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Électrostatique

L'électrostatique est la branche de la physique qui étudie les phénomÚnes créés par des charges électriques statiques pour l'observateur.

Billes de polystyrÚne collées sur la fourrure d'un chat par l'électricité statique.
Morceaux de papier attirés par un CD chargé d'électricité statique.
Foudre engendrant un Ă©clair lumineux au-dessus d'Oradea en Roumanie.

Les lois obtenues peuvent se gĂ©nĂ©raliser Ă  des systĂšmes variables (quasi-Ă©lectrostatique) pourvu que la distribution des charges puisse ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme en Ă©quilibre Ă  chaque instant. Ainsi, le condensateur dans un circuit Ă©lectrique est encore correctement dĂ©crit par ces mĂȘmes lois mĂȘme s'il fonctionne Ă  de trĂšs hautes frĂ©quences.

Depuis l'AntiquitĂ©, il est connu que certains matĂ©riaux, dont l'ambre, attirent des objets de petite taille aprĂšs avoir Ă©tĂ© frottĂ©s. Le mot grec pour « ambre », ΟλΔÎșÏ„ÏÎżÎœ (Ă©lectron), a donnĂ© son nom Ă  de nombreux domaines scientifiques. L'Ă©lectrostatique dĂ©crit notamment les forces qu'exercent les charges Ă©lectriques entre elles : il s'agit de la loi de Coulomb. Cette loi Ă©nonce que la force F crĂ©Ă©e par une charge Q sur une autre charge q est proportionnelle au produit de ces deux charges et inversement proportionnelle au carrĂ© de la distance les sĂ©parant.

Bien qu'elles semblent, Ă  notre Ă©chelle, relativement faibles, les forces d'origine Ă©lectrostatique sont extraordinairement puissantes. Entre des charges Ă©lectriques Ă©lĂ©mentaires (principalement les protons et les Ă©lectrons), elles sont supĂ©rieures de 40 ordres de grandeur Ă  la force de gravitation. Si elles nous semblent si faibles, c'est justement parce qu'Ă  cause mĂȘme de l'intensitĂ© de ces forces, les charges positives et nĂ©gatives sont forcĂ©es d'ĂȘtre quasi exactement Ă  l'Ă©quilibre et que les forces d'attraction et de rĂ©pulsion s'annulent Ă  l'Ă©chelle macroscopique. En rĂ©alitĂ©, pour comprendre leur force rĂ©elle, il faut rĂ©aliser que ce sont elles qui font que des objets solides ne s'interpĂ©nĂštrent pas et qui font la cohĂ©sion des matĂ©riaux les plus durs. Si on rĂ©ussissait Ă  Ă©liminer ne serait-ce que la derniĂšre couche d'Ă©lectrons des atomes, la matiĂšre se dĂ©sintĂ©grerait rien que par les forces de rĂ©pulsion qui apparaĂźtraient entre les noyaux.

Les objets d'Ă©tude couverts par l'Ă©lectrostatique sont nombreux :

  • l'Ă©lectricitĂ© statique ;
  • l'explosion des silos Ă  grain ;
  • certaines technologies de photocopieurs ;
  • la foudre


Les lois de l'électrostatique se sont avérées également utiles pour :

  • la biophysique ;
  • l'Ă©tude des protĂ©ines ;
  • les nanotechnologies (concevoir un moteur Ă  l'Ă©chelle des nanotechnologies est plus rĂ©alisable en utilisant les forces Ă©lectrostatiques que les forces Ă©lectromagnĂ©tiques).

Ses extensions aux charges en mouvement sont Ă©tudiĂ©es dans le cadre de l'Ă©lectromagnĂ©tisme qui lui-mĂȘme est gĂ©nĂ©ralisĂ© par l'Ă©lectrodynamique quantique.

Généralités

Il existe une expĂ©rience simple, que tout le monde peut faire, permettant de percevoir une force Ă©lectrostatique : il suffit de frotter une rĂšgle en plastique avec un chiffon bien sec et de l'approcher de petits bouts de papier : c'est l'Ă©lectrisation. Les papiers se collent Ă  la rĂšgle et y restent tant que les charges ne sont pas Ă©quilibrĂ©es. L'expĂ©rience est simple Ă  rĂ©aliser, cependant l'interprĂ©tation n'est pas simple puisque, si la rĂšgle est chargĂ©e par frottement, les bouts de papiers ne le sont pas a priori. Une autre expĂ©rience du mĂȘme style consiste Ă  observer qu'un filet d'eau est dĂ©viĂ© si on en approche un film de cellophane.

Plus simplement, une expĂ©rience commune des effets de l'Ă©lectrostatique est la sensation de recevoir une dĂ©charge en touchant un objet mĂ©tallique par temps trĂšs sec, en descendant ou montant dans une voiture ou en retirant un vĂȘtement en tissu synthĂ©tique. Ce sont des phĂ©nomĂšnes oĂč il s'est produit une accumulation de charges, d'Ă©lectricitĂ© statique.

Comportement curieux des flocons d'avoine dans leur sachet.

L'animation ci-contre montre le comportement curieux des flocons d'avoine dans leur sachet électrisé par frottement[1].

En se basant sur de tels exemples, on peut songer Ă  fonder deux catĂ©gories de corps : les isolants, ou diĂ©lectriques, oĂč l'Ă©tat d'Ă©lectrisation se conserve localement et les conducteurs oĂč cet Ă©tat se rĂ©partit Ă  la surface du conducteur. L'Ă©lectrisation des corps a pu ĂȘtre observĂ©e grĂące aux propriĂ©tĂ©s isolantes de l'air sec, qui empĂȘche l'Ă©coulement vers la terre des charges crĂ©Ă©es par frottement.

La distinction entre isolants et conducteurs n'a cependant rien d'absolu ; la résistivité n'est jamais infinie (mais trÚs grande) et, par exemple, un papier sec isolant peut devenir conducteur s'il est humidifié avec de l'eau.

Les charges Ă©lectriques libres, pratiquement absentes dans les bons isolants, peuvent y ĂȘtre crĂ©Ă©es facilement en fournissant Ă  un Ă©lectron, normalement liĂ© Ă  un Ă©difice atomique, une quantitĂ© d'Ă©nergie suffisante pour l'en dĂ©gager (par irradiation ou Ă©chauffement, par exemple). À une tempĂ©rature de 3 000 °C, il n'y a plus d'isolants, mais seulement des conducteurs.

On constate aussi expérimentalement qu'il existe deux sortes de charges que l'on distingue par leur signe, et que la matiÚre est constituée de particules de charges variées, toutes multiples de celle de l'électron, appelée « charge élémentaire » ; cependant en électrostatique on se contentera de dire que lorsqu'un objet est chargé en volume, il contient une densité volumique de charge . Ceci correspond à une approximation statistique, compte tenu de la petitesse de la charge élémentaire.

De mĂȘme une petite expĂ©rience permet de dĂ©montrer l'importance de l'Ă©lectricitĂ© statique : il suffit de charger un peigne en plastique (en se peignant avec des cheveux secs) puis d'approcher le peigne chargĂ© d'une lampe Ă  tube Ă  nĂ©on : dans l'obscuritĂ©, en approchant le peigne du tube, celui-ci s'allume localement. Le champ Ă©lectrique produit par le peigne est suffisant pour exciter le gaz Ă  l'intĂ©rieur du tube. D'oĂč l'importance de l'Ă©lectricitĂ© statique : si le champ Ă©lectrique d'un simple peigne est suffisant pour exciter un gaz, la dĂ©charge d'Ă©lectricitĂ© statique dans un appareil Ă©lectronique sensible peut aussi le dĂ©truire.

Formules de base

L'équation fondamentale de l'électrostatique est la loi de Coulomb, qui décrit la force d'interaction entre deux charges ponctuelles. Dans un milieu homogÚne, le seul cas considéré dans cet article, le vide par exemple, elle s'écrit :

Force de 1 sur 2 = - Force de 2 sur 1 :

Ici, la constante Δ est une constante caractĂ©ristique du milieu, appelĂ©e la « permittivité ». Dans le cas du vide, on la note Δ0. La permittivitĂ© de l'air Ă©tant de 0,5 â€° supĂ©rieure Ă  celle du vide, elle lui est donc souvent assimilĂ©e. r dĂ©signe la distance entre les deux charges.

Cette Ă©criture traduit le fait que deux charges de mĂȘme signe se repoussent et que deux charges de signes contraires s'attirent proportionnellement au produit de leurs charges et inversement proportionnellement au carrĂ© de leur distance ; les forces sont de valeurs Ă©gales et de sens opposĂ©s, conformĂ©ment au principe de l'action et de la rĂ©action.

Comme en gravitation, l'action Ă  distance se fait par l'intermĂ©diaire d'un champ : le champ Ă©lectrique :

Produit par 1 en 2 : produit par 2 en 1 :

Le champ crĂ©Ă© en M par n charges qi situĂ©es en des points Pi est additif (principe de superposition). Dans le cas d'une distribution de charges discrĂšte :

Dans le cas d'une distribution ρ de charges continue dans l'espace, le champ causĂ© par un petit volume chargĂ© vaut : et en intĂ©grant sur tout l'espace oĂč il y a des charges, on obtient: oĂč ρ est la densitĂ© volumique de charge en Pi, est le vecteur allant de Pi au point M. Dans l'Ă©lĂ©ment de volume dxi dyi dzi autour du point Pi il y a un Ă©lĂ©ment de charge ρ(xi,yi, zi)dxi dyi dzi. Les intĂ©grales indiquent qu'il faut additionner, d'aprĂšs le principe de superposition, sur tous les volumes contenant des charges.

Le potentiel électrique (dont les différences s'appellent tensions) est une notion courante et importante de l'électrostatique : c'est une fonction scalaire dans l'espace, dont le champ électrique est le gradient, géométriquement si l'un des points d'un espace de coordonnées formant un n-uplet le gradient donne le vecteur le plus raide qui lierait deux points de cet espace.

et en calculant les dérivées partielles

Toute l'Ă©lectrostatique dans un milieu homogĂšne est dans ces derniĂšres formules, quoiqu'il faille remarquer que ces formules ne sont pas dĂ©finies si le point de coordonnĂ©es (xi, yi, zi) porte une charge ponctuelle, ce qui n'est d'ailleurs qu'une approximation non-physique (ρ devrait y ĂȘtre infini).

Les formules ci-haut se simplifient selon les invariances du champ électrostatique. Il est donc crucial d'étudier les symétries pour réduire le nombre de variables ; voir la partie autour des invariances.

Potentiel en 1/r et champ Ă  divergence nulle

On place la charge qui produit le potentiel en O et on regarde alors le potentiel produit en M et son gradient. Dans ce paragraphe, il est supposĂ© que O et M ne sont pas confondus (sinon les formules n'auraient aucun sens car ce serait Ă©quivalent Ă  calculer le potentiel de O sur lui-mĂȘme ce qui est absurde). Posons : . Or, par dĂ©finition des dĂ©rivĂ©es partielles : . Sachant que l'on peut dĂ©montrer que [2], on en dĂ©duit en multipliant par que : avec : .

Les champs en sont tels que leur divergence est nulle : .

ThéorÚme de Gauss

Le théorÚme de flux-divergence est un théorÚme d'analyse vectorielle, utilisable en électrostatique pour obtenir une équation locale du champ électrique.

Ce théorÚme indique que la somme des contributions vectorielles normales à des surfaces infinitésimales sur le bord d'un volume peut également s'exprimer comme une somme de surfaces infinitésimales coupant le volume, puisque les contributions des faces situées à l'intérieur se compensent exactement ; il s'écrit formellement :

pour n'importe quel volume. En particulier, dans une sphĂšre chargĂ©e en volume par une densitĂ© volumique de charge ρ, ayant son centre en O et de rayon r suffisamment petit pour qu'on puisse nĂ©gliger les variations de ρ, avec le vecteur normal Ă  la surface dirigĂ© vers l'extĂ©rieur, et de longueur Ă©gale Ă  l'Ă©lĂ©ment de surface dS qu'il reprĂ©sente :

Ce qui signifie que le rĂ©sultat ne dĂ©pend pas de r. Et si on multiplie par oĂč v est le volume de la sphĂšre, on obtient : oĂč q est la charge totale ρv de la sphĂšre. Soit finalement : D'oĂč le thĂ©orĂšme de Gauss sous sa version locale :

et l'expression intégrée, connue par les physiciens sous le nom de théorÚme de Gauss :

L'Ă©quation de Poisson

L'équation de Poisson combine les relations précédentes pour donner une relation locale entre la distribution de charge et le potentiel :

Voir l'article Nabla pour la signification du symbole

On retrouve le fait que les influences des différentes charges s'ajoutent linéairement, c'est-à-dire que pour connaßtre la force exercée sur une charge électrique par plusieurs autres charges, il suffit de calculer la force qu'exercerait chacune des charges prise isolément, et d'additionner les résultats : on retrouve bien le principe de superposition, autre maniÚre d'exprimer la linéarité de la loi de Coulomb.

La loi de Coulomb est trÚs proche de l'expression des forces gravitationnelles ; mais ces derniÚres sont (pour une particule donnée) beaucoup plus faibles. Pourtant, les forces électrostatiques ont peu d'effet à grande échelle, tandis que la gravitation explique le mouvement des astres.

Cela provient du fait qu'en moyenne, la matiĂšre contient autant de charges positives que de charges nĂ©gatives et donc, au-delĂ  de l'Ă©chelle des inhomogĂ©nĂ©itĂ©s, leurs influences se compensent. Pour la gravitation, au contraire, dont l'expression de la force a un signe opposĂ© Ă  celui de l'Ă©lectrostatique, bien que les masses aient toutes le mĂȘme signe positif, elles s'attirent toutes, au lieu de se repousser comme le font des charges Ă©lectriques de mĂȘme signe.

Champ électrique créé par quelques distributions de charges

Les champs Ă©lectriques peuvent rarement ĂȘtre calculĂ©s analytiquement par le calcul direct de la derniĂšre formule mais peuvent toujours ĂȘtre calculĂ©s numĂ©riquement, surtout avec les progrĂšs de l'informatique.

Lorsqu'il existe des symétries, on peut souvent faire le calcul en appliquant le théorÚme de Gauss au champ électrique :

Le flux du champ électrique à travers une surface fermée S est proportionnel à la somme des charges qui sont à l'intérieur de cette surface.

Voici quelques exemples de résultats de calcul pour des distributions de charges symétriques.

Fil rectiligne infini

On suppose un fil rectiligne infini, pris suivant l'axe Oz de densitĂ© linĂ©ique de charge λ, Ă  distance r du fil : Pour un point M, le plan passant par M contenant l'axe Oz est un plan de symĂ©trie, ainsi que celui passant par M et orthogonal Ă  l'axe Oz ; on en dĂ©duit que le champ rĂ©sultant n'a de composante que suivant :

Les invariances par translation suivant Oz et par rotation suivant Ξ permettent de dĂ©duire que Er ne doit pas dĂ©pendre des variables z et Ξ et donc :

Si pour appliquer le thĂ©orĂšme de Gauss, on choisit un cylindre passant par M, d'axe Oz, de rayon r et d'Ă©paisseur Ă©lĂ©mentaire dz :

et on obtient finalement :

Plan infini

Soit un plan infini, uniformĂ©ment chargĂ© en surface, de densitĂ© surfacique de charge σ, Ă  distance r du plan. Comme le systĂšme est invariant par translation parallĂšle au plan, le champ ne peut ĂȘtre que perpendiculaire au plan. D'autre part, les champs sont directement opposĂ©s en deux points symĂ©triques par rapport au plan. Si M est Ă  la distance z du plan, considĂ©rons un prisme Ă©lĂ©mentaire symĂ©trique par rapport au plan et dont une base, de surface dS, passe par M : d'oĂč La valeur absolue du champ est constante dans tout l'espace. Son sens change entre les deux cĂŽtĂ©s du plan ; il est donc discontinu au niveau du plan.

SphĂšre creuse

Soit une sphĂšre creuse de diamĂštre R, uniformĂ©ment chargĂ©e en surface, de densitĂ© surfacique de charge σ, Ă  distance r du centre :

  • Ă  l'intĂ©rieur (r < R) : ;
  • juste Ă  l'extĂ©rieur de la surface (r = R+0) : . À nouveau, le champ est discontinu au niveau d'une surface chargĂ©e ;
  • Ă  l'extĂ©rieur (r > R) : .
SphĂšre pleine

Soit une sphĂšre pleine de diamĂštre R, uniformĂ©ment chargĂ©e en volume, de densitĂ© volumique de charge ρ, Ă  distance r du centre :

  • Ă  l'intĂ©rieur (r < R) : ;
  • Ă  la surface (r =R) : ;
  • Ă  l'extĂ©rieur (r > R) : .

ConsĂ©quence du thĂ©orĂšme de Gauss, nous retrouvons dans les deux cas Ă  l'extĂ©rieur de la sphĂšre un champ Ă©gal Ă  celui d'une charge Q ponctuelle placĂ©e au centre de la sphĂšre : respectivement :

Exemples de potentiels

Potentiel d'un fil fini (-a, a) en b dans son prolongement :

Potentiel d'un disque chargĂ© de rayon R Ă  une distance z de son centre le long de son axe :

Un fil fini : calcul direct du champ produit

Supposons que l'on ait l'axe des x chargĂ© sur un segment AB avec une densitĂ© de charge linĂ©ique constante λ et, un point M (xM, yM) dans le plan xOy oĂč l'on veut dĂ©terminer le champ produit par les charges rĂ©parties sur AB.

Considérons le point P(x, 0). Il est dans un intervalle dx de AB ayant une charge λdx. Ces charges créent en M un champ. Posons PM = r :

Il reste à faire les deux intégrales sur x pour obtenir les composantes de :

En constatant que : on dĂ©duit : oĂč α est le complĂ©mentaire de l'angle BPM, facile Ă  intĂ©grer On a utilisé :

Distributions ayant des symétries et des invariances

Lorsqu'on se propose de calculer le champ Ă©lectrostatique en un point distant d'un volume chargĂ© on observe la morphologie du corps chargĂ©, c'est comme si on avait une vision d'ensemble de celui-ci Ă  partir de ce point, car les Ă©lectrons libres ont un mouvement brownien et trĂšs rapide donc on peut nĂ©gliger les zones d'ombre Ă©lectroniques. À partir de lĂ  il suffit de considĂ©rer les propriĂ©tĂ©s gĂ©omĂ©triques de ce corps, ce qui est simple et trĂšs simplificateur des calculs. Pour une distribution de charge ayant une symĂ©trie par rapport Ă  un plan, il est facile de dĂ©duire que pour un point M du plan de symĂ©trie, le champ rĂ©sultant E(M) n'a de composantes que dans le plan de symĂ©trie (la composante perpendiculaire au plan de symĂ©trie s'annule : en regroupant les charges par paires symĂ©triques en effet, on constate cette nullitĂ©).

Exemple: Si on a une distribution sphĂ©rique de charge de centre O, alors tout plan passant par O est un plan de symĂ©trie : en consĂ©quence, le champ rĂ©sultant en M est dans tous les plans contenant OM et donc puisque EΞ(r, Ξ, φ) = 0 et Eφ(r, Ξ, φ) = 0.

Plus gĂ©nĂ©ralement, si, pour une transformation euclidienne T, la distribution ρ(T(M)) est identique Ă  ρ(M), le champ en T(M) sera le transformĂ© par T de celui en M. On dit que la distribution est invariante par la transformation T.

C'est le cas, pour une distribution sphĂ©rique, par toute rotation autour du centre et on en dĂ©duit que le champ est purement radial, et sa valeur mesurĂ©e le long du rayon ne dĂ©pend que de sa distance au centre. En coordonnĂ©es polaires :

Ce résultat simplifie beaucoup les calculs.

Autre exemple : cas d'une symĂ©trie cylindrique, avec invariance de ρ par symĂ©trie par rapport Ă  tout plan contenant Oz, ou perpendiculaire Ă  Oz, on obtient :

ÉlectricitĂ© statique : risques, applications et contraintes

La production d'Ă©lectricitĂ© statique peut ĂȘtre non souhaitĂ©e voire contraignante dans le cadre de productions industrielles car pouvant conduire au mauvais fonctionnement, Ă  la dĂ©tĂ©rioration d'Ă©quipements sur le long terme, ou, dans les cas Ă  risque, par explosions.

Des « dĂ©charges Ă©lectriques » par frottements de tissus, ou autres sont l'une des premiĂšres sources d'inflammation en zone Ă  risque d'explosion (atmosphĂšres explosibles : ATEX), notamment dans des secteurs tels que agriculture, chimie, parachimie, pharmacie, industrie du bois, sidĂ©rurgie, pyrotechnie

Des mĂ©thodes et essais d'Ă©valuation du risque et de certification volontaire[3] ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s et sont encore en dĂ©veloppement, de mĂȘme des matĂ©riaux antistatiques, notamment sous l'Ă©gide de l'INERIS en France[4].

Notes et références

  1. Il s'agit de flocons d'avoine bio d'un grand rĂ©seau de distribution. On peut penser que les frottements effectuĂ©s Ă  la surface extĂ©rieure du sachet Ă©lectrifient l'intĂ©rieur du sachet et y crĂ©ent un champ Ă©lectrique Ă  cause duquel les flocons de signe contraire sont mis en mouvement. Lorsque ces flocons s'immobilisent contre l'une des faces du sachet, ils finissent par perdre leur charge initiale (par contact) et donc leur capacitĂ© d'ĂȘtre mis en mouvement ou suspendus par le champ : ils retombent.
  2. Voir Formulaire d'électromagnétisme statique#Champ gradient d'un potentiel.
  3. Ineris, nouveau référentiel et schéma de certification volontaire Electrostatic-INERIS ; Lettre numéro 23, août 2012, 4 pp
  4. ÉlectricitĂ© statique : source d’incendie et d’explosion L’INERIS propose une rĂ©ponse adaptĂ©e aux industriels, juin 2010

Voir aussi

Bibliographie

Expérience au Palais de la découverte à Paris.

Ouvrage d'introduction

Richard P. Feynman, Robert B. Leighton et Matthew Sands (en), Le Cours de physique de Feynman [dĂ©tail de l’édition], InterEditions (1979)

Accessible dĂšs le premier cycle universitaire. Il s'agit d'un cours d'introduction Ă  l'Ă©lectromagnĂ©tisme classique donnĂ© par Richard Feyman, thĂ©oricien de l'Ă©lectrodynamique quantique, et prix Nobel de physique 1965. L'Ă©lectrostatique est traitĂ©e dans le premier volume : ÉlectromagnĂ©tisme I (ISBN 2-7296-0028-0). RĂ©Ă©d. Dunod (ISBN 2-10-004861-9)

Ouvrages de référence

  • Émile Durand ; Électrostatique, Masson (1953). Un traitĂ© monumental en trois volumes :
    • Vol 1 : Distributions
    • Vol 2 : ProblĂšmes gĂ©nĂ©raux & conducteurs
    • Vol 3 : MĂ©thodes de calcul
  • John David Jackson (trad. de l'anglais), Électrodynamique classique [« Classical Electrodynamics »] [dĂ©tail de l’édition]
  • (en) Wolfgang K. H. Panofsky et Melba Phillips ; Classical electricity and magnetism, Addison-Wesley (2e Ă©dition-1962). RĂ©Ă©ditĂ© par : Dover Publications, Inc. (2005), (ISBN 0486439240). L'ouvrage de rĂ©fĂ©rence en Ă©lectrodynamique classique avant la parution du Jackson

Articles connexes

Liens externes

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