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Parti socialiste autonome (France)

Le Parti socialiste autonome (PSA) est un parti politique français, créé en 1958 par plusieurs personnalités politiques, en rupture avec la SFIO sur deux points essentiels : la guerre d'Algérie, et la position face au général de Gaulle. Le principal dirigeant de ce parti est Édouard Depreux. Il cesse d’exister en , en fusionnant avec d’autres « formations politiques » au sein du Parti socialiste unifié (PSU).

Parti socialiste autonome
Présentation
Anciens dirigeants Édouard Depreux
Fondation
Scission de Section française de l'Internationale ouvrière
Disparition
Fusionné dans Parti socialiste unifié
Positionnement Gauche
Idéologie Social-démocratie
Socialisme démocratique
Anticolonialisme
Antigaullisme

Une brève histoire

Dès 1956, la politique menée en Algérie par le gouvernement dirigé par le dirigeant socialiste Guy Mollet provoque la montée d'une opposition au sein de la SFIO. Le , cette opposition, minoritaire, publie un manifeste, signée par 81 personnalités de ce parti. Les signataires affirment que sans « un changement immédiat et radical de la politique algérienne du gouvernement » ils n'hésiteraient pas à se situer dans l'opposition[1]. Parmi les signataires se trouvent plusieurs parlementaires « historiques » de la SFIO, dont Édouard Depreux, Daniel Mayer, Alain Savary, Gilberte Brossolette, des opposants de longue date tel Marceau Pivert et des jeunes responsables, tel Pierre Bérégovoy. La plaie ouverte est loin de se refermer et s'agrandit en 1957, où le gouvernement Guy Mollet et son ministre de la Justice François Mitterrand accentuent la politique répressive, faisant même donner la guillotine[2] contre les indépendantistes algériens.

L'arrivée au pouvoir en du Général de Gaulle et le soutien que lui apporte Guy Mollet, secrétaire général de la SFIO et de la direction de la SFIO, accentue le fossé avec les opposants, dont les rangs grossissent et qui espèrent devenir majoritaires lors du 40e Congrès qui se réunit à Issy-les-Moulineaux à partir du . Mais la « machine » du Parti leur ôte toute illusion. Dès le premier jour[3], et sans attendre le résultat d'un vote où les tractations des grosses fédérations (Nord, Pas-de-Calais, Bouches-du-Rhône) font ou défont les majorités[4], les « chefs » de la minorité quittent le Congrès et annoncent la création d'un Parti socialiste autonome (PSA). Cette sortie rapide tient en l'attitude à adopter lors du référendum constitutionnel du 28 septembre 1958. Parmi les partisans du « non », se trouve Pierre Mendès France, issu du Parti radical, que les nouveaux socialistes autonomes verraient volontiers à leur côté. En fait, lorsque le premier congrès du Parti socialiste autonome se réunit les 1er, 2 et à Montrouge, l'ancien Président du conseil n'a toujours pas adhéré. Ce n'est qu'en septembre de la même année que l'annonce en est faite.

Rejoint donc par Pierre Mendès France, le PSA, qui s'estime en position de force, tant par le nombre d'adhĂ©rents (il en annonce 16 000 en 1960), que par le poids politique, entame des nĂ©gociations avec l'Union de la gauche socialiste et Tribune du communisme, en vue de s'unir et de crĂ©er une formation plus large que celle des anciens de la SFIO. L'aboutissement du processus donne naissance au Parti socialiste unifiĂ© (PSU). Édouard Depreux devient secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du nouveau parti.

Direction du Parti socialiste autonome

Formée « sur un coin de table de café », le , la direction provisoire est constituée du secrétaire général Édouard Depreux, de deux adjoints, Alain Savary et Robert Verdier. Tous trois sont alors députés. Depreux dans le département de la Seine, Verdier à Paris et Savary à Saint-Pierre et Miquelon.

Élections législatives de 1958

Des parlementaires de la SFIO adhérent au nouveau parti : les trois précédemment nommés, puis Guy Desson des Ardennes, Daniel Mayer à Paris, Antoine Mazier des Côtes-du-Nord, Jean Binot en Seine-Maritime (liste non limitative[5]). Mais les élections législatives de novembre 1958 , avec le raz-de-marée gaulliste, ne permettent à ces députés de continuer leur mandat. Plusieurs membres du PSA ne sont pas candidats, tels Charles Lussy du Vaucluse, Alexandre Baurens dans le Gers . Certains sympathisants ne sautent le pas qu'au bout d'un an, non sans avoir essuyé eux aussi un échec électoral soit aux législatives soit aux municipales de 1959, tels François Tanguy-Prigent du Finistère, Alix Berthet de l'Isère, Achille Auban de la Haute-Garonne, Henri Briffod de la Haute-Savoie, Pierre Mazuez de la Saône-et-Loire[6].

Le cartel de l'Union des forces dĂ©mocratiques prĂ©sente un nombre total de 90 candidats. Ils recueillent 261 738 voix, soit 0,95 % du total national des Ă©lecteurs inscrits ou encore 4,8 % des Ă©lecteurs des circonscriptions concernĂ©es par ces 90 candidats. Au sein de ce regroupement, le Parti socialiste autonome prĂ©sente 22 candidats qui recueillent sur leur nom 76 200 voix[7], soit 5,5 % des Ă©lecteurs de 22 circonscriptions oĂą ils se prĂ©sentent.

Du PSA au PSU

PrĂ©alablement Ă  la sĂ©ance unificatrice du , le deuxième Congrès du Parti socialiste autonome se tient Ă  Alfortville, dont le maire est un des rares Ă©diles de la RĂ©gion parisienne[8] Ă  ĂŞtre adhĂ©rent du parti[9]. Le rapport prĂ©sentĂ© par Édouard Depreux est adoptĂ©, sauf « quelques abstentions ». Les dĂ©lĂ©guĂ©s se transportent ensuite Ă  la Salle des fĂŞtes d'Issy-les-Moulineaux pour fonder le Parti socialiste unifiĂ© (PSU). Ils participent Ă  l'Ă©lection des instances dirigeantes, oĂą le PSA est reprĂ©sentĂ© par 25 membres (sur 55) au « ComitĂ© politique national » et 5 membres sur 11 au Bureau national. Parmi ces 25 membres, on ne dĂ©nombre qu'une femme, c'est aussi la seule de l'arĂ©opage unifiĂ© des 55 membres du ComitĂ© politique. Les cinq premiers de la liste sont au Bureau national[10] :

Notes et références

  1. Le manifeste et la liste des signataires sont publiés in extenso en novembre 1956, dans le quotidien Libération d'Emmanuel d'Astier de La Vigerie.
  2. Jean-Luc Einaudi, Pour l'exemple, l'affaire Fernand Iveton, Ă©ditions L'Harmattan, 1986.
  3. Marc Heurgon 1994, p. 38-40.
  4. Sur la question algĂ©rienne le vote donne 3 370 mandats pour la majoritĂ©, dont les positions commencent Ă  Ă©voluer, 611 mandats aux minoritaires, et 43 abstentions. Heurgon 1994, p. 39.
  5. Cf. Association française de sciences politiques, Le referendum de septembre et les élections de novembre 1958, A. Colin, 1960. p. 250 et suivantes, « L'hécatombe des sortants ».
  6. Heurgon 1994, p. 73.
  7. Heurgon 1994, p. 333-336.
  8. Un autre maire est dans ce cas, Georges Suant, maire d'Antony, qui Ă©volue ensuite dans une direction.
  9. Tribune socialiste, hebdomadaire du Parti socialiste unifié, no 1 du . Ce numéro sert de source à ce point du récit historique.
  10. L'ordre des noms donné ici ne diffère de la liste publiée que pour Charles Hernu, qui figure au 15e rang.
  11. Le prénom de Tanguy-Prigent, François, ne figure habituellement pas quand il est cité, et c'est le cas de la liste publiée

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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