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Fusion aneutronique

La fusion aneutronique est une rĂ©action de fusion nuclĂ©aire au cours de laquelle la proportion d’énergie libĂ©rĂ©e sous forme de neutrons reste minime, typiquement infĂ©rieure au seuil d’1 % de l’énergie totale. Les rĂ©actions nuclĂ©aires gĂ©nĂ©ralement Ă©tudiĂ©es aujourd’hui peuvent libĂ©rer jusqu’à 80 % de leur Ă©nergie sous forme de neutrons. À l’inverse, Ă  condition qu’elle puisse ĂȘtre maĂźtrisĂ©e, la fusion aneutronique serait Ă  mĂȘme de rĂ©duire considĂ©rablement les inconvĂ©nients associĂ©s au rayonnement neutronique (rayonnements ionisants, activation), le besoin d’écrans de protection ou d’équipements de tĂ©lĂ©manipulation et les problĂšmes de sĂ»retĂ©. Certains partisans de la fusion aneutronique imaginent une rĂ©duction spectaculaire des coĂ»ts grĂące Ă  une conversion directe en Ă©lectricitĂ© de l’énergie des produits de fusion porteurs de charge. Cependant, les conditions requises pour dĂ©clencher une fusion aneutronique sont beaucoup plus difficiles que celles nĂ©cessaires au cycle classique du deutĂ©rium-tritium (2D-3T). Si la dĂ©monstration scientifique montre que la fusion aneutronique peut ĂȘtre produite de façon continue, sa viabilitĂ© Ă©conomique reste Ă  prouver.

RĂ©actions aneutroniques candidates

Seul un nombre réduit de réactions de fusion se produisent sans émission de neutrons. Voici celles qui présentent la plus grande section efficace:

2D+3He →4He(3,6 MeV) +p+(14,7 MeV)
2D+6Li →24He+ 22,4 MeV
p++6Li →4He(1,7 MeV) +3He(2,3 MeV)
3He+6Li →24He +p++ 16,9 MeV
3He+3He →4He +2p++ 12,86 MeV
p++7Li →24He+ 17,2 MeV
p++11B →34He+ 8,68 MeV

Les deux premiĂšres utilisent le deutĂ©rium comme combustible, or certaines rĂ©actions secondaires 2D-2D produisent quelques neutrons. Bien que la fraction de l'Ă©nergie portĂ©e par les neutrons puisse ĂȘtre limitĂ©e par le choix des paramĂštres de la rĂ©action, cette fraction demeurera probablement supĂ©rieure au seuil d'1 %. Il est donc difficile de considĂ©rer ces rĂ©actions comme aneutroniques.

Le rendement des deux rĂ©actions suivantes (mettant en Ɠuvre p, 3He et 6Li) reste faible au sein d'un plasma thermique. Si en revanche on considĂšre leur enchaĂźnement, on peut espĂ©rer obtenir une meilleure rĂ©activitĂ©, pourvu que la distribution Ă©nergĂ©tique s'Ă©carte de la statistique de Boltzmann.

Le produit 3He, issu de la premiÚre réaction, peut participer à la seconde réaction avant thermalisation, et le produit p, issu de la seconde réaction, peut participer à la premiÚre réaction avant thermalisation. Hélas, les études détaillées n'ont pu démontrer une amélioration suffisante pour compenser la faible section efficace.

Le problĂšme de la rĂ©action 3He-3He est celui de la disponibilitĂ© du combustible. 3He n'Ă©tant prĂ©sent sur Terre qu'Ă  l'Ă©tat de traces, il serait nĂ©cessaire soit de le produire par bombardement neutronique (ce qui est contradictoire avec le but poursuivi), soit de le recueillir dans l'espace. Les premiers mĂštres de la surface de la Lune sont relativement riches en 3He, de l'ordre de 0,01 millioniĂšme en masse[1], mais extraire cette ressource et l'acheminer sur Terre serait trĂšs difficile et coĂ»teux. 3He pourrait en thĂ©orie ĂȘtre extrait de l'atmosphĂšre des gĂ©antes gazeuses, mais le dĂ©fi est encore plus grand.

La rĂ©action p+-7Li ne prĂ©sente aucun avantage sur la rĂ©action p-11B. Sa section efficace est mĂȘme infĂ©rieure.

Pour toutes ces raisons, les recherches sur la fusion aneutronique s'orientent principalement vers la réaction hydrogÚne-bore (p-11B).

Enjeux techniques

Température

MalgrĂ© l'intĂ©rĂȘt de la fusion aneutronique, l'effort de recherche en fusion est allĂ© pour l'essentiel vers la fusion 2D-3T, parce que les problĂšmes que pose le couple hydrogĂšne-bore (p-11B) ont Ă©tĂ© jugĂ©s trĂšs difficiles Ă  surmonter. Pour commencer, la fusion hydrogĂšne-bore exige que l'Ă©nergie ou la tempĂ©rature des ions soit au moins dix fois supĂ©rieure Ă  ce qui est nĂ©cessaire pour la fusion 2D-3T. La rĂ©activitĂ© du couple hydrogĂšne-bore atteint son maximum aux environs de 600 keV (plus de 6 milliards de kelvins), alors que pour le couple 2D-3T le pic est aux environs de 66 keV (730 millions de kelvins).

Bilan énergétique

En outre, la rĂ©activitĂ© maximale du couple p-11B n'est que de l'ordre du tiers de celle du couple 2D-3T, ce qui impose que le confinement de l'Ă©nergie du plasma soit rĂ©alisĂ© dans des conditions plus draconiennes. Le confinement est gĂ©nĂ©ralement caractĂ©risĂ© par le temps τ pendant lequel l'Ă©nergie doit ĂȘtre retenue pour que la puissance produite par la fusion dĂ©passe celle nĂ©cessaire au chauffage du plasma. On peut exprimer ces conditions Ă  l'aide de divers critĂšres dĂ©rivĂ©s, les plus courants combinant le temps et la densitĂ© dans le produit nτ, le temps, la densitĂ© et la pression dans le produit nTτ ; ces critĂšres sont appelĂ©s l'un et l'autre critĂšre de Lawson. Le facteur nτ nĂ©cessaire pour la rĂ©action p-11B est 45 fois plus Ă©levĂ© que pour la rĂ©action 2D-3T, le facteur nTτ Ă©tant 500 fois plus Ă©levĂ©[2]. Les propriĂ©tĂ©s de confinement des approches conventionnelles de la fusion, telles que le tokamak et la fusion de microbilles par laser Ă©tant limitĂ©es, la plupart des propositions relatives Ă  la fusion aneutronique sont fondĂ©es sur des concepts de confinement radicalement diffĂ©rents.

Dans la plupart des plasmas, l'un des dĂ©fis les plus importants Ă  relever concerne les pertes liĂ©es Ă  l'Ă©mission de photons (rayons X) par Bremsstrahlung, ou rayonnement de freinage[3]. Pour la rĂ©action p-11B, l’énergie de Bremsstrahlung serait toujours plus Ă©levĂ©e que l’énergie de fusion, quelles que soient les proportions relatives des deux Ă©lĂ©ments[4] ; le rapport correspondant pour la rĂ©action 3He-3He serait un peu plus favorable[5]. Ceci s'applique de façon diffĂ©rente aux plasmas anisotropes, et pas du tout aux plasmas non neutres.

Dans les rĂ©acteurs de fusion de conception traditionnelle, soit par confinement magnĂ©tique, soit par confinement inertiel, le Bremsstrahlung peut facilement s'Ă©chapper du plasma, et on le considĂšre comme une perte d'Ă©nergie pure et simple. Les perspectives seraient plus favorables si les radiations pouvaient ĂȘtre rĂ©absorbĂ©es par le plasma. L'absorption s'effectue principalement par diffusion Thomson des photons sur les Ă©lectrons[6], dont la section efficace totale est σT =6,65 Ă— 10−29 m2. Dans un mĂ©lange 50-50 de 2D-3T, cela correspond Ă  environ 6,3 g/cm2[7]. Cette valeur plancher est considĂ©rablement plus Ă©levĂ©e que le critĂšre de Lawson ρR > g/cm2, qui est dĂ©jĂ  difficile Ă  atteindre, mais pourrait ne pas ĂȘtre hors de portĂ©e de systĂšmes de confinement inertiel futurs[8].

Dans des champs magnĂ©tiques trĂšs intenses, de l’ordre du mĂ©gatesla, un effet quantique pourrait supprimer le transfert d’énergie des ions vers les Ă©lectrons[9]. Selon un calcul[10], les pertes par Bremsstrahlung pourraient ĂȘtre rĂ©duites Ă  la moitiĂ© de l’énergie de fusion, ou mĂȘme moins. Dans un champ magnĂ©tique puissant, le rayonnement cyclotron est encore plus important que le Bremsstrahlung. Dans un champ mĂ©gatesla, un Ă©lectron perdrait son Ă©nergie par rayonnement cyclotron en quelques picosecondes si la radiation pouvait s’échapper. Cependant, dans un plasma suffisamment dense, la frĂ©quence cyclotron est infĂ©rieure au double de la frĂ©quence du plasma[11]. Dans ce cas bien connu, le rayonnement cyclotron est piĂ©gĂ© Ă  l’intĂ©rieur du plasmoĂŻde et ne peut s’échapper, sauf Ă  partir d’une trĂšs fine couche de surface.

Bien que des champs mĂ©gatesla n’aient pas encore Ă©tĂ© obtenus en laboratoire, des champs de 0,3 mĂ©gatesla ont Ă©tĂ© produits avec des lasers de haute intensitĂ©[12], et des champs de 0,02-0,04 mĂ©gatesla ont Ă©tĂ© observĂ©s dans un focalisateur de plasma dense[13] - [14].

À des densitĂ©s beaucoup plus Ă©levĂ©es (ne > 6,7 Ă— 1034 m−3), les Ă©lectrons se retrouvent dans un Ă©tat de dĂ©gĂ©nĂ©rescence quantique dans lequel les pertes par Bremsstrahlung disparaissent, Ă  la fois directement et par rĂ©duction du transfert d'Ă©nergie des ions vers les Ă©lectrons[15]. Si les conditions nĂ©cessaires pouvaient ĂȘtre atteintes, cela ouvrirait la possibilitĂ© d'une production nette d'Ă©nergie Ă  partir de rĂ©actions p+-11B ou 2D-3He. La faisabilitĂ© d'un rĂ©acteur basĂ© uniquement sur cet effet reste cependant faible, les valeurs prĂ©visibles de gain (en) Ă©tant infĂ©rieures Ă  20, alors qu'on estime habituellement qu'un gain supĂ©rieur Ă  200 est nĂ©cessaire. Il existe cependant des effets qui pourraient amĂ©liorer substantiellement le gain.

Recherches actuelles

De nombreux efforts visent Ă  rĂ©aliser la fusion hydrogĂšne-bore, en utilisant divers dispositifs de fusion. L'une de ces approches, qui utilise un focalisateur de plasma dense[16], a reçu des financements du Jet Propulsion Laboratory de la NASA, de l’Air Force Research Laboratory et de la Commission chilienne de l’énergie nuclĂ©aire, parmi d’autres[17]. En 2001, Lawrenceville Plasma Physics (LPP) Inc a annoncĂ© avoir atteint des Ă©nergies ioniques supĂ©rieures Ă  100 keV en utilisant un dispositif « plasma focus » Ă  la Texas A&M University[10]. Un essai de cette approche, connue Ă©galement sous le nom de « focus fusion », est en cours dans un projet conjoint avec LPP, dans le Laboratoire des plasmas thermonuclĂ©aires Ă  Santiago, Chili[18]. Les chercheurs de l’UniversitĂ© de l’Illinois et de l’Air Force Research Laboratory ont dĂ©crit la façon dont un focalisateur de plasma dense utilisant un combustible hydrogĂšne-bore peut ĂȘtre employĂ© pour la propulsion spatiale[19].

Dans une autre approche, dont Robert Bussard est le pionnier, et financĂ©e par l’US Navy, un dispositif particulier de confinement inertiel Ă©lectrostatique appelĂ© Polywell est utilisĂ©[20] - [21].

Aucune de ces approches n'ayant encore donnĂ© lieu Ă  des tests rĂ©els avec du combustible hydrogĂšne-bore, les performances prĂ©vues sont fondĂ©es sur une extrapolation de la thĂ©orie, des rĂ©sultats expĂ©rimentaux avec d’autres combustibles, et des simulations.

Bien que les dispositifs z-pinch n’aient pas Ă©tĂ© mentionnĂ©s comme de possibles rĂ©acteurs hydrogĂšne-bore, les Ă©nergies ioniques appropriĂ©es pour de telles rĂ©actions, jusqu’à 300 keV, ont Ă©tĂ© annoncĂ©es par des chercheurs sur la Z machine des Laboratoires Sandia[22]. Dans les plasmas hors d'Ă©quilibre la tempĂ©rature Ă©lectronique est habituellement supĂ©rieure Ă  la tempĂ©rature ionique. Mais le plasma de la Z-machine prĂ©sente un Ă©tat de hors Ă©quilibre inversĂ©, oĂč la tempĂ©rature ionique est cent fois supĂ©rieure Ă  la tempĂ©rature Ă©lectronique. Comme les pertes par bremsstrahlung croissent comme le carrĂ© de la tempĂ©rature Ă©lectronique cette situation ouvre un nouveau champ de recherche oĂč ces pertes pourraient s'avĂ©rer plus faibles que prĂ©vu, avec un tel dispositif.

En 2005, une Ă©quipe russe a rĂ©ussi une premiĂšre fusion aneutronique hydrogĂšne-bore grĂące Ă  un laser picoseconde[23]. Le nombre des rĂ©actions de fusion induites (de l’ordre de 103 particules α Ă©mises pour chaque impulsion laser) reste cependant encore extrĂȘmement faible.

Réactions résiduelles dans un réacteur p-11B

Des calculs dĂ©taillĂ©s montrent qu’au moins 0,1 % des rĂ©actions dans un plasma thermique p-11B produiraient des neutrons, et que l’énergie de ces neutrons compterait pour moins de 0,2 % de l’énergie totale libĂ©rĂ©e[24].

Ces neutrons proviennent d’abord de la rĂ©action[25]

11B + α → 14N + n0 + 157 keV

La rĂ©action produit par elle-mĂȘme seulement 157 keV, mais les neutrons entraĂźnent une grande part de l’énergie des alpha, proche de Efusion/3 = 2,9 MeV. Une autre source significative de neutrons est la rĂ©action (endo-Ă©nergĂ©tique)

11B + p+ → 11C + n0 – 2,8 MeV

Ces neutrons sont moins Ă©nergĂ©tiques, avec une Ă©nergie comparable Ă  la tempĂ©rature du combustible. En outre, 11C est lui-mĂȘme radioactif, mais dĂ©croĂźt jusqu’à des niveaux nĂ©gligeables en quelques heures en raison de sa demi-vie de 20 minutes seulement.

Ces rĂ©actions impliquant les rĂ©actifs et les produits de la rĂ©action de fusion primaire, il paraĂźt difficile de rĂ©duire encore plus la production de neutrons. La premiĂšre rĂ©action pourrait en principe ĂȘtre supprimĂ©e en extrayant les alphas aussitĂŽt qu’ils sont crĂ©Ă©s, mais alors leur Ă©nergie ne pourra pas servir Ă  maintenir la tempĂ©rature Ă©levĂ©e du plasma. La deuxiĂšme rĂ©action pourrait en principe ĂȘtre supprimĂ©e en Ă©crĂȘtant la distribution des ions dans les hautes Ă©nergies, mais l’énergie requise pour Ă©viter que la distribution se thermalise interdit probablement cette dĂ©marche.

Outre les neutrons, une grande quantité de rayons X durs sera produite par Bremsstrahlung, et des gammas de 4, 12 et 16 MeV seront produits par la réaction de fusion

11B + p+ → 12C + γ + 16,0 MeV

Cette branche ayant une probabilitĂ© d’environ 10-4 par rapport Ă  la fusion primaire[26].

Enfin, un combustible isotopiquement pur devra ĂȘtre employĂ©, et l’afflux d’impuretĂ©s Ă  l’intĂ©rieur du plasma devra ĂȘtre contrĂŽlĂ© pour Ă©viter des rĂ©actions annexes productrices de neutrons comme celles-ci :

11B + 2D → 12C + n0 + 13,7 MeV
2D + 2D → 3He + n0 + 3,27 MeV

Heureusement, avec une conception soigneuse, il devrait ĂȘtre possible de rĂ©duire la dose professionnelle reçue par les opĂ©rateurs, Ă  la fois pour les neutrons et les rayons gamma, Ă  un niveau nĂ©gligeable. Les principaux composants du blindage seraient de l’eau pour ralentir les neutrons rapides, du bore pour absorber les neutrons ralentis, et du mĂ©tal pour absorber les rayons X. L’épaisseur totale nĂ©cessaire devrait ĂȘtre d’un mĂštre environ, la plus grande partie Ă©tant constituĂ©e d’eau[27].

Conversion directe de l'Ă©nergie

Les rĂ©actions de fusion aneutronique produisent l'Ă©crasante majoritĂ© de leur Ă©nergie sous la forme de particules chargĂ©es et non de neutrons. Cela implique que l’énergie peut ĂȘtre convertie directement en Ă©lectricitĂ© par diverses techniques. Nombre de ces techniques de conversion directe sont basĂ©es sur des technologies matures dĂ©rivĂ©es d’autres domaines, tels que la technologie des micro-ondes. En outre, ces techniques mettent en Ɠuvre des Ă©quipements plus compacts et potentiellement moins coĂ»teux que ceux utilisĂ©s dans la production thermique conventionnelle d’électricitĂ©.

En comparaison, les combustibles de fusion tels que le mĂ©lange deutĂ©rium-tritium (2D-3T), qui produisent la plus grande partie de leur Ă©nergie sous forme de neutrons, nĂ©cessitent un cycle thermique standard, dans lequel les neutrons sont utilisĂ©s pour porter de l’eau Ă  Ă©bullition, la vapeur entraĂźnant une grande turbine et un gĂ©nĂ©rateur Ă©lectrique. Cet Ă©quipement est suffisamment coĂ»teux pour qu’environ 80 % du coĂ»t de construction d’une centrale Ă©lectrique caractĂ©ristique Ă  combustible fossile provienne de l’équipement de conversion thermique.

Ainsi, la fusion 2D-3T ne pourrait pas rĂ©duire de façon significative le montant des investissements nĂ©cessaires Ă  la production d'Ă©nergie Ă©lectrique, mĂȘme si le rĂ©acteur Ă  fusion produisant les neutrons Ă©tait gratuit (les dĂ©penses de combustible seraient cependant notablement rĂ©duites). En revanche, selon ses partisans, la fusion aneutronique avec conversion directe en Ă©lectricitĂ© pourrait, en thĂ©orie, assurer une production d'Ă©lectricitĂ© avec des investissements rĂ©duits.

Les techniques de conversion directe peuvent ĂȘtre, soit inductives, fondĂ©es sur la variation de champs magnĂ©tiques, soit Ă©lectrostatiques, fondĂ©es sur le travail de particules chargĂ©es Ă  l’encontre d’un champ Ă©lectrique[28] - [29]. Si le rĂ©acteur Ă  fusion fonctionne en mode impulsionnel, des techniques inductives peuvent ĂȘtre employĂ©es.

Une fraction non nĂ©gligeable de l’énergie libĂ©rĂ©e par la fusion aneutronique ne demeure pas dans les particules chargĂ©es produites, mais est Ă©mise sous forme de rayons X[30]. Une partie de cette Ă©nergie peut Ă©galement ĂȘtre convertie directement en Ă©lectricitĂ©. Par effet photoĂ©lectrique, les rayons X traversant une sĂ©rie de feuilles conductrices transfĂšrent une partie de leur Ă©nergie Ă  des Ă©lectrons qui peuvent alors ĂȘtre capturĂ©s par un procĂ©dĂ© Ă©lectrostatique. Les rayons X pouvant traverser de plus grandes Ă©paisseurs de matĂ©riaux que ne le peuvent les Ă©lectrons, plusieurs centaines ou mĂȘme milliers de couches seront nĂ©cessaires pour absorber la plus grande partie des rayons X.

Notes et références

  1. The estimation of helium-3 probable reserves in lunar regolith
  2. Ces deux chiffres supposent que la tempĂ©rature des Ă©lectrons est la mĂȘme que celle des ions. Dans l'hypothĂšse oĂč un plasma Ă  basse tempĂ©rature Ă©lectronique pourrait ĂȘtre utilisĂ© - voir ci-dessous -, le dĂ©savantage relatif de la rĂ©action p-11B serait rĂ©duit d'un facteur 3. Pour plus de dĂ©tails, voir ce chapitre de l'article sur la fusion nuclĂ©aire.
  3. Pour plus de détails, voir ce chapitre de l'article sur la fusion nucléaire.
  4. Fundamental limitations on plasma fusion systems not in thermodynamic equilibrium, Todd H. Rider, June 1995, p. 163
  5. Is There a Better Route to Fusion?, Todd H. Rider, April 1, 2005, p. 15
  6. Lecture 3 : Accelerated charges and bremsstrahlung, lecture notes in astrophysics from Chris Flynn, Tuorla Observatory
  7. mi/σT = 2,5 × (1,67 Ă— 10−24 g)/(6,65 Ă— 10−25 cm2) = 6,28 g/cm2
  8. Robert W. B. Best. "Advanced Fusion Fuel Cycles". Fusion Technology, Vol. 17 (July 1990), pp. 661-5.
  9. G.S. Miller, E.E. Salpeter, and I. Wasserman, Deceleration of infalling plasma in the atmospheres of accreting neutron stars. I. Isothermal atmospheres, Astrophysical Journal, 314: 215-233, 1987 March 1. In one case, they report an increase in the stopping length by a factor of 12.
  10. E.J. Lerner, Prospects for p11B fusion with the Dense Plasma Focus: New Results (Proceedings of the Fifth Symposium on Current Trends in International Fusion Research), 2002, https://arxiv.org/abs/physics/0401126
  11. Assuming 1 MT field strength. This is several times higher than solid density.
  12. "X-ray Polarization Measurements at Relativistic Laser Intensities", P. Beiersdorfer, et al.
  13. Bostick, W.H. et al, Ann. NY Acad. Sci., 251, 2 (1975)
  14. La pression magnĂ©tique Ă  1 MT devrait ĂȘtre de 4 Ă— 1011 MPa. En comparaison, la rĂ©sistance Ă  la traction de l’acier inoxydable est de l’ordre de 600 MPa.
  15. S.Son, N.J.Fisch, Aneutronic fusion in a degenerate plasma, Physics Letters A 329 (2004) 76-82, ou online
  16. Focus Fusion: The Fastest Route to Cheap, Clean Energy<
  17. JPL Contract 959962, JPL Contract 959962
  18. http://focusfusion.org/log/index.php/site/article/lpp_cchen_collaboration_announcement/
  19. Thomas, Robert; Yang, Yang; Miley, G. H.; Mead, F. B Advancements in Dense Plasma Focus (DPF) for Space Propulsion SPACE TECHNOLOGY AND APPLICATIONS INT.FORUM-STAIF 2005:. AIP Conference Proceedings, Volume 746, pp. 536-543 (2005)
  20. Bussard, R. W. & Jameson L. W., Inertial-Electrostatic-Fusion Propulsion Spectrum: Air-Breathing to Interstellar Flight, Journal of Propulsion and Power Vol. 11, No. 2, March-April 1995
  21. Should Google go Nuclear? - A video of Dr. Bussard presenting his concept to an audience at Google
  22. Malcolm Haines et al, Viscous Heating of Ions through Saturated Fine-Scale MHD Instabilities in a Z-Pinch at 200-300 keV Temperature; Phys. Rev. Lett. 96, 075003 (2006)
  23. V.S. Belyaev et al, Observation of neutronless fusion reactions in picosecond laser plasmas, Physical Review E 72 (2005), or online, repris par news@nature.com le 26 août 2005 : Lasers trigger cleaner fusion
  24. Heindler and Kernbichler, Proc. 5th Intl. Conf. on Emerging Nuclear Energy Systems, 1989, pp. 177-82. MĂȘme si 0,1 % est une faible fraction, le dĂ©bit de dose est encore assez Ă©levĂ© pour nĂ©cessiter un trĂšs bon blindage anti-radiations, ainsi que l’illustre le calcul suivant. Supposons que nous ayons un trĂšs petit rĂ©acteur produisant une puissance totale de fusion de 30 kW (un rĂ©acteur de production de 3 GW en dĂ©livrerait 100 000 fois plus) et 30 W sous forme de neutrons. En l’absence d’un blindage consĂ©quent, un opĂ©rateur dans la salle voisine, Ă  10 m de distance, recevrait (0,5 m2)/(4 π (10 m)2 = 4 Ă— 10−4 de cette puissance, c’est-Ă -dire 0,012 W. Avec une masse corporelle de 70 kg, et la dĂ©finition 1 gray = J/kg, nous obtenons un dĂ©bit de dose de 0,000 17 Gy/s. En utilisant un facteur de qualitĂ© de 20 pour les neutrons rapides, ce dĂ©bit est Ă©quivalent Ă  3,4 millisieverts. La dose maximale professionnelle annuelle de 50 mSv serait atteinte en 15 s, la dose lĂ©tale mĂ©diane (DL50) de Sv en une demi-heure. Si des prĂ©cautions efficaces n’étaient pas prises, les neutrons pourraient Ă©galement activer la structure du rĂ©acteur.
  25. W. Kernbichler, R. Feldbacher, M. Heindler. "Parametric Analysis of p-11B as Advanced Reactor Fuel" in Plasma Physics and Controlled Nuclear Fusion Research (Proc. 10th Int. Conf., London, 1984) IAEA-CN-44/I-I-6. Vol. 3 (IAEA, Vienna, 1987).
  26. Comme pour les neutrons, un blindage anti-radiations est essentiel avec ce niveau de rayons gamma. Les calculs effectuĂ©s pour les neutrons dans la note prĂ©cĂ©dente s’appliquent si le taux de production est rĂ©duit d’un facteur 10 et si le facteur de qualitĂ© est rĂ©duit de 20 Ă  1. Sans blindage, la dose professionnelle d’un petit rĂ©acteur (30 kW) serait atteinte en une heure environ.
  27. El Guebaly, Laial, A., Shielding design options and impact on reactor size and cost for the advanced fuel reactor Aploo, Proceedings- Symposium on Fusion Engineering, v.1, 1989, pp.388-391. Ce projet est basé sur une réaction 2D-3He, qui produit plus de neutrons que la réaction p+-11B.
  28. G.H. Miley, A.J. Satsangi, Y. Yamamoto et H. Nakashima, « Conceptual design for a D-/sup 3/He IEC pilot plant », 15th IEEE/NPSS Symposium. Fusion Engineering, IEEE, vol. 1,‎ , p. 161–164 (ISBN 978-0-7803-1412-2, DOI 10.1109/FUSION.1993.518306, lire en ligne, consultĂ© le )
  29. (en) L.J. Perkins, G.H. Miley et B.G. Logan, « Novel fusion energy conversion methods », Nuclear Instruments and Methods in Physics Research Section A: Accelerators, Spectrometers, Detectors and Associated Equipment, vol. 271, no 1,‎ , p. 188–196 (DOI 10.1016/0168-9002(88)91145-X, lire en ligne, consultĂ© le )
  30. Quimby, D.C., High Thermal Efficiency X-ray energy conversion scheme for advanced fusion reactors, ASTM Special technical Publication, v.2, 1977, pp. 1161-1165

Source

Articles connexes

Liens externes

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