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Programme du Front Breton

Le Programme du Front Breton est un texte issu des milieux régionalistes breton en 1936, et adressé aux candidats des élections législatives françaises de 1936. Il vise alors engager ceux-ci à soutenir des textes de lois garantissant l'enseignement de la langue bretonne à l'école, mais aussi la protections des intérêts économiques régionaux.

Un total de 41 candidats paraphent le texte, et 15 députés signataires sont élus. Si des motions sont bien présentées par la suite au parlement, ceux-ci sont écartés par le gouvernement.

Origine du programme

Après la crise du 6 fĂ©vrier 1934, plusieurs partis du mouvement breton optent pour des rĂ©ponses et des stratĂ©gies d'alliances politiques distinctes. Si les fĂ©dĂ©ralistes de la Ligue fĂ©dĂ©raliste de Bretagne se rapprochent des mouvements de gauche, en particulier du parti communiste français, les nationalistes du Parti national breton optent pour une approche « ni front national, ni front populaire Â», et proposent l'idĂ©e d'un « front breton Â» dans le numĂ©ro du de Breiz Atao. L'expression est reprise dans le numĂ©ro d' de Stur[1].

L'idée rencontre un certain soutien dans les milieux fédéralistes, mais leurs organes politiques sont trop faibles pour aboutir à une réponse concrète, et ils disparaissent à cette époque. Les nationalistes font la promotion de cette idée dans les milieux paysans[2], mais peinent à gagner la moindre audience[3].

Ă€ l'approche des Ă©lections lĂ©gislatives de 1936 un ensemble d'organisations rĂ©gionalistes rĂ©dige Ă  l'intention des candidats un « programme du front breton Â». Voulant se positionner au-delĂ  des frontières politiques et sociales qui parcours alors la sociĂ©tĂ© française, le projet prĂ©voit la crĂ©ation d'un groupe de dĂ©putĂ©s chargĂ© d'assurer de la dĂ©fense des intĂ©rĂŞts rĂ©gionaux[3], ainsi que le dĂ©pĂ´t de lois visant Ă  garantir l'enseignement du breton Ă  l'Ă©cole, ou d'instaurer un dĂ©but de rĂ©gionalisation[4].

RĂ©ponse politique et Ă©lectorale

Finalement, 41 personnes candidates à l'élection signent ce programme. Différents camps politiques sont représentés. A gauche, 7 socialistes et communistes, ainsi que 5 radicaux paraphent ce programme. Les modérés sont eux 14, et les conservateurs 15. Le Parti national breton, qui n'est pas intervenu dans la rédaction du programme et qui émet plusieurs réserves sur sa forme, incite cependant ses membres à voter pour les candidats qui ont signé celui-ci[4].

Au premier tour des Ă©lections, les signataires du programme obtiennent 207 022 voix sur 686 507, puis 157 806 voix sur 361 447 au second tour. 15 dĂ©putĂ©s signataires sont ainsi Ă©lus : Alphonse Barbot, Étienne Pinault, et François Joly en Ille-et-Vilaine, Pierre Gillet, Firmin Tristan, et Joseph Cadic dans le Morbihan, Pierre Michel, Paul Morane, et Yves HervĂ© dans les CĂ´tes-du-Nord, ainsi que Jean Crouan, François Tanguy-Prigent, Vincent Inizan, Albert Le Bail, Jean Perrot et HervĂ© Nader pour le Finistère[4].

Les propositions de lois concernant l'enseignement de la langue bretonne ainsi que l'Ă©conomie de la rĂ©gion sont Ă©tudiĂ©es Ă  l'assemblĂ©e Ă  l'Ă©tĂ© 1937[5]. Une rĂ©solution est votĂ©e en commission Ă  l'unanimitĂ© par 44 dĂ©putĂ©s, visant Ă  mettre en place un enseignement du breton dans l'enseignement primaire et secondaire en basse Bretagne. Dans le domaine Ă©conomique, un « comitĂ© parlementaire de dĂ©fense des producteurs bretons Â» est Ă  l'origine de plusieurs textes. L'ensemble de ces propositions culturelles et Ă©conomiques sont par la suite Ă©cartĂ©es par le gouvernement. Les militants nationalistes du Parti national breton y voient alors la dĂ©monstration que « le salut de la Bretagne [ne se trouve] pas Ă  Paris Â»[6].

L'opération est reconduite lors des élections sénatoriales de 1938, ainsi que lors de législatives partielles en 1939.

Sources

Références

Bibliographie

Alain DĂ©niel, Le Mouvement breton (1919-1945), Paris, Maspero, , 451 p. (ISBN 978-2707108265, lire en ligne)

Liens externes

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