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Fort du Sapey

Le fort du Sapey, appelé après modification l'ouvrage du Sapey, est une fortification alpine, située sur à limite entre les communes de Saint-André et de Modane, dans le département de la Savoie.

Fort du Sapey
Le fort du Sapey vu depuis Aussois.
Le fort du Sapey vu depuis Aussois.

Type d'ouvrage Gros ouvrage d'artillerie
Secteur
└─ sous-secteur
secteur fortifié de la Savoie
└─ sous-secteur de Moyenne Maurienne,
quartier Arc
Année de construction 1885-1891, puis 1930-1936
RĂ©giment 71e BAF et 154e RAP
Nombre de blocs 4
Type d'entrée(s) Entrée des hommes (EH)
Effectifs 5 officiers et 144 hommes
CoordonnĂ©es 45° 12′ 10″ nord, 6° 39′ 00″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Savoie

Il est construit juste en dessous du sommet du Sapey (ce dernier occupĂ© par la redoute du Sapey, Ă  1 755 mètres d'altitude), Ă  1 740 mètres, dominant ainsi le fort du Replaton et la vallĂ©e de Maurienne et contrĂ´lant le dĂ©bouchĂ© du tunnel du FrĂ©jus, du col du Mont-Cenis et de la vallĂ©e d'Arc. Ce sommet a Ă©tĂ© fortifiĂ© en plusieurs fois : d'abord en 1885-1891, avec la construction d'un fort SĂ©rĂ© de Rivières, qui est modernisĂ© ensuite en 1913-1916 (construction de la batterie sous bĂ©ton et roc), puis de nouveau dans les annĂ©es 1930, sous la forme d'un ouvrage d'artillerie dans le cadre de la ligne Maginot.

Fort Séré de Rivières

Le royaume d'Italie s'alliant en 1882 aux empires allemand et austro-hongrois (formant ainsi la Triplice), l'Armée française décide de fortifier les débouchés de la frontière franco-italienne.

Construit de 1885 Ă  1892, il s'agit d'un fort Ă  massif central prĂ©vu pour une garnison de 230 hommes. La dĂ©fense de son rempart d'enceinte est confiĂ©e Ă  quatre petits bastions ; la porte comporte un pont-levis. Huit plateformes sont amĂ©nagĂ©es pour l'artillerie, avec une traverse-abri[1].

Construit d'abord en maçonnerie, les progrès de l'artillerie entraînent la transformation du fort avant même la fin de sa construction, avec l'emploi de béton et l'aménagement sous roc. Quatre casemates sous roc sont rajoutées pour tirer en direction de la Haute-Maurienne, ainsi qu'un observatoire bétonné et un poste optique sous roc. En dehors du fort, trois batteries extérieures sont aménagées, avec deux abris-cavernes et une redoute d'infanterie[2].

Ouvrage Maginot

Les fortifications du Sapey sont modernisées pendant les années 1930 : les progrès de l'artillerie rendent le vieux fort périmé au moment où les relations entre la France et l'Italie se dégradent après la Première Guerre mondiale. En conséquence, le fort du Sapey devient l'ouvrage du Sapey, intégré à la ligne Maginot.

Position sur la ligne

L'ouvrage fait partie de la ligne principale de défense, elle se compose des principaux organes des ouvrages petits et grands, tandis que les avant-postes font partie de la première ligne de défense et non de la ligne principal.

Souterrains

Comme tous les autres ouvrages de la ligne Maginot, celui du Sapey est conçu pour résister à un bombardement d'obus de très gros calibre. Les organes de soutien sont donc aménagés en souterrain, creusés au minimum sous douze mètres de roche, tandis que les organes de combat, dispersés en surface sous forme de blocs, sont protégés par d'épais cuirassements en acier et des couches de béton armé. Il a fallu donc creuser sous le fort.

L'ouvrage Ă©tait Ă©quipĂ© de groupes Ă©lectrogènes, composĂ©s chacun d'un moteur Diesel CLM type 308 Ă  trois cylindres fournissant 75 ch couplĂ© Ă  un alternateur Alsthom fournissant 54 kW, capables de prendre le relais en cas de coupure du courant Ă©lectrique fourni par le rĂ©seau civil[3].

Blocs

En surface, les blocs de combat sont dispersĂ©s autour du sommet. Chaque bloc de combat dispose d'une certaine autonomie, avec ses magasins Ă  munitions (le M 3 Ă  cĂ´tĂ© de la chambre de tir et le M 2 en bas du bloc), sa salle de repos, ses PC, ainsi que son système de ventilation et de filtration de l'air. L'accès Ă  chaque façade est bloquĂ© par un fossĂ© diamant, qui sert aussi Ă  recevoir les dĂ©bris de bĂ©ton lors des bombardements. Étant donnĂ© que les positions de mise en batterie pour de l'artillerie lourde sont rares en montagne, le niveau de protection est moins important que dans le Nord-Est (les ouvrages construits en Alsace, en Lorraine et dans le Nord). Dans le Sud-Est (les Alpes), les dalles des blocs font 2,5 mètres d'Ă©paisseur (thĂ©oriquement Ă  l'Ă©preuve de deux coups d'obus de 300 mm), les murs exposĂ©s 2,75 m, les autres murs, les radiers et les planchers un mètre. L'intĂ©rieur des dalles et murs exposĂ©s est en plus recouvert de mm de tĂ´le pour protĂ©ger le personnel de la formation de mĂ©nisque (projection de bĂ©ton Ă  l'intĂ©rieur, aussi dangereux qu'un obus). L'ouvrage est composĂ© de cinq blocs de combat et d'un bloc d'entrĂ©e.

Bloc d'entrĂ©e mixte : c'est un bloc mais pas un bloc numĂ©rotĂ©. Il est composĂ© d'un crĂ©neau pour arme mixte (un jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 32 et un canon antichar de 25 mm) pour la dĂ©fense frontale, une cloche GFM type A et la porte d'accès Ă  l'ouvrage.

Blocs 1 et 2 : casemates pour canons de 75 mm modèle 1933.

Bloc 3 : bloc d'observation, composé d'une cloche VDP et de deux créneaux optiques dirigés vers les ouvrages de Saint-Antoine et des Granges d'Arplanne.

Bloc 4 : casemate pour tubes de 75 mm modèle 1929.

Histoire

La construction de l'ouvrage Maginot a coûté un total de 12,8 millions de francs[4] (valeur de )[5].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, Paris, Ă©ditions Histoire & collections, coll. « L'EncyclopĂ©die de l'ArmĂ©e française » (no 2) :
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, Histoire et collections, (rĂ©impr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2) ;
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1) ;
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 4 : la fortification alpine, Paris, Histoire & collections, , 182 p. (ISBN 978-2-915239-46-1) ;
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 5 : Tous les ouvrages du Sud-Est, victoire dans les Alpes, la Corse, la ligne Mareth, la reconquĂŞte, le destin, Paris, Histoire & collections, , 182 p. (ISBN 978-2-35250-127-5).

Articles connexes

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