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Gilberte Brossolette

Gilberte Brossolette, née Bruel le à Paris et morte le à Fontainebleau[1], est une journaliste et femme politique française. Épouse de Pierre Brossolette (1903-1944), elle participe avec lui à la Résistance française pendant l'Occupation allemande. Conseillère de la République (sénatrice) socialiste du département de la Seine de décembre 1946 au , elle est la première femme à être vice-présidente du Sénat de 1946 à 1954.

Biographie

Gilberte Bruel fait ses études secondaires à l'Institut Sainte-Clotilde, où elle obtient le baccalauréat, puis à la Sorbonne. Elle épouse en 1926 Pierre Brossolette, normalien et agrégé d'histoire. Diplômée de la Sorbonne, elle commence une carrière dans le journalisme.

Lorsque la guerre éclate, elle organise avec son mari à leur domicile, dès l'automne 1940, des réunions secrètes pour mettre en place la Résistance à Paris, et effectue des envois de courrier clandestin. Empêchés d'exercer leur métier pour leur engagement politique à gauche, les époux Brossolette ouvrent une librairie-papeterie russe au 89 rue de la Pompe dans le 16e arrondissement de Paris, qui sert de lieu de rencontre et de « boîte aux lettres » pour la Résistance[2] dans laquelle ils s'engagent pendant la Seconde Guerre mondiale.

Elle transmet des informations entre Londres et Paris et exerce avec son mari une action très efficace en faveur de la France libre. À la suite de deux perquisitions successives effectuées par les autorités françaises et allemandes à son domicile en qui l'obligèrent à chercher son fils dans l'enceinte même de la Gestapo, elle décide de gagner Londres en . Pierre Brossolette lui fait franchir la ligne de démarcation en , puis elle navigue vers Gibraltar en felouque et parvient à Londres en cargo, avec ses deux enfants Anne et Claude. Elle y assure la liaison entre le Commissariat à l'Intérieur de la France libre et la BBC, ainsi que l'accueil et l'évaluation de français engagés dans France Libre. Son activité durant cette période lui vaudra la Légion d'honneur et la médaille de la Résistance.

Lors de son retour à Paris, en 1944, elle est chargée de la direction des émissions féminines à la Radiodiffusion française, puis devient rédacteur en chef adjoint. Elle siège également à l'Assemblée consultative provisoire, de à ; elle appartient alors aux Commissions de la jeunesse et des sports, de l'intérieur, et du travail et des affaires sociales.

Par la suite, elle est élue député à la Constituante sous l'étiquette de la SFIO (scrutin à la proportionnelle, elle est élue en deuxième position à la plus forte moyenne). Elle siège alors aux Commissions de la famille, et de la presse, et intervient dans la discussion sur l'extension aux élections législatives prévues pour 1946 des inéligibilités retenues en 1945 pour l'élection aux Constituantes. Elle demande alors sans succès que les porteurs de la Francisque soient inéligibles.

Après l'adoption de la Constitution de la IVe République, elle est nommée au Conseil de la République (nom du Sénat) en décembre 1946 par l'Assemblée nationale pour représenter le groupe socialiste puis, tête de liste SFIO pour le département de la Seine, elle est élue sénatrice en et réélue en . De 1946 à 1954, elle est vice-présidente du Sénat et aura été la première femme à présider une séance du Sénat[3].

Membre du groupe de la SFIO, elle siège aux Commissions des affaires étrangères, et de la presse. Ses interventions publiques portent pour l'essentiel sur les affaires étrangères : traité de paix avec l'Italie, accords franco-polonais du , statut du Conseil de l'Europe, politique étrangère de la France, communauté européenne du charbon et de l'acier. Elle intervient également sur les budgets de la radiodiffusion télévision française pour 1955 et 1956, ainsi que sur l'hébergement en France des réfugiés hongrois (), la protection des enfants contre l'alcoolisme, et les travailleuses familiales. Gilberte Brossolette avait été nommée, de juillet à , membre suppléant à l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe.

Elle est élue conseillère de Montrouge lors des élections municipales de 1953. Lors de la préparation des listes pour les élections sénatoriales de , les deux sénateurs sortants du département de la Seine étant placés par la SFIO à un rang difficilement éligible, Henri Barré et elle décident de ne pas se représenter.

Les 2 et , elle vote contre les pleins pouvoirs à De Gaulle et contre la révision constitutionnelle.

Après avoir quitté le Sénat, elle reprend son activité de journaliste à la radio et tient une chronique de politique étrangère.

Elle meurt le Ă  98 ans.

DĂ©corations

Hommages

Notes et références

  1. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  2. Missika 2021.
  3. César Armand et Romain Bongibault, Dans l'ombre des présidents. Au cœur du pouvoir : les secrétaires généraux de l'Élysée, Fayard, 2016, page 34.
  4. Ordre de la Libération, « Médaille de la Résistance française avec rosette - fiche Gilberte BROSSOLETTE » (consulté le )
  5. « Conseil de Paris » (consulté le )
  6. Attribution des noms de Gilberte Brossolette, Rosemonde Pujol et Thérèse Pierre à trois sections de la promenade Pereire, entre la place du Maréchal Juin et la rue Bayen (17e)

Sources

  • Gilberte Brossolette, Il s'appelait Pierre Brossolette, Ă©d. Albin Michel, 1976 (Prix Femina)
  • Guillaume Piketty, Pierre Brossolette, un hĂ©ros de la RĂ©sistance, Ă©d. Odile Jacob, 1998
  • Guillaume Piketty, RĂ©sister: les archives intimes des combattants de l'ombre. Textuel, 2011
  • Éric Roussel, Pierre Brossolette, Ă©d. Fayard Perrin, 2011
  • Dominique Missika, RĂ©sistantes 1940-1944, , 269 p. (ISBN 978-2-07-294029-3), p. 43-47

Articles connexes

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