AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

ForĂȘt domaniale de Vierzon

La forĂȘt de Vierzon est une forĂȘt domaniale française couvrant une superficie d'environ 5 298 hectares, situĂ©e au sud de la Sologne, dans le Bassin parisien, dans le dĂ©partement du Cher, prĂšs de Vierzon.
Elle jouxte et prolonge vers l'Ouest la forĂȘt de Saint-Laurent, dans l'arc boisĂ© Vierzon-Bourges [1]

ForĂȘt domaniale de Vierzon
Image illustrative de l’article ForĂȘt domaniale de Vierzon
Route ForestiĂšre Charles VII
Localisation
CoordonnĂ©es 47° 16â€Č nord, 2° 11â€Č est
Pays Drapeau de la France France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
ForĂȘt domaniale de Vierzon

Biogéographie, géomorphologie

C'est une forĂȘt de plateau, conservĂ©e entre les vallĂ©es du Cher et de la Sauldre. Elle est - pour sa partie nord - installĂ©e sur un sol trop pauvre pour l'agriculture, constituĂ© d'argiles Ă  silex avec des zones hydromorphes dans des zones au relief peu marquĂ©, et peu drainĂ©es, humides ou localement plus sĂšches car trĂšs sableuses donnant des podzols acides et lessivĂ©s, oligotrophes au nord et Ă  l'ouest. Ces sols Ă©taient Ă©galement trop pauvres pour intĂ©resser l'Ă©levage moderne, mais prĂ©sentent des conditions intĂ©ressantes et une bonne Ă©copotentialitĂ© en matiĂšre de diversitĂ© biologique.

Le climat est tempĂ©rĂ©. La pluviositĂ© est limitĂ©e Ă  750 mm par an, gĂ©nĂ©ralement faible au printemps et en Ă©tĂ©, avec des gelĂ©es tardives possibles.

Histoire

Selon le document d'amĂ©nagement forestier de 1920, qui selon Yves Richer de Forges enjolive la situation « Au Moyen Age et sous la sage administration de Colbert, (amĂ©nagement de 1670) la forĂȘt de Vierzon Ă©tait tout entiĂšre traitĂ©e en futaie pleine et exploitĂ©e par la mĂ©thode du « tire et aire » Ă  l'Ăąge de 150 Ă  200 ans. Ses chĂȘnes Ă©taient dĂ©jĂ  cĂ©lĂšbres pour leur bonne qualitĂ©, leur rĂ©gularitĂ©, leur texture Ă©gale, leurs fibres droites, leur absence de nƓuds et de dĂ©fauts... Il n'y a pas plus de 140 ans, toute la superficie de la forĂȘt de Vierzon Ă©tait couverte de magnifiques futaies de chĂȘne... » [2]

À l'Ă©poque gallo-romaine, le peuple gaulois des Biturges utilisait dĂ©jĂ  le bois de forĂȘt en quantitĂ©, pour la mĂ©tallurgie du fer, comme en tĂ©moignent des restes de minerai (« laitiers ») encore visibles. Ces restes encore riches en fer ont Ă©tĂ© plus rĂ©cemment envoyĂ©s par trains entiers dans les Hauts fourneaux de Lorraine pour les fondre et y rĂ©cupĂ©rer le fer y restant. Une autre partie a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour empierrer les routes jusqu'au milieu du XXe siĂšcle. On en trouve encore en forĂȘt dans le canton de MĂąchefer, en forĂȘt domaniale de Vierzon ainsi que des scories et laitiers anciens prĂšs de Fay et au moulin de Bubelle[3].

D'abord propriété des seigneurs de Vierzon (dépendants du comté de Blois jusqu'au XIIIe siÚcle. Vierzon fournit du bois aux charpentiers et menuisiers des chantiers de batellerie (En 1192, selon Guillaume Le Breton, le Cher était déjà sillonné de bateaux à voile.

En 1280, un mariage transfĂšre la propriĂ©tĂ© de la forĂȘt Ă  la maison de Brabant, puis dans celle des comtes de Julius.

Philippe VI en hérite ensuite, avec la seigneurie qu'il conquiert et donne au roi en 1378.

En 1445, Charles VII la donne en gage contre un prĂȘt de 16 000 livres de l'Ă©poque, Ă  Renaud de Chartres (ArchevĂȘque de Reims, devenu cardinal et chancelier de France). Les ducs de Bourbon, Jean II et Pierre II, en hĂ©ritent alors. Puis elle passe aux ducs d'Anjou et de Guise, et redevient une forĂȘt royale en 1586.

En 1620, elle est de nouveau donnĂ©e comme gage contre un prĂȘt, par Louis XIII Ă  Henri II (prince de CondĂ©), qui la confie aux princes de Conti par le mariage de Louise-Elisabeth, avec Louis Armand, avant que - en 1766 - un comte d'Artois, frĂšre de Louis XVI en hĂ©rite[4]. Le comte d'Artois (futur Charles X) la perd Ă  la RĂ©volution française qui l'intĂšgre dans le domaine public.

Fin XVIIIe siĂšcle, les forges de Vierzon un temps arrĂȘtĂ©es par manque de minerai adaptĂ© sont relancĂ©es. ModernisĂ©es, elles absorbaient en 1780 20 000 cordes de bois (corde de 6 st), soit 120 000 stĂšres environ. En 1857, elles en consommaient 150 000, chiffre qui aurait pu ĂȘtre portĂ© Ă  200 000 stĂšres si les prĂ©visions de l'Ă©poque avaient Ă©tĂ© suivies.
La seule forĂȘt de Vierzon ne suffisait plus Ă  produire assez de charbon de bois. On l'importait de toute la maĂźtrise de Vierzon et de la gruerie d'Allogny.

Finalement la création du canal de Berry en 1829 permet l'importation de fer produit avec la houille, beaucoup moins cher. Ceci entraine le déclin de cette filiÚre à Vierzon. En 1863, les forges sont reconverties en tréfilerie et pointerie, par la Société de Chùtillon et Commentry.

Outre du bois de boulange, de chauffage, de tonnellerie et d'Ɠuvre pour les maisons, chariots, etc., la forĂȘt continue Ă  fournir en bois les chantiers de batellerie (environ 2 000 m3 de bois d'Ɠuvre chaque annĂ©e aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale), puis la tĂŽle d'acier tend Ă  remplacer le bois.

Les tanneries de Vierzon ont utilisĂ© l'Ă©corce de chĂȘne pour leur tanin.

Les porcelainiers de Vierzon et FoĂ«cy consommaient Ă©galement beaucoup de bois (plus de 20 000 stĂšres par an vers 1850) pour leurs fours, qui seront bientĂŽt chauffĂ©s au coke, puis au gaz ou Ă  l'Ă©lectricitĂ©.

Plusieurs verreries crĂ©Ă©es Ă  Vierzon vers 1860 ont Ă©galement utilisĂ© du bois pour leur feu, et on rĂ©coltait pour eux en forĂȘt la fenasse (nom donnĂ© Ă  une sorte de foin fait de feuilles sĂšches d' Agrotis alba) utilisĂ©e pour emballer le verre et la porcelaine. Pour favoriser la fenasse, on incendiait les sous-bois ou clairiĂšres, y tuant les arbres, alors que dans le mĂȘme temps le pĂąturage en forĂȘt contribuait Ă  dĂ©grader le boisement.

Ce n'est qu'au XXe siĂšcle, alors que la demande en bois diminue, que ce massif Ă©volue d'un taillis largement surexploitĂ© (et souvent brĂ»lĂ©) Ă  une futaie. La pĂ©riurbanisation, au sud de la forĂȘt rapproche les habitations et fait reculer l'agriculture au sud du massif[1].

Les essences de la forĂȘt de Vierzon

Références

  1. L'arc boisé Vierzon-Bourges, PDF, 6 pages, Préfecture du Cher
  2. document d'aménagement forestier de 1920
  3. Y. Richer de Forges, (cité en bibliographie), p. 105.
  4. [Paul Buffault, R.F.F. 1er aoĂ»t 1909, citĂ© par Y Richer de Forges] dans La forĂȘt domaniale de Vierzon R.F.F. XXIX - N° SP. - 1977

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.