François Tanguy-Prigent
François-Tanguy Prigent, dit Tanguy-Prigent, est un homme politique français né le à Saint-Jean-du-Doigt (Finistère) et mort le à Morlaix (Finistère).
François Tanguy-Prigent | |
François Tanguy-Prigent, député SFIO du Finistère, en 1936. | |
Fonctions | |
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Ministre de l'Agriculture | |
– (3 ans, 1 mois et 18 jours) |
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Gouvernement | De Gaulle I et II Gouin Bidault I Blum III Ramadier I |
Prédécesseur | Jean Lefèvre |
Successeur | Marcel Roclore |
Député français | |
– (4 ans, 4 mois et 8 jours) |
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Circonscription | 4e circonscription du Finistère |
Législature | IIe (Cinquième République) |
Groupe politique | NI |
– (13 ans, 1 mois et 17 jours) |
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Circonscription | Finistère |
Législature | Ire Constituante, IIe Constituante, Ire, IIe et IIIe (Quatrième République) |
Groupe politique | SFIO |
– (5 ans, 11 mois et 27 jours) |
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Législature | XVIe (Troisième République) |
Groupe politique | SFIO |
Conseiller général du Finistère | |
– | |
Circonscription | Canton de Lanmeur |
– | |
Circonscription | Canton de Lanmeur |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Saint-Jean-du-Doigt |
Date de décès | |
Lieu de décès | Morlaix |
Nationalité | Française |
Parti politique | Section française de l'Internationale ouvrière Parti socialiste unifié |
Profession | Agriculteur |
Résidence | Finistère |
Biographie
Avant la Seconde Guerre mondiale
François Tanguy-Prigent est issu d'une famille de petits propriétaires paysans[1]. Après l'école primaire, il travaille à la ferme de ses parents et se syndique dès l'âge de 16 ans au sein de la Fédération paysanne. Il devient rapidement l'un des dirigeants de cette organisation.
Il s'engage également très jeune en politique, puisque dès l'âge de 18 ans, il devient secrétaire de la section locale des jeunes socialistes, qui dépendait de la SFIO. Dès le milieu de la décennie 1930, il devient conseiller général du Finistère (canton de Lanmeur) en octobre 1934 et maire de sa commune d'origine, Saint-Jean-du-Doigt, en mai 1935. Il anime aussi la « Coopérative agricole de Défense Paysanne » dont il fut le fondateur.
En mai 1936, il est élu député à la Chambre des députés, lors des élections qui ont porté le Front populaire au pouvoir. À cette occasion, il bat de manière totalement inattendue un notable local, candidat sortant dans son fief familial, et devient ainsi le plus jeune député de France[2]. Il fait alors partie des quinze députés élus en Bretagne signataires d'un « programme du Front Breton », qui vise alors à créer un groupe parlementaire breton à l'Assemblée nationale, et à défendre des lois en faveur de la régionalisation des institutions ou en faveur de l'enseignement de la langue bretonne[3].
Pendant la Seconde Guerre mondiale
Il est mobilisé en 1939 lors de la déclaration de guerre comme sous-lieutenant dans l'artillerie portée et fait toute la campagne jusqu'à la Débâcle. Après l'armistice du 22 juin 1940, il est partisan de la fermeté à l'égard des Allemands et le , Tanguy-Prigent est l'un des quatre-vingts parlementaires qui refusent les pleins pouvoirs à Pétain. Tanguy-Prigent fut de ceux qui votèrent en uniforme. Il avait fait la guerre dans les dragons et s'était engagé de retour au pays dans Libé-Nord[4]. De retour à Saint-Jean-du-Doigt, il est arrêté en septembre 1940 par les Allemands, certes rapidement relâché, mais révoqué de sa fonction de maire par la nouvelle autorité préfectorale. François Tanguy-Prigent crée dès la fin de l'année 1940 dans le nord du Finistère le Bulletin bimensuel de la Coopérative de Défense paysanne de Morlaix, qui critique la politique menée par la Corporation paysanne ; cette coopérative regroupe 4390 adhérents en 1942 et diffuse à partir de 1941 son Bulletin dans 18 départements, toléré un temps par le régime avant d'être interdit, mais son action a jeté les bases d'un syndicat agricole clandestin, la Confédération générale de l'agriculture (CGA)[5].
Bien que se sachant surveillé, il participe ensuite à la Résistance, tout d'abord en créant la Confédération générale de l'agriculture, syndicat clandestin, qui s'oppose à la Corporation paysanne mise en place par le Régime de Vichy ; puis, en 1943, en participant à la reconstitution clandestine du parti socialiste SFIO, puis en adhérant au mouvement Libération-Nord. Dans la clandestinité, François Tanguy-Prigent devient « Jacques Le Ru ». À partir de 1943, il est totalement entré en clandestinité et il organise un maquis dans le nord du Finistère, utilisant sa bonne connaissance du monde rural local pour lutter contre l'Occupant et le Régime de Vichy. Il crée au début de l'année 1944 un journal clandestin nommé La Résistance paysanne[5] et participe aux combats de la Libération à la tête de 200 FFI et de troupes françaises parachutées d'Angleterre.
Après la Seconde Guerre mondiale
Le , François Tanguy-Prigent devient ministre de l'Agriculture (c'est par la radio qu'il apprend qu'il a été nommé à ce poste par le général de Gaulle). Il conserve cette fonction jusqu'au .
Il entreprend alors la modernisation de l'agriculture française. Dès le , il supprime la corporation paysanne, organisme corporatiste créé en 1940 par le régime de Vichy. Il aide aussi au développement des syndicats, coopératives et foyers ruraux, dans un but d'accompagnement culturel de la reconstruction et d'émancipation des campagnes de la tutelle religieuse sous laquelle elles se trouvaient alors. Il participe activement à la fondation de la Fédération Nationale des Foyers Ruraux (FNFR), en 1946, qui deviendra rapidement un des grands mouvements d'éducation populaire.
Il est aussi à l'origine de la création du statut du fermage et du métayage (loi du ). Ce statut, très protecteur des droits des paysans vis-à -vis de leurs propriétaires, est encore en vigueur aujourd'hui.
François Tanguy-Prigent est élu aux deux assemblées nationales constituantes de 1945 et 1946, puis comme député du Finistère jusqu'en 1958, toujours en tant que socialiste SFIO.
En 1951, il est vice-président du Comité d'étude et de liaison des intérêts bretons (CELIB), avec Paul Ihuel et André Morice, le président étant René Pleven. En 1957, il en préside la Commission parlementaire. Il est alors également membre de la Fondation culturelle bretonne[6].
Opposé au retour de Charles de Gaulle en 1958, il quitte la SFIO en octobre 1959 et milite au PSA puis au PSU, qu'il représente à l'Assemblée nationale de 1962 à 1967 (il siège avec les non-inscrits).
Il fut également conseiller général du Finistère et directeur de journal.
Fonctions gouvernementales
- Ministre de l'Agriculture du gouvernement Charles de Gaulle (1) (du 4 septembre 1944 au 21 novembre 1945)
- Ministre de l'Agriculture et Ravitaillement du gouvernement Charles de Gaulle (2) (du 21 novembre 1945 au 26 janvier 1946)
- Ministre de l’Agriculture du gouvernement Félix Gouin (du 26 janvier au 24 juin 1946)
- Ministre de l'Agriculture du gouvernement Georges Bidault (1) (du 24 juin au 16 décembre 1946)
- Ministre de l'Agriculture du gouvernement Léon Blum (3) (du 16 décembre 1946 au 22 janvier 1946)
- Ministre de l'Agriculture du gouvernement Paul Ramadier (du 22 janvier au 22 octobre 1947)
- Ministre des Anciens Combattants et des Victimes de guerre du gouvernement Guy Mollet (du 1er février 1956 au 13 juin 1957)
Hommage
François Tanguy-Prigent a donné son nom à trois établissements scolaires de Bretagne :
- Le collège public de Saint-Martin-des-Champs
- L'Ă©cole publique de Santec
- Une école privée de Lorient
Plusieurs rues portent son nom également, notamment à Brest (Finistère) qui fait partie de sa rocade, Rennes (Ille-et-Vilaine), Saint-Avé (Morbihan) et Guilers (Finistère).
Notes et références
- Notice « TANGUY-PRIGENT, François (PRIGENT, François, Tanguy, dit) », par Justinien Raymond et Gilles Morin, Le Maitron en ligne.
- Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest no 1 du 18 septembre 1944.
- Alain DĂ©niel, Le Mouvement breton (1919-1945), Paris, Maspero, , 451 p. (ISBN 978-2-7071-0826-5, lire en ligne), p. 185
- Pierre MIQUEL, Les quatre-vingts, Fayard, , p.224.
- "RĂ©sistance et monde rural", 2e partie, "La RĂ©sistance en action dans le monde rural", consultable http://www.fmd.asso.fr/updir/70/concours_partie_2.pdf.
- « 1991.6.4. Journée de la langue bretonne - 30 mai 1957 Musée départemental breton », sur musee-breton.finistere.fr (consulté le ).
Bibliographie
- Alya Aglan (préf. Jean-Pierre Azéma), La résistance sacrifiée : le mouvement Libération-Nord, Paris, Flammarion, coll. « Histoire, cultures et sociétés », , 455 p. (ISBN 2-08-067697-0, présentation en ligne). Réédition : Alya Aglan (préf. Jean-Pierre Azéma), La résistance sacrifiée : histoire du mouvement Libération-Nord, Paris, Flammarion, coll. « Champs » (no 705), , 455 p., poche (ISBN 2-08-080151-1, présentation en ligne).
- Pierre Barral, Les Agrariens français, de Méline à Pisani, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1968.
- Christian Bougeard, Tanguy Prigent, paysan ministre, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 363 p. (ISBN 978-2-86847-697-5, DOI 10.4000/books.pur.22642, présentation en ligne, lire en ligne).
- Édouard Lynch, « Les socialistes et l'action agricole à la Libération : espoirs et désillusions », dans Serge Berstein, Frédéric Cépède, Gilles Morin et Antoine Prost (dir.), Le Parti socialiste entre Résistance et République, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Série science politique » (no 2), , 357 p. (ISBN 2-85944-409-2), p. 139-156.
- Maitron Jean et Pennetier Claude (sous la direction de), Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Paris, éditions de l’Atelier, 1964-1995.
- Mireille Prigent, Tanguy Prigent, Ă©d. Club socialiste, 1982.
- « François Tanguy-Prigent », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960
Liens externes
- Ressources relatives Ă la vie publique :
- Ressource relative aux militaires :