'Air stationnée à Alma et la 72e Compagnie du Génie de l'Air stationnée à Meknes
- : formation du 71e Bataillon du Génie de l'Air à Oujda. Détaché au profit de l'USAF, il est employé par la XIIe Armée. Il débarque en France en octobre 1944. En novembre, il est incorporé au 923 rd Engineer Aviation Regiment (EAR), 923e Régiment du Génie de l'Air Américain. C'est le 71st Engineer Aviation Battalion (French) pour les américains. Ce bataillon va remettre en état la base de Dole-Tavaux en novembre 1944, créer la base aérienne de Solenzara (Haute-Corse ; devenue désormais la base aérienne 126 Ventiseri-Solenzara « Capitaine Preziosi »), sous le commandement local du Colonel Jean Chiari, puis celle d'Aix Les Milles en 1944.
- sera cr éé à Foucherans (Doubs) par le Général Vallin un DépÎt Ecole du Génie de l'Air français (D.E.G.A), appartenant au 1er corps d'armée, il y restera jusqu'au printemps 1946.
- : Création du Génie de l'air
- : Dissolution du 71e Bataillon du GĂ©nie de l'Air
- Le DĂ©pĂŽt Ăcole du GĂ©nie de l'Air de Foucherans sera dissous le
- : re-crĂ©ation du Commandement du GĂ©nie de l'Air, formĂ© Ă partir de personnels de lâArmĂ©e de Terre* sous le commandement du Colonel Jean Chiari; *le 15e Bataillon du GĂ©nie de lâAir est crĂ©Ă© le Ă Toul Ă partir d'Ă©lĂ©ments du 11e Bataillon du GĂ©nie de Libourne; il deviendra ensuite le 15Ăšme RĂ©giment du GĂ©nie de l'Air (RGA) de Toul.
- En date du , il est prescrit la formation de trois unitĂ©s, autonomes. La compagnie 76/1 existait dĂ©jĂ sour l'appellation de Compagnies de GĂ©nie de lÂŽAir, ou Compagnie de GĂ©nie des AĂ©rodromes ou Compagnie dÂŽEngins Lourds pour effectuer des travaux d'infrastructure aĂ©rienne. Ă la date du 1er juillet de la mĂȘme annĂ©e les compagnies ainsi constituĂ©es portent le numĂ©ro du 76e Bataillon du GĂ©nie, comme le personnel lĂ©gionnaire est majoritaire, l'ensemble est dĂ©nommĂ© 76e Bataillon du GĂ©nie LĂ©gion. En Indochine, le 76e Bataillon du GĂ©nie est un bataillon entiĂšrement destinĂ© Ă la crĂ©ation et l'entretien de pistes d'aviation.
- Janvier 1952 : création du 25e bataillon de CompiÚgne.
- Le Colonel Jean Chiari est nommé Général de Brigade Aérienne en 1953, devenant ainsi le premier gradé de ce niveau à le diriger.
- En 1954, le DépÎt de Matériel Spécialisé du Génie de l'Air (D.M.S.G.A.) s'installe sur la Base aérienne 122 Chartres-Champhol.
- , le ministre d'Ătat chargĂ© de la DĂ©fense Nationale dĂ©cide, pour traduire son intention d'adapter de façon plus Ă©troite les formations du GĂ©nie de l'Air, Ă l'organisation territoriale de l'ArmĂ©e de l'Air, en quatre rĂ©gion aĂ©rienne et de faciliter la mobilisation de ces unitĂ©s en leur confĂ©rant des structures « Paix » directement issues de leurs structures « Guerre », la transformation de la 4e Compagnie du 15e rĂ©giment du gĂ©nie de l'air stationnĂ©e Ă Istres[2]. Ceci conduit Ă la prĂ©sence d'une unitĂ© par rĂ©gion aĂ©rienne.
Unités du Génie de l'Air
- 15e Bataillon du GĂ©nie de lâAir :1951[3].
- 15e régiment du génie de l'air : 1951-1998[3]. Dissous
- 115e Compagnie de Marche du Génie de l'Air : 1963-1971[4]. Une unité est dite « de marche » lorsqu'elle est formée à partir d'éléments d'autres unités (la compagnie formant corps) :
- le 15e régiment du génie de l'air
- le 25e Bataillon du GĂ©nie de lâAir
- le 45e Bataillon Allégé du Génie de l'Air
- Le terme « marche » désigne une unité qui est formée pour un temps limité :
Missions et rĂŽle du GĂ©nie de lâAir
Il est chargé, entre autres missions, des travaux d'infrastructure sur les bases aériennes de l'Est de la France :
- construction ou maintien en état des pistes d'aviation de l'armée de l'air ;
- reconnaissance des terrains sommaires ou des bases aériennes ;
- rétablissement création ou maintien en condition opérationnelle de l'infrastructure aéronautique ;
- aide au déploiement d'une composante aérienne projetée ;
- déminage ;
- neutralisation et/ou destruction des plates-formes aéronautiques ;
- participation à la défense d'une base aérienne ;
- maintenance, secrétariat, casernement.
Ses principales missions, en France et Ă lâĂ©tranger, se dĂ©clinent selon le contexte dâengagement de lâArmĂ©e de lâAir que la ses compagnies appuient.
En temps de crise, l'ensemble des unités opérationnelles du Génie de l'Air, interviennent notamment pour :
- reconnaßtre une plateforme aéronautique endommagée puis pour dépolluer celle-ci ;
- procéder à des travaux de réparation rapide des pistes bombardées (opération « rustines ») ;
- appuyer le dĂ©ploiement des autres unitĂ©s de lâArmĂ©e de lâAir en rĂ©alisant des travaux horizontaux dâinfrastructure ;
- dĂ©terminer techniquement les aires dâatterrissage sommaires pour les aĂ©ronefs de transport.
Le Génie de l'Air s'entrainait à cette mission au cours d'exercices sur l'ancienne base de Vouziers-Séchault, construite à l'origine comme base auxiliaire (Dispersed Operating Base) pour l'USAF en 1952. Cette ancienne base aérienne de l'OTAN a été déclassée en 1969 et transformée trois ans plus tard en terrain d'exercices attribué l'année suivante au 15e Régiment du Génie de l'Air avec présence d'un détachement permanent depuis 1972.
Une des missions de ces rĂ©giments est de maintenir en Ă©tat de fonctionnement les bases aĂ©riennes surtout en pĂ©riode de conflit. De 1973 Ă 1986, le terrain est utilisĂ© par les unitĂ©s du gĂ©nie de lâair pour la mise au point de la mĂ©thode française de rĂ©paration rapide de piste : les « opĂ©rations rustines ». En deux heures, la piste aprĂšs un bombardement avec deux impacts devait ĂȘtre capable de recevoir des avions. Le tout rĂ©alisĂ© en rĂ©paration provisoire. ProcĂ©dure â le tout avec l'Ă©quipement NBC pour tous les intervenants (nuclĂ©aire biologique chimique) â :
- déminage ;
- protection de la zone des travaux ;
- dégagement des débris, découpage au BRH aux cotes précises permettant la mise en place d'un platelage en plaques métalliques ;
- terrassement ;
- mise en place d'un géotextile ;
- comblement avec du ballast (grave granulométrie type voie de chemin de fer) ;
- finition avec une grave plus fine ;
- rippage du platelage métallique réalisé sur le cÎté pendant le temps de préparation aux cotes ;
- compactage ;
- scellement des rives (dénivelé inférieur à 2 cm pour les chasseurs français).
En temps de paix, elle rĂ©alise des travaux de crĂ©ation ou de maintien en condition dâinfrastructures, au profit des bases aĂ©riennes. Elle procĂšde notamment :
- au durcissement des infrastructures de protection par la création de merlons ou la mise en place de bastion-walls ;
- Ă la production, au transport et Ă la mise en Ćuvre de bĂ©ton hydraulique pour la rĂ©alisation ou la rĂ©fection de parkings pour aĂ©ronefs et de bretelles dâaccĂšs ;
- au transport et Ă la mise en Ćuvre de matĂ©riaux ;
- à des travaux généraux de terrassement, de voirie et de réseaux divers ;
- Ă la crĂ©ation et lâentretien de routes et de pistes dans les enceintes militaires.
Matériels
Engins de travaux publics, poids lourds, production et mise en Ćuvre de produits noirs et bĂ©ton.
Matériels en 1980 :
- pelles hydrauliques Poclain P60 : deux avec BRH (Brise Roche Hydraulique) deux avec godets pour nettoyer ;
- camions Berliet TBU : deux pour ripper le platelage avec leur treuil avant ;
- rouleau compresseur ;
- caterpillar D8 ;
- chargeur sur pneus ;
- niveleuse ;
- bulldozer.
Personnalités ayant servi dans le Génie de l'Air
Philippe Houbron, gĂ©nĂ©ral de division, commence sa carriĂšre au 15e rĂ©giment du gĂ©nie de l'air Ă Toul. Il prend ensuite le commandement du Centre dâInstruction des SpĂ©cialistes du GĂ©nie de lâAir (CISGA), au 15e rĂ©giment du gĂ©nie de lâair.
Notes et références
- Une Chefferie du GĂ©nie est l'Ă©quivalent des Ătablissements du GĂ©nie actuels.
- Par décision ministérielle no 10405/DN/EMAT/1.0/CD du .
- Historique du 15e Régiment du Génie de l'Air, 1982/1983, Service Historique des Armées, Vincennes
- Histoire de la 115e CMGA.